La conférence nationale des doyens des facultés de médecine.

2
Le Magazine des internes et de l’ISNIH Le Magazine des internes et de l’ISNIH 17 16 l’excellence n’est pas un privilège de l’hôpital public, les accidents malheureux non plus アアϐ ǯ ǫ ア ǡ ǡ des pathologies souvent plus nombreuses et plus ϐア que dans des services hospitaliers ultra spécialisés et qui correspondront sans doute à son mode d’exercice futur. A titre d’exemple, 70 à 80 % de l’endoscopie digestive est réalisée dans le secteur libéral, c’est donc la possibilité pour l’interne stagiaire d’avoir accès à un plus grand nombre de situations et donc d’enseignements. C’est, également, mieux connaître l’orga- nisation du monde libéral pour éliminer un certain nombre de craintes mais prendre conscience, aussi, des modalités d’exercice, parfois plus isolées, encore qu’actuellement de plus en plus de médecins spécialistes libéraux exercent en groupe. Par contre, pour celui qui accepte de recevoir des internes, c’est organiser son mode d’activité avec une vue d’enseignant, pour les spécialités techniques et chirurgicales, l’interne ne peut être un assistant para médical non rémunéré, c’est un véritable ア イ リア ア ア アアϐǡ ǡ ǯ ア ǯ ア- rique et pratique par rapport à ce qui a été dispensé en faculté. En conclusion, nous ne pouvons qu’être favorables à faire tomber ce mur idéologique qui sépare l’enseignement à l’hôpital des ア ǯ ǡ ア アア アアϐ イ ア collègues devant exercer en médecine générale. Dr. Jean François REY Président de l’U.ME.SPE. La Conférence Nationale des Doyens des Facultés de Médecine Un « OUI, mais »… à l’ouverture des stages d’internes en médecine en dehors des CHU et des CH. Quel est l’objectif d’un stage clinique de six mois qui va se répéter sur trois à cinq ans dans la for- mation d’un médecin, d’un chirurgien ou d’un biologiste, ceci en association avec des ensei- gnements locaux, interrégionaux et nationaux ? La réponse est l’acquisition de compétences dans un cadre professionnel où évoluent des médecins, chirurgiens et biologistes séniors oc- cupés à faire des diagnostics et des traitements, interventionnels ou non, ainsi que des actes de biologie ; séniors pour lesquels l’enseignement ǡ アϐ ア- luée. Ce stage clinique comprend des objec- tifs pédagogiques, il doit être organisé avec une progression dans l’acquisition des compé- tences. La formation initiale de troisième cycle pour un métier donné implique une succession de stages dont certains obligatoires. Le lieu des stages a été pendant des décennies le Centre Hospitalier Universitaire (CHU) et le Centre Hospitalier (CH). Le CHU abrite des enseignants-chercheurs dont la formation initiale des plus アϐ ア Ǣ - ticiens Hospitaliers des CH, souvent anciens assistants des CHU, assurent, aussi depuis longtemps, cette mission à côté de leur mission de soin. Il y avait d’ailleurs, il y a plusieurs décennies, des concours d’internat réservés à ces hôpitaux.

Transcript of La conférence nationale des doyens des facultés de médecine.

Page 1: La conférence nationale des doyens des facultés de médecine.

Le M

agazi

ne d

es inte

rnes e

t de l’IS

NIH

Le M

agazi

ne d

es inte

rnes e

t de l’IS

NIH

1716

l’excellence n’est pas un privilège de l’hôpital public, les accidents malheureux non plus

des pathologies souvent plus nombreuses et plus

que dans des services hospitaliers ultra spécialisés et qui correspondront sans doute à son mode d’exercice futur.

A titre d’exemple, 70 à 80 % de l’endoscopie digestive est réalisée dans le secteur libéral, c’est donc la possibilité pour l’interne

stagiaire d’avoir accès à un plus grand nombre de situations et donc d’enseignements. C’est, également, mieux connaître l’orga-

nisation du monde libéral pour éliminer un certain nombre de craintes mais prendre conscience, aussi, des modalités d’exercice,

parfois plus isolées, encore qu’actuellement de plus en plus de médecins spécialistes libéraux exercent en groupe.

Par contre, pour celui qui accepte de recevoir des internes, c’est organiser son mode d’activité avec une vue d’enseignant,

pour les spécialités techniques et chirurgicales, l’interne ne peut être un assistant para médical non rémunéré, c’est un véritable

-

rique et pratique par rapport à ce qui a été dispensé en faculté.

En conclusion, nous ne pouvons qu’être favorables à faire tomber ce mur idéologique qui sépare l’enseignement à l’hôpital des

collègues devant exercer en médecine générale.

Dr. Jean François REYPrésident de l’U.ME.SPE.

La Conférence Nationale des Doyens des Facultés de Médecine

Un « OUI, mais »… à l’ouverture des stages d’internes en médecine en dehors des CHU et des CH.

Quel est l’objectif d’un stage clinique de six mois

qui va se répéter sur trois à cinq ans dans la for-

mation d’un médecin, d’un chirurgien ou d’un

biologiste, ceci en association avec des ensei-

gnements locaux, interrégionaux et nationaux ?

La réponse est l’acquisition de compétences

dans un cadre professionnel où évoluent des

médecins, chirurgiens et biologistes séniors oc-

cupés à faire des diagnostics et des traitements,

interventionnels ou non, ainsi que des actes de

biologie ; séniors pour lesquels l’enseignement

-

luée. Ce stage clinique comprend des objec-

tifs pédagogiques, il doit être organisé avec

une progression dans l’acquisition des compé-

tences. La formation initiale de troisième cycle

pour un métier donné implique une succession

de stages dont certains obligatoires.

Le lieu des stages a été pendant des décennies le Centre Hospitalier Universitaire (CHU) et le Centre

Hospitalier (CH). Le CHU abrite des enseignants-chercheurs dont la formation initiale des plus

-

ticiens Hospitaliers des CH, souvent anciens assistants des CHU, assurent, aussi depuis longtemps,

cette mission à côté de leur mission de soin. Il y avait d’ailleurs, il y a plusieurs décennies, des

concours d’internat réservés à ces hôpitaux.

Page 2: La conférence nationale des doyens des facultés de médecine.

Le M

agazi

ne d

es inte

rnes e

t de l’IS

NIH

Le M

agazi

ne d

es inte

rnes e

t de l’IS

NIH

1918

L’augmentation du numerus clausus qui a plus que doublé depuis 1993 aboutit à des promotions d’internes plus importantes

avec nécessité de conserver un enseignement pratique de qualité. Cela implique une quantité plus importante de « temps

formation » représentés par les interventions chirurgicales, les soins médicaux et les actes de biologie. Un gisement de lieu for-

mateur existe avec les structures libérales qu’il s’agisse de cliniques (particulièrement pour la chirurgie) ou bien de cabinets de

spécialistes médicaux. En ce qui concerne les cliniques elles peuvent être sans but lucratif (FEHAP) et avec but lucratif (FHP).

La loi HPST précise que le Directeur Général d’une Agence Régionale de Santé peut investir d’une mission de service public (en

l’occurrence la formation) des lieux d’exercice privé de la médecine.

L’application de cette loi en 2011 a en-

traîné l’agrément d’environ une quaran-

taine de terrains de stage dans les éta-

blissements privés pour toute la France,

soit une proportion très minime de l’en-

semble des lieux de stage. La médecine

physique, l’anesthésie-réanimation, la

psychiatrie sont parmi les spécialités les

plus souvent concernées. A signaler que

quelques stages ont été aussi organisés

dans des cabinets libéraux de pédia-

trie. L’agrément de cabinets libéraux est

moins sujet à critiques car d’une part il

y a le précédent de la Médecine Géné-

rale et d’autre part ne se pose pas dans

ce cas la question de la concurrence et

des parts de marché comme cela est le

cas, notamment en chirurgie, dans les

établissements privés. Dans la situation

des établissements privés à but lucratif

où les directions des groupes sont très

demandeuses d’agréments la motiva-

tion des demandes est plurielle : recru-

tement des praticiens plus aisé après

leur internat, communication positive

sur les liens avec l’Université ; les direc-

tions ont été plus motrices que les prati-

ciens dans l’élaboration des demandes.

OPA sur toutes les missions de service public

Un pacte de non agression à l’encontre de l’Hôpital Public

Les collègues non parti-

sans des possibilités de

stage d’internat dans le

secteur privé à but lucra-

tif ont parlé d’ « OPA

du privé sur toutes les

missions du service

public » ; cette déclara-

tion peut s’entendre mais

laisse de côté une argu-

mentation irréfutable :

il est des cas où soit la

possibilité de forma-

tion n’existe pas dans le

secteur CHU-CH (chirur-

gie de la main, chirurgie

plastique par exemple),

soit les possibilités de

formation sont saturées

(anesthésie-réanimation

où déjà de plusieurs an-

nées des stages existent

en privé dans une grosse

ville de CHU).

La Conférence des

doyens a co-signé avec

la conférence des prési-

dents de CME de CHU et

la conférence des Direc-

teurs Généraux de CHU

une déclaration selon

laquelle les stages en

établissements privés à

uniquement en cas de

saturation des possibili-

tés de stage dans le sec-

teur CHU-CH (et ESPIC)

ou bien si la spécialité

concernée n’existe pas

dans le secteur CHU-CH.

Il est certain que le lieu

initiale est le secteur CHU

où travaillent les ensei-

gnants-chercheurs ; les

stages en cabinet libéral

(en dehors des établisse-

ments privés) sont néces-

saires (la médecine géné-

rale en premier lieu, mais

aussi d’autres spécialités

médicales) en raison des

situations cliniques ren-

contrées en libéral et plus

rarement en CHU. Les

stages en établissements

privés à but lucratif sont

proposer aux internes des

lieux d’exercice cli

absents dans le secteur

CHU ou bien saturés. Ces

stages doivent bien sûr

répondre aux mêmes

exigences que les stages

en CHU-CH. Un point

important est l’évalua-

tion de tous les stages,

où qu’ils soient, selon

une méthodologie pré-

cise avec visites sur site

et une attention toute

particulière aux éva-

luations négatives lors

des deux commissions

annuelles d’agrément.

Doyen Patrice DETEIXPrésident de la Conférence des Doyens des

Facultés de Médecine

Découvrez Le Concours médicalla revue qui analyse les nouveaux modes dʼexercice !

OFFRE SPÉCIALE

AVENIR MÉDECIN

au lieu de 150 €

soit 50% de remise

75 €

Donnez-vous les moyensd’exercer

autrement !

9 jeunes médecins

sur 10 rejettent

l’exercice

individuel isolé,

et vous?

Abonnez-vous sur : egora.fr/boutiqueMentionnez le code RÉDUC : AVM