LE MNSLE MNSUéggU · Messe pour le centenaire de la mort de saint Benoît Menni chez les Sœurs...

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LE MENSUEL LE MENSUEL DU DIOCÈSE DE MARSEILLE π 5 – Mai 2014 CPPAP N° 0515 G 79 622 – Abonnement : 35 e – Le numéro : 3,80 e Le diocèse sur le Web é vénements L’engagement des chrétiens dans la société Actualité Frère Luc, témoin de Dieu Commentaires L’initiation chrétienne

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LE MENSUEL

église à MarseilleLE MENSUEL DU DIOCÈSE DE MARSEILLE π N° 5 – Mai 2014

cppap n° 0515 G 79 622 – abonnement : 35 e – Le numéro : 3,80 e

Le diocèse sur le Web ■ événementsL’engagement des chrétiens dans la société

■ ActualitéFrère Luc, témoin de Dieu

■ CommentairesL’initiation chrétienne

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2 église à Marseille

Du jeudi 1er au dimanche 4 maiCélébration pour la restauration de la basilique Saint-Augustin à Hippone

Mardi 6 maiRencontre œcuméniqueRencontre des confirmands du lycée ProvenceRencontre des confirmands du secteur JarretRencontre des Petites Sœurs de l’Agneau

Jeudi 8 maiConférence des évêques de France

Vendredi 9 maiConseil épiscopal

Samedi 10 maiConfirmation du secteur Jarret à Saint-JérômeConfirmation au collège N.-D. de France

Dimanche 11 maiInstallation de Mgr Marceau à Nice

Lundi 12 et mardi 13 maiConseil permanent à Paris

Mercredi 14 maiConseil d’Églises chrétiennes en France

Jeudi 15 maiRencontre des confirmands à La BouilladisseRéunion du CDES

Vendredi 16 maiConseil épiscopalPèlerinage de la paroisse orthodoxe roumaine à Saint-Victor

Samedi 17 maiConfirmation au lycée ProvenceRencontre des catéchumènes en vue de la confirmation

Prière œcuménique à l’église orthodoxe de la Dormition, en présence de Mgr Emmanuel, pour confier la rencontre à Jérusalem du pape François avec le patriarche Bartholomée

Dimanche 18 maiConfirmation à La Bouilladisse

Lundi 19 maiRencontre des confirmands de ClunyRencontre fraternelle des prêtres

Mardi 20 maiBilan de la visite pastorale du secteur Jarret

Mercredi 21 maiRencontre des confirmandsdu collège Saint-Vincent- de-Paul

Jeudi 22 maiRencontre des évêques de la Province à l’ISFEC Saint-Cassien

Vendredi 23 maiConseil épiscopal

Samedi 24 maiConfirmation au collège ClunyConfirmation au collège Saint-Joseph Les Maristes

Dimanche 25 maiÉrection de la nouvelle paroisse Saint-Matthieu d’Aubagne

Lundi 26 et mardi 27 maiRencontres à Paris

Du mercredi 28 au samedi 31 maiPèlerinage diocésain à Lourdes

Du jeudi 1er au dimanche 4 maiCélébration pour la restauration de la basilique Saint-Augustinà Hippone

Mardi 6 maiColloque à l’Institutcatholique de Paris

Vendredi 9 maiConseil épiscopalSecteur des Aygalades

Dimanche 11 maiConfirmation à Sainte-MartheInstallation de Mgr Marceau à Nice

Lundi 12 et mardi 13 maiAccueil du Conseil épiscopal de Bruxelles

Mercredi 14 maiMesse pour le centenaire de la mort de saint Benoît Mennichez les Sœurs hospitalières au Centre Saint-Raphaël

Jeudi 15 maiConférence à l’ICM sur les relations judéo-chrétiennes

Vendredi 16 maiConseil épiscopalPèlerinage de la paroisse

orthodoxe roumaine à Saint-Victor

Samedi 17 maiPèlerinage des mariés de l'année à N.-D. de la GardePrière œcuménique à l’église orthodoxe de la Dormition

Dimanche 18 maiConfirmation à l’Œuvre Allemand

Jeudi 22 maiRencontre des évêques de la Province à l’ISFEC Saint-Cassien

Vendredi 23 maiConseil épiscopal

Samedi 24 maiConfirmation à la cathédraleConférence pour la Fédération d’équipes apostoliques de religieuses et religieux

Dimanche 25 maiConfirmation à Mazargues

Du mercredi 28 au samedi 31 maiPèlerinage diocésain à Lourdes

l’agenda de Mgr Pontier

l’agenda de Mgr aveline

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3édito

Église à Marseille N° 5 Éditeur : Association diocésaine de Marseille14 place Colonel-Edon – 13284 Marseille Cedex 07. Tél. : 04 91 52 94 27. E-mail : [email protected] Commission paritaire : 0515 G 79 622.ISSN : 2104-9424. Dépôt légal : 1er mai 2014 – 133e année.

Directeur de la publication : pierre Grandvuillemin. Rédactrice en chef : Dominique paquier-Galliard. Ont collaboré à ce numéro : : J.-R. Cain, R. Caucanas, CDES,J. Chagnaud, G. Fraysse, Équipe Internet, J. Lefur, B. Lorenzato, J.-L. Ragonneau, C. Salenson, D. Santelli et I. Vissière.

Photo de couverture : Dominique paquier-Galliard.

Réalisation : Bayard Service Édition Méditerranée, 2 chemin de Saint-pierre – 13390 Auriol. Tél. : 04 42 98 14 10. Site Internet : www.bayard-service.com Journaliste secrétaire de rédaction : E. Droniou. Rédactrice graphiste : B. Renault. Publicité : Bayard Service Régie. Tél. : 05 62 74 78 20. Imprimerie : J.F. Impression – 34000 Montpellier

On se souvient de cet adage d’avant les dérègle-ments climatiques, au temps où l’on pouvait faire confiance aux premiers beaux jours après

avoir évité, en avril, de se découvrir d’un fil ! Mais derrière cette aspiration à la liberté qu’ont souvent scandée, dans l’histoire des peuples, les mois de mai et les printemps, il est possible de lire une profonde vérité du mystère de la foi.

Saint Augustin disait : « Aime, et fais ce que tu veux ! ». Pour le grand docteur d’Hippone, c’était une invitation à comprendre ce qu’est vraiment la liberté de l’homme : non pas seulement une liberté finie, réduite au simple pouvoir de choix, ce qu’il appelait le libre arbitre, mais aussi une liberté créée (libertas) dont la vocation est d’entrer en coopération avec la grâce pour permettre à l’homme de déployer toutes les potentialités de son être.On pourrait donc traduire : « En mai, deviens ce que tu es ! » Retrouve ton penchant originel de créature tournée vers Dieu aussi sûrement qu’un tournesol vers le soleil. Ta liberté la plus profonde, c’est ce qui en toi t’oriente par amour vers Dieu, et par là, vers les frères qu’Il te donne à aimer. L’amour : voilà l’essence de ce qui te rend libre, car tu viens de l’amour et tu es fait pour aimer. Au soir de ta vie, prévenait saint Jean de la Croix, c’est sur l’amour que tu seras jugé. En aimant, deviens de ce que tu es ! En te laissant aimer, reçois ce que tu es appelé à devenir !

C’est peut-être pour cela que la foi de l’Église a fait du mois de mai le mois de Marie, « le mois le plus beau », comme on le chantait autrefois ! En Marie, l’humanité découvre sa vocation la plus profonde, celle d’être ac-cordée au Verbe qui, au commencement, bien avant que ne fussent les tournesols, était déjà « tourné vers Dieu » ! En Marie, la tournure de l’humanité vers Dieu rencontre le penchant de Dieu vers tout homme, surtout vers le pauvre et l’humilié, et vers « son humble servante ». En Marie, la rencontre d’une 

« En mai, fais  ce qu’il te plaît ! »

libertas humaine avec la grâce divine scelle dans un fiat humain le début d’une nouvelle alliance. Quelle puissance donnée à notre liberté ! « La liberté humaine a ceci d’étonnant que Dieu Lui-même s’arrête devant elle », disait Édith Stein.

En mai, nous célébrons aussi le Bon Pasteur et nous prions pour les vocations. Beaucoup parmi les jeunes d’aujourd’hui cherchent un sens à leur vie. Mais qui entendra l’appel particulier du Seigneur (« Suis-moi ! ») et trouvera le courage de répondre « oui », non seule-ment « en toute liberté », mais « de toute sa liberté » ? Pourquoi est-il apparemment devenu si difficile de ré-pondre à cet appel ? Peut-être est-ce à cause de notre tiédeur, nous qui trouvons notre confort à rester entre nous, même si c’est pour gémir de n’être pas plus nom-breux… Peut-être est-ce à cause de notre manque d’ima-gination pour inventer de nouvelles façons de vivre en Église les divers ministères et de nouvelles manières de s’y préparer… Peut-être est-ce à cause de notre peu de foi ou de notre manque de véritable liberté, préfé-rant conserver des structures parfois obsolètes, alors qu’il faudrait reprendre avec fraîcheur le chemin du premier amour : « Maître, où demeures-tu ? », « Pierre, m’aimes-tu ? »…

En mai, tournons-nous vers Dieu de toute notre liberté, car Lui, par sa grâce, peut faire des merveilles avec notre peu de foi !

+ Jean-Marc AvelineÉvêque auxiliaire de Marseille

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église à Marseille

Une homélie incarnéeLe P. Thierry Lamboley, supérieur de la communauté jésuite de la Baume-lès-Aix, qui assure régulièrement les prédications de la messe télévisée, était en charge de l’homélie. Selon son habitude, il s’est mis à l’écoute de trois laïcs bons connaisseurs de la paroisse, choisis par le P. William en janvier, pour se faire une idée de la communauté de Gémenos. Deux semaines plus tard, il leur a proposé une première mouture, en sollicitant avec insistance leurs commentaires, par écrit ou par téléphone. À partir de ces retours, le P. Lamboley a mis en forme le texte définitif de l’homélie adressé au JDS dix jours avant la messe.

brèves

➲ 30es Assises nationales des EDCLe mouvement des Entrepreneurs et Dirigeants Chrétiens (EDC), héritier d’une organisation bientôt centenaire, rassemble 2 700 dirigeants d’entreprises de toutes tailles et de tous secteurs sur l’ensemble du territoire national. C’est un mouvement œcuménique.Les membres se réunissent mensuellement en équipes d’une dizaine de personnes, ac-compagnées par un conseiller spirituel. Chaque réunion est l’occasion d’un partage d’expériences, d’un temps de prière et d’un

approfondissement de la mission de chefs d’entreprise à la lumière de la pensée sociale chrétienne. Elle est un lieu où trouver de l’aide pour affronter les difficultés quotidiennes et une écoute fraternelle pour faire face à la « solitude du dirigeant ».Des Assises nationales se tiennent tous les deux ans. Moments privilé-giés de réflexion, d’interpellation et de prière, elles sont aussi un temps d’écoute de témoins et d’experts économiques, religieux et politiques, et l’occasion de porter une parole sur les grands sujets concernant les entreprises.Les 21, 22 et 23 mars, la Cité des congrès de Nantes a accueilli les 1 700 participants des Assises 2014 sur le thème « Décideurs en vérité », bien résumé par Robert Blanc, président des EDC : « Notre monde en profonde mutation a besoin de repères, faute de quoi le relativisme s’impose, avec ses abandons. Les enjeux du moment ne sont pas seulement financiers, écono-miques ou sociaux, ils sont aussi moraux. Croire à une vérité qui nous dépasse, sans prétendre la détenir, ordonne nos vies, et cela nous invite à l’humilité et à la sincérité. »Philippe Ducloyer, l’un des participants, analyse le déroulement de ces Assises : « Au fil des temps d’enseignements, de témoignages très forts et courageux, des temps de partage et de méditation, il est apparu clairement que la vérité est, d’abord et avant tout, un long travail d’ouverture personnelle, de sortir de soi, de remise en cause de nos visions étriquées et bornées sans même que nous nous en rendions compte, de franchissement de nos moyens de défense érigés en hautes barrières face aux autres et aux événements quotidiens. Et de revenir encore à la nécessité de se convertir pour mieux entrer dans les pas de Jésus. Un chemin personnel de vérité. »

Entrepreneurs et dirigeants chrétiens 24, rue de l’Amiral Hamelin – 75116 Paris Tél. : 01 45 53 09 01 – Site : www.lesedc.org – E-mail : [email protected] À Marseille : Président Pierre Icard – [email protected]

➲ Si vous faisiez une retraiteLa lecture tous azimuts réserve d’heureuses surprises. Ainsi le numéro de février de Intérêts privés, revue d’information juridique au service des particuliers, dans un dossier intitulé « Prenez soin de vous » propose un article sous le titre inattendu : « Et si vous faisiez une retraite ? »La rédactrice, Isabelle Gallay, a puisé à bonnes sources : une retraitante, le P. Patrice Gourrier, titulaire du site gourrier-meditation.fr, Sr Michèle Jeunet,

animatrice de retraites au centre spirituel du Cénacle de Versailles, et Anne Ducrocq, auteur du Guide des retraites spirituelles.

En deux pages, d’un style sobre, elle réussit à présenter les différents aspects d’une retraite : la diversité des motivations, les conseils pour vivre ce temps de pause, les modalités de la vie dans le lieu d’accueil, des détails d’ordre pratique et les possibilités de continuer chez soi.Entre un article sur « Partir à la montagne sans la foule » et un autre sur « Profiter des bienfaits d’une cure thermale », la spiritualité trouve sa place. Comment ne pas savourer ?

➲ Diacre, préfet et handicapé

Cloué sur un fauteuil roulant depuis l’âge de 10 ans, ayant perdu l’usage de ses bras et de ses jambes, vivant en permanence avec une assistance respiratoire, myopathe et tétraplégique, Jean-Christophe Parisot, âgé de 47 ans, marié et père de quatre enfants, a été le plus jeune diacre à avoir été ordonné, en 2002, pour l’Église catholique, dans le diocèse d’Amiens. Depuis plus de 25 ans, il lutte pour la cause des personnes handicapées.Diplômé de Sciences Po Paris, il est nommé successivement délégué ministériel chargé du handicap à l’Éducation nationale, secrétaire général de la préfecture du Lot, sous-préfet chargé de mission à l’Égalité des chances et enfin préfet en mission de service public sur le thème de l’exclusion.Parmi ses nombreux témoignages, retenons celui-ci : « Ma faiblesse fait toute ma force, pour paraphraser saint Paul. Je suis fier que mon pays m’ait donné la chance d’être préfet, non pas malgré mais avec mon handicap ! » Le 1er janvier, Manuel Valls lui a décerné la Légion d’honneur.

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➲ Des détenus reçus à l’abbaye de PradinesL’événement n’a pas fait la une des médias. Il est révélé par La Lettre de l’aumônerie catholique des prisons, un bulletin trimestriel riche d’enseignements.Au cours de l’année 2013, des personnes incarcérées au Centre

de détention de Roanne demandent à l’aumônerie catholique la possibilité d’organiser un pèlerinage comme celui qui se vit à Lourdes. Conscient du côté apparemment peu réaliste de la demande, l’aumônier, le diacre Guy Ducrot, s’oriente vers le projet plus modeste d’une journée à l’abbaye bénédictine de Pradines (notre photo), située à une quinzaine de kilo-mètres de là. Fort de l’accueil favorable de l’administration du Centre, il monte un dossier dans le cadre d’un article de la loi pénitentiaire « Sortie culturelle ou sportive ». La première mouture présentée est recalée car « trop cultuelle » ; elle est donc retravaillée avec l’aide de l’administration. Finalement, le projet accepté permet la participation de dix-sept hommes pour cette sortie, accompagnés par quatre personnes de l’administration pénitentiaire et par six aumôniers.Un vendredi d’octobre, dès l’arrivée vers 9 heures à l’abbaye, le groupe se met dans l’ambiance en assistant à l’office. Puis c’est l’accueil par la mère abbesse et la sœur hôtelière, suivi d’une projection vidéo sur la communauté, complétée par des réponses aux questions posées par les visiteurs. Enfin, travaux pratiques avec un enseignement sur ce qu’est un psaume. Pour le déjeuner, à l’hôtellerie, des retraitants se joignent au groupe apportant chaleur et convivialité à ces hommes habitués au repas pris en solitaire dans les cellules.L’après-midi, une marche dans la campagne environnante est pour cer-tains leur première sortie depuis six ou huit ans de détention ; la plupart s’émerveillent du spectacle de la nature. La sortie se termine par une rencontre avec l’aumônier de l’abbaye, qui a vécu trente ans au Brésil, dont un grand nombre d’années comme aumônier de prison. Une collation autour d’un café brésilien précède le départ vers 16 h 30.Au terme de cette journée exceptionnelle, le diacre Guy Ducrot note cette observation : « Ces hommes ont témoigné du silence bienfaisant qui régnait en ce lieu calme, paisible, ressourçant, presque "effarés" de ne pas entendre crier, hurler, d’avoir oublié le bruit des trousseaux de clés,  leur quotidien, d’avoir pu passer les portes librement, sans en entendre l’ouverture ». Un autre monde.

➲ La renaissance d’EmmaüsLe 19 février 2010, un violent incendie avait détruit le hangar qui servait de salle des ventes à la communauté Emmaüs de la Pointe-Rouge. Quatre ans plus tard, après bien des soucis pour maintenir une activité dans des conditions précaires, un bâtiment tout neuf a été inauguré le 22 mars. La nouvelle structure à ossature bois, résolument écologique, en forme de L, sur deux niveaux, offre 1 200 m2 d’exposition dans une ambiance lumineuse et attrayante. Le rez-de-chaussée abrite les meubles, l’étage regroupe les vêtements, une librairie, une boutique d’accessoires pour dames et un musée présentant les créations des compagnons.Claude Escoffier, président de la communauté de la Pointe-Rouge, les 54 compagnons et les 60 bénévoles sont fiers de ce nouvel espace que le public découvre avec une visible satisfaction.Au cœur de l’installation, la figure de l’abbé Pierre (notre photo) semble veiller sur cet espace de solidarité et accueillir personnellement les nombreux visiteurs qui se pressent.

Emmaüs Pointe-Rouge, 110 traverse Parangon (8e). Tél. : 04 91 73 31 51. Bus 45.

➲ Un guide pour la messeAnne-Marie Aitken, religieuse xavière, et le P. Thierry Lamboley, jésuite qui assure régulièrement les homélies de la messe télévisée sur France 2, sont les auteurs du Guide pratique pour mieux vivre la messe, récemment paru en librairie. Il est constitué de 36 fiches de 4 pages chacune, visant à une pédagogie active des paroles et des gestes de la messe pour mieux entrer dans la réforme voulue par le concile Vatican II. Quelle signification des mots employés ? Quel enracinement des gestes proposés dans la Bible ? À quels symboles actuels renvoient-ils ?Exemples de thèmes : « Le signe de croix », « Amen ! », « Rassure-nous devant les épreuves », « Pour les siècles des siècles », « La communion » ou « Le lavement des pieds ». Les textes de ce guide sont accessibles à toute personne souhaitant approfondir sa foi et désireuse d’un accompagnement spirituel quotidien et concret.

Éditions SER, 154 p., 8 €. En vente à la Librairie Saint-Paul.

Brèves préparées par Jean Chagnaud

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église à Marseille 6

église de France

L’Assemblée plénière de printemps s’est tenue à Lourdes du 8 au 11 avril. Dans son discours d’ouverture, Mgr Georges Pontier, président de la Conférence des évêques de France, s’est exprimé, entre autres, sur la situation de la société. Extraits.

Resituant cette Assemblée dans la marche vers Pâques, Mgr Pontier s’est réjoui du

prochain baptême de plus de 3 600 catéchumènes. Mais, ajoute-t-il, « comment ne pas avoir une pensée pour nos frères chrétiens qui célé-breront ces jours de la Passion dans la conscience de vivre eux aussi un chemin de croix qui n’en finit pas : chrétiens de Syrie, des pays du Moyen-Orient, de Centrafrique, du Mali, d’Irak. Comment ne pas pen-ser à ce que vivent les Ukrainiens ? Le sentiment de l’impuissance de la communauté internationale met à jour les égoïsmes d’une humanité qui oublie les exigences de la jus-tice, du droit et de la solidarité ».

Une société en quête de confiance

Revenant sur les élections munici-pales, Mgr Pontier a noté que « le nombre important d’abstention-nistes ne peut pas nous faire oublier la lassitude, le désarroi, la peur de l’avenir d’un très grand nombre de nos concitoyens. Il faudra du temps, de la générosité, de la probité de vie, du sens du bien commun pour que beaucoup retrouvent confiance et espoir. On peut penser à ceux qui sont en attente des biens essentiels : logement, travail, éducation, santé, statut légal, bien plus que des chan-gements sociétaux qu’on a voulu imposer au risque de diviser encore la société. »Quant aux élections européennes qui se profilent, « les événements d’Ukraine viennent mettre à jour les espoirs que donne l’Europe dans sa réalité politique à la plus grande partie de cette nation et aussi la fragilité et la lenteur de ses insti-tutions, aggravées par les crises

économiques que nous traversons. Nous encourageons encore une fois nos concitoyens à montrer par leur vote leur confiance en cette Europe de la paix et de la solidarité ».

Appelés à discernerÀ propos de la situation en France, Mgr Pontier a appelé au discerne-ment évangélique. « Notre société souffre. Elle est en interrogation. En son sein, les baptisés eux-mêmes sont habités par des questionne-ments profonds qui peuvent les déstabiliser, les raidir, les fragiliser. Les questions de société sont pro-fondes. Elles touchent le respect de la vie, celui des enfants, la concep-tion du mariage, la fin de vie et, finalement, l’homme lui-même, dans son être profond. Elles touchent encore les questions de justice, de partage des biens, de respect de la personne des salariés réduite trop souvent à "une variable d’ajuste-ment", d’accueil des étrangers, du vivre-ensemble dans notre société désormais pluraliste. L’avenir ne peut être dans la promotion des comportements eugéniques ni dans la perpétuation d’un ordre écono-mique qui exclut trop de membres

de nos sociétés. Que veut nous dire l’Esprit à travers ces évolutions, ces questionnements, ces souffrances, ces enthousiasmes ? Quelle est la juste manière de vivre en chrétien dans cette société ?Les moyens de communication modernes, le développement des réseaux sociaux, avec un emploi parfois marqué par la violence, l’irresponsabilité et la fermeture à tout dialogue, tout cela modifie profondément les comportements individuels et collectifs.Nous-mêmes, évêques, nous sommes souvent sollicités ou même requis pour donner caution à des initiatives de tous ordres. Le risque d’être instrumentalisé ou d’instrumentaliser mérite dis-cernement et échange. Comment poursuivre ou renouveler notre discernement pastoral, notre engagement pour l’homme, pour tous les hommes à la lumière de l’Évangile, du Christ ? "Ne nous laissons pas voler l’espérance !", écrit le pape dans La Joie de l’Évan-gile, et il ajoute : "L’idéal chrétien invitera toujours à dépasser le soupçon, le manque de confiance permanent, la peur d’être envahi,

les comportements défensifs que le monde actuel nous impose… L’Évangile nous invite toujours à courir le risque de la rencontre avec le visage de l’autre, avec sa présence physique qui interpelle, avec sa souffrance et ses de-mandes, avec sa joie contagieuse dans un constant corps à corps." »

La puissance de la faiblesseAu cours de cette assemblée, les évêques ont accueilli Jean Vanier, le fondateur de L’Arche : « Sa ren-contre de la fragilité et du handicap a bouleversé sa vie. Il est devenu le témoin émerveillé d’une parole humanisante jaillie du plus pro-fond de l’épreuve, de la souffrance, du handicap. Vivre avec les plus fragiles permet de s’ouvrir à des valeurs spirituelles ignorées jusque-là. L’humanisation de la société ne viendra pas de pratiques eugéniques en début de vie, ni d’assistance au suicide en fin de vie. Elle vient de la compassion, du partage de la vie, du toucher et du "se laisser toucher", du verbal et du non-verbal, de l’hu-milité et du service. Éliminer l’autre ne sera jamais une solution humaine. S’il y a des choses à éliminer, elles le sont dans nos comportements marqués par l’égoïsme, la peur, le manque de justice ou de compassion. Puisse se faire entendre la parole des plus faibles et de ceux qui vivent avec eux. Puisse-t-elle réveiller nos consciences pour que nous bâtis-sions un monde plus fraternel et moins dur. »

D. P.-G.

Lire l’intégralité

du discours de Mgr Pontier

sur le site du diocèse :

http://marseille.catholique.fr

CEF

A S S E M B L é E D E S é V ê Q U E S À L O U R D E S

Entendre la parole des plus faibles

À Lourdes, Mgr Pontier a appelé au discernement évangélique.

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7actualité

Catholiques, tissons des liens

Dans une conjoncture 

économique et sociale difficile, la tentation du repli sur soi s’observe dans tous les milieux. Amplifié par une crise politique grave qui éloigne de plus en plus les élus de leurs électeurs, ce mouvement concerne tout à la fois les entreprises, les associations et les citoyens qui tentent de préserver leur mode de vie en s’éloignant des grands mouvements collectifs qui donnent un sens à leur engagement. Les taux de participation aux consultations électorales baissent, comme la part des travailleurs syndiqués dans les établissements ou celle des militants dans le secteur associatif. Les structures représentatives des entreprises peinent à accueillir des membres. Elles ne sont souvent représentatives que par leur intention.La génération Y est rivée à son téléphone portable. Les personnes âgées se sentent exclues d’une société qu’elles ne reconnaissent plus. Les chômeurs ne font plus confiance à Pôle Emploi pour retrouver un travail. Les mal-logés sont fatigués de n’avoir pas de réponse pour pouvoir prétendre à un logement social devant des files d’attente interminables. Les 

familles éclatées ne garantissent plus la stabilité nécessaire à l’épanouissement des enfants.Les inégalités de modes de vie ne cessent de croître, générant une société d’archipel entre quartiers qui ne communiquent pas et citoyens qui ne votent plus.

Pourtant, dans cet environnement peu favorable, la Parole de Dieu s’adresse à tous dans les mêmes termes. Elle ne varie pas entre les paroisses. Elle est une. Pour autant, il est probable que les communautés catholiques de base ne sont pas épargnées par ce mouvement de repli sur leur paroisse. Elles ont, il est certain, assez de mal pour conserver leurs fidèles et ne s’ouvrent que rarement sur d’autres horizons.C’est pourquoi il serait important d’organiser des rencontres et des visites entre paroisses de quartiers différents pour permettre à la communauté catholique, dans son ensemble, de se rencontrer, d’échanger et de s’entraider. Ce qui la lie est infiniment plus fort que ce qui oppose les banlieues chics aux quartiers défavorisés, les inclus aux exclus, les riches et les pauvres. Les catholiques du diocèse de Marseille sont invités à tisser les liens de leurs convictions.

CDES

L’Arche à Marseille vous invitele samedi 31 mai sur le Vieux-Port

pour célébrer les 50 ans de L’Arche en France.

• Rendez-vous à 15 h sur le quai du Port, en face de la mairie :

fanfare,voiliers, jonglage, cirque, flashmob.

• De 18 h à 20 h 30 à L’Alcazar BMVR, 58 cours Belsunce (1er) :

« Il y a 50 ans… L’histoire de L’Arche »,en présence de Stephan Posner,

directeur général de L’Arche en France. Témoignages vidéo de Jean Vanier, fondateur de L’Arche,

et de Philippe Pozzo di Borgo, qui a inspiré le film Intouchables.

Apéritif et gâteau d’anniversaire !

Voir l’invitation de Jean-Jacques Goldman sur le site Internet www.arche-marseille.org

L’Arche a 50 ans

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8dossieréglise à Marseille

C’est en saluant l’opportunité, pour les participants, « de mettre en commun leur capacité de créativité et d’inven-tivité » que le P. Denis Honnorat

a ouvert cette première rencontre. Citant La  Légende  des  anges du philosophe Michel Serres, notre vicaire général soulignait que les anges symbolisent aussi bien les acteurs de la communication que les moyens techniques contemporains. Comme eux, « nous  sommes aussi messagers de la Bonne Nouvelle ! »

Travailler en réseauGeneviève Fraysse, responsable du site Internet du diocèse, qui revenait du week-end des Tisserands (voir ci-contre), a rappelé qu’« un site isolé est un site en danger ». D’où l’importance de travailler en réseau : c’était l’objectif affiché de cette journée.L’intervention de Frédéric Flandin, « Internet, une intelligence collective »1, pédagogique et non dénuée d’humour, resituait bien les enjeux. Une date : 2009 et « l’affaire Williamson ». Une prise de conscience : les sites existants sont trop cen-trés sur eux-mêmes, l’Église doit faire sa « révo-lution numérique ». « Toute révolution fait de la casse, ça fait partie du jeu… » Être présent sur le Net, oui, mais de quelle manière ? « Il faut que la connexion s’accompagne d’une rencontre vraie », recommande le pape François2.

Confiance, persévérance, humilité« L’intelligence collective n’est pas la somme des intelligences individuelles », a noté le responsable de la communication de la Pastorale des étu-diants et jeunes professionnels. « À plusieurs, on est plus intelligents. Pour que la communica-tion soit efficace, il ne s’agit pas que chacun fasse quelque chose de très bien de son côté… et s’épuise, au risque du burn-out numérique ! Il faut tra-vailler ensemble, aller voir, par exemple, ce que font les autres paroisses. » Et même les autres diocèses ! Travaux pratiques avec l’intervention de Bernard Romain, de la paroisse de Martigues. Il a rappelé quelques principes de base pour qu’un site paroissial fonctionne bien : « D’abord, avoir la confiance de son curé ! Ensuite, le soutien d’une personne compétente en informatique. Ne manquer ni de persévérance, ni d’humilité, faire des choix pour la ligne éditoriale, être présent sur les réseaux sociaux, et, pour cela, ne pas hésiter à faire appel aux jeunes… Être bien référencé sur Google… Et rester modeste ! » Être présent sur la toile a plusieurs avantages. Améliorer la communication interne, mais aussi donner une image de dynamisme de la paroisse, notamment auprès des médias locaux. Autre effet collaté-ral, la hausse de la collecte du Denier ! Mais ne jamais oublier qu’« avec un site, on fait de l’information. La communication, c’est le visage, la parole et le regard ».

Mutualisation et professionnalisationLe travail en réseau ou en synergie vaut aussi pour les différents moyens de communication du diocèse : site diocésain, Service diocésain de l’au-diovisuel, Église à Marseille, ainsi que la Librairie Saint-Paul et Radio Dialogue. Au cours des échanges, chacun a pu présenter son site ou son blog et dire ses besoins. Il a été question de partage et de mutualisation des talents. Et également d’une indispensable professionnalisation.Quelques constats : « Chacun fait des choses dans son coin, mais on ne  le  sait pas. » La difficulté, récurrente, de toucher les jeunes et de les faire participer. « Le mail disparaît. Le SMS et Facebook prennent le relais. On est en mouvement perpétuel. » Il faut donc s’adapter « et utiliser les compétences des jeunes, leur donner des moyens et les accompa-gner ». Et peut-être travailler la frustration : « On peut laisser le vide, parfois, pour certaines activités, et les laisser recréer quelque chose à leur manière, différemment. »Autre constat : il est difficile de motiver une équipe, après l’enthousiasme des débuts… Certains se retrouvent seuls pour faire vivre un site et doi-vent pratiquer « l’auto-motivation » : « Parfois, j’ai l’impression de ramer, j’espère au moins que c’est dans le bon sens », confiait une participante ! « Quand on n’a pas les moyens, il ne faut pas faire, suggérait une autre. Notre communication doit être ciblée pour être efficace. » D’autres, parmi les services diocésains, s’interrogeaient sur l’opportunité de créer un site propre : ne vaut-il pas mieux alimenter une page du site diocésain ?

Des attentesLes attentes sont nombreuses : demande de forma-tion sur Facebook et Twitter, sur l’archivage et les droits d’auteurs, apprendre à écrire pour le Web, intérêt pour la possibilité de diffuser des événe-ments en direct, comme cela se fait depuis peu sur le site diocésain, créer une newsletter spécifique. Des liens se sont déjà créés avec le site diocésain et entre sites présents à cette rencontre. Le besoin le plus manifeste est celui de se retrouver réguliè-rement pour faire le point, de connaître les autres sites et de partager pratiques et projets. À suivre…

Dominique Paquier-Galliard

1. À voir sur le site du diocèse.

2. Lire son message pour la 48e Journée des com-

munications sociales sur le site du diocèse.

Le 5 avril, une vingtaine de sites et de blogs de paroisses, services et mouvements étaient représentés à la rencontre des sites diocésains. Une première !

Internet : savoir travailler en réseau

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L es Tisserands sont les responsables des sites Internet, et plus encore, les res-ponsables d’une présence d’Église sur Internet : diocèses, mais aussi paroisses,

congrégations, mouvements et associations. Ils se retrouvent chaque année à la Conférence des évêques de France pour un moment intense de partage, d’échanges, de réflexion, et de connais-sance des participants, pour tisser des liens. Les Tisserands tissent la toile de l’Évangile sur Internet au nom de l’Église.

Interventions, carrefours et ateliersLa journée du 28 mars était spécialement consacrée aux diocèses. Elle a été ouverte par Mgr Hervé Giraud, évêque de Soissons et pré-sident du Conseil pour la communication.Il a évoqué l’ébullition numérique que nous vivons et un nouveau paysage plus complexe avec interactions et communication plus ra-pide, qui entraînent des changements dans la vie de l’Église. Ces bouleversements auxquels nous sommes confrontés favorisent le dialogue dans une société où chacun prend la parole. Ceci nous amène à réfléchir sur la manière d’orches-trer et de renforcer la voix de l’Église dans le cœur de sa communication qui est la rencontre avec le Christ.La communication doit être plus stratégique, organisée, planifiée, anticipée, de façon à

développer une présence plurielle sur le conti-nent numérique pour évangéliser. Elle nécessite compétences et expertises.

Diversité des charismes et communionLe thème du week-end, « Chacun son charisme au service d’une même mission », a été développé par François Moog, professeur de théologie à l’Institut catholique de Paris.Nous avons tous des charismes, mais une seule mission : celle d’annoncer l’Évangile, de favori-ser la rencontre avec Jésus sur Internet. Chacun va le faire différemment, suivant ses capacités, sa présence dans l’Église.Un temps d’échanges très riche a permis à tous de réfléchir aux critères et moyens de régula-tion permettant de vivre la diversité des cha-rismes dans la communion.Membres d’une équipe Internet d’un site dio-césain, nous sommes des contributeurs, c’est-à-dire que nous collaborons à l’écriture d’une œuvre commune, à la réalisation d’un projet collectif, ce qui exige de notre part une grande motivation et une aide technique pour passer de l’écrit à l’écran.

Présence sur les réseaux sociauxL’évolution du monde numérique nous demande, pour « aller aux périphéries, toucher les chrétiens et les autres », d’être présents non seulement sur les sites, blogs et forums, mais aussi sur les réseaux sociaux où nous partageons des informations, des prières, des commentaires d’Évangile. Comme le dit le pape François, « les réseaux sociaux sont aujourd’hui l’un des endroits pour vivre cet appel à redécouvrir la beau-té de la foi, la beauté de la rencontre avec le Christ ».En relisant ces journées, nous avons réalisé que nous étions des maillons importants d’une chaîne universelle et qu’il nous faut sans cesse innover, se montrer professionnels, être en contact pour annoncer l’Évangile. Il ne faut pas avoir peur, nous ne pouvons plus raisonner en individualistes.La communication se veut conversation dans notre Église et à l’extérieur de l’Église. Ainsi, la communion créée dans notre groupe va servir à la réalisation de cette conversation dont parle le pape François avec l’objectif d’aboutir à une évan-gélisation pour tous : « Internet peut offrir plus de possibilités de rencontre et de solidarité entre tous. »

Béatrice, Élisabeth, Geneviève et Marie-Catherine

L’équipe Web du diocèse se formeL’équipe du site Internet a participé à la 14e éditiondu week-end des Tisserands du 28 au 30 mars à la Maison de la Conférence des évêques de France, à Paris.

Des sites à découvrirjesus.catholique.fr le site de référence pour découvrir et rencontrer Jésus proposé par l’Église catholique en France

zebible.com pour que la Bible puisse devenir lieu de rencontre avec les autres, avec Dieu, et source de vie.

chretiensaujourdhui.com pour tout savoir sur ce que vivent les chrétiens au quotidien : la culture, les fêtes, la Bible, des témoignages et initiatives.

Mieux communiquer vos informationsPour adresser les changements d’horaires des messes et les informations paroissiales :• Pour les secteurs Prado-Paradis-Corniche, Menpenti-Plaine, Les Aygalades,La Ciotat,

Cinq-Avenues-Blancarde, Le Jarret, Sud : la responsable est Élisabeth Muret.• Pour les secteurs Vieux-Port, Littoral, Saint-Lazare-Plombières, Rite oriental,

Missions étrangères : la responsable est Béatrice de Bovis.• Pour les secteurs Garlaban, Plateau, N.-D. de la Garde, Huveaune, N.-D. du Château :

la responsable est Marie-Catherine Rouquette.Contact : [email protected] en précisant : « À l’attention de ».

Pour communiquer des événements et pour toute autre demande ou information :• Geneviève Fraysse, responsable de l’équipe et rédactrice : [email protected]• Christian Gimmig, responsable de l’agenda : [email protected]

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De gauche à droite : Béatrice de Bovis, Élisabeth Muret, Marie-Catherine Rouquette,Christian Gimmig et Geneviève Fraysse.

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événementséglise à Marseille

T reize février, un soir d’hiver rue Edmond-Rostand. Alors que l’épaisseur de la nuit embrasse déjà les immeubles

de la ville, la porte grande ouverte du Centre Cormier libère lumière et bruissements. Passé la porte, une vive animation surprend le visiteur habitué au calme du couvent. Comme d’autres lieux à Marseille, le Centre Cormier remplit son rôle d’interface entre vie contemplative et vie académique, monde religieux et monde laïc, Église et société. Ce soir, après d’autres confé-rences sur le christianisme des premiers siècles, une bonne centaine de personnes ont répondu à l’invitation des Dominicains et de la chaîne KTO pour s’interroger sur l’engagement des chrétiens dans le monde d’aujourd’hui.

Une soif spirituelleVivons-nous aujourd’hui dans un monde païen similaire à celui des premiers siècles ? « Sommes-nous les derniers des Mohicans ou les premiers chrétiens ? », s’interroge Pierre-Yves

Gomez, professeur à l’École de management de Lyon et fondateur des parcours Zachée. D’après Nathalie Becquart, sœur xavière et directrice du Service national pour l’évangélisation des jeunes et pour les vocations, les catholiques pratiquants sont certes minoritaires. Mais, dans cette « culture post-moderne numérique » caractérisée par une grande pluralité, la soif spirituelle reste immense : en témoignent les valeurs évangéliques qui traversent la culture contemporaine comme la solidarité ou les ap-plaudissements aux propos du pape François réaffirmant la dimension sociale de l’évangéli-sation. Dans cette société, les chrétiens peuvent et doivent tenir les exigences d’une analyse critique en même temps que la joie d’évangéli-ser : deux balises pour s’orienter sur ce chemin emprunté par l’humanité entière.

Des minorités créativesFace aux nouveaux défis, face aux nouvelles questions, comment être présent là où se forge

la culture de notre temps, sur les chaînes télé-visées, dans les superproductions cinématogra-phiques, dans tous ces espaces cathodiques où les catholiques se font rares ? Qui osera, comme la sœur ursuline Christina Scuccia, enflammer le plateau de l’émission The Voice ? À l’image de Moïse sortant d’Égypte, dans cette « traversée pascale », les chrétiens sont appelés à œuvrer à la libération de l’humanité entière. Plus encore, à être des minorités créatives parmi d’autres. C’est aussi cela aller aux périphéries : changer d’angle de vue pour voir le monde différemment et, à la lumière de l’Évangile, le transformer. Si l’Église est « le signe et le sacrement de l’unité du genre humain », les chrétiens sont appelés à ser-vir l’unité de l’humanité, soit le bien commun. À l’opposé d’une image de derniers Gaulois assiégés dans leur forteresse religieuse, les chrétiens sont appelés à dialoguer et à converser avec le monde contemporain, à quitter des sociétés confortables et à se faire prophètes. Car, selon Pierre-Yves Gomez, la doctrine chrétienne comprise comme

Si la crise économique semble plomber toutes nos capacités d’agir, quelques conférences ont révélé le potentiel transformateur de l’espérance chrétienne. Retour sur deux temps forts de ces derniers mois, au Centre Cormier et à l’Institut Frédéric Ozanam.

D E S t E M p S D E R é f L E x i O n

De l’hiver de la crise au printemps de l’engagement

Au Centre Cormier, Pierre-Yves Gomez et Nathalie Becquart pendant le débat animé par Étienne Loraillère, de KTO.

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un enseignement à transmettre peut répondre à la demande actuelle de cohérence. « Engagés par nature », les chrétiens doivent s’engager en vue de préoccupations partagées plus largement : la justice, la subsidiarité, l’attention à la personne humaine.

L’engagement des chrétiensRévéler les « pépites » des plus petits, prier pour chacun d’entre eux, donner à voir ce qui est beau et qui va bien, former à la bienveillance… Par ces quelques mots et ces démarches pédago-giques quotidiennes dans sa classe de français d’un lycée marseillais, Ninon Bozzetto a témoi-gné à sa façon de l’engagement des chrétiens dans la société à l’issue d’une journée printa-nière riche d’échanges et de promesses.C’était le samedi 22 mars, au Centre Le Mistral. Une cinquantaine de personnes ont participé au colloque organisé par l’Institut Frédéric Ozanam (IFO) et le Comité œcuménique in-terconfessionnel de Marseille (COIM) sur le thème : « Chrétiens dans la société : une ambition à renouveler. »

Une double citoyennetéPour ouvrir le débat, une mise en perspective historique a d’abord été assurée par Claire Reggio, professeur à l’ISTR et à l’Université du temps libre. Dans une intervention aussi dense que riche, cette introduction a mis en exergue les grandes étapes de la laïcisation en Europe occidentale, puis celles de l’industrialisation et de l’émergence de la question sociale. Premier, ce rapport au temps semblait nécessaire car problématique. Comme l’a souligné ensuite le théologien protestant Michel Bertrand, ce rapport à l’histoire est devenu primordial pour combler les « trous de mémoire » dont notre société contemporaine semble être devenue ex-perte. Dans une société marquée par la méfiance les uns vis-à-vis des autres, les chrétiens sont appelés, selon lui, à favoriser la construction de nouveaux liens de confiance. Et les dérives

idéologiques de certaines interprétations de la laïcité française ne doivent pas les empêcher d’investir l’espace public ! Sentinelles, rendant à César ce qui lui appartient tout en demeu-rant fidèles à Dieu, les chrétiens ont pour tâche d’habiter « une double citoyenneté ». Préparant le Royaume, l’histoire de ce témoignage d’espé-rance est déjà riche : chrétiens dans le Marseille du xixe siècle, la protestante Jane Panier et le catholique Timon-David ont, par exemple, laissé

des œuvres encore bien vivantes aujourd’hui. Aux côtés d’autres structures comme le Secours catholique ou la Mission populaire, ces associations tentent de répondre aux défis de notre temps.

Changer de sociétéProfesseur émérite de l’Université et membre du Conseil diocésain économique et social, Philippe Langevin repère cinq enjeux dans le domaine socio-économique : la transformation de la société à cause de l’évolution des catégories socio-profes-sionnelles, du retour de l’insécurité sociale et de la fragilisation de la cohésion sociale ; la généra-lisation de l’instabilité, que ce soit dans le milieu familial comme dans le milieu professionnel ; la mise à mal de la solidarité par le délitement du lien social, les tensions intergénérationnelles et les crispations identitaires ; le bouleversement des modes de vie sur les plans urbain, démo-cratique et technologique ; et la contestation du modèle économique prédominant. « On pourrait changer de société », conclut-il. « On pourrait pro-mouvoir ce que Jean-Baptiste de Foucauld nomme "une abondance frugale" et Patrick Viveret "une so-briété heureuse". Le ralentissement de la production est imposé par la situation économique. On pourrait 

en faire un facteur de progrès en prenant le temps de vivre. On pourrait faire l’éloge de la lenteur et lutter contre la dictature du court terme. On pour-rait imaginer de travailler moins pour que tout le monde travaille, passer d’un revenu minimum à un revenu maximum, revaloriser les minima sociaux, supprimer les notes et les classements, instaurer des soins gratuits et universels, accueillir les im-migrés comme des frères, multiplier les services de proximité… » Plus qu’une dépression où nihilisme,

manichéisme et fondamentalisme s’enlacent dans une danse macabre, la crise actuelle pourrait être vécue comme un moment opportun, favorable aux changements : un "kaïros" qui entraîne à la résistance et au sursaut.

Des boussoles pour notre tempsAncien directeur de La Vie et président du réseau Chrétiens de la Méditerranée, Jean-Claude Petit invite à relire de grands textes d’orientation comme Mater et Magistra (1961), Pacem in terris (1963), Gaudium et Spes (1965), Populorum progressio (1967). Boussoles pour notre temps de mondialisation, ces textes, comme les figures des papes jusqu’à François, peuvent nous aider à relever les défis actuels et les articulations nécessaires : celle de la foi et de la raison pour allier la confiance et l’intelli-gible ; celle de l’individuel et du collectif pour accompagner la constitution d’hommes et de femmes libres sur un chemin de fraternité ; celle enfin de l’hiver de la crise et du printemps de nos vies par la culture de nos talents et par le fleurissement de nos cœurs.

Rémi Caucanas

L’intervention du Pasteur Michel Bertrand, entouré de Claire Reggio et de Pierre-Yves Debrenne.

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Les chrétiens sont appelés à dialoguer et à converser avec le monde contemporain, à quitter des sociétés confortables et à se faire prophètes.

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Comment vos études vous ont-elles amené à devenir compagnon de Jésus ?Quand j’ai préparé l’agrégation d’éducation musi-cale à Paris, j’ai vécu une « mise en ordre » de tout un savoir encyclopédique lié à la musique qu’il fal-lait posséder pour prétendre présenter ce concours. Ce choc intellectuel est allé de pair avec une struc-turation intérieure et spirituelle. On sait que saint Ignace a fait une expérience mystique au bord de la rivière Cardoner, au sujet de laquelle il a confié que jamais rien de ce qu’il avait appris ne lui avait procuré une telle connaissance. Avant d’entrer dans la Compagnie en septembre 2003, j’ai connu quelque chose de comparable, dont le préalable a été l’unification de tout ce que j’avais reçu par mes études musicales et par ma culture bretonne qui est faite d’oralité. Ceci confirme un élément essentiel de la spiritualité ignatienne : le fait qu’on accède aux réalités spirituelles à partir de tout ce qui constitue notre humanité.

Que signifie pour vous cette passion pour l’orgue ?Avec le métier à tisser, l’orgue est la plus an-cienne machine animée inventée par l’homme, d’abord sous la forme de l’hydraule due à Ctésibios d’Alexandrie, au iiie siècle avant Jésus-Christ. Quand vous voyez les mécanismes d’un orgue, vous réalisez qu’il est un ancêtre de nos synthétiseurs, de nos ordinateurs et donc de nos « poucettes » !L’orgue représente pour moi ce qu’il représentait pour Buxtehude et pour Bach : il symbolise le cos-mos. Il est la voix du ciel sur la terre et pour cette raison, il se met au service de la Parole de Dieu en la commentant. Il est aussi la voix qui porte le chant de la terre vers le ciel : accompagnés par l’orgue, ceux dont les oreilles ont entendu la Parole de Dieu et qui ont laissé descendre cette Parole vivifiante dans leur cœur s’unissent dans un même chant qui retourne vers Dieu.Pendant longtemps, la place de l’organiste était vraiment « ma place à l’église ». J’ai toujours eu conscience que cette place est celle d’une per-sonne qui prie, comme l’indique la constitution du concile Vatican II sur la liturgie, Sacrosanctum Concilium, et non pas celle d’un magnétophone ! Ainsi, le service que j’ai souvent assuré à l’orgue m’a permis de vivre ma vocation de baptisé, et

m’a sans doute aussi préparé au service qu’ac-complissent le diacre et le prêtre au nom de l’assemblée en prière. De plus, la musique et le travail de l’orgue en particulier représenteront toujours pour moi une ascèse.Professeur en collège, je constate malheureuse-ment que ceci est difficile à concevoir par les générations de la révolution Internet, qui, dans une large majorité, ont développé une attitude passive vis-à-vis de la musique. Or, le travail d’un instrument nécessite, comme tout vrai métier, des efforts constants. La musique est une école de vie exigeante, qui enseigne en particulier la

patience envers soi-même. Elle est une voie d’uni-fication. « On joue comme on est » et on apprend peu à peu à mieux voir et entendre ses défauts : la musique constitue donc une voie de constante perfection sur le plan humain.

Vous êtes arrivé à Marseille en septembre 2013. Cela a dû être un choc de passer de l’Océan à la Méditerranée ?Mes élèves du cours de musique ou de formation humaine au collège de Provence sont bien diffé-rents de ceux que j’ai rencontrés au cours de ma formation, notamment au collège Saint-Louis de Gonzague à Paris ! J’ai mis du temps à m’y faire. Mais c’est un choc habituel pour un jésuite. Je me rappelle ces mots de mon supérieur mexi-cain à mon départ du collège du Gesù à Rome : « Un jésuite est toujours un homme sur le départ. » J’estime avoir la chance d’y être préparé par ma culture : déjà mon arrière-grand-père marin allait de port en port, et je peux ajouter qu’un homme de la mer, qui plus est s’il vient de cette région « où la terre finit », se considérera toujours comme étant de passage sur la terre !

Que représente pour vous votre ordination ?Ce qui me vient à propos de mon ordination est sans doute vrai de la vocation particulière de chaque baptisé : par le baptême, nous sommes unis au Seigneur, et nous devenons la présence du Seigneur dans le monde.Avec tous les baptisés, j’ai maintenant à vivre cela en tant que prêtre. Les prêtres sont prêtres du Seigneur. Ils s’offrent pour que le Seigneur poursuive son œuvre de création et de libéra-tion. Ils sont au service des rencontres qui se produisent entre le Seigneur et les hommes.Parce que je suis sûr du Seigneur, de ce qu’Il nous a montré, de son Évangile, je m’offre donc pour que, dans tout ce que je ferai et dirai, que cela soit connu ou pas, apprécié ou critiqué, Il puisse continuer à « passer en faisant le bien » aujourd’hui, au profit de ceux qui L’appellent, de ceux qui désirent Le connaître et de ceux qui désirent apprendre de Lui comment aimer.

Propos recueillis par Geneviève Fraysse

Noël, breton, jésuite et organisteNoël Couchouron, 32 ans, a été ordonné prêtre dans la Compagnie de Jésus par Mgr Georges Pontier le 29 mars dernier, à Saint-Victor. Témoignage.

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13vie du diocèse

L’enseignement du fait religieux est demandé par l’Éducation nationale dans les établisse-

ments publics et privés. À la diffé-rence de la catéchèse qui suppose au préalable une foi personnelle, comme le dit explicitement le Directoire sur la catéchèse (n° 61), l’enseignement du fait religieux est un enseigne-ment pour tous, dispensé dans les différentes disciplines, en histoire et en français mais aussi en langues, en sciences de la vie et de la terre, en ma-thématiques et ultimement en toutes les matières scolaires. Il a pour but de donner une connaissance objec-tive des différentes religions et des œuvres qu’elles inspirent et ainsi de permettre à tous d’avoir accès au pa-trimoine. Comment un enfant ou un jeune, qui a été éduqué dans une autre religion, ou « pas de religion du tout », peut-il comprendre le tableau d’une Visitation ou un édifice religieux si personne ne l’a initié à cette connais-sance ? L’ISTR s’emploie depuis plu-sieurs années à donner une formation scientifique aux enseignants, en par-ticulier par un diplôme universitaire spécialisé, afin qu’ils puissent à leur tour dispenser cet enseignement.

Textes sacrés, rites et symboles

Toutefois, nous pensons que l’en-seignement scientifique du fait religieux ne doit pas en rester sim-plement à l’acquisition de connais-sances objectives, mais qu’il doit aussi permettre une ouverture à une dimension symbolique. En effet, les textes sacrés, comme les rites, comme les symboles religieux de toutes les religions, portent en

eux-mêmes des significations qui les dépassent. Le risque serait grand de lire au pied de la lettre cer-tains textes bibliques. Nous savons combien le fondamentalisme, de quelque côté que ce soit, comme dit le pape François, (EG n° 250), est dangereux. De même, les symboles utilisés dans les religions, la croix, l’eau, le vin, ne peuvent jamais être ramenés à une signification univoque. Les rites présents dans toutes les religions sont eux aussi d’une richesse extraordinaire : pè-lerinages, sacrifices, fêtes, etc. Les textes sacrés, les rites, les symboles ouvrent toujours l’approche de la réalité vers un au-delà de ce qu’ils donnent à voir.

« Un ailleurs de sens »En ce sens, les faits religieux ont bien des points communs avec les œuvres artistiques. Les reli-gions et les arts utilisent le même langage. Ils parlent le langage du symbole. L’artiste grave dans la pierre à travers un personnage, un

chapiteau historié ou un portail, une profusion de significations. L’artiste veut conduire celui qui lira son œuvre, regardera un ta-bleau, écoutera un morceau de mu-sique, vers « un ailleurs de sens ». Il utilisera le langage du symbole pour conduire du visible vers l’in-visible, de ce qui est dit, signifié, vers ce qui est inénarrable.

Expérimenter les symbolesLa session avait pour but de faciliter cette entrée dans le sens symbolique de la réalité. Il ne suffisait pas d’en parler. Il fallait l’expérimenter ! Les religions, comme les arts, s’adres-sent aussi aux sens : le toucher, la vue, l’ouïe, l’odorat… Les symboles religieux parlent au corps. Un artiste photographe nous a fait en-trer par le sensible dans le monde du symbole. Un philosophe et un psychanalyste nous ont éclairés sur sa nécessité pour appréhender le monde et pour que l’homme se comprenne lui-même. Le géographe nous a montré comment le territoire

est marqué par les symboles reli-gieux. L’historien nous a fait voir la mise en place autour du monument aux morts et de ses symboles d’un véritable culte républicain… Nous avions aussi demandé à un liturge de nous guider dans la lecture d’un édifice religieux et à un archéologue de nous retracer comment s’est mise en place la symbolique chrétienne aux origines de l’Église. Quelques expériences pédagogiques autour de La crucifixion blanche de Chagall, ou la Semaine sainte à Perpignan, ont manifesté l’intérêt éducatif.Le bonheur des participants augure bien de ce que chacun saura en faire dans ses propres pratiques pédago-giques. Rien n’est probablement plus urgent que de permettre aux jeunes générations de s’ouvrir à la question du sens, et l’enseignement du fait religieux peut apporter sa contribution si on n’écrase pas dans une plate littéralité les symboles, les rites ou les textes.

Dominique Santelli et Christian Salenson

Responsables du Département d’études et de recherches

sur les religions

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ciDu fait religieux à la symbolique religieuseUne session sur l’enseignement du fait religieux, organisée par l’Institut de sciences et théologie des religions (ISTR) pour les chefs d’établissement, enseignants et adjoints en pastorale scolaire de la région Paca et Languedoc-Roussillon, s’est tenue au Centre Le Mistral du 26 au 28 mars. Elle avait pour thème « L’initiation à la symbolique ». Les 150 participants venaient de tous les diocèses.

Le P. Xavier Manzano, directeur de l’ISTR, et Dominique Santelli.

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actualité14 église à Marseille

L’accompagnement des per-sonnes en fin de vie est une tâche riche en humanité. Un

public nombreux et intéressé est venu écouter les intervenants : méde-cins et autres soignants, ainsi que des membres des différentes religions.

Prendre en compte la spiritualité

Lors des débats, animés par Rémi Caucanas, les docteurs Brigitte Planchet-Barraud et Nadjet Saadallah, présentant leur contri-bution sur « les besoins spirituels et les soins palliatifs », ont commencé par définir les soins palliatifs : « sou-lager la douleur physique et prendre en compte la douleur psychologique et spirituelle au domicile ou en institu-tion », insistant par ailleurs sur le fait « qu’on n’entre pas en soins palliatifs pour mourir, mais pour vivre un pas-sage où chacun s’interroge sur le sens de la vie ».C’est pourquoi il existe une struc-ture (unités, équipes) où la dimension spirituelle doit être prise en compte. Les deux médecins ont bien insisté sur le fait que cela demandait un réel travail d’équipe et une bonne écoute. Cette équipe peut se trouver devant des situations différentes : soit le pa-tient a déjà construit ce chemin de passage, soit il lance des appels, soit il est en réelle détresse spirituelle.Puisque la spiritualité doit être prise en compte dans les soins palliatifs, les représentants des différentes confessions, juive, protestante, ca-tholique, musulmane, bouddhiste, ont témoigné chacun de leur manière d’aborder l’accompagnement en fin de vie.Pour le rabbin Michel Liebermann, « parler de la mort, c’est d’abord par-ler de la vie ». Pour les juifs, la mort

est une séparation, « une dissociation entre le corps et l’âme, et l’âme rejoint le Créateur ». C’est pourquoi un cer-tain nombre d’actes sont nécessaires : « Le corps est accompagné, aidé, et au moment où il s’en va, la famille récite le "credimus"  juif pour raffermir la confiance de celui qui passe, y compris pour ceux qui restent. »

L’accompagnement : un art du présent

Pour Ulrich Rusen-Weinhold, aumô-nier protestant, accompagner, c’est se joindre à quelqu’un pour aller où il va, avec une idée de mouvement, d’être ensemble, de faire route. « L’accompagnement est un art du présent : être présent, être au présent, être un présent ». Le pasteur a ex-pliqué comme un devoir de fin de vie de faire « ses au revoir » par une rétrospective de sa vie en mettant au présent le temps ancien. L’espérance partagée est qu’il se retrouve un jour auprès de Dieu.Youssef Errami, chercheur en can-cérologie, a développé le point de vue musulman : il est essentiel de se rappeler, tout au long de la vie, que nous sommes mourants, que la mort est une étape et non une fin. Pour les musulmans, il est important de se préparer à la mort comme à un grand voyage : que tout soit bien ordonné, se faire pardonner et dicter ses dernières volontés.

L’accompagnement nécessite écoute et sérénité pour apaiser l’âme.Michel Aguilar, vice-président de l’Union bouddhiste de France, a noté, tout d’abord, la diversité du boud- dhisme. Il s’exprimait « au nom des bouddhistes et non du bouddhisme ».Le bouddhisme recouvre des pra-tiques et des approches diverses dans lesquelles le discernement est privilégié, mais aussi la générosité, la patience, l’endurance, la compassion animée par l’amour et qui permet la rencontre de l’autre.

Un rôle prophétiquePour le P. Vincent Leclerc, théolo-gien et médecin, « c’est un devoir d’accompagner toute une société sur 

la fin de vie, et les religions, bien que leur place soit difficile, nous permet-tent de prendre du recul pour nous demander : qu’est-ce que l’homme ? »Les soins palliatifs ont un rôle pro-phétique à exercer. Le P. Leclerc a rappelé l’importance des sacre-ments : le viatique, sacrement qui nous ouvre à la vie en plénitude, et l’onction des malades, qui remet la vulnérabilité de la mort au centre de notre vie chrétienne. Il met en garde contre le risque « que l’homme de-vienne un enjeu économique, un objet et non plus un sujet. On ne peut pas se déresponsabiliser derrière la loi ».Ces différents exposés ont montré combien il est important de dire et redire que la fin de vie n’est pas la fin de la vie, mais que, grâce à une attitude d’écoute, de respect, d’éthique, « la fin de vie devienne faim de la vie ».

Geneviève Fraysse

1. Ce colloque était organisé

par Anne-Marie Landes, Michel

Langlois, Michel Liebermann, Jean-

Marie Maestraggi et Abdellatif Taïf.

L E S R E L i g i O n S E t L A f i n D E V i E

« Parler de la mort, c’est parler de la vie »Le 13 février, sous l’égide de l’Espace éthique méditerranéen, un groupe interreligieux1 organisait, pour la 4e année, dans l’amphi de La Timone, un colloque « Éthique médicale et religions » sur le thème « La fin de vie, comment l’accompagnons-nous ? »

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Tenir le cap, un jour à la fois

L’intervention du rabbin Liebermann.

Pour la 3e année consécutive à Marseille, l’Office chrétien des personnes handicapées (OCH) organise une journée pour les mamans d’un enfant malade ou handicapé. Elle se tiendra le jeudi 22 mai au Centre Le Mistral.

Cette journée leur est proposée pour souffler, prendre soin d’elles, échanger, trouver un nouvel élan. Autour du thème de cette année, « Tenir le cap, un jour à la fois », la rencontre s’articulera autour du témoignage de Mary Viénot, comédienne et metteur en scène, maman d’Igor, autiste, suivi d’un déjeuner puis de différents ateliers de réflexion (maladies psychiques, vie de foi, meilleure gestion de son quotidien), mais aussi de détente (séances de sophrologie et de musicothérapie). 

De 9 h à 18 h au Centre Le Mistral – 11 impasse Flammarion (1er). Inscription : Anne Bonnetête – 06 32 31 40 39 – [email protected]

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Paul Dochier aurait eu cent ans le 31 janvier. Il était né à Bourg-de-Péage, dans la

Drôme. C’est pendant ses études de médecine qu’il a découvert la vie monastique à l’abbaye d’Aigue-belle. Durant son service militaire, avant de passer sa thèse, il est envoyé dans le sud marocain. Son expérience auprès des populations pauvres et musulmanes sera dé-terminante. Entré chez les moines trappistes d’Aiguebelle, il devient Frère Luc et fait le choix d’être frère convers. Il fera ses vœux perpétuels à Tibhirine en 1949.

Moine et médecinFrançois Buet est prêtre et médecin, ce qui explique sans doute sa proxi-mité avec Frère Luc qui, relève-t-il, « a vécu action et contemplation bien unies, en sachant allier parfaitement sa vocation de moine et de médecin ». S’il s’est lancé dans l’aventure de l’écri-ture, c’est grâce à l’encouragement de Christian Salenson et à son labora-toire des écrits de Tibhirine à l’ICM.

Grâce aussi au neveu de Frère Luc, Pierre Laurent, qui lui a donné ac-cès aux notes de son oncle, écrites sur tout ce qu’il avait sous la main, sa Bible, son missel, des feuillets, des cartes pos-tales, autant « de flèches envoyées vers le ciel ».

Un amour inconditionnel

« Malade  parmi  les malades », souffrant lui-même d’asthme chronique, Frère Luc donnait jusqu’à cent consultations par jour. Il a expérimenté « l’amour invraisemblable de Dieu et l’amour inconditionnel pour les personnes » : pour lui, « le malade était le visage du Christ », et il a soigné tous ceux qui avaient besoin de lui, les prisonniers les plus abandonnés dans le camp allemand où il était détenu pendant la guerre, ou encore « les frères de la plaine et ceux de la montagne » en Algérie. « Frère Luc contemple le Christ médecin. Le Christ n’a pas théorisé sur la souffrance, Il la tra-verse avec nous. »

Une charité concrète« Frère Luc,  c’est  la  charité dans  le dispensaire et la communauté : il était aussi le cuisinier du monastère et il fai-sait des frites pour ses frères tous les vendredis ! La charité, c’est aussi très concret… » Et ce détail qui montre « son  dévouement  humble  et  caché pour ses frères  : après l’enlèvement du 27 mars 1996 qui eut lieu à 1 h 15 du matin, on a retrouvé le repas de midi déjà préparé par Frère Luc avec une marmite de trente litres contenant des haricots rouges. Il avait donc dû se lever vers minuit pour les préparer… »

Besoin de DieuFrère Luc aimait la petite Thérèse et a lui-même expérimenté « la petite voie » : accepter d’être vulnérable et d’avoir besoin de Dieu : « Accepter de n’être que poussière, écrit-il dans son missel, de n’être pas nécessaire, d’être  vulnérable  et  d’avoir  besoin d’un  Dieu  qui  nous  permette  de n’être qu’un homme. C’est ce que le Christ nous dit pour trouver la route du paradis : cherchez la découverte de l’amour. La puissance de l’amour, de la non-violence, doit l’emporter sur les peurs, les angoisses, la désespérance. »

Pour l’Autre et pour les autres

On découvre, au fil des méditations et des citations, un homme qui a fait l’expérience de la miséricorde, qui a donné sa vie « pour l’Autre et pour les autres », « mendiant de Dieu qui n’aura  jamais  le  sentiment  d’être arrivé. Inlassablement, il avance en quête de Dieu ». Un « priant parmi les priants », qui a vécu, avec ses frères, l’expérience de la fraternité et du dialogue avec les musulmans, de l’altérité hommes/femmes. Un moine qui considérait « le monastère 

comme un ascenseur : on ne dort pas dans un ascenseur, on se souvient de celui qui attend à la porte » ! Tout en restant une forte personnalité, « un sacré tempérament », ce qui nous le rend si proche : « La grâce ne détruit pas la nature ! »

Quel homme !Au cours de cette soirée, Frère Jacques, Petit Frère de Jésus, a té-moigné de sa rencontre avec Frère Luc qui l’a soigné, à Tibhirine, après qu’il ait eu la typhoïde. « Jacques, tu vas repartir gaillard ! », lui avait-il promis. « Il avait une grande délica-tesse malgré sa rugosité. Il était plein d’humour.  Médecin,  il  s’acquittait aussi bien des tâches ménagères. Il était très présent à tout ce qu’il faisait. C’est une grande grâce dans ma vie de l’avoir rencontré. »Une grâce partagée par ceux qui ont vécu avec lui. Dans une lettre écrite à un frère de son ordre, vingt jours avant leur enlèvement, Frère Christian disait son admiration : « Sa sérénité avec l’âge nous est un exemple vivant. Quel homme ! »

Dominique Paquier-Galliard

Frère Luc, mendiant de DieuLe P. François Buet est l’auteur de Prier 15 jours avec Frère Luc, moine et médecin à Tibhirine (Éd. Nouvelle Cité). Il a présenté son ouvrage le 2 avril au Centre Le Mistral.

François Buet avec Frère Jacques lors de la présentation du livre.

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Tenir le cap, un jour à la fois

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16histoire de l’égliseéglise à Marseille

La Didachè donne une catéchèse, des ren-seignements sur le baptême, le jeûne, la prière, l’eucharistie, ainsi que des infor-

mations sur les ministères.

Les deux voiesLa catéchèse porte sur « Les deux voies », la voie de la vie et la voie de la mort. « La voie de la vie » invite le chrétien à trois engagements.Aimer tous les hommes, bénir celui qui le maudit et prier pour les ennemis : « Tu ne haïras aucun homme, mais tu reprendras les uns, tu prieras pour les autres, tu aimeras les autres plus que ton âme. »Vivre dans la compagnie de ceux qui ont témoi-gné pour le Christ et sont appelés saints : « Tu rechercheras tous les jours la compagnie des saints pour t’appuyer sur leurs paroles. »Être en paix et être réconcilié avec l’Église : « Dans l’assemblée, tu confesseras tes fautes et tu n’iras pas à ta prière avec une mauvaise conscience. »« La voie de la mort » doit être rejetée. Le chrétien doit s’en préserver, s’en écarter. Elle « est mauvaise et pleine de malédictions : meurtres, adultères, convoitises, fornications, vols, actes d’idolâtrie, de magie, de sorcel-lerie, rapines, faux témoignages, hypocrisies, orgueil, méchanceté, jalousie… » Cette voie conduit à la perte du souvenir du Dieu maître du temps et de l’histoire. Ceux qui y pénètrent « ignorent leur créateur […] repoussent l’indigent et accablent l’opprimé ».

L’eucharistieLa Doctrine des douze Apôtres présente des bénédictions proclamées au cours d’un repas eucharistique. D’origine juive, elles ont été christianisées.Une bénédiction sur la coupe. Cette bénédic-tion porte sur la sainte vigne de David. Il s’agit d’une louange sur le peuple d’Israël comparé à une vigne.Puis, une bénédiction sur le pain rompu, com-mençant par une prière qui loue Dieu pour la vie et la connaissance. Le pain renvoie à la multiplication des pains, ces pains semés et rassemblés pour ne faire qu’un.« Pour l’eucharistie, rendez grâce de cette

manière. D’abord pour la coupe : Nous te ren-dons grâce, notre Père, pour la sainte vigne de David, ton serviteur, que tu nous as révélée par Jésus, ton serviteur. Gloire à toi dans les siècles !Puis, pour le pain rompu : Nous te rendons grâce, notre Père, pour la vie et la connaissance que tu nous as révélées par Jésus, ton serviteur. Gloire à toi dans les siècles !Comme ce pain rompu, autrefois disséminé sur les montagnes, a été rassemblé pour être un, qu’ainsi ton Église soit rassemblée des extré-mités de la terre dans ton royaume. Car c’est à toi qu’appartiennent la gloire et la puissance par Jésus Christ dans les siècles ! »Vient ensuite une série de trois bénédictions qui concluent le repas : une bénédiction pour le saint nom, la connaissance, la foi et l’immor-talité ; une bénédiction pour la création ; enfin, une sur le Dieu Tout-Puissant.« Après vous être rassasiés, rendez grâce de cette manière : Nous te rendons grâce, Père saint, pour ton saint nom que tu as fait habiter dans nos cœurs, et pour la connaissance, la foi et l’immortalité que tu nous as révélées par Jésus ton serviteur. Gloire à toi dans les siècles !C’est toi, maître tout-puissant, qui as créé l’univers à cause de ton nom et qui as donné

aux hommes la nourriture et la boisson en jouissance afin qu’ils te rendent grâce.

Mais à nous, tu nous as fait la grâce

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La Doctrine des douze ApôtresL A V i E S p i R i t U E L L E C H E Z L E S p R E M i E R S p È R E S D E L ’ é g L i S E ( 8 )

La Doctrine des douze Apôtres, appelée aussi Didachè (enseignement), est un court texte de l’Église primitive (IIe siècle), compilation de divers documents recueillis dans des communautés chrétiennes. Soudainement disparu pendant des siècles, ce manuscrit a été retrouvé vers 1873 dans une bibliothèque du palais du Phanar à Constantinople.

d’une nourriture et d’une boisson spirituelles pour la vie éternelle par Jésus, ton serviteur. Pour tout, nous te rendons grâce, parce que tu es puissant. Gloire à toi dans les siècles !Souviens-toi, Seigneur, de ton Église, pour la délivrer de tout mal et la parfaire dans ton amour. Et rassemble-la des quatre vents, elle qui a été sanctifiée, dans ton royaume que tu lui as préparé. Car c’est à toi qu’appartiennent la puissance et la gloire dans les siècles ! »

Le jour du SeigneurLe dimanche, les chrétiens se réunissent pour l’eucharistie. « Le jour du Seigneur, rassemblez-vous pour rompre le pain et rendre grâce… »Invités à se « rassembler fréquemment pour cher-cher ce qui convient à leurs âmes », ils sont appelés à vivre en frères : « Reprenez-vous les uns les autres, non dans la colère, mais dans la paix, comme vous le tenez de l’Évangile. […] Pour vos prières, vos aumônes et toutes vos actions, faites comme vous le trouvez marqué dans l’Évangile de notre Seigneur. »En attendant le jour de Dieu, les chrétiens sont conviés à prier sans relâche : « Veillez sur votre vie ; ne laissez ni s’éteindre vos lampes, ni se dé-tendre la ceinture de vos reins, mais soyez prêts, car vous ignorez l’heure où notre Seigneur viendra. »

Ultime remarque, La Doctrine des douze Apôtres montre que, dès le milieu du iie siècle, l’usage est établi de réciter le Pater trois fois par jour, suivi de la doxologie : « Car c’est à toi qu’appartiennent la puissance et la gloire dans les siècles. »

Bernard Lorenzato

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Fiche Commentaires 5

L’initiation n’est pas propre au christianisme mais se retrouve dans toutes les cultures et traverse les couches de l’histoire. Si l’on voulait la définir en quelques mots, on pourrait

affirmer que c’est l’art de devenir un homme responsable.

Des rites de passagePour cela, les moyens mis en œuvre peuvent différer, mais c’est la même et unique fin qui est visée. C’est pourquoi, dans les sociétés traditionnelles, l’initiation est confiée aux an-ciens ; elle se déroule à l’écart des oreilles et des yeux indiscrets ; elle est un lieu de trans-mission de secrets et de règles de vie néces-saires à la construction de la communauté et elle est sanctionnée par des rites de passage (en particulier, la circoncision). Tout ce travail conduit les jeunes à un retour sur eux-mêmes et à un questionnement sur le sens de la vie. Les jeunes apprennent les valeurs et les re-pères qui permettent à la communauté de se développer, de vivre en bonne intelligence, de respecter les ancêtres, en particulier en évitant de « fâcher » les esprits par la transgression de quelques interdits. Dans ce genre d’initiation, c’est l’institution qui accueille en son sein et

Le pape François a ouvert ses catéchèses sur les sacrements, en rappelant : « Avec l’eucharistie et la confirmation, [le baptême] forme ce que l’on appelle "l’initiation chrétienne" : celle-ci est un grand et unique événement sacramentel qui nous configure au Seigneur et fait de nous un signe vivant de sa présence et de son amour » (8 janvier 2014).

L’initiation chrétienne, un passeport pour la vie dans le Christ

transmet son art de vivre, en dévoilant des « mystères » vécus. Mais il va de soi que le nouvel initié, pour devenir un ancien, devra se mettre à l’école de la vie et recevoir son enseignement.

La singularité de l’initiation chrétienneL’initiation chrétienne relève de toute initiation, mais quelques traits la singularisent.• C’est Dieu Lui-même qui initie, car seul Il peut parler à l’homme de ce qu’il est. Cette initiation, cette révélation du mystère, c’est l’Incarnation. Dieu se fait l’un de nous dans le Christ, pour que nous apprenions de Lui qui Il est, mais aussi qui nous sommes, comment Il nous aime et combien Il attend de nous une réponse. Dans cette initiation christique, l’homme découvre son origine et sa fin et l’art d’en vivre pour se porter à la rencontre de Celui qui vient au-devant de lui.• Toute initiation est un passage. Dans l’initiation chrétienne, en premier lieu, c’est Dieu qui passe et c’est parce que Dieu passe que l’homme, à son tour, se veut « pas sage », dans le sens où se mettre à la suite de Celui qui passe dans sa vie, c’est emprunter une route qui peut apparaître comme une folie pour le monde environnant. Or, c’est dans la mesure où est épousée la folie de l’amour de Dieu que l’homme découvre la Sagesse qui le conforme à cet amour et que sa vie (dans ses pensées, ses paroles et ses actes) en devient la trace qui se révèle communication pour les autres.

Une histoire à construire et à recevoir• Une initiation s’achève par la réintroduction dans la société locale, avec une place et un regard différents, mais l’initié et les autres savent que maintenant il connaît : la marque dans sa chair (circoncision, scarifications) l’atteste. Dans l’initia-tion chrétienne, il n’y a aucune marque visible qui distingue,

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pour la simple raison qu’aucune fin ne s’écrit pour elle, mais qu’une faim s’inscrit par elle. Les sacrements de l’initiation chrétienne – bap-tême, confirmation, eucharistie – ne consti-tuent pas un ensemble qui se refermerait et conduirait l’initié à être en possession d’une réalité qui se suffirait à elle-même. Le baptême plonge dans une démarche ; la confirmation atteste que la démarche se poursuit, l’Esprit la guidant ; l’eucharistie ouvre cette démarche vers un accomplissement qui est plus de l’ordre du désir que de l’acquis.• Toute initiation introduit dans une histoire, celle d’un groupe d’homme aux contours par-ticuliers, se réalisant dans un lieu déterminé. L’initiation chrétienne fait entrer dans une histoire ouverte, sans frontières de temps et d’espace, une histoire dont les hommes sont les artisans mais dont ils ne sont pas les auteurs, une histoire qui est à construire, mais dont la fin sera reçue puisque c’est Dieu qui, par grâce, la donne : la participation à la vie trinitaire.

Les sacrements de l’initiation chrétienneToute initiation s’effectue selon un rituel. Dans l’initiation chrétienne, ce sont des sacrements qui rythment les passages, les « sacrements de l’initiation ». Leur ordre traditionnel était habité par une logique.• Le baptême était le premier rite, un rite de pas-sage d’un état à un autre, d’une appartenance à une « mise en route avec », d’un lieu (le péché) à un autre (le salut offert en Christ).• La confirmation : c’est l’au-delà du passage. Le bap-tisé manifeste, après avoir reçu l’enseignement, sa nouvelle vie comme engagé, comme témoin d’un peuple nouveau rassemblé (l’Église), comme signe d’une vie nouvelle accueillie, comme « agi » par l’Esprit Saint, comme signe de la présence de Dieu à l’œuvre dans notre monde, comme se convertissant pour se conformer au Christ dont l’eucharistie est la promesse de l’entière réalisation.• Dans l’eucharistie, le baptisé-confirmé est « incorporé » au Christ, il devient un membre vivant du Corps du Christ qu’est l’Église. Cette

incorporation s’accompagne d’une conversion toujours plus profonde, à travers la réitération de la participation eucharistique.

Travailler à la construction du RoyaumeHabituellement, aujourd’hui, un ordre différent est suivi : baptême, eucharistie et confirmation. Cette modification invite à repenser cette dernière. La confirmation est la source d’un comportement que même les enfants peuvent assumer selon leur âge, leurs capacités, leurs compétences (cf. Gal 5, 22-25)… Elle doit être comprise du point de vue de l’Église, qui, par ce sacrement, célèbre l’appel par Dieu d’un homme pour en faire un membre actif de son peuple, animé désormais par les charismes (dons) de l’Esprit et rendu capable d’un ministère en vue de la construction du Royaume. Ce sacrement n’est pas « la confirmation du baptême » au sens où il viendrait apporter à celui-ci le complément nécessaire de l’adhésion libre de l’adulte dans la foi, mais « la confirmation par Dieu de sa grâce » pour que cet homme, peut-être encore à l’âge de l’enfance, participe à l’édification du Royaume. Ce sacrement rappelle à tout baptisé qu’il se doit de travailler à la construction du Royaume. C’est dire que le rôle de la confirmation est d’asso-cier plus étroitement le baptisé à l’Église, de telle sorte qu’il devienne un membre actif, capable de témoigner par sa vie du salut dont il est rendu participant. Et la participation à l’eucharistie l’attestera.

« Il est indispensable que l’eucharistie soit vécue selon l’Esprit de communion qui l’anime. Telle est la grande signification que l’évêque confirme, après l’eucharis-tie, des  jeunes qui doivent découvrir maintenant comment vivre l’eucharistie que l’Église leur donne. […] La confirmation, donnée après avoir communié, met devant chacun sa responsabilité de communion, d’acteur de communion, selon l’Esprit d’amour que donne ce sacrement » (Albert Rouet, Le Christ nous fait chrétiens, p. 249).

Jean-Luc Ragonneau, s.j.

Dieu nous désire : voilà ce qu’affirme le fait d’être initié par les sacrements. La venue de Dieu vers l’homme est une tension incessante de son amour pour sa création. Les sacrements, fruits de l’Incarnation, introduisent dans un mouvement que saint Paul nomme « le mystère tenu caché depuis la fondation du monde… et maintenant révélé » (Romains 16, 26). C’est à ce perpétuel aujourd’hui de Dieu qu’initient les sacrements. Loin de se les représenter alignés — ah ! les images ! — mieux vaudrait les voir comme une spirale reprenant toujours le même point, mais plus profondément. Un tel mouvement évoque la vie circulaire des personnes divines. Deux actes, baptême et confirmation, en n’étant pas répétés, interdisent de revenir en amont du mystère pascal. L’initiation est une espérance. (Albert Rouet, Le Christ nous fait chrétiens, pp. 11-12)

• Baptême, confirmation et eucharistie constituent les sacrements de l’initiation chrétienne.Le baptême est au départ de toute vie sacramentelle. Il délivre du péché, configure au Christ, incorpore à l’Église et régénère en faisant devenir enfant de Dieu… Dans la confirmation, le baptisé est marqué par l’Esprit Saint, sanctifié et rendu témoin de l’Évangile. L’accomplissement de l’initiation chrétienne est donné dans l’eucharistie…, ce sacrement qui contient non seulement la grâce, mais l’auteur même de la grâce. (Les évêques de France, Catéchisme pour adultes, p. 236)

• Il faut toujours se rappeler que toute l’initiation chrétienne est un chemin de conversion à parcourir avec l’aide de Dieu et en relation constante avec la communauté ecclésiale, soit quand un adulte demande à entrer dans l’Église, comme cela arrive dans les milieux de première évangélisation ou dans de nombreux milieux sécularisés, soit quand les parents demandent les sacrements pour leurs enfants. À ce sujet, je désire surtout attirer l’attention sur la relation entre initiation chrétienne et famille. Dans l’action pastorale, on doit toujours associer la famille chrétienne au parcours d’initiation. […] La pastorale paroissiale doit mettre en valeur de manière appropriée une occasion aussi significative. (Benoît XVI, Sacramentum caritatis, n. 19)

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19patrimoine

Le grand orgue de l’église de La CiotatL’église Notre-Dame de l’Assomption abrite l’un des plus beaux témoignages de la facture de François Mader.

1727, César Eustache en 1742 et 1761, et Antoine Gibert en 1767), l’orgue sera transféré par Léonard Blondeau sur la tribune construite au-dessus de la nouvelle entrée ouverte en 1821.

Le nouvel orgue de François Mader en 1877

Dès 1860, les dégradations vont en s’accen-tuant et, après la disparition de l’organiste, Mademoiselle Boiteux, en 1874, personne ne veut la remplacer sur cet instrument en piteux état. Un nouvel orgue étant réclamé, le P. Désiré Paranque prend la décision de le payer sur ses propres deniers. Après consultation de trois fac-teurs d’orgues (dont Puget et Merklin), c’est le projet d’un grand orgue neuf par le facteur mar-seillais François Mader qui est retenu par le curé de La Ciotat, pour un montant de 25 000 francs. Une nouvelle tribune est construite sur les plans de Pierre Bossan. On ne sait ce qu’il advint de l’ancien instrument. Sous les doigts de l’orga-niste Théodore Thurner, le nouvel orgue est béni par Mgr Place le 23 décembre 1877. Plusieurs restaurations se sont succédé depuis : en 1899 par Vignolo Frères, en 1926 par Merklin, en 1956 par Jean-Albert Négrel, en 1991 et 2003 par La Manufacture Languedocienne de Grandes Orgues. Aujourd’hui, avec ses 28 jeux répartis sur deux claviers/pédalier et console en fenêtre, le grand orgue de La Ciotat demeure l’un des plus beaux témoignages exceptionnellement conservés de la facture de François Mader.

Jean-Robert CainChargé de mission orgues – Ville de Marseille

(d’après les documents de Carole et Alain Manoury et d’Élisabeth Mognetti)

Jusqu’au xive siècle, le bourg de La Ciotat est rattaché à Ceyreste, même si ses habitants bénéficient d’une chapelle située dans l’une

des tours de son enceinte, la « turris ecclesiae ». En 1373, l’abbé de Saint-Victor, seigneur du lieu, accepte l’institution d’une vicairie perpétuelle, financée grâce à des donations privées. Puis La Ciotat est reconnue paroisse indépendante en 1429, lors de sa séparation de Ceyreste.

Une église dominant le portEn 1470, les consuls obtiennent de l’abbé de Saint-Victor un terrain pour l’édification d’une nouvelle église dédiée à Notre-Dame, dont le financement des travaux va occuper tout le xvie siècle. Édifiée sur les plans d’un architecte aixois, « maître Nicolas », l’église, commencée en 1603 et achevée en 1625, ne sera consacrée que le 15 mai 1678. En 1881, une restauration du bâtiment est confiée à l’architecte Pierre Bossan. De 1972 à 1976, à l’initiative du P. Jean Bonelli, une restructuration intérieure de l’église, symptomatique des aménagements fréquemment opérés à cette période, est effec-tuée, lui donnant son aspect actuel.

Un mobilier remarquableEn pénétrant dans l’église, le visiteur est surpris pas l’ampleur de l’édifice dont la longue fresque située sur la gauche attire immédiatement le regard par la force de ses couleurs. Réalisée en 1975 par un peintre ciotaden, Gilbert Lanteaume, elle s’étale sur trois tableaux, chacun comportant deux niveaux superposés, relatant divers épisodes de la vie de Jésus, dans laquelle s’intègre celle des chantiers navals. Sur le mur

opposé, on trouve un chemin de croix réalisé en tissu par Madame de Larosière sur des textes de Paul Claudel.Parmi les très belles statues (Notre-Dame de Bon Voyage, saint Antoine de Padoue, saint François d’Assise, saint Pierre), on remarquera celle de la Vierge en bois doré, placée à gauche à l’entrée du chœur, ce dernier comportant un magnifique maître-autel datant de 1740 et dû au sculpteur Dominique Fossati.Quant aux tableaux encore présents sur les murs, ils datent pour la plupart du xviie siècle, œuvres attribuées, entre autres, à Michel Serre ou encore à André Gaudion. Sous les orgues, on notera les deux toiles modernes (L’Homme et la Femme) peintes par Tony Roux en 1975.Enfin, à l’extérieur, dans la niche surplombant l’entrée principale de l’église, on remarquera une Vierge à l’enfant, statue initialement placée sur le maître-autel, œuvre probable de l’atelier de Tommaso Orsolino, datant de 1620.

Un premier orgue en 1663Don de Dame Anne Meistre Aillaud qui l’a acheté 1 000 livres à la confrérie du Saint-Sacrement de la collégiale Notre-Dame des Accoules de Marseille, cet instrument avait été restauré en 1647 par le facteur Charles Royer qui, à cette occasion, l’avait doté d’un buffet neuf, sculpté par Barthélémy Minvielle. À La Ciotat, selon la coutume provençale, il fut installé à gauche du chœur, dans la salle voûtée du premier étage du clocher. Le musicien Pierre Gautier en sera l’or-ganiste titulaire « moyennant le salaire annuel de 90 livres » en 1670.Restauré et agrandi à plusieurs reprises au cours du xviiie siècle (par Joseph-Antoine Violetty en

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L’orgue Mader sur la tribune de Bossan.

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La console en fenêtre.

L’église Notre-Dame de l’Assomption de La Ciotat.

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20culture et médiaséglise à Marseille

Les livres du mois, par Isabelle VissièreLe film du mois, par Jacques Lefur

La Bible, quelles histoires !Thomas Römer

Pourquoi avoir donné un titre aussi familier à cet ouvrage remarquable qui met à la disposition d’un

vaste public l’état actuel des recherches scientifiques sur la Bible, son histoire, sa composition, son écriture ?

Le tout dans un style oral qui en facilite la compréhension : il s’agit, en effet, d’un entretien alertement mené par l’archéologue et journaliste Estelle de Villeneuve avec le très grand spécialiste du monde biblique, Thomas Römer, professeur à l’Université de Lausanne et au Collège de France. Ce dernier évoque d’abord les étapes de sa formation intellectuelle et raconte comment, au grand scandale de ses pairs, il fut l’un des pre-miers exégètes à rompre avec la "théorie documentaire" alors à la mode, qui traitait le texte biblique comme un vaste patchwork de fragments empruntés à quatre sources principales, ce qui semblait pouvoir expli-quer les contradictions, les doublons ou encore les variations sur le nom de Dieu (Eloïm, Yahvé…) qu’on trouve notamment dans le Pentateuque (objet principal de son étude). À cette succession de fragments disparates, l’auteur préfère l’étude historique de grands ensembles : c’est ainsi qu’il montre comment, pour évoquer les origines du peuple d’Israël, on trouve côte à côte dans le Pentateuque deux scénarios différents : les Patriarches et l’Exode et, donc, deux Pères fondateurs, Abraham et Moïse ! Pourquoi cette redondance ? L’auteur rappelle que la réécriture de ces textes à partir de légendes anciennes est tardive et se situe très probablement après le retour d’exil, c’est-à-dire à un moment de crise et de tensions internes entre ceux qui étaient restés au pays et les exilés qui y revenaient, après une longue absence. Même si, dans le texte que nous lisons aujourd’hui, ces deux scénarios sont présentés comme successifs pour respecter la vraisemblance chronologique du récit, ils ont été, en fait, au départ, volon-tairement juxtaposés pour essayer de refaire l’unité du peuple mise à mal par la conquête assyrienne et la déportation à Babylone, et recréer ainsi une identité nationale en évoquant un passé commun à la fois à ceux qui sont restés et à ceux qui reviennent. Un autre exemple de cette bigarrure biblique où l’auteur voit un des traits les plus typiques et les plus riches d’enseignement du Pentateuque, c’est ce qu’il appelle dans le dernier chapitre « La grande histoire du Dieu de la Bible », la lente conquête (jamais achevée) du monothéisme à partir d’un polythéisme primitif où Dieu pouvait avoir des qualités et des noms différents (El, Yahvé, Elyon, El Shaddaïou, El Roï) et parfois même être assisté d’une parèdre, une présence féminine, Ashéra ou Astarté… Une manière habile de démontrer que si la Bible appartient au premier chef à notre patrimoine religieux, elle tient peut-être plus largement encore une place capitale dans l’histoire spiri-tuelle et culturelle de l’humanité.

Bayard, 2014, 293 p., 19,90 €.

NebraskaRemarqué au Festival de Cannes 2013, où j’aurais aimé qu’il reçût un prix, récom-pensé à travers le Prix d’interprétation mas-culine accordé à Bruce Dern, qui joue le vieil homme, ce film en noir et blanc, tout en retenue et en discrétion, le contraire d’un film tapageur, est un bel exemple de ce cinéma humaniste qui sait mettre en avant la complexité et les valeurs cachées dans la vie de gens modestes.Au-delà de l’anecdote qui sert de fil direc-teur (le vieil homme est persuadé d’avoir

gagné un million de dollars, une simple arnaque publicitaire, ce qui provoque un voyage de 1 000 kilomètres au centre des États-Unis), ce film, qui prend son temps, servi par une photographie et une musique de qualité, se recommande pour trois raisons.Un vieil homme, l’air perdu, marche sur le bord de l’autoroute ; on apprend qu’il a été alcoolique toute sa vie et que sa femme n’a qu’un désir : le mettre dans une maison de retraite. En réalité, le voyage entrepris avec son fils vers son pays d’origine, le Nebraska, lui permet de revoir toute sa vie et nous permet de découvrir une tout autre personnalité : un homme marqué par la guerre de Corée, alors qu’il était tout jeune, un homme d’origine modeste dans une famille nombreuse, un homme qui avait le cœur sur la main. Son fils est le premier à le comprendre : « Il a besoin d’une raison de vivre », et lui-même avouera à la fin son attachement à ses « garçons » : il ne faut pas se fier aux apparences.Avec finesse et beaucoup d’humour, Alexander Payne nous fait vivre une plongée dans l’Amérique profonde, touchée par la crise économique : une famille et des gens modestes, avec leurs mé-diocrités, leurs rancœurs, et la fascination pour l’argent. Seule la tante Martha garde sa dignité, mais le portrait global est savoureux et nous vaut quelques scènes désopilantes.Le film présente aussi la belle figure du fils cadet, David, et donne ainsi à réfléchir sur la relation père/fils. David enfant était « très beau et très gentil, il ressemblait à une fille », mais, de son père, il se souvient avec écœurement car il lui faisait goûter de la bière dès l’âge de 6 ans. Tandis que son frère fait carrière à la télévision, il est resté effacé et discret, peu viril aux yeux de ses loubards de cousins. Le voyage le révélera et il sera l’occasion de voir son père sous un tout autre jour, de nouer avec lui une vraie relation filiale, de l’aider à retrouver sa dignité, symbolisée par cette camionnette dont il rêvait.

Film américain d’Alexander Payne avec Bruce Dern, Will Forte, June Squibb, Bob Odenkirk et Stacy Keach (1 h 55).

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Le déniEnquête sur l’Église et l’égalité des sexesMaud Amandier et Alice Chablis

Une fois n’est pas coutume : avant de présenter l’ouvrage, attardons-nous un instant sur la

page de titre. Ce qui la rend exceptionnelle, c’est son caractère foisonnant, quoique très équilibré. D’abord trois noms d’auteurs : pour la préface, un homme, l’éminent théologien jésuite Joseph

Moingt ; pour l’exposé, deux femmes, une journaliste et une enseignante, spécialistes des questions religieuses. Puis un sous-titre explicatif, qui semble hésiter entre deux sujets : l’enquête religieuse sur

l’Église et l’enquête sociologique sur l’égalité des sexes (question très tendance aujourd’hui !), mais c’est pour mieux dénoncer le lien de causalité qui les unit : « Ils sont au pouvoir, elles sont au service. » Enfin le titre Le déni. Emprunté au vocabulaire de la psychanalyse, ce mot désigne une maladie men-tale : par exemple, le déni de grossesse chez une fille jeune qui, pour se protéger, refuse jusqu’au bout d’admettre et même de voir, si l’on peut dire, ce qui crève les yeux… Ainsi la page de titre est à elle seule un programme de combat : une attaque en règle du modèle patriarcal prôné par l’Église et puisé aux sources mêmes de l’Écriture. L’étude s’appuie efficacement, comme toute thèse uni-versitaire, sur des déclarations officielles et des textes du magistère, abondamment cités et soi-gneusement étudiés. Peut-être une découverte pour un certain nombre de lecteurs ! En fait, pour mettre en valeur la richesse de l’argumentation, le titre du livre devrait être au pluriel. Le système

inégalitaire que l’on critique ici repose en effet sur une série de dénis, très clairement formulés et dont la teneur paraîtra parfois étrange. Car le déni est généralisé, comme le montre clairement la riche table des matières : déni des femmes dont on craint les comportements dangereux ; déni de leur valeur intellectuelle ; déni généralisé de la sexualité. Le refus systématique d’une réalité doit, pense-t-on, permettre de se protéger des dangers possibles. Peut-être faut-il considérer ce réquisitoire comme un ballon d’essai destiné à faire bouger les lignes en montrant les dangers de ce déni généralisé, pour les chrétiens, mais aussi pour l’Église elle-même qui, à force de refuser la modernité, éloigne ses paroissiens ? En tout cas, il est significatif que les deux auteures aient obtenu la caution du P. Moingt, qui, dans sa préface, tempère, il est vrai, leur pro-pos et leur reproche aimablement de ne pas assez tenir compte de l’évolution actuelle.

Bayard, 2014, 393 p., 18 €.

Le printemps du Vatican(vu de Rome)Frédéric Mounier

Dans l’abondante produc-tion éditoriale qui a salué

l’élection du pape François et qui a tenté, avec plus ou moins de bonheur, de présenter la personnalité du nouveau pon-tife, on retiendra pour son ori-

ginalité l’ouvrage du journaliste et écrivain Frédéric Mounier, qui, de 2009 à 2013, a séjourné au Vatican comme envoyé spécial permanent du journal La Croix. Il a donc pu vivre et faire vivre en direct à ses lecteurs les journées capitales du changement qui

allait marquer l’Église universelle. Très présent, très observateur, parfaitement au courant des rouages du gouvernement et surtout fin connaisseur des personnalités qui l’animent, il raconte avec brio la période aussi historique qu’inédite ouverte le 11 février 2013 par la renonciation officielle de Benoît XVI, à laquelle personne ne s’attendait. C’est ensuite le conclave, sa préparation et l’élection inattendue du cardinal Bergoglio. Frédéric Mounier note avec humour que le P. Lombardi, porte-parole de la salle de presse du Saint-Siège, dut lui-même avouer : « Je ne sais que dire, je suis complètement sous le choc. » Quant à Mounier, il a subitement « la perception aiguë d’une nouvelle ère possible pour l’Église ». Sans sombrer dans l’exposé dogmatique, sans rien qui pèse ou qui pose, il note les détails amusants, rapporte quelque anecdote piquante, mais aborde, sous la forme d’un récit très vivant, tous les aspects du changement et retrouve dans la formation jésuite de François les principales clés de son comportement, « la révolution des petits gestes et des mots », et surtout la volonté évidente (mais aussi prudente) de résoudre les problèmes majeurs auxquels se trouve confrontée l’Église universelle. Le reportage romain s’achève par un retour en France et une vaste réflexion sur la situa-tion du catholicisme dans notre pays.

Bayard, 2014, 209 p., 16 €

Librairie Saint-Paul Ouverte du mardi au samedi de 9 h 30 à 13 h et de 14 h à 18 h 30. Au Centre Le Mistral, en plus des permanences habituelles, mardi et jeudi de 12 h à 14 h et de 16 h 30 à 18 h 30, la librairie est ouverte une heure avant chaque cours.

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église en mouvementéglise à Marseille

Pèlerinage de Provence à la Sainte-BaumeOrganisé par l’Association de soutien à la tradition des saints de Provence

« Sur les pas de Marie-Madeleine »

DéCès � ChRISTIAnE DE VEYRAC

Elle s’appelait Christiane, et son prénom déjà disait l’orientation de sa vie. Le Christ, Christiane de Veyrac l’a suivi en mettant ses nombreuses compétences, son infatigable énergie et sa belle humanité au service de l’Église de Marseille. Avec un

immense dévouement, elle a veillé pendant de lon-gues années au bon fonctionnement des services de l’archevêché, entraînant son équipe et appre-nant à travailler avec les archevêques successifs.Toujours soucieuse de faire fleurir sur la lettre de la loi le sourire de l’Esprit, elle a su incarner une façon évangélique d’accomplir avec rigueur et bienveillance les tâches administratives, même les plus austères et les plus ingrates.Au nom de notre archevêque et en communion avec le cardinal Etchegaray et le cardinal Panafieu, j’exprime à sa famille la reconnaissance de tout le diocèse pour le beau témoignage de foi que Christiane de Veyrac a donné tout au long de sa vie et jusque dans sa maladie.Que le Seigneur l’accueille en sa bonté et que la prière de Christiane continue de soutenir notre Église de Marseille.

+ Jean-Marc Aveline

� RoBERT VInCEnTnous avons appris avec peine le décès de Robert Vincent, fondateur et animateur du Groupe de chant grégorien, et de son épouse, Christiane.Robert avait animé, pendant des années, des émis-sions à Radio Dialogue.Les obsèques ont été célébrées par leur neveu, le P. Jean-François Vincent, curé des Berges de l’huveaune, les 29 mars et 9 avril.

FAMILLE DIOCéSAINE Pèlerinage des mariés de l’année

à Notre-Dame de la Gardeen présence de Mgr Jean-Marc Aveline

« Venez confier votre amour  à la Bonne Mère ! »Samedi 17 mai

de 10 h 30 à 12 h 30Rendez-vous au char Jeanne d’ArcOrganisé par la Pastorale familiale

Vivre dignement l’adieu avecLE SERVICE CATHOLIQUE DES FUNéRAILLES

(pompes funèbres catholiques)

Donner tout son sens au parcours funéraire traditionnel : • une vision chrétienne des funérailles, • le rituel de l’Église, • l’accueil et l’accompagnement des familles, • dire l’espérance des croyants.

Prendre des dispositions pour ses propres obsèques.

Service catholique des funérailles, 3 boulevard Camille Flammarion (1er)Tél. : 04 91 95 18 18. Fax : 04 91 95 18 19. E-mail : [email protected] Site Internet : www.s-c-f.org

�Dimanche de Pentecôte 8 juinMarche-pèlerinage vers l’hôtellerie8 h 30 : départ de la basilique de Saint-Maximin8 h 45 : départ de Saint-Jean-de-Garguier16 h 30 : vêpres à la chapelle de l’hôtellerie18 h 00 : messe à la chapelle de l’hôtellerie21 h 00 : veillée de réconciliation

Renseignements et inscriptions : 04 42 04 54 84 – [email protected] ou [email protected]

�Lundi de Pentecôte 9 juinÀ l’hôtellerie10 h 00 : temps de louange sur la prairie10 h 30 : messe solennelle présidée parMgr Christophe Dufour, évêque d’Aix et Arles12 h 45 : déjeuner au restaurant ou tiré du sac14 h 45 : conférence d’Antoine Macaluso sur la Mission de FranceÀ la grotte15 h 15 : pèlerinage16 h 30 : vêpres et salut du Saint-Sacrement

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Célébrations �Lundi 5 mai

Les jeunes prient à Marseille en lien avec la communauté de Taizé. À 20 h à l’église Saint-François-Xavier, 26 rue Raphaël-Ponson (8e). Contact : 06 75 45 93 24.

� Jeudi 15 maiTemps de prière et de louange, avec le groupe des célibataires de Saint-Valentin, ouvert à tous, célibataires ou non. À partir de 20 h 30 à l’église Saint-Jean-Baptiste, 17 rue de Friedland (6e). Contact : [email protected]

�Dimanche 18 mai« Action et contemplation d’après sainte Thérèse de Jésus d’Avila et les saints du Carmel », conférence au cours de l’Eucharistie, par le P. François Girard. À 15 h 30 au Carmel notre-Dame, 81 chemin de l’oule (12e). Contact : 04 91 93 59 10.

Formation �Vendredis 16 et 23 mai – 13 et 20 juin

« Au-delà de la justice », par Marie-Jeanne Coutagne, présidente de l’Association des amis de Maurice Blondel d’Aix-en-Provence. De 16 h à 19 h à l’Institut Frédéric ozanam, Le Mistral, 11 impasse Flammarion (1er). Inscriptions (50 euros) 04 91 50 35 50 et [email protected]

Rencontres �Vendredi 16 mai

« Cheminer dans la vie avec Marie » : café spirituel avec Thierry Lamboley, jésuite. De 17 h 45 à 18 h 45 au restaurant L’Eau vive à notre-Dame de la Garde.

� Jeudi 22 mai« Dieu agit par les dons de chacun comme Il veut », avec le P. François Buet, rencontre mensuelle pour apprendre ou réapprendre à prier, sur le thème « vers Dieu ». À 20 h 30 au Cours notre-Dame de France, 132 rue Breteuil (6e).

Concerts �Mardi 13 mai

Les auditions du marché, mini-concert avec Patrick Geel, organiste de Saint-Victor et de notre-Dame du Mont. De 12 h 30 à 13 h à l’église notre-Dame du Mont (6e).

�Vendredi 23 maiConcert pour la paix, avec le trio Joyfull voices, organisé par le Mouvement de la paix du 10e arrondissement et l’association Saint-Loup et ses orgues. À 20 h 30 à l’église Saint-Loup, 71 boulevard de Saint-Loup (10e). Billetterie à la librairie Des livres et vous, 50 bd de Saint-Loup (10e) : 04 91 35 95 56.

�Dimanche 25 maiMarie, mon secret, concert sur les grandes orgues Merklin (1888), avec Michael Lonsdale, récitant des textes de Michel-Marie Zanotti-Sorkine, Valéry Imbernon à l’orgue et Pauline Courtin, soprano. À 17 h à l’église des Réformés. Contacts : Marseille Concerts 06 31 90 54 85 (15 et 10 euros).

Cercle de silence � Jeudi 15 mai

De 17 h 30 à 18 h 30, angle de la Canebière et du cours Saint-Louis.

lPèlerinages �Samedis 10 et 24 mai

Mini Pélé à notre-Dame de la Garde. À 10 h 15, rendez-vous au char Jeanne d’Arc, place colonel Edon (7e). Contact : 04 91 13 40 80.

�Du 28 septembre au 7 octobre« Arménie, terre chrétienne et monastères sacrés », pèlerinage animé par le P. Christian Papazian. Description du séjour, modalités et inscriptions au Service diocésain des pèlerinages, Centre Le Mistral, le mardi de 16 h à 18 h et le vendredi de 15 h à 17 h. Contact : 06 18 45 53 70 ou [email protected]

Conférences �Samedi 10 mai

« L’évolution de Marie au cours des siècles », avec René Guyon. Lire la Bible autour d’une table : dégustation spirituelle de quelques textes pleins de saveur. De 16 h 30 à 18 h à l’Espace Saint-Luc, 231 rue Saint-Pierre (5e).

�Mardi 13 mai« Christian de Chergé », avec le P. Christian Salenson, professeur à l’ISTR, dans le cadre du cycle de conférences « 7 acteurs du dialogue interreligieux » données par l’ISTR. De 19 h à 21 h au Centre Le Mistral, 11 imp. Flammarion (1er). Contact : 04 91 50 35 50 et [email protected]

�Vendredi 16 mai« Que dire de la présence et de l’action de l’Esprit en nous et dans l’Église ? », avec Chantal Guillermin, théologienne. De 18 h 30 à 20 h à la salle paroissiale de Saint-Défendent, 240 avenue de Toulon (10e).

� Jeudi 22 mai« Pourquoi Paul en a-t-il contre les "œuvres de loi"? », table ronde avec le P. Paul Bony, théologien, suite à la présentation de son ouvrage Un juif s’explique sur l’Évangile (Chemin de dialogue), le pasteur Raymond Dodré, membre de l’Académie de Marseille, et Georges nakache, enseignant. À 19 h au Tempo, 71 rue Sylvabelle (6e).

� Jeudi 26 mai« La prière pure, hier et aujourd’hui, la sagesse  du désert », avec le P. Laurence Freeman, o.s.b., de la Communauté mondiale pour la méditation chrétienne. Conférence suivie d’un temps de méditation et d’un moment convivial. À 19 h 30 à l’église Saint-Joseph, 126 rue Paradis (6e).Contact : 06 10 05 58 58 et 06 75 28 02 54 et [email protected]

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24temps fortséglise à Marseille

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S o m m a i r e2 L’agenda de Mgr PontierL’agenda de Mgr Aveline3 EditoEn mai, fais ce qu’il te plaît !4-5 Brèves6 église de FranceAssemblée des évêques à Lourdes7-14-15 ActualitéBillet du CDESLes religions et la fin de vieFrère Luc, mendiant de Dieu8-9 DossierInternet : travailler en réseauL’équipe Web du diocèse10-11 événementsL’engagement des chrétiens dans la société d’aujourd’hui12 TémoinNoël, breton, jésuite et organiste13 Vie du diocèseL’initiation à la symbolique16 Histoire de l’égliseLa Doctrine des douze Apôtres17-18 CommentairesL’initiation chrétienne19 PatrimoineL’orgue de l’église de La Ciotat20-21 Culture et médias22-23 église en mouvementFamille diocésaine24 Temps fortsJournée mondiale pour les vocations

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Journée des vocations sacerdotales pour la Corse, le samedi 3 mai10 h 00  Rencontre avec l’évêque de Corse   au 5, place Sadi-Carnot (2e). 12 h 30  Déjeuner à « L’Eau Vive », à Notre-Dame de la Garde  (sur réservation au 06 81 64 82 69).15 h 00  Accueil musical en la cathédrale de la Major   avec des chants traditionnels et polyphoniques.16 h 30   Messe en la cathédrale de La Major, concélébrée 

par Mgr Olivier de Germay, évêque d’Ajaccio pour la Corse, les prêtres corses et amis de la Corse. Animation par l’Archiconfrérie Saint-Joseph de Bastia, le groupe Fior Di Machja, les Trompettes de René Périnelli et Philippe Gueit aux grandes orgues.

17 h 30  Apéritif après l’office.20 h 00  Dîner (sur réservation au 06 81 64 82 69). 

Dans son Message pour cette journée, le pape François nous demande de « dis-poser notre cœur à être une bonne terre 

pour écouter, accueillir et vivre la Parole et porter ainsi du fruit ».

Trois temps forts sont proposés.

• Vendredi 9 mai à 20 h 30 à l’église de Saint-Barnabé

Concert spirituel « Vocation et mission » animé par le Chœur liturgique de Paris.• Dimanche 11 mai

à 10 h à Notre-Dame de la GardeMesse pour les vocations sacerdotales.• Dimanche 11 mai

à l’église Saint-Ferréol, sur le Vieux-PortL’Atelier Appel à la vie consacrée invite à prier pour toutes les vocations.

Rendez-vous à 18 h pour les consacré(e)s et ceux qui souhaitent les rejoindre.Temps de prière, puis vêpres chantées à 18 h 30.À 19 h, la messe des étudiants sera animée par les Petites Sœurs de l’Agneau.De 20 h à 21 h, temps d’adoration.

Contacts :

• André Espagnach

Atelier Appel à la vie consacréeTél. : 06 81 76 15 46.

• Sr Marie-Lucie Omédé

Librairie Saint-Paul

Tél. : 04 91 15 77 77.

Chaque année, le quatrième dimanche de Pâques, l’Église propose une journée de prière pour les vocations.

Journée mondiale de prièrepour les vocations

D.P

.-G.