Le Monde des virus et des Prions
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Le Monde des virus et des Prions
F.Morinet

Les Prions

Les maladies neurodégénératives
Alzeimer-cortex enthorinal-mémoire-35 106 patients
protéine β amyloide (accumulation extra-cellulaire)
protéine Tau(microtubule)
Parkinson-noyaux gris centraux(neurones dopaminergiques)- 4 106 patients
tremblement
protéine α synuclein(corps de Lewy cytoplasmiques)
Maladie à Prions: maladie de Creutzfeldt-Jakob (MCJ)1-2cas/106/an France
MCJv(maladie de la vache folle) 200 décés
Atteinte neuronale qui s'étend à d’autres régions du cortex
Dennis Science 2012Hardy N Engl J Med 2012Polymenidou J Exp Med 2012

[P]= nbre de protéines présentant les motifs d’agrégation[nP]= nbre de fibres agrégées contenant [P]
si P augmente [P]n est très grand , le ln est négatif ; ΔG est négatif.La formation de fibrilles est hautement favorable et spontanée
La concentration de protéines mal repliées doit donc atteindre un seuil critique pour qu’il y ait formation de fibrilles; il s’agit d’une rupture d’équilibre avec les formes solubles de ces mêmes protéines.
Une fois ce seuil atteint il existe un processus de nucléation (cristallisation) assurant la dissémination; ce processus est stochastique et rare expliquant peut-être l’émergence tardive des maladies neurodégénératives.
Eisenberg Cell 2012
Simondon in « L’individu et sa genèse physico-biologique » 1995

La vie est associée à la production d’entropie et donc aux processus irréversibles
La production de protéines prions et de plaques amyloïdes débouche sur une nouvelle organisation spatio-temporelle; peut on parler de « structures dissipatives »?
Prigogine 1998

Les maladies à Prions sont des maladies neurodégénératives
transmissibles (matériel de neurochirurgie)
résultant de l’accumulation d’une protéine cellulaire normale mutée
ce sont donc des maladies conformationnelles
Eisenberg Cell 2012Freed N Engl J Med 2001

Carrell Lancet 1997

PrPc : 253 AA
région N-ter clivage d ’un peptide signal de 22AA
région C-ter clivage d ’une région hydrophobe de 23AA
incorporation d ’un phospholipide glyco-inositol (GPI) ancrage dans les radeaux lipidiques
40% d ’hélices alpha
La protéine « Prion » cellulaire
Aguzzi Physiol Rev 2009

Les isoformes anormales de la PrPc
modification post traductionnelle de la PrPc
conversion en PrPsc : proteine prion
40% feuillets beta , 30% hélices alpha
insoluble en présence de détergent non dénaturant
résistante partiellement à la protéinase K
accumulation de PrPsc : formation d’agrégats formation de fibrilles amyloides(10% MCJ-100%MCJv)
notion de souche(repliement)

Protéasome 26s ATP protéine-ubiquitine
ADP + Pi
protéine dégradée
Ubiquitine recyclée
Protéine Prion
Goldberg N Engl J Med 2007

De nombreux organismes ont des prions
Chévre et mouton(scrapie), bovins(encéphalopathie bovine spongiforme-maladie de la vache folle),vison, chats, cervidés……
Il s’agit le plus souvent de formes infectieuses
Colby C S H Biol Perspectives 2011

Les protéines Prions peuvent avoir un rôle bénéfique
« La matiére devient plus active »
Levure : la forme Prion apparue lors d’un stress permet de
résister à une modification de l’environnement
Drosophile: Orb2 qui contient un domaine prion joue un rôle
dans la mémoire à long terme
In vitro: la protéine MAVS s’agrège en forme Prion lui
permettant de reconnaitre l’ARN viral et déclencher
la synthèse d’Interféron alpha
Li Neuron 2012Ye Cell 2011Halfmann Science 2010Prigogine 1998

Les maladies humaines à Prions (1)
Le Kuru La maladie de Creutzfeldt-Jakob (MCJ) Le syndrome de Gerstmann-Straussler-Scheinker (GSS) L ’insomnie fatale familiale (IFF) L ’angiopathie amyloide cérébrale (AAC)
La maladie de la vache folle (MCJv)

Les maladies humaines à Prions (2)
Formes sporadiques : MCJ , 90%
Formes familiales : MCJ ,5% à 10% , insertion/mutation du géne PRPN mode autosomique dominant, pénétrance variable. MCJ la plus fréquente, mutation au codon 200
Formes iatrogènes : MCJ ,10% , extraits hypophysaires, greffe de cornée greffe de dure-mère, électrodes intra-cérébrales
Formes alimentaires : MCJv
Cellule nationale de référence des maladies de Creutzfeld-JakobGroupe Hospitalier Pitié-Salpêtrière 2009

MCJ forme sporadique :
62 ans état dépressif 1à 2mois
syndrome démentiel (100%) myoclonies (88%) syndrome extra-pyramidal (66%) syndrome cérébelleux (62%)
évolution fatale en 6mois
Les maladies humaines à Prions (3)

MCJv : 19-39 ans
présentation psychiatrique ataxie cérébelleuse
évolution vers le coma et la mort en 14 mois
Les maladies humaines à Prions (4)

Diagnostic des maladies à Prions
Approches diagnostiques :Biomarqueurs LCR 14-3-3 +++(OMS) NSE Amygdale (MCJv)PrPsc
Autres tissus ?? Imagerie IRM (MCJv)
Certitudes diagnostiques : Biopsie cérébrale spongiose gliose astrocytaire perte neuronale
PrPsc

Les Virus

Exemples de Virus à ADN
Exemples de virus à ARN
Réplication virale
Origine des Virus
Les rétrovirus endogènes
La causalité

Exemples de Virus à ADN

AdénovirusConjonctivites
Pneumopathies

PapillomavirusCancer du col utérin

Le cancer du col utérin est une maladie infectieuse sexuellement transmise.
Il se déclare 10-15 ans après une infection génitale par des papillomavirus oncogènes , types 16 et 18.
Pendant ces 10-15 ans les lésions génitales peuvent être détectées par frottis et traitées par chirurgie si nécessaire.
Les protéines E6 et E7 des papillomavirus oncogènes activent le cycle cellulaire.
Il existe des cofacteurs à ce processus cancéreux: le tabac.
Des vaccins préventifs sont mis sur le marché, des vaccins thérapeutiques sont en cours d’étude.
La détection des anomalies du col utérin induites par l’infection à papillomavirus par un frottis reste prépondérante
Frazer Annu Rev Immunol 2011 Dervaux Institut de Veille Sanitaire Mars 2007

HerpesvirusBouton de fiévre
Herpes génitale
Varicelle-Zona
Mononucléose infectieuse

Exemples de virus à ARN

Grippe ATractus Respiratoire

CoronavirusSyndrome de détresse respiratoire

Rage

EbolaFièvre hémorragique

VIH-1SIDA

Temin 1963Des virus à ARN sont capable de se convertir en ADNet s’intégrer au génome cellulaire
Temin & Mitzutani 1970 Baltimore Découverte de la Réverse Transcriptase
Un nouveau Paradigme (Kuhn)Une nouvelle Epistémè (Foucault)

Les vecteurs rétroviraux
Ce sont des rétrovirus que l’on a rendu non pathogènes et quicomporte un gène médicament . Il y a production du gène insérésans production virale.
Utiles donc pour les maladies monogéniques
# Déficit immunitaire (chaine Υc du récepteur à l’IL-2) bébés bulles 1998 équipe Fischer&Cavazzana-Calvo
# Maladie démyélinisante du SNC liée X (Adrenoleucodystrophie) 2007 équipe Cartier&Aubourg
# Anomalie de synthèse de l’Hémoglobine (β Thalassemie) 2010 équipe Leboulch-Beuzard
Probléme: mutagénèse insertionnelle 2008 Hacein-Bey-Abina
APHP-INSERM-Université-Institut Hématologie-CEA

Réplication virale

1102
104
106
108
1010
1012
1014
Virions extracellulaires
Virionsintracellulaires
Titreviral
Tempsheures
4 8 12 16 20 24
Latence
Eclipse

Pol. VPol. V1)
2) Rep
TR
RT

Mutation Particule défective Réarrangement interférente
Tous Virus Rougeole Grippe A

Lalonde PNAS 2012Heaton Trends in Microbiology 2011 Gottlinger Cell 2010

L’assemblage des protéines virales fait intervenir un processus de nucléation:
ex1)Une protéine se lie à l’acide nucléique, elle change de conformation ce qui crée un site d’ancrage
ex2)Les protéines de structure s’assemblent à l’aide de protéines chaperones , forment des coques où l’acide nucléique va pénétrer;consommation d’ATP.
Des séquences de reconnaissance sur l’acide nucléique assurent l’encapsidation de l’acide nucléique homotypique
Dans tous les cas il s’agit d’un processus d’auto-organisation
Atlan in « Auto-organisation et émergence dans les sciences de la Vie » 1999

« L’organisation d’ensemble d’un édifice multimoléculaire complexe est contenue en puissance dans la structure de ses constituants mais ne se révèle, ne devient actuelle que par leur assemblage……La structure achevée n’était nulle part, en tant que telle préformée. Mais le plan de la structure était présent dans ses constituants eux-mêmes…..La construction d’une structure n’est pas une création, c’est une révélation. »
Monod le Hasard et la Nécessité 1970

Origine des Virus

Abrescia NGA Ann Rev Biochem 2012

Trois hypothèses sont proposées pour l’émergence des virus
1)origine précellulaire (soupe primitive)
2)dérivé d’organismes unicellulaires
3)fragments d’acide nucléique qui ont échappé au contrôle cellulaire
Forterre Virus Research 2006

Taylor Future Microbiol 2010
Le virus de l’hépatite delta est un viroide –like à ARN
Il posséde une séquence auto catalytique qui clive l’ARN viral
Cette séquence est appelé Ribozyme
Notre génome comporte de nombreuses séquences identiques au Ribozyme du virus de l’hépatite delta
Se pose donc l’origine du virus de l’hépatite delta?

Ferré-D’Amaré Cold Spring Harbor Perspec Biol 2010

Les rétrovirus endogènes

Exogene Endogene
Infection
(Maladie)
Porteur Porteur
Maladie ?

Weiss Retrovirology 2006

100 millions d’années infection par des rétrovirus
Virus à ARN possédant une réverse transcriptase
Intégration dans la lignée germinale: ENDOGENE
Molécules d’ADN avec en 5’ et en 3’ des LTR
Les LTR sont rendus silencieux par méthylation des CpG
Constituent 7 à 8% du génome humain
Certains participent à la formation du placenta
Activation d’oncogènes cellulaires ??
Engel Nature Medicine 2010


Comment dater l’intégration d’un rétrovirus endogéne?
Le rétrovirus s’intègre grâce aux LTR situés aux extrémités du génome viral
Les deux LTR ont une séquence identique
Apparition de mutations dans les LTR durant les divisions cellulaires
Par exemple 4 mutations dans le LTR 5’ et 6 dans le LTR 3’
Donc en moyenne 5 mutations par LTR
Si le LTR fait 400pb , on aura 5/400 mutations par site soit 0,0125
On divise 0,0125 par le nombre de mutations par site du génome cellulaire
Soit 0,0125 /2 10-9 =5,7 millions d’années
Plus l’intégration du rétrovirus endogène est ancienne ,plus il y a des mutations au niveau des LTR
Feschotte Nature Review Genetics 2012

La causalité

David Hume (XVIIIème siècle)scepticisme
Karl Popper(XXème siècle)Réfutabilité
Problème de la causalité

HIV Is Not the Cause of AIDSHIV Is Not the Cause of AIDSPeter DuesbergPeter DuesbergScience 1988,241,514, 517Science 1988,241,514, 517
Postulats de Koch (XIXème siècle)