Notions de pharmacie

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PHARMACIE

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Origine

Du grec φάρμακον/pharmakôn signifiant à la fois remède et poison

La pharmacie s’intéresse à la conception, au mode d'action, à la préparation et à la dispensation des médicaments.

Cette dispensation prend en compte les interactions médicamenteuses possibles entre les molécules chimiques ou bien encore, les interactions avec des produits comestibles.

Elle permet également la vérification des doses et/ou d'éventuelles contre-indications.

C'est à la fois une branche de la biologie, de la chimie et de la médecine. 2

Origine

Le terme pharmacie désigne également une officine, soit un lieu destiné à l'entreposage et à la dispensation de médicament.

Ce lieu est sous la responsabilité d'un pharmacien qui peut y fabriquer des préparations magistrales ordonnées par un médecin pour un patient donné et superviser le travail des préparateurs en pharmacie.

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Histoire du médicament

Tout d’abord, la définition du médicament :

«Toute substance ou composition présentée comme possédant des propriétés curatives ou préventives à l’égard des maladies humaines ou animales, ainsi que tout produit pouvant être administré à l’homme ou à l’animal, en vue d’établir un diagnostic médical ou de restaurer, corriger, ou modifier toute fonction organique.»

Article L511 code de la santé publique (23 septembre1967)

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Histoire du médicament

Le médicament n'est qu'un des éléments de la prise en charge des maladies :

• Mesures hygiéno-diététiques

• Chirurgie

• Radiothérapie

• Ablation par moyens électriques, thermiques, laser……

• Médecine physique

• Psychothérapie

• Stimulations électriques

• Champs magnétiques

• Acupuncture

• etc.5

Histoire du médicament

Les grandes étapes de l’histoire du médicament de l’Antiquité au Moyen âge

• Depuis la nuit des temps, les hommes ont cherché à traiter empiriquement leurs maladies,

• Avec des produits d’origine animale, minérale, végétale reposant sur l’observation souvent dans un contexte magico-mystique,

• Transmission orale depuis environ 6000 ans, mais aussi écrite….

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Le papyrus d’Ebers

Le plus ancien « codex » connu

• Rédigé sous Amenhotep (-1600 av JC) ?

• Peut-être la copie d’un document plus ancien

• Découvert à Louxor en 1862

• Acheté par Georg Moritz Ebers qui le traduit

• 20 m de long, 30 cm de large,

• Maladies, chirurgie, dentisterie, contraception, première référence au cancer

• 875 substances: opium, extraits de foie pour améliorer la vision nocturne (vit A), saule (pour les douleurs, précurseur de l’aspirine), scille (précurseur des digitaliques), chanvre, jusquiame, aloès, feuilles de ricin…

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Hippocrate de Cos

• Médecin grec (460-377 av JC) qui fonde sa propre école (plusieurs dizaines ouvrages) et son centre médical dans l’île de Cos

• Père de la médecine et ... de la pharmacovigilance : « primum non nocere »

• Évocation de classes thérapeutiques potentielles: laxatifs, émétisants, diurétiques….

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(Claude) Galien

• Médecin grec 129 à 200 de notre ère

• Étudie et pratique la médecine (principes hippocratiques), la chirurgie (du cerveau, de la cataracte), la pharmacie, l’anatomie

• 500 ouvrages et traités répertoriant 473 végétaux ayant une action thérapeutique

• Considéré comme le « Père de la pharmacie »

• Prônait la nécessité de l’expérimentation préfigurant la naissance de la pharmacologie expérimentale 15 siècles plus tard.

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Philip Theophrastus Bombast vonHohenheim dit… Paracelse

• 1493 (Suisse) – 1541 Salzbourg (Autriche)

• Médecin et chirurgien, l’un des pères de la médecine expérimentale et de la toxicologie: «tout est poison, rien n’est sans poison, ce qui fait le poison c’est la dose». C’est le premier théoricien de la relation dose-effet

• Précurseur de la médecine du travail, de la médecine psychosomatique.

• Introduction de l’utilisation des sels de métaux en thérapeutique dont les sels de mercure pour la syphilis

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De la Renaissance à l’époque moderne : desplantes aux principes actifs

• Étape majeure de l’histoire du médicament : le développement de la chimie et l’extraction des principes actifs à partir des substances naturelles et en particulier des plantes médicinales, puis leur purification

•Rendue possible avec le développement de la physique et de la chimie et en particulier grâce à Lavoisier (1743-1793)

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Grâce aux progrès de la chimie, lespremières synthèses

•Chloroforme (Soubeiran, 1831)

•Acide salicylique à partir de la salicine (Piria, 1839)

•Acide acétylsalicylique (Gerhardt à Strasbourg en 1853) synthèse reprise par Hoffmann, chimiste des laboratoires Bayer en 1897)

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Naissance de la pharmacologie (1)

• Il ne suffisait pas de disposer de principes actifs purs, il fallait aussi comprendre comment ils induisaient des effets thérapeutiques….

•Une école française– fondée par Magendie (1783-1855)– puis son élève Claude Bernard (1813-1878)

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Circuit du médicament

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Le principe actif

Le principe actif est la molécule qui dans un médicament possède un effet thérapeutique.

Cette substance est, la plupart du temps, en très faible proportion dans le médicament par rapport aux excipients.

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L’excipient

• Un excipient désigne toute substance autre que le principe actif dans un médicament, un cosmétique ou un aliment. Son addition est destinée à conférer une consistance donnée, ou d'autres caractéristiques physiques ou gustatives particulières, au produit final, tout en évitant toute interaction, particulièrement chimique, avec le principe actif.

• Un excipient n'est donc pas défini par une composition chimique particulière mais par son utilisation, qui découle de ses propriétés physico-chimiques qui le rendent aptes à remplir son rôle d'excipient.

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Les voies d’administration

• Il existe plusieurs voies d’administration des médicaments.

• Lorsqu’on recherche un effet général, le médicament est administré par voie ENTERALE ou voie PARENTERALE.

• Si l’on veut obtenir un effet local, on utilise des préparations spéciales comme les collyres, les pommades…

• L’ absorption est le processus par lequel toute substance amenée de l’extérieur pénètre dans le sang ou la lymphe :• elle est directe quand le médicament pénètre directement dans l’organisme

(voies intraveineuse, intramusculaire, sous-cutanée, etc.) ;

• elle est indirecte quand le médicament doit traverser une barrière avant de passer dans la circulation générale (voie orale, application sur la peau)

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Voie orale ou voie buccale ( per os )

• C’est la voie la plus utilisée (70 à 80 % des médicaments). Après administration orale, le médicament traverse la barrière intestinale puis le foie avant d’atteindre la circulation générale et de là les organes pour son action thérapeutique.

• Avantages▪ L’administration de médicaments par cette voie est aisée.

▪ Elle est bien acceptée par le patient.

▪ Des doses élevées peuvent être prises en une seule fois.

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Voie orale ou voie buccale ( per os )

Inconvénients

• Les médicaments empruntent la veine porte et passent par le foie où ils peuvent être dégradés par diverses enzymes ou être excrétés par voie biliaire. Si le passage par le foie est important, l’activité du médicament peut être considérablement diminuée (aspirine, propranolol, trinitrine, par exemple).

• Il y a irritation du tube digestif par certains médicaments (anti-inflammatoires, corticostéroïdes…). La voie orale devra donc être évitée en cas d’ulcère gastroduodénal ou de gastrite.

• Elle ne peut pas être utilisée pour les médicaments détruits par le tube digestif (hormones peptidiques comme l’ACTH ou l’insuline, par exemple).

• L’action n’apparaît qu’après un temps de latence correspondant au temps d’absorption (l’absorption est plus rapide à jeun).

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Voie orale ou voie buccale ( per os )

Inconvénients• Parfois l’absorption est incomplète, voire nulle (certains sulfamides,

les sels métalliques).

• L’odeur et le goût des médicaments sont parfois désagréables (d’où l’emploi d’aromatisants).

• La voie orale est difficile d’utilisation en cas de nausées et de vomissements.

• Elle ne peut pas être utilisée chez un patient inconscient.

• Il faut être attentif chez l’enfant en cas de fausse route.

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Voie orale ou voie buccale ( per os )

Absorption• Absorption par l’estomac

En raison de l’acide chlorhydrique sécrété par l’estomac, le pH du liquide gastrique est acide : l’absorption y est limitée aux médicaments acides.

• Absorption par l’intestin grêle

La majorité des médicaments et des aliments y seront absorbés, du fait de sa vascularisation et de sa grande surface (environ 300 m 2 ). Certains médicaments ne franchissant pas la barrière intestinale vont avoir une action locale, comme les sulfamides à action intestinale et certains antibiotiques ( Néomycine ).

• Absorption par le gros intestin - Elle est peu importante. 21

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Voie parentérale – Voie injectable• C’est la voie la plus directe, car elle met directement en contact le

médicament avec le sang ou les liquides interstitiels et évite le tractus digestif. Les médicaments administrés par voie parentérale sont les préparations injectables liquides (solutions, émulsions, suspensions) ou solides (les implants).

• Avantages• Effet rapide, surtout après administration intraveineuse.

• Passage immédiat dans l’organisme.

• Pas de destruction par les enzymes du tube digestif qu’elle permet d’éviter.

• Injection possible au lieu désiré (par exemple injection intracardiaque).

• Voie utile pour un malade inconscient ou incapable d’avaler.

• Inconvénients• L’injection est parfois douloureuse.

• Elle peut entraîner un risque d’infection 25

Voie parentérale – voie injectable

• Il y a des difficultés en cas d’injections répétées, car le nombre de points d’injection est limité.

• Les suspensions injectables ne peuvent être administrées que par voie intramusculaire.

• Il ne faut pas injecter des produits irritants qui pourraient léser la veine.

• La durée d’action médicamenteuse est généralement courte, surtout après administration intraveineuse.

• Les médicaments administrés par voie parentérale doivent être stériles et apyrogènes.

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Les formes galéniques

• La forme galénique (ou forme pharmaceutique ou encore forme médicamenteuse) désigne la forme individuelle sous laquelle sont mis les principes actifs et les excipients (matières inactives) pour constituer un médicament.

• Elle correspond à l’aspect physique final du médicament tel qu’il sera utilisé chez un patient : comprimés, gélules, sachets, solutions buvables, suspensions injectables, etc.

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Les conditionnements

• Le conditionnement d'un médicament est l'ensemble des éléments matériels (boîte, etc.) destinés à protéger ce médicament tout au long de son parcours.

•C'est aussi un support important d'informations dont la qualité contribue au bon usage du médicament. Un conditionnement mal conçu peut avoir de conséquences graves pour les patients.

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Les différents types de médicaments

On peut distinguer différents types de médicaments

selon leur utilisation, leurs composants, leur mode

d'enregistrement réglementaire, etc. :• médicament générique

• médicament biosimilaire

• médicament orphelin

• médicament biologique ;

• médicament à base de plantes

• médicament essentiel

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Devenir du médicament dans l’organisme

• La pharmacocinétique a pour but d’étudier le devenir d’un médicament dans l’organisme.

• La détermination des paramètres pharmacocinétiques d’un médicament apporte les informations qui permettent de choisir les voies d’administration et d’adapter les posologies pour son utilisation future.

• On peut distinguer schématiquement 4 étapes dans la pharmacocinétique d’un médicament :• son absorption

• sa diffusion dans l’organisme

• son métabolisme

• son élimination de l’organisme

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Absorption

• Cette étape correspond au passage du médicament dans le sang. Elle est très importante car elle détermine la quantité de substance qui va pénétrer dans l'organisme.

• Elle dépend principalement du mode d'administration et du type de médicament. Pour simplifier, il y a deux grandes voies d'administration : la voie digestive et toutes les autres.

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Absorption

La voie digestive ou entérale correspond à la voie orale, et autres voies du tube digestif, voie rectale. Lorsqu'on avale un comprimé, il arrive dans l'estomac et sa digestion va commencer : le comprimé se délite, se désagrège et se dissout. Une petite partie du principe actif peut commencer à passer à travers la paroi de l'estomac pour rejoindre la circulation sanguine, une autre continue sa route dans l'intestin avant d'être absorbé pour rejoindre la circulation sanguine. Avant que le principe actif ne se répartisse dans tout le corps pour y exercer son action, il va passer par le foie et y être en partie transformé voire éliminé : il s'agit de l'effet de "premier passage hépatique".

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Absorption

La voie parentérale regroupe toutes les autres voies : les injections (intraveineuse, intramusculaire ou sous-cutanée), la voie transcutanée (patchs, pommades), la voie perlinguale (granules à laisser fondre sous la langue), etc. Par ces voies, le principe actif atteint la circulation sanguine, se répartit directement dans la circulation sans subir l'effet de premier passage hépatique. On dit que le principe actif est plus biodisponible que par voie orale : la vitesse d'action ou la quantité de médicament qui agit (ou les deux) est plus importante.

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Métabolisme

• Il s'agit de l'étape d'épuration de l'organisme c'est-à-dire les phases durant lesquelles le médicament est dégradé afin d'être éliminé plus facilement. Certains principes actifs naturellement éliminables ne nécessitent pas cette dernière étape.

• Elle a lieu principalement au niveau du foie mais parfois aussi dans les reins ou les poumons. Les produits de ces modifications sont appelés métabolites et ont parfois eux-mêmes une activité thérapeutique.

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Elimination

Le principe actif et/ou ses métabolites sont éliminés par voie urinaire, par voie biliaire (on les retrouve alors dans les selles s'ils ne sont pas réabsorbés) ou même parfois par voie pulmonaire (dans l'air expiré lorsque la substance s'évapore facilement) et cutanée

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Mise sur le marché

• L'autorisation de mise sur le marché (AMM) est l'accord donné à un titulaire des droits d’exploitation d’un médicament fabriqué industriellement pour qu’il puisse le commercialiser1. Cette procédure existe tant en médecine humaine qu'en médecine vétérinaire, pour laquelle existe généralement une agence et une procédure distincte (en France : l'ANSES).

• Les phases cliniques d’essai

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Phase clinique d’essai

• Le développement d’un médicament, de la molécule à sa commercialisation, nécessite dix à quinze ans de recherche. Ces travaux, tests précliniques, essais cliniques et de développement industriel, sont strictement encadrés par la loi. Les essais cliniques nécessitent une autorisation délivrée par l’ANSM. L'ANSM vérifie :

• les lieux de leur réalisation

• les modalités des tests de tolérance, effectués sur des sujets volontaires non malades, puis sur un nombre restreint de malades et sur des centaines de malades voire des milliers.

• Durant cette phase, se déroulent également des essais relatifs au développement industriel et au mode d’administration et de conditionnement (gélules, comprimés, sirop...). 38

Rôle du médecin, du pharmacien et place de la secrétaire médicale dans le circuit du médicament

La question est souvent posée de savoir qui doit rédiger la prescription ; le médecin uniquement, la secrétaire sous la dictée du médecin et/ou l’infirmière ? Un élément est unanimement admis : La prescription dictée par le médecin est possible, on considère qu’il en reste bien sûr l’auteur.En revanche, la secrétaire ou l’infirmier qui accepte de renouveler un traitement d’un patient chronique par exemple car il s’agit de l’hypothèse la plus courante, sans consentement, ni dictée par le médecin est strictement illégal.

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