Civilisation - les thermes antiques - Action éducative - … · 2017-11-06 · Microsoft Word -...

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Civilisation : Bains et thermes Les bains grecs apparaissent vers le V ème siècle av. J.C., les bains romains à partir du III ème s. av. J.-C.) ; alors que les thermes romains apparaitront sous l’Empire (en 33 av. J.-C.). Le mot « thermes » vient du grec ϑερμός (…………….). Pour désigner les bains, les Grecs utilisaient le mot « τὸ βαλανεῖον» qui devient « balnea » en latin. Le mot «thermes» ne s'applique qu'aux complexes les plus développés, c'est-à-dire comprenant bains, annexes, sport et culture. Les bains grecs (τὰ βαλανεῖα) Ces bains collectifs étaient chauffés, ce qui implique sans doute une forte consommation en bois et des esclaves pour entretenir les chaudières. La rareté des bains privatifs, même parmi les élites, et la familiarité qu’évoque le bain collectif dans les œuvres littéraires et scientifiques impliquent une forte fréquentation. De toute évidence, un établissement de bains était une affaire rentable, bien qu’on ne puisse fournir aucune indication concernant les prix de revient et d’entretien. En véritable précurseurs, les grecs ont pressenti très tôt les bienfaits de l’eau pour le corps. Après s’être rincés à grand renfort d’eau chaude, les grecs s’enduisaient d’huile qu’ils raclaient à l’aide d’une spatule appelée « strigile ». Les bâtiments semblent avoir tous été construits sur un modèle similaire : une grande salle appelée « ϑόλος » dans laquelle étaient disposées en rond une vingtaine de cuves individuelles, les « πύελος ». Dans ces sortes de grands sièges, la toilette était individuelle et se faisait en position assise. Les baigneurs n’étaient cependant pas coupés les uns des autres et pouvaient discuter. A cela s’ajoutait parfois de petits bassins, les « λουτήρια », et des salles dédiées aux bains avec des baignoires dites de délassement. A l’image de la place publique, les bains étaient un lieu important de la vie sociale. Toutes les strates de la société s’y rencontraient et s’y côtoyaient. Τὸ ἐν Σηραγγίῳ βαλανεῖον est l’un des sites les mieux connus par l’archéologie. Il a été mis au jour à la fin du XIX e siècle au pied de la colline de Munychie, dans le port du Pirée à Athènes. Il s’agit d’un des rares βαλανεα du monde grec à exploiter des cavités naturelles —ici, les cavernes de la colline de Munychie. Un corridor creusé dans la roche, d’une quinzaine de mètres environ, donne accès à deux salles circulaires d’environ six mètres de diamètre. Le complexe comporte les traces d’un bassin destiné vraisemblablement à l’immersion dans l’eau froide, mais aussi deux pièces ayant pu contenir des chaudières et des réservoirs. Deux mosaïques, situées à l’entrée du site, ont été conservées. Une cavité naturelle pouvait présenter un intérêt face au risque d’effondrement qui menaçait la charpente des βαλανεα. Les bains publics romains (balnea) Dans les premiers siècles de Rome, l’hygiène laisse beaucoup à désirer ; c’est aux Grecs que les Romains empruntent ces nouvelles habitudes de propreté. A partir du III ème s. av. J.-C., ces petits édifices sombres sont uniquement destinés à la toilette, sont payants mais peu coûteux. On s’y rend aux nundinae, tous les 9 jours ; le reste du temps, on se contente d’une toilette rapide à l’aide du strigile. En 33 av. J.-C. Rome compte 170 établissements de bains et 856 au IV ème siècle ap. J.-C. Les thermes romains Il s’agit de vastes complexes de loisirs gratuits financés et construits par l’empereur. On y vient dès le début de l’après-midi pour se laver, mais aussi et surtout pour se détendre, faire de l’exercice physique et retrouver ses amis. L’entrée est gratuite et chaque citoyen y passe deux heures par jour en moyenne avant la cena (repas du soir). Les thermes les plus célèbres sont ceux de Caracalla (sur 11 hectares) et ceux de Dioclétien (14 hectares) : ils pouvaient accueillir jusqu’à 1500 baigneurs à la fois (la grande piscine couvraient 2500m 2 ). Les thermes sont richement décorés : immenses voûtes recouvertes d’or, énormes colonnes, marbres les plus rares, mosaïques, vitraux colorés, tableaux, statues. Réalisé par Mme Cathy REZLER, Collège La Fontaine de Gémenos Réalisé par Mme Cathy REZLER, Collège La Fontaine de Gémenos

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  • Civilisation : Bains et thermes

    Les bains grecs apparaissent vers le Vme sicle av. J.C., les bains romains partir du IIIme s. av. J.-C.) ; alors que les thermes romains apparaitront sous lEmpire (en 33 av. J.-C.). Le mot thermes vient du grec (.). Pour dsigner les bains, les Grecs utilisaient le mot qui devient balnea en latin. Le mot thermes ne s'applique qu'aux complexes les plus dvelopps, c'est--dire comprenant bains, annexes, sport et culture.

    Les bains grecs ( ) Ces bains collectifs taient chauffs, ce qui implique sans doute une forte consommation en bois et des esclaves pour entretenir les chaudires. La raret des bains privatifs, mme parmi les lites, et la familiarit quvoque le bain collectif dans les uvres littraires et scientifiques impliquent une forte frquentation. De toute vidence, un tablissement de bains tait une affaire rentable, bien quon ne puisse fournir aucune indication concernant les prix de revient et dentretien. En vritable prcurseurs, les grecs ont pressenti trs tt les bienfaits de leau pour le corps. Aprs stre rincs grand renfort deau chaude, les grecs senduisaient dhuile quils raclaient laide dune spatule appele strigile .

    Les btiments semblent avoir tous t construits sur un modle similaire : une grande salle appele dans laquelle taient disposes en rond une vingtaine de cuves individuelles, les . Dans ces sortes de grands siges, la toilette tait individuelle et se faisait en position assise. Les baigneurs ntaient cependant pas coups les uns des autres et pouvaient discuter. A cela sajoutait parfois de petits bassins, les , et des salles ddies aux bains avec des baignoires dites de dlassement. A limage de la place publique, les bains taient un lieu important de la vie sociale. Toutes les strates de la socit sy rencontraient et sy ctoyaient.

    est lun des sites les mieux connus par larchologie. Il a t mis au jour la fin du XIXe sicle au pied de la colline de Munychie, dans le port du Pire Athnes. Il sagit dun des rares du monde grec exploiter des cavits naturelles ici, les cavernes de la colline de Munychie. Un corridor creus dans la roche, dune quinzaine de mtres environ, donne accs deux salles circulaires denviron six mtres de diamtre. Le complexe comporte les traces dun bassin destin vraisemblablement limmersion dans leau froide, mais aussi deux pices ayant pu contenir des chaudires et des rservoirs. Deux mosaques, situes lentre du site, ont t conserves. Une cavit naturelle pouvait prsenter un intrt face au risque deffondrement qui menaait la charpente des .

    Les bains publics romains (balnea) Dans les premiers sicles de Rome, lhygine laisse beaucoup dsirer ; cest aux Grecs que les Romains empruntent ces nouvelles habitudes de propret. A partir du IIIme s. av. J.-C., ces petits difices sombres sont uniquement destins la toilette, sont payants mais peu coteux. On sy rend aux nundinae, tous les 9 jours ; le reste du temps, on se contente dune toilette rapide laide du strigile. En 33 av. J.-C. Rome compte 170 tablissements de bains et 856 au IVme sicle ap. J.-C.

    Les thermes romains Il sagit de vastes complexes de loisirs gratuits financs et construits par lempereur. On y vient ds le dbut de laprs-midi pour se laver, mais aussi et surtout pour se dtendre, faire de lexercice physique et retrouver ses amis. Lentre est gratuite et chaque citoyen y passe deux heures par jour en moyenne avant la cena (repas du soir). Les thermes les plus clbres sont ceux de Caracalla (sur 11 hectares) et ceux de Diocltien (14 hectares) : ils pouvaient accueillir jusqu 1500 baigneurs la fois (la grande piscine couvraient 2500m2). Les thermes sont richement dcors : immenses votes recouvertes dor, normes colonnes, marbres les plus rares, mosaques, vitraux colors, tableaux, statues.

    RalisparMmeCathyREZLER,CollgeLaFontainedeGmenos

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  • Visite guide Les thermes se composaient ainsi : de vestiaires (apodyterium), de salles trs chaudes pour le

    bain de vapeur (sudatorium), de salles tides (tepidarium), de salles chaudes (caldarium), de salles froides (frigidarium), dun gymnase (palaestra),

    de bibliothques, de salles de massage, de salles de repos, de

    conversation, de confrences, de jardins pour la promenade, de boutiques et des vendeurs

    ambulants.

    Les thermes, mode demploi Avant dentrer dans les bains eux-mmes, il faut avoir bien transpir pour faire sortir la crasse. On commence par un peu de sport la palaestra : jeux de balle, course pied, haltrophilie. Ceux qui naiment pas leffort physique vont transpirer dans le sudatorium. Il faut laisser ses vtements lapodyterium, sous la garde dun esclave. Ensuite on entre dans le caldarium. On puise de leau dans une grande vasque, le labrum, ou lon simmerge dans une piscine, lalveus. Pour liminer la sueur et la crasse, on se racle la peau avec le strigile. On passe alors dans le tepidarium pour se prparer en douceur au passage dans le frigidarium. Sorti de leau, on se fait masser et ventuellement piler et parfumer.

    Comment a marche ? Les tablissements de bains supposent une excellente matrise technique du chauffage de leau et de lair, car les diffrentes salles proposent des ambiances diffrentes. La temprature ncessaire aux bains chauds et tides est obtenue par un systme de chauffage central. La chaleur des salles chaudes provient dun systme complexe de conduits dair chaud produit par de grands foyers aliments en charbon par des esclaves (lair chaud se rpand sous les carrelages et schappe par des tubulures en terre cuite situes dans les parois des salles). Ce systme appel hypocauste ( = sous + combustible ) existait galement dans les demeures des Romains les plus riches. Lhypocauste est situ proximit du caldarium qui ncessite une importance production de chaleur. Le tpidarium est un peu plus loign ; ainsi, lair et leau peuvent refroidir pendant quils circulent dans les canalisations. Mais, parfois, les Romains utilisaient des ressources naturelles : en Italie, puis dans les territoires de leurs conqutes, ils ont recherch avec une grande attention toutes les sources deau chaude. Ils ont construit l des thermes aliments naturellement en eaux dont les vertus curatives ont t vrifies : les stations modernes de thermalisme sont gnralement situes sur ces sites.

    La postrit des thermes romains Par la suite, les hammams et les bains turcs continueront la tradition des bains grecs et romains, en Orient et en Afrique du Nord du moins, car, pendant des sicles, en Europe occidentale, on naimera gure se laver par peur de leau !

    Reconstitution des thermes de Diocltien

    Hypocauste dune villa gallo-romaine Saint-Romain en Gal (2005)

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