Cambodge:Voyage aux merveilles de l'inconnu

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Tourisme Islamique – Numéro 35 – Mai- Juin / 2008 Pour plus d’informations, visiter notre site www.islamictourism.com

Mosquée Dubaï- Phnom Penh

> Phnom Penh –Mounir El Fishawy

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Lorsque j'ai pensé à préparer mon voyage au Cambodge, de nombreuses questions ontassailli mon imagination au sujet de ce pays reclus de l'Indochine. Je ne connaissais de luique ce que j'en avais entendu du fait qu'il était durant une certaine époque le théâtred'histoires extrêmes et dures relatives à l'emprisonnement, à la torture, et à la répression quiavaient caractérisé le régime des Khmers Rouges. Epoque qui prit fin un jour de l'année1979, suite au soulèvement du peuple cambodgien soutenu par l'armée vietnamienne.

Aussi, ce voyage fut pour moi uneopportunité de découvrir ce qu'il y a de

nouveau, de beau et de plaisant dans cettecontrée dénommée Cambodge. J'y eu desrapports agréables avec son peuple amical, j'yai vu les belles attractions de Phnom Penh,palais, temples, mosquées, et corniche dufleuve Mékong; ainsi que ses coinssombres, le centre de détention desKhmers Rouges, les photos des victimes.J'ai également visité la ville touristique deSiem Reap, où j'ai apprécié les joyauxhistoriques que sont le temple hindouisteAngkor, inscrit sur la liste du Patrimoine

universel de l'UNESCO, ainsi que les templeshindouistes bouddhistes Bayon et Ta Prohm.

La capitale cambodgienneAprès un vol de près de quinze heures, avecdeux escales à Dubaï et à Hong-Kong, notreavion atterrit à l'aéroport de la capitalecambodgienne Phnom Penh. En entrant àl'intérieur de ce modeste aéroport, je fusaccueilli par le sourire des Cambodgiens etj'entrepris les formalités du visa, coûtant 20 $.Cette procédure s'effectue à l'aéroport pour lesvisiteurs venant du Moyen-Orient et del'Afrique, en raison de l'absence d'ambassade

de ce pays dans cette région et inversement.En l'espace de quelques minutes, je metrouvais entrain de pousser ma valise hors del'aéroport, où il y avait une voiture du ministèredu tourisme cambodgien qui me transporta àmon hôtel. Au cours du trajet, qui dura unequinzaine de minutes, j'ai appris du chauffeurque les taxis du Cambodge sont tous munis decompteurs et que le coût de trajet del'aéroport à n'importe quel point de la capitaleest fixé à 7 $.Etant impatient de découvrir les mystères dece pays, j'ai vite fait de déposer mes bagagesà ma chambre, et je sortis au Bd Sisowath

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Quay, longeant le Mékong, et qui est l'une desprincipales attractions de la ville, notamment lanuit. J'ai pris un Teuf-teuf (tiré par une moto,plus rapide que celui tiré par un cycle). Le prixde la course varie entre un ou deux dollars,suivant la distance. Dès que j'eus atteint madestination, j'ai marché dans ce boulevard quiveille jusqu'après mi-nuit et qui regorge derestaurants, de cafés, de cybercafés, demagasins commerciaux et d'hôtels, ainsi qued'un nombre surprenant de centres demassages. Aussi, eus-je la conviction deconseiller aux touristes d'apprendrel'expression "Non, merci", en cambodgien,qu'ils doivent répéter lors de leurspromenades, en réponse aux multiples etpressantes offres des propriétaires de Teufs-teufs, qui font la promotion des centres demassage, faute de clients.

Le passé douloureuxTuol Sleng, fut la première attraction touristiqueque j'ai visitée dans la capitale cambodgienne.

C'est un lycée que les Khmers Rouges àl'époque de Pol Pot avaient transformé enprison, où furent incarcérés des intellectuels etdes hommes de science des différentescatégories du peuple cambodgien. Il n'en resteque des centaines de photos de certains d'entreeux, ainsi que des tombes, des traces de leursang sur les murs des salles de tortures, et desdizaines de crânes et d'ossements exposés dansdes vitrines dans cet établissement transforméen Musée du Génocide. Quant aux rescapés, ilsportent dans leur majorité des traces de latorture sauvage qu'ils avaient subie. On peut enrencontrer quelques uns dans les rues desgrandes villes, jouant de la musique en contrepartie de quelques pièces de monnaie.

Sites civilisationnelsHors de ce passé douloureux, la ville de PhnomPenh regorge de sites civilisationnels ettouristiques. Ainsi, le palais royal est l'une desprincipales attractions touristiques de la capitalecambodgienne. Ce palais, où avait résidé le roi

déchu, Norodom Sihanouk, est ouvert aupublic. Il a une splendide architecture, imitée parle parlement du pays et par quelques luxueuxhôtels de la capitale.Les touristes passent leur temps à visiter lesattractions susmentionnées, puis se promènentpar le biais des bateaux de vapeur sur leMékong (pour 10 $ l'heure), ou des teuf-teuf,ou bien à pied le long du Bd Sisowhat Quay oudans les souks, tels que Kandal, où se vendenttous genres de produits, aliments, vêtements,cadeaux, …etc. Les touristes achètent aussi lesfruits exotiques, tels que l'ananas, rampotan,dorian, litchi, mangue, dragon, … etc. Cela,outre les restaurants où ils vont goûter lesdizaines de soupes célèbres de l'Indochine, etles viandes du kangourou et du crocodile que jen'ai pas encore eu l'occasion de goûter.Toutefois, j'ai appris que la viande dukangourou ressemble à celle du lapin; et celledu crocodile à celle du poisson. Je ne vouscacherai pas que je meurs d'envie de manger laviande du crocodile en guise de vengeance; car

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Cimetière au parc du musée Tieul Sling

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Photos de victimes ÉjÉë°†dG Qƒ°U

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tout le temps il dévore des hommes. Il esttemps qu'on le mange à notre tour.

Siem Reap et les merveilles du mondeJ'ai quitté la capitale vers Siem Reap, située à314 km; distance parcourue en voiture en 4-5heures. Le prix du voyage en car est de 10 $.Lors de la halte principale de la province deKampong Thom, j'ai vu des vendeuses portantdes plateaux pleins d'araignées, de sauterelleset de papillons grillés, que les Cambodgiensachetaient et mangeaient avec grand appétit. On peut aussi aller à cette ville par avion de lacapitale (40 minutes), ou d'autres capitales despays voisins, Thaïlande, Singapour, Malaisie,Myanmar et Vietnam (Saigon). Avec unemoyenne de 10 vols par jours, susceptibled'augmenter très prochainement. Ou bien parvoie fluviale, via le fleuve et lac Tonle Sap, parbateaux à partir de Phnom Penh et la provincede BattambangSiem Reap est considérée par les touristesamateurs de culture et d'histoire comme la

principale raison de leur voyage au Cambodge.Cette ville ensorcelante étant riche en templesbouddhistes et hindouistes splendides, tels lestemples d'Angkor Wat et de Baphuon. Lepremier temple étant considéré par lesCambodgiens (ou du moins selon leursbrochures touristiques), comme l'une des "Septmerveilles du monde".Le temple d'Angkor Wat est considéré commele plus grand du monde; avec une superficie de200 ha et une gigantesque construction enroches émergeant d'un milieu de végétationverdoyante. Fondé par le roi Suryavaman audébut du 12ème siècle, sa construction duraune trentaine d'année. Le temple est constitué de nombreuses placesreliées par de longs patios séparés des espacesverts avoisinants par deux courts murs, décoréspar diverses statues, et des fresques exprimantdes histoires, différentes les unes des autres. Lapremière raconte comment s'était constituél'empire Angkor et comment le roi et ses chefsmilitaires menaient et dirigeaient les combats. La

Promenade à dos d’éléphants ∫É«aC’G Qƒ¡X ≈∏Y ágõf

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seconde évoque la religion hindouiste. Latroisième, exprime comment Fichino aprotégé le royaume et son peuple. Laquatrième, enfin, décrit comment le peupleadulait, vénérait et glorifiait son roi.

Temple de BayonLe temple bouddhiste de Bayon est situé dansla ville d'Angkor Thom. Fondé par le roiJayvarman VII au 12 siècle, ce temple estconstitué de 54 tours, dont chacune de leursquatre facettes est ornée d'une sculpturesaillante de visages humains.Par ailleurs, la ville d'Angkor Thom estconsidérée comme la ville des temples. Elleabrite entre autres les temples de Ta Prohm,Baphuon, Phimeanakas. Le temple de Bayon,ainsi que les autres, sont caractérisés par demerveilleuses sculptures sur leurs murs, à vouscouper le souffle et qui donnent l'impressiond'écouter une histoire ou un mythe historiques,ressassés par les murs à voix haute, malgré lesilence qui règne sur ces lieux.Les parcs environnants de Angkor Thom sonttrès diversifiés. Certains sont étendus sur desespaces plats, où les touristes font despromenades à dos d'éléphants et où l'ontrouve des arbres géants, dont les racinesénormes entrelacées forment de splendidestableaux, qu'on peut interpréter différemment.Des troupes folkloriques avec leurs beaux habitstraditionnels offrent leurs spectacles auxvisiteurs, à l'intérieur et aux environs destemples. Et acceptent volontiers d'être pris enphotos avec eux.D'un autre côté, le soir, le centre de la ville deSiem Reap connaît une remarquable animationau-delà de minuit, dans les cafés, restaurants ethôtels, offrant divers spectacles folkloriques etinternationaux aux goûts de tout le monde.

Musulmans du CambodgeFinie ma visite de Siem Reap, je devais la quittervers la capitale Phnom Penh. En arrivant à cettedernière, j'ai consacré mon bref séjour à visiterla plus grande mosquée du Cambodge,appelée Mosquée Dubaï- Pnom Penh, fondéegrâce à la donation de certains riches de Dubaïen 1969. En demandant auprès de l'imam decette mosquée, son jeune fils, MohamedYounes, m'a expliqué que son père est allé àune cérémonie de fiançailles d'une famillemusulmane; et lui a téléphoné. Son père lui ditde le rejoindre à cette cérémonie. En quelques Temple d’Angkor Wat äGh QƒµfCG óÑ©e

Temple de Bayon ¿ƒjÉH óÑ©e

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Boulevard Sisowhat Quay ¢û«fQƒc ≈∏Y π£ªdG iGƒc äGƒ°ù«°S ´QÉ°T

minutes, nous étions à la maison desfiançailles. Nous enlevâmes nos chaussures etentrâmes au salon, où tous les gens nous ontsouhaité la bienvenue. Ils étaient assis encercles autour de tables remplies de plats de rizavec de la viande et du poulet, ainsi que deplats de fruits et de gâteaux. Ils m’ont invité àpartager leur repas. Ce fut la première fois queje mange un plat en toute quiétude auCambodge, étant assuré qu’il s’agit bien deplats avec la viande halal; viande dont je fusprivé durant tout mon séjour dans ce pays.J’ai passé environ une heure et demi au sein dece merveilleux milieu musulman, bavardantavec les gens, ainsi qu’avec les deux époux quiétaient très timides. Après, j’étais revenu à lamosquée accompagné de l’imam, CheikhMohamed Hassan et son fils. Avec un arabeirréprochable, l’imam m’a fait part de sessouvenirs en Egypte, où il avait étudié àl’université Al Azhar jusqu’en 1969. Ilm’indiqua aussi qu’il y a quelque cent famillesmusulmanes dans la capitale Phnom Penh, etun demi million de Musulmans dans leCambodge. Le pays abrite quelque 330mosquées. L’imam souligna, par ailleurs, queles Musulmans du pays ne rencontrent pas deproblèmes, du fait de la liberté de croyance quiprévaut au Cambodge. Toutefois, lesressources et dons alloués aux mosquées sontinsignifiants, ne permettant même pas desubvenir à leur entretien occasionnel.Après une visite de la mosquée, le fils duCheikh m’accompagna à un petit villageappelé Mékong ou “village flottant”, composéde quelques dizaines de maisons en bois et debarques recouvertes; toutes y compris lamosquée, sont établies sur le fleuve Mékong.Ses habitants, des pêcheurs, sont musulmans.

Ils sont une sorte de tribu ou une ethnie,appelée “Cham”. Ce sont de simples gens.Mon attention fut particulièrement attirée parle grand nombre de leurs enfants,pratiquement nus, jouant dans l’eau, où ilspassent le plus claire de leur temps.

Bye bye le CambodgeA l’approche de la fin de “ma visite auxmerveilles du Cambodge”, j’ai eu lacertitude que ce pays dispose d’atoutsdiversifiés à même d’en faire l’une des plusimportantes destinations touristiques dumonde. Sa superficie de 181 035 km_ estriche en attractions culturelles, historiqueset de divertissement; ainsi qu’en diversitégéographique, climatique et religieuse. Letouriste trouvera dans ce pays plus de 12millions de personnes – la population totaledu pays – à son service. Il constatera aussique ce peuple simple dispose d’uneconscience touristique élevée, à travers sagaieté, sa bonté et son pacifisme. On n’yressent ni clivage, ni extrémisme religieux;

sachant que 90% de la population estbouddhiste, 4% musulmane et 2%chrétienne. Ni divergences ethniques: 90%sont des Khmers et le reste englobe diversesethnies. L’ensemble de ces éléments ontfusionné dans ce pays qu’est le Cambodge.Tous sont conscients de l’importance dutourisme pour le développementéconomique du pays, l’amélioration duniveau vie des citoyens et la lutte contre lechômage et la pauvreté.Par ailleurs, si le peuple cambodgien parle leKhmer, la plupart des gens parlent l’anglais, àdes niveaux divers. Les plus âgés, parlentégalement le français. A noter qu’il ne faut paspenser au cinéma dans votre programme: il n’ya qu’une seule salle de cinéma dans le pays,c’est le Cinéma Luxe. Il faut garder 25 $ ou 100000 Riels cambodgiens, comme taxe de départ.Il y a 7 heures de décalage par rapport àGreenwich. La saison pluvieuse s’étale de mai àoctobre. Le reste de l’année est sec. Il ne faitfroid qu’en décembre et en janvier: latempérature moyenne de l’année est 27°, avecun taux sensible d’humidité.D’un autre côté, étant donné que leCambodge a une ouverture sur la baie deThaïlande, le touriste a l’opportunité deprofiter des stations balnéaires du sud,notamment dans la région “Sihanouk ville”.De même, les frontières terrestres du paysavec le Laos au nord, la Thaïlande à l’ouestet le Vietnam à l’est, offre l’occasion devisiter ces pays à des coûts abordables. Unvoyage par car climatisé de Phnom Penh àSaigon (Hochi Minh ville) au Vietnam necoûte que 11 $, un déjeuner compris ! J’enai saisi l’opportunité et je l’ai effectué. J’enferai le reportage dans le numéro suivant.

Mosquée Dubaï - Phnom Penh ''¬æH ΩƒæH -»HO'' óé°ùe