Périclès - · PDF file2 2 BIOGRAPHIE...

20
Périclès Vous lisez un « article de qualité ». Pour les articles homonymes, voir Périclès (homo- nymie). Périclès Buste de Périclès portant l'inscription « Périclès, fils de Xanthippe, Athénien ». Marbre, copie romaine d'après un original grec de Crésilas (430 av. J.-C.), musée Pio- Clementino. Périclès (en grec ancien Περικλῆς / Periklễs, signifiant littéralement « entouré de gloire »), né à Athènes vers 495 av. J.-C. et mort dans cette même ville en 429 av. J.- C., est un éminent et influent stratège, orateur et homme d'État athénien durant l'âge d'or de la cité, plus préci- sément entre les guerres médiques et la guerre du Pélo- ponnèse. Il est le fils de l'homme politique Xanthippe et d’Agaristé, laquelle appartient à la puissante famille des Alcméonides. Périclès fait de la Ligue de Délos un empire athénien et mène ses compatriotes au cours des deux premières an- nées de la guerre du Péloponnèse. Il a eu une influence si profonde sur la société athénienne que Thucydide, un historien contemporain, le qualifie de « premier citoyen de sa patrie » et que son époque est parfois appelée le « siècle de Périclès ». Il s’est illustré également dans la promotion des arts, ce qui a été une des principales raisons pour lesquelles Athènes détient la réputation d'être le centre éducatif et culturel du monde grec antique. Il est à l'origine du pro- jet de construction de la plupart des structures encore présentes aujourd'hui sur l'Acropole d'Athènes dont le Parthénon [2] . En outre, il favorise la démocratie athé- nienne à tel point que des critiques le qualifient de démagogue [3] . 1 Des sources nombreuses mais discordantes Périclès a marqué ses contemporains et les générations suivantes à Athènes, dans le monde hellénistique puis romain : il existe de nombreuses sources littéraires an- tiques à son sujet dont les auteurs sont parfois devenus des classiques. Ces sources riches en renseignements ne sont jamais neutres et leurs orientations ont fait l'objet de nombreux débats historiographiques [4] . Aristophane et Thucydide sont des Athéniens comme lui et l'ont connu de son vivant. L'historien Thucydide, auteur de l’Histoire de la guerre du Péloponnèse, l'admire tandis que le poète comique Aristophane s’en moque et carica- ture aussi bien son physique que sa politique. De nom- breux autres poètes, dont il ne reste que des fragments des œuvres, ont moqué Périclès, sa soif de pouvoir ou ses amours [5] . Le philosophe Platon, né l'année suivant la mort de Pé- riclès, est un Athénien et appartient à l’aristocratie et au parti oligarchique. Farouche adversaire de la démocra- tie, il le considère dans ses textes comme responsable d'un affaiblissement moral de la société. Les autres dis- ciples de Socrate, comme Antisthène, sont aussi hostiles à Périclès [6] . Aristote, auteur de la Constitution d'Athènes, dresse un portrait plus nuancé de l'homme politique [7] . La Vie de Périclès de Plutarque, auteur grec né en 46 ap. J.-C. à l'époque romaine, est une source majeure très utilisée par les historiens jusqu'au XXI e siècle. Il uti- lise de nombreuses sources différentes dont certaines ont aujourd'hui disparu. Parfois admirateur du stratège, il reste un critique de son œuvre politique dans l'héritage de la pensée platonicienne. Vivant à l'époque des em- pereurs romains, il a parfois du mal à comprendre le fonctionnement du V e siècle av. J.-C. et que le peuple puisse détenir réellement la souveraineté échappe à sa compréhension [8] . Les sources épigraphiques et archéologiques sont rares [9] , les ostraca au nom de Périclès, parfois écrits de mains différentes, parfois de la même main indiquant ainsi qu'ils ont été préparés à l'avance, apportent des enseignements sur sa vie politique mouvementée. 2 Biographie 2.1 L'homme et ses relations 2.1.1 Famille Selon la plupart des historiens, Périclès serait né vers 495 av. J.-C. [Note 1] , dans le dème de Cholargos juste au nord d'Athènes [11] . Membre de la tribu acamantide, il a pour père Xanthippe, un homme politique important qui s’est opposé à Miltiade et qui, bien qu'ostracisé en 485-484 av. J.-C., est re- venu dans la cité pour commander le contingent athé- nien dans les victoires grecques au cap Mycale et à 1

Transcript of Périclès - · PDF file2 2 BIOGRAPHIE...

Page 1: Périclès - · PDF file2 2 BIOGRAPHIE Sestoscinqansplustard[11].Samère,Agaristé,estune descendantedelapuissantefamillenobleetcontrover-séedesAlcméonides[12] etsesliensfamiliauxontjoué

Périclès

Vous lisez un « article de qualité ».Pour les articles homonymes, voir Périclès (homo-

nymie).Périclès

Buste de Périclès portant l'inscription « Périclès, fils deXanthippe, Athénien ». Marbre, copie romaine d'aprèsun original grec de Crésilas (430 av. J.-C.), musée Pio-Clementino.Périclès (en grec ancien Περικλῆς / Periklễs, signifiantlittéralement « entouré de gloire »), né à Athènes vers495 av. J.-C. et mort dans cette même ville en 429 av. J.-C., est un éminent et influent stratège, orateur et hommed'État athénien durant l'âge d'or de la cité, plus préci-sément entre les guerres médiques et la guerre du Pélo-ponnèse. Il est le fils de l'homme politique Xanthippe etd’Agaristé, laquelle appartient à la puissante famille desAlcméonides.Périclès fait de la Ligue de Délos un empire athénien etmène ses compatriotes au cours des deux premières an-nées de la guerre du Péloponnèse. Il a eu une influencesi profonde sur la société athénienne que Thucydide, unhistorien contemporain, le qualifie de « premier citoyende sa patrie » et que son époque est parfois appelée le« siècle de Périclès ».Il s’est illustré également dans la promotion des arts,ce qui a été une des principales raisons pour lesquellesAthènes détient la réputation d'être le centre éducatif etculturel du monde grec antique. Il est à l'origine du pro-jet de construction de la plupart des structures encoreprésentes aujourd'hui sur l'Acropole d'Athènes dont leParthénon[2]. En outre, il favorise la démocratie athé-nienne à tel point que des critiques le qualifient dedémagogue[3].

1 Des sources nombreuses maisdiscordantes

Périclès a marqué ses contemporains et les générationssuivantes à Athènes, dans le monde hellénistique puisromain : il existe de nombreuses sources littéraires an-tiques à son sujet dont les auteurs sont parfois devenusdes classiques. Ces sources riches en renseignements nesont jamais neutres et leurs orientations ont fait l'objet denombreux débats historiographiques[4].

Aristophane et Thucydide sont des Athéniens comme luiet l'ont connu de son vivant. L'historien Thucydide, auteurde l’Histoire de la guerre du Péloponnèse, l'admire tandisque le poète comique Aristophane s’en moque et carica-ture aussi bien son physique que sa politique. De nom-breux autres poètes, dont il ne reste que des fragmentsdes œuvres, ont moqué Périclès, sa soif de pouvoir ou sesamours[5].Le philosophe Platon, né l'année suivant la mort de Pé-riclès, est un Athénien et appartient à l’aristocratie et auparti oligarchique. Farouche adversaire de la démocra-tie, il le considère dans ses textes comme responsabled'un affaiblissement moral de la société. Les autres dis-ciples de Socrate, comme Antisthène, sont aussi hostilesà Périclès[6]. Aristote, auteur de la Constitution d'Athènes,dresse un portrait plus nuancé de l'homme politique[7].La Vie de Périclès de Plutarque, auteur grec né en 46ap. J.-C. à l'époque romaine, est une source majeure trèsutilisée par les historiens jusqu'au XXIe siècle. Il uti-lise de nombreuses sources différentes dont certaines ontaujourd'hui disparu. Parfois admirateur du stratège, ilreste un critique de son œuvre politique dans l'héritagede la pensée platonicienne. Vivant à l'époque des em-pereurs romains, il a parfois du mal à comprendre lefonctionnement du Ve siècle av. J.-C. et que le peuplepuisse détenir réellement la souveraineté échappe à sacompréhension[8].Les sources épigraphiques et archéologiques sont rares[9],les ostraca au nom de Périclès, parfois écrits de mainsdifférentes, parfois de la même main indiquant ainsi qu'ilsont été préparés à l'avance, apportent des enseignementssur sa vie politique mouvementée.

2 Biographie

2.1 L'homme et ses relations

2.1.1 Famille

Selon la plupart des historiens, Périclès serait né vers 495av. J.-C.[Note 1], dans le dème de Cholargos juste au nordd'Athènes[11].Membre de la tribu acamantide, il a pour père Xanthippe,un homme politique important qui s’est opposé à Miltiadeet qui, bien qu'ostracisé en 485-484 av. J.-C., est re-venu dans la cité pour commander le contingent athé-nien dans les victoires grecques au cap Mycale et à

1

Page 2: Périclès - · PDF file2 2 BIOGRAPHIE Sestoscinqansplustard[11].Samère,Agaristé,estune descendantedelapuissantefamillenobleetcontrover-séedesAlcméonides[12] etsesliensfamiliauxontjoué

2 2 BIOGRAPHIE

Sestos cinq ans plus tard[11]. Sa mère, Agaristé, est unedescendante de la puissante famille noble et controver-sée des Alcméonides[12] et ses liens familiaux ont jouéun rôle crucial dans le démarrage de la carrière po-litique de Xanthippe. Agaristé est l'arrière-petite-filledu tyran de Sicyone, Clisthène, et la nièce du réfor-mateur athénien également appelé Clisthène, un autreAlcméonide[Note 2],[14]. Son frère aîné, Ariphron, nom-mé comme le père de Xanthippe, n'a pas laissé de tracesd'activités politiques[12].D'après Hérodote et Plutarque, Agaristé avait rêvé,quelques nuits avant la naissance de Périclès, qu'elleportait un lion[11],[15],[13]. Une interprétation de cetteanecdote considère le lion comme symbole tradition-nel de grandeur, mais l'histoire peut aussi faire allu-sion à la taille inhabituelle du crâne de Périclès, qui estdevenue une cible de moquerie de la part des comé-diens contemporains[16],[17] et l'origine du sobriquet de« tête d'oignon »[18]. Plutarque présente cette malfor-mation comme la raison pour laquelle Périclès est tou-jours casqué mais c'est peu probable car le casque était lesymbole de sa fonction officielle de stratège qui incluaitnotamment le commandement militaire, on le retrouvesur de nombreux bustes de personnalités aux pouvoirssimilaires[19].Au Ve siècle av. J.-C., la famille des Alcméonides esten concurrence avec les autres familles eupatrides (aris-tocratiques) de la cité, comme les Cimonides-Philaïdesou les Eumolpides. Ces familles nouent parfois des al-liances matrimoniales mais elles se livrent également à deféroces luttes politiques pour le pouvoir et le prestige, cesluttes ont une grande importance sur la vie et la carrièrede Périclès[20].

2.1.2 Alliances matrimoniales

Périclès, suivant la coutume d'Athènes, a d'abord été ma-rié à l'une de ses proches parentes : Dinomaque (Deino-machè), petite-fille de Clisthène, avec qui il a deux fils,Paralos et Xanthippe[21],[22]. Celle-ci avait déjà été ma-riée à Hipponicos Ammon, membre d'une puissante fa-mille ayant compté de nombreux prêtres. Périclès divorceensuite de Deinomachè et la remarie à Clinias, hommepolitique et stratège particulièrement riche issu lui aussid'une famille prestigieuse. Loin d'être une source de dis-corde, ces mariages renforcent les liens de solidarité entreles différents époux. À la mort de Clinias en 447 av. J.-C.à la Bataille de Coronée, Périclès devient le tuteur de sesenfants, dont Alcibiade[23].

2.1.3 Aspasie

Vers 445 av. J.-C., Périclès prend pour compagne unemétèque originaire de Milet, Aspasie[24]. Cette rela-tion avec une étrangère suscite de nombreuses réactions,même de Xanthippe, l'un des fils de Périclès qui a des am-

Statue d'Aspasie de Milet (vers 469 av. J.-C. - vers 406 av. J.-C.),compagne de Périclès.

bitions politiques, qui n'hésite pas à critiquer son père[25].Elle est pour les ennemis du stratège une occasion de ledénigrer et même de l'attaquer en justice[26].Bien qu'il soit certain qu'elle partage la vie et la mai-son de Périclès, son statut n'est pas sûr, concubine ouépouse officielle[27]. Ils ont ensemble au moins un fils,Périclès le Jeune. Selon la tradition hostile à Périclès, As-pasie est une hétaïre ; pour Aristophane et Hermippe leBorgne, elle est même proxénète[28]. Cette hypothèse estcrédible mais elle est peut-être une calomnie inventée parses adversaires. La liberté sociale et de parole d'Aspasie,sortant et discutant en public avec Périclès, a pu cho-quer les Athéniens pour qui la place d'une bonne épouseest au gynécée et contribuer à sa réputation de mœurslicencieuses[26]. Pour d'autres auteurs anciens commeCallias et Eschine, elle fut professeur de rhétorique[29].Plutarque rapporte les deux faits et Danielle Jouanna, labiographe moderne d'Aspasie, ne tranche pas tout en sou-lignant que l'un n'exclut pas l'autre[30]. Platon et Xéno-phon affirment qu'elle recevait Socrate et discutait philo-sophie avec lui. Il est certain qu'elle est érudite, que soninfluence politique et intellectuelle sur Périclès est réelleet qu'elle participe à entretenir son cercle d'amis[31].

Page 3: Périclès - · PDF file2 2 BIOGRAPHIE Sestoscinqansplustard[11].Samère,Agaristé,estune descendantedelapuissantefamillenobleetcontrover-séedesAlcméonides[12] etsesliensfamiliauxontjoué

2.2 Carrière politique avant 431 av. J.-C. 3

2.1.4 Maîtres et amis

Bien qu'il soit destiné à faire de la politique, ses premièresannées sont calmes et le jeune Périclès, plutôt introver-ti, prend soin d'éviter les apparitions publiques, préfé-rant consacrer son temps à ses études[32], ce que lui per-mettent la noblesse et la richesse de sa famille. Il apprendla musique des maîtres de son époque comme Damond'Athènes[33] qui restera son ami et son conseiller jusqu'àce qu'il soit ostracisé[34].Il apprécie la compagnie des philosophes Protagoras,Zénon d'Élée et Anaxagore. Ce dernier en particulier de-vient un de ses amis proches et l'influence beaucoup[35].La manière de penser et le charisme rhétorique de Pé-riclès, son flegme proverbial et sa maîtrise de soi se-raient le résultat de l'influence d'Anaxagore[36],[37], de sesidées sur la nécessité du calme émotionnel face aux dif-ficultés et de son scepticisme à propos des phénomènesdivins[14]. En plus de ces penseurs, il entretient aussi uncercle d’artistes et d'artisans comme Phidias, Céphale deSyracuse ou Hippodamos. Ses relations personnelles avecdes étrangers de Syracuse, de Milet, de Corinthe et mêmede Sparte sont parfois mal vues par les Athéniens et dé-noncées par ses adversaires politiques[38].

2.1.5 Descendance

Sa plus grande tragédie personnelle est la mort de sa sœuret de ses deux fils légitimes, Xanthippe et Paralos, touchéspar l'épidémie de 430 av. J.-C. Juste avant sa mort, lesAthéniens permettent un changement dans la loi de 451av. J.-C. qui fait de Périclès le Jeune, son dernier héritiermais fils d'Aspasie de Milet et donc demi-Athénien (no-thos), un citoyen de la cité et héritier légitime[39],[40], unedécision d'autant plus frappante que Périclès a proposé laloi limitant la citoyenneté à ceux de filiation athéniennedes deux parents[41]. Périclès le Jeune sera lui aussi stra-tège et participera à la bataille des Arginuses en 406 av.J.-C. à la suite de laquelle il est exécuté[39].

2.2 Carrière politique avant 431 av. J.-C.

2.2.1 Entrée en politique

Au printemps de 472 av. J.-C., Périclès présente la tragé-die grecque Les Perses d'Eschyle aux Grandes Dionysiesen tant que chorège, forme particulière de liturgie, dé-montrant ainsi qu'il est l'un des hommes les plus richesd'Athènes[42]. L'historien Simon Hornblower a fait va-loir que la sélection par Périclès de cette tragédie, quiprésente une image nostalgique de la célèbre victoire deThémistocle à la bataille de Salamine, montre que lejeune politicien a appuyé Thémistocle contre son adver-saire politique Cimon, dont la faction a réussi à faire os-traciser Thémistocle peu de temps après[43].Plutarque indique que Périclès est le « premier citoyen de

sa patrie » pendant quarante ans[44]. Si tel est le cas, il adû prendre une position importante au début des années460 av. J.-C. Tout au long de cette période, il s’est effor-cé de protéger sa vie privée et a essayé de se présentercomme un modèle pour ses concitoyens. Né dans un mi-lieu aristocratique, il désire trouver l'appui de l'ensembledu peuple et cesse de fréquenter les banquets organiséspar les riches familles[45],[46].En 463 av. J.-C., Périclès est le principal accusa-teur de Cimon, le chef de la faction conservatriceaccusé de négliger les intérêts vitaux d'Athènes enMacédoine[47]. Bien que Cimon soit acquitté, cetteconfrontation prouve que l'adversaire politique majeur dePériclès est vulnérable[48].

2.2.2 Ostracisme de Cimon

Autour de 461 av. J.-C., les responsables du par-ti démocratique décident qu'il est temps de s’atta-quer à l'Aréopage, un conseil traditionnel contrôlé parl'aristocratie et autrefois l'organe le plus puissant dansl'État[10]. Le chef du parti et mentor de Périclès,Éphialtès, propose une forte réduction de ses pouvoirset sa proposition est adoptée par l'ecclésia (l'assembléedes citoyens)[45]. Cette réforme marque le début d'unenouvelle ère de « démocratie radicale »[10]. Le parti dé-mocratique devient progressivement dominant dans la viepolitique et Périclès semble disposé à suivre une politiquepopuliste afin de flatter le public. Selon Aristote, cette at-titude peut s’expliquer par le fait que son principal ad-versaire politique, Cimon, est riche et généreux et pou-vait obtenir les faveurs du public en utilisant sa considé-rable fortune personnelle[47]. L'historien Loren J. SamonsII fait cependant valoir que Périclès aurait eu suffisam-ment de ressources pour faire une carrière politique avecdes moyens privés, s’il l'avait choisi[49].En 461 av. J.-C., Périclès obtient l'élimination politiquede ce redoutable adversaire en utilisant l'« arme » del'ostracisme. L'accusation principale porte sur le fait queCimon a trahi sa ville en agissant comme un parti-san de Sparte et qu'il est donc opposé aux intérêts desAthéniens[50].Selon Claude Mossé, au-delà d'un différend institutionnelet philosophique, l'antagonisme entre Cimon et Périclèss’inscrit dans une rivalité de personnes et de familles :« le fils de Xanthippe désire infliger au fils de Miltiadele même ostracisme que celui-ci avait infligé à celui-là »vingt ans auparavant[51].

2.2.3 Dirigeant d'Athènes

L'assassinat d'Éphialtès en 461 av. J.-C. ouvre la voie àPériclès pour consolider son autorité[Note 3]. En l'absenced'opposition forte après l'ostracisme de Cimon, Périclès,meneur incontestable du parti démocratique, devient defacto le dirigeant de l'empire athénien. Il demeure au pou-

Page 4: Périclès - · PDF file2 2 BIOGRAPHIE Sestoscinqansplustard[11].Samère,Agaristé,estune descendantedelapuissantefamillenobleetcontrover-séedesAlcméonides[12] etsesliensfamiliauxontjoué

4 2 BIOGRAPHIE

voir presque sans interruption jusqu'à sa mort en 429 av.J.-C.

Les réformes civiques Périclès adopte et promeut unepolitique sociale populaire. Il propose d'abord un décretqui permet aux pauvres d'assister aux pièces de théâtresans payer, l’État couvrant le coût de leur place. Il faitensuite abaisser le seuil de richesse exigé pour devenirarchontes en 458-457 av. J.-C.[54]. Sa mesure la plus im-portante, populaire mais choquante aux yeux de l’aristo-cratie, est la mise en place à partir de 454 av. J.-C. dela misthophorie : une indemnité ou « misthos » (μισθός/ misthós, littéralement « gages, paie ») de deux obolespar jour est versée à tous les citoyens qui servent commejurés dans l'Héliée (le tribunal populaire d'Athènes) puis-qu'ils perdent les bénéfices d'une journée entière de tra-vail. Cette indemnité, plus tard étendue aux autres magis-trats et aux soldats, est ridicule pour les riches et intéres-sante pour les pauvres : elle permet à tous de participer àla démocratie[55].Sa mesure la plus controversée est la loi de 451 av. J.-C.,qui limite la citoyenneté aux personnes ayant une filiationathénienne par leurs deux ascendances, alors que celle dupère suffisait auparavant[39],[56].

La guerre sur plusieurs fronts Articles détaillés :Révolte d'Inaros et Première guerre du Péloponnèse.

Périclès fait ses premières manœuvres militaires pendantla première guerre du Péloponnèse, causée en partie parl'alliance d'Athènes avec Mégare et Argos et la réactionsubséquente de Sparte.En 454 av. J.-C., il attaque Sicyone et l'Acarnanie où iltente, sans succès, de prendre Œniadæ, avant de retour-ner à Athènes[57],[58]. En 451 av. J.-C., Cimon serait re-venu d'exil et aurait négocié une trêve de cinq ans avecSparte sur proposition de Périclès, un événement qui in-diquerait un changement de sa stratégie politique[48]. Ilest possible qu'il ait pris conscience de l'importance de lacontribution de Cimon durant les conflits en cours contreles Péloponnésiens et les Perses. Anthony J. Podlecki faitcependant valoir que ce prétendu changement de positionest une invention des auteurs anciens afin de « donner unevue tendancieuse de la sournoiserie de Périclès[59] ».Plutarque affirme que Cimon a conclu un accord de par-tage du pouvoir avec ses adversaires, selon lequel Périclèss’occupe des affaires intérieures tandis que Cimon est lechef de l'armée, faisant campagne à l'étranger[53]. S'il aréellement été conclu, ce marché constitue une conces-sion de la part de Périclès, mettant en doute ses qualitésde stratège. Donald Kagan estime que Cimon s’est adaptéaux nouvelles conditions et a fait la promotion d'un ma-riage politique entre les démocrates et les aristocrates[60].Au milieu des années 450 av. J.-C., les Athéniens ap-puient sans succès une révolte égyptienne contre la Perse,

ce qui conduit à un long siège d'une forteresse perse dansle delta du Nil. La campagne aboutit à une catastropheavec la défaite et la destruction de leurs forces[61]. En451-450 av. J.-C., les Athéniens envoient des troupes àChypre. Cimon vainc les Perses à Salamine de Chypremais meurt de maladie en 449 av. J.-C. Périclès au-rait été à l'initiative des deux expéditions en Égypte et àChypre[62], bien que certains chercheurs, tels que Karl Ju-lius Beloch, fassent valoir que l'envoi d'une grande flotteest conforme à l'esprit de la politique de Cimon[63].De cette période complexe, l'existence de la paix de Cal-lias, traité qui aurait mis fin aux hostilités entre les Grecset les Perses, est vivement contestée et ses détails et sanégociation sont tout aussi ambigus[64]. L'historien ErnstBadian écrit qu'une paix entre Athènes et la Perse a étératifiée en 463 av. J.-C. (faisant des interventions athé-niennes en Égypte et à Chypre des violations de cettepaix) et a été renégociée à la fin de la campagne àChypre, entrant en vigueur en 449-448 av. J.-C.[65]. JohnFine, d'un autre côté, suggère que la première paix entreAthènes et la Perse a été conclue en 450-449 av. J.-C. àla suite du calcul stratégique de Périclès que le conflit encours avec la Perse porte atteinte à la capacité d'Athènesd'étendre son influence en Grèce et en mer Égée[64]. Ka-gan estime qu'il a eu recours à Callias, beau-frère de Ci-mon, en tant que symbole de l'unité et l'a employé à plu-sieurs reprises pour négocier des accords importants[66].Au printemps de 449 av. J.-C., Périclès propose un dé-cret qui conduit à une réunion (un « congrès ») de tousles États grecs, afin d'examiner la question de la recons-truction des temples détruits par les Perses. Le congrèséchoue en raison de la position de Sparte mais les vé-ritables intentions de Périclès restent floues[67]. Certainshistoriens croient qu'il a voulu mettre en place rapi-dement une sorte de confédération de toutes les citésgrecques, d'autres qu'il a voulu faire valoir la prééminenceathénienne[68]. Selon Terry Buckley, l'objectif du décretest un nouveau mandat pour la ligue de Délos et pour lacollecte du phoros (tribut)[69].Pendant la deuxième guerre sacrée (448 av. J.-C.), Pé-riclès conduit l'armée athénienne contre Delphes et res-taure la souveraineté de la Phocide sur l'oracle[70],[71].En 447 av. J.-C., il conduit « mille colons athéniens »en Chersonèse de Thrace pour augmenter la présencegrecque dans la région. Il souhaite ainsi créer une « bar-rière » qui s’opposera « aux incursions des Thraces répan-dus dans le voisinage de la Chersonèse » et aux attaquesde brigands qui demeurent dans la région. Son effort metfin à des « guerres continuelles et pénibles » que doit sou-tenir la région[14],[72]. À ce moment cependant, Athènesest sérieusement contestée par un certain nombre de ré-voltes parmi ses « alliés ». En 447 av. J.-C., les oligarquesde Thèbes conspirent contre la faction démocratique. LesAthéniens demandent leur extradition immédiate, mais,après la bataille de Coronée, Périclès est forcé d'admettrela perte de la Béotie afin de récupérer ses soldats captu-rés pendant cette bataille[32]. La Béotie dans des mains

Page 5: Périclès - · PDF file2 2 BIOGRAPHIE Sestoscinqansplustard[11].Samère,Agaristé,estune descendantedelapuissantefamillenobleetcontrover-séedesAlcméonides[12] etsesliensfamiliauxontjoué

2.2 Carrière politique avant 431 av. J.-C. 5

Buste de Périclès d'après une copie de celui de Crésilas. AltesMuseum, Berlin.

ennemies, la Phocide et la Locride sont devenues inte-nables et tombent rapidement sous le contrôle des oli-garques hostiles[73].En 446 av. J.-C., un soulèvement plus dangereux éclate :l'Eubée et Mégare se révoltent. Périclès passe en Eubéeavec ses troupes mais est forcé de revenir quand l'arméespartiate envahit l'Attique. Grâce à la corruption et auxnégociations, il désamorce la menace imminente et lesSpartiates rentrent chez eux[74]. Lorsque la gestion des de-niers publics de Périclès est ensuite vérifiée, une dépensede 10 talents n'est pas suffisamment justifiée, puisque lesdocuments officiels mentionnent que l'argent a été dépen-sé à des « fins très graves ». Néanmoins, ces fins, à savoirla corruption, sont aussi évidentes pour les vérificateursqui ont approuvé les dépenses sans ingérence officielleet sans même enquêter sur ce mystère[75]. La menacespartiate disparue, Périclès retourne en Eubée pour écra-ser la révolte. Ensuite, il inflige un châtiment rigoureuxaux propriétaires fonciers de Chalcis dont les propriétéssont confisquées. Les habitants d'Histiée, qui ont massa-cré l'équipage d'une trière athénienne, sont expulsés deleur territoire et remplacés par des colons athéniens[76].La crise se termine officiellement par la paix de Trente

Ans (hiver 446-445 av. J.-C.) qui voit Athènes renoncerà la plupart de ses possessions sur le « continent » grec ac-quises depuis 460 av. J.-C., Athènes et Sparte convenantde ne pas attaquer leurs alliés réciproques[73].

Mise au pas des conservateurs En 444 av. J.-C.,les factions conservatrice et démocratique s’affrontentdans une lutte acharnée. L'ambitieux chef des conserva-teurs, Thucydide[Note 4], accuse Périclès de gaspillage, cri-tiquant la façon dont il a dépensé l'argent pour le plan deconstruction en cours. Thucydide réussit dans un premiertemps à convaincre une majorité à l'ecclésia, mais quandPériclès prend la parole, il remet les conservateurs en mi-norité. Il l'emporte en proposant de rembourser la villede tous les frais sur ses propres deniers, en échange dequoi il dédicacerait les monuments en son propre nom[77].Sa position est saluée par des applaudissements et Thu-cydide subit une défaite inattendue. En 442 av. J.-C.,l'ecclésia ostracise Thucydide pendant dix ans et Périclèsest une fois de plus le maître incontesté de l'arène poli-tique athénienne[44].

Le Parthénon, pièce maîtresse de l'Acropole d'Athènes, en 2008.

De l'alliance à l'empire Périclès veut consoliderl'hégémonie d'Athènes sur ses alliés et assurer sa préémi-nence en Grèce. Le processus par lequel la Ligue de Dé-los se transforme en un empire athénien s’amorce bienavant Périclès, plusieurs membres de la ligue ont choiside payer un tribut ou phoros (φόρος/phóros) à Athènesplutôt que de fournir des équipages et des navires pour lesactions communes[78]. Néanmoins, c'est bien lui qui par-achève cette évolution[79]. C'est paradoxalement la défaiteen Égypte et la contestation par plusieurs cités, commeMilet et Érythrée qui renforce la pression athénienne surses alliés[80]. Pour les museler et pour prendre le contrôledes finances de l'alliance, Périclès fait transférer le tré-sor de la ligue de la ville de Délos à Athènes en 454-453 av. J.-C[81]. En 450-449 av. J.-C., les révoltes deMilet et d'Érythrée sont réprimées et Athènes rétablit sadomination[82]. Vers 447 av. J.-C., un décret semble avoirimposé la monnaie d'argent, les poids et les mesures athé-niens à l'ensemble des alliés[69], précisant que l'excédent

Page 6: Périclès - · PDF file2 2 BIOGRAPHIE Sestoscinqansplustard[11].Samère,Agaristé,estune descendantedelapuissantefamillenobleetcontrover-séedesAlcméonides[12] etsesliensfamiliauxontjoué

6 2 BIOGRAPHIE

d'une opération de la frappe des pièces va dans un fondsspécial[83],[Note 5].C'est de ce trésor que Périclès tire les fonds néces-saires à son ambitieux plan de construction centré sur« l'Acropole de Périclès », plan qui comprend lesPropylées et le Parthénon pour commémorer les guerresmédiques et la statue d'Athéna, sculptée par son amiPhidias[84]. Il lance la construction de l'Odéon d'Athènes,premier théâtre à être muni d'un toit et pouvant ac-cueillir 5 000 spectateurs, son style architectural s’inspiredes résidences impériales perses et ce symbole renforceencore l'image impérialiste d'Athènes sur ses alliés[85].En 449 av. J.-C., Périclès propose un décret autorisantl'utilisation de 9 000 talents pour financer le programmede reconstruction des temples d'Athènes[69]. Angelos Vla-chos, un universitaire grec, soutient que l'utilisation dutrésor de l'alliance, initié et exécuté par Périclès, estl'un des plus importants détournements de fonds dansl'histoire humaine. Ce détournement a financé quelques-unes des créations artistiques les plus merveilleuses dumonde antique[86]. Ainsi, Périclès réussit à mener une po-litique de prestige redoutablement efficace. Ces chantiersmonumentaux fournissent du travail à toutes les corpora-tions d'artisans ainsi qu'aux pauvres et renforcent sa poli-tique sociale[87].

Révolte de Samos Article détaillé : Révolte de Samos.

La révolte de Samos est l'un des derniers grands événe-ments militaires avant la guerre du Péloponnèse. Aprèsl'ostracisme de Thucydide, Périclès est réélu stratègechaque année, le seul poste qu'il a officiellement occu-pé, bien que son influence soit si grande qu'elle fait de luile dirigeant de facto de l’État. En 440 av. J.-C., Samos esten guerre avec Milet à propos du contrôle de Priène, uneancienne ville de l'Ionie au pied du mont Mycale. Bat-tus, les Milésiens viennent à Athènes pour plaider leurcause contre les Samiens[88]. Lorsqu'Athènes ordonne auxdeux parties de cesser les combats et de soumettre àson arbitrage, les Samiens refusent[89]. En réponse, Péri-clès convainc l'ecclésia d'envoyer une expédition à Samospour interrompre la guerre contre les Milésiens[Note 6].Après une bataille navale dirigée par Périclès et les neufautres stratèges, les Athéniens défont les forces de Samoset lui imposent un nouveau gouvernement[89]. Le siège acependant duré huit mois difficiles et a entraîné un mé-contentement parmi les marins athéniens[90]. Périclès ré-prime ensuite une révolte à Byzance et, quand il revientà Athènes, donne une oraison funèbre pour honorer lessoldats morts dans l'expédition[91].Entre 438-436 av. J.-C., il mène la flotte dans la ré-gion du Pont et établit des relations amicales avec lesvilles grecques de la zone[92]. Il s’occupe également deprojets internes comme la fortification d'Athènes avecl'édification de Longs Murs, une double muraille afinde garantir les communications entre la ville et son

port du Pirée, et la création de nouvelles clérouquies,comme Andros, Naxos et Thourioi (444 av. J.-C.) ainsiqu'Amphipolis (437-436 av. J.-C.)[93],[94].

Attaques contre Périclès Articles connexes : Aspasieet Phidias.

Périclès et ses amis ne sont jamais à l'abri des

Phidias faisant visiter le Parthénon à ses amis ; parmi les specta-teurs, les critiques d'art ont identifié Périclès, l'homme barbu quifait face à Phidias. À côté de lui est sa compagne, Aspasie. Aupremier plan se trouvent Alcibiade, et son amant, Socrate. Pein-ture de Lawrence Alma-Tadema, 1868.

attaques, puisque la prééminence, dans la démocra-tie d'Athènes, ne signifie pas le pouvoir absolu[95].Plutarque donne les noms des accusateurs : Simmias[96],Lacratidas[97], Cléon[98]. C'est le comportement de cegenre d'accusateurs que Démosthène, Théophraste - ouencore Cicéron - qualifient de « chien du peuple »Juste avant l'éruption de la guerre du Péloponnèse, Péri-clès et deux de ses proches, Phidias et Aspasie, font faceà une série d'attaques personnelles et judiciaires, notam-ment pour détournement[99]. Phidias, responsable de tousles projets de construction, est d'abord accusé du détour-nement de l'or destiné à la statue d'Athéna et d'impiété,parce que, lors de la représentation de la bataille desAmazones sur le bouclier d'Athéna, il a sculpté le person-nage d'un vieillard chauve lui ressemblant, et a introduitun autre personnage ressemblant très fortement à Périclèsse battant contre une Amazone[100]. Les ennemis de Péri-clès ont également trouvé un faux témoin contre Phidias.Aspasie, notable pour avoir de la conversation etcomme conseillère, est accusée de corrompre lesfemmes d'Athènes afin de satisfaire les perversions dePériclès[101],[102]. Bien qu'Aspasie soit acquittée grâce àune « explosion » émotionnelle rare de Périclès, son amiPhidias meurt en prison et son mentor, Anaxagore, est at-taqué à l'Héliée pour ses convictions religieuses[102],[18].Les ennemis de Périclès reprochent à Aspasie sa nais-sance à Milet. Robert Flacelière rapporte que les poètescomiques se sont emparés de l’affaire et ont accusé As-pasie de prostitution, ce qui n’a jamais été prouvé[103].L’historien cite à ce sujet Marie Delcourt[104] :

Page 7: Périclès - · PDF file2 2 BIOGRAPHIE Sestoscinqansplustard[11].Samère,Agaristé,estune descendantedelapuissantefamillenobleetcontrover-séedesAlcméonides[12] etsesliensfamiliauxontjoué

2.3 Guerre du Péloponnèse 7

« Personne n’aurait trouvé mauvais que Pé-riclès aimât des jeunes gens, ni qu’il traitât malsa première femme, mais on était scandaliséqu’il considérât la seconde comme un être hu-main, qu’il vécût avec elle au lieu de la relé-guer dans le gynécée, qu’il invitât chez lui desamis avec leurs femmes. Tout cela était tropétonnant pour être naturel et Aspasie était tropbrillante pour être une honnête femme. »

Au-delà de ces poursuites initiales, Périclès est attaquéà l'Ecclésia : demande est faite de justifier ses dépensesfastueuses et sa mauvaise gestion des deniers publics[102].Selon Plutarque, il a tellement peur du procès à venir qu'ilne laisse pas les Athéniens se rendre aux demandes desLacédémoniens, c'est-à-dire de révoquer le décret méga-rien, ce qui aurait apaisé les sentiments belliqueux parmiles populations grecques[105]. Beloch estime égalementque Périclès a poussé à la guerre pour protéger sa po-sition politique[106]. Ainsi, au début de la guerre du Pé-loponnèse, Athènes se trouve dans la position inconfor-table de confier son avenir à un chef militaire dont laprééminence vient d’être sérieusement ébranlée pour lapremière fois en plus d’une décennie[32]. Le philosopheThéophraste rapporte qu’il envoyait à Sparte dix talentschaque année, qu’il distribuait à tous les magistrats enfonction, afin de détourner la guerre, achetant non pasun temps de paix, mais le temps de se préparer à loisirà refaire la guerre[107].

2.3 Guerre du Péloponnèse

Article détaillé : Guerre du Péloponnèse.

Les causes de la guerre du Péloponnèse ont été abon-damment discutées, mais de nombreux historiens del'Antiquité rejettent la faute sur Périclès et Athènes.Thucydide laisse entendre que les Athéniens sont entrésen guerre par arrogance et désir de querelle et ajoute queSparte s’était mise à craindre l'expansionnisme athénien.Il insiste toutefois sur le fait que l'homme politique athé-nien est encore puissant[108]. Gomme et Vlachos appuientle point de vue de Thucydide[109],[110]. Cependant, bienqu'il soit généralement considéré comme un admirateurde Périclès, Thucydide est un aristocrate athénien exilépar les démocrates et il a été critiqué pour sa partialitéenvers Sparte[Note 7].

2.3.1 Prélude à la guerre

Périclès est convaincu que la guerre contre Sparte, qui nepeut pas cacher ses craintes d'une hégémonie athénienne,est inévitable[114]. Par conséquent, il n'a pas hésité à en-voyer des troupes à Corcyre pour renforcer la flotte localequi lutte contre Corinthe, alliée de Sparte et membre de laligue du Péloponnèse[115]. En 433 av. J.-C., les flottes en-nemies s’affrontent à la bataille de Sybota sans vainqueurs

Méthone

ArgosÉlis

Proconnèse

Samothrace

Halonnésos

Skiathos

Thasos

Skyros

Chios

Lesbos

Lemnos

Péparéthos

Ténédos

Ikkos

Andros

NysirosTélos

Rhodes

Astypalée

Anaphè

KarpathosCythère

Céphallénie

Corcyre

Leucade

Zacynthe

Amorgos

Ios

Théra

Sikinos

Mélos

Sériphos

Kythnos

Kéos

Paros

Kalymnos

LérosPatmos

Délos

Mykonos

Ikaros

Imbros

Ambracie

PatrasAthènes

Carystos

ÉrétrieDelphes

Pagasai

Phérai

Larissa

Amphipolis (422)

Aigos-Potamos (405)

Îles Arginuses (406)

Cyzique(410)

Sphactérie (425)

Mantinée (418)

Délion (424)

Thasos

Stagire

Éion

Lampsaque

Abydos

Skepsis

Adramyttion

Pergame

Daskyleion

Mytilène

KymèPhocée Sardes

Priène

Éphèse

MiletIasos

Halicarnasse

Cnide

Lindos

Gortyne

Cnossos

Rhodes

Camiros

ClazomènesSmyrneÉrythrées

Chios

Assos

Kios

Périnthe Astakos

Byzance

MaronéeAbdère

Aigéai Toronè

Olynthe

Pella

Potidée

Mendè

Dodone

Olympie

Messène

Pylos

Épidaure

Sparte

Corinthe

Mégare

Thèbes

ACHAÏE

ARCADIE

ATTIQUE

BÉOTIE

Eubée

PHOCIDE LOCRIDE

ÉTOLIE

THRACE

MACÉDOINE

E M P I R E P E R S E

Samos

Samos

Le monde égéen à la veille de la guerre du Péloponnèse (431 av. J.-C.)

Cité

0 50 100 km

Victoire athénienne

Sanctuaire panhellénique

Athènes et ses alliés

Empire perse

États grecs neutres Sparte et la ligue du Péloponnèse

Royaume de Macédoine

Victoire péloponnésienne

Chalcis

Carte du monde égéen en 431 av. J.-C., à la veille de la guerredu Péloponnèse.

ni vaincus et un an plus tard, les Athéniens l'emportentface aux colons corinthiens à la bataille de Potidée ; ils’agit de deux événements qui contribuent grandement àla haine durable de Corinthe envers Athènes. Durant lamême période, Périclès propose le décret mégarien quiressemble à un embargo commercial moderne. Selon lesdispositions du décret, les marchands de Mégare sont ex-clus du marché d'Athènes et des ports de son empire. Ceblocus asphyxie l'économie de Mégare et fragilise encoreplus la paix entre Athènes et Sparte, alliée de Mégare. Se-lon l'historien George Cawkwell, ce décret de Périclès en-freint la paix de Trente Ans, « mais peut-être non sans unsemblant d'excuse[116] ». Selon les Athéniens, les Méga-riens ont cultivé des terres sacrées consacrées à Déméteret donné refuge à des esclaves en fuite, un comportementqu'ils jugent impie[117].Après concertation avec ses alliés, Sparte envoie unedéputation exigeant certaines concessions, telles quel'expulsion immédiate de la famille des Alcméonides, ycompris Périclès, et le retrait du décret mégarien, mena-çant d'une guerre si ces revendications ne sont pas satis-faites. Le but de ces propositions est de mettre Périclèsen porte-à-faux avec son peuple (ce qui survient quelquesannées plus tard)[118]. À cette époque, les Athéniensn'hésitent pas à suivre les instructions de Périclès. Dansla première oraison que Thucydide attribue à Périclès, cedernier conseille de ne pas céder aux demandes spartiatescar les Athéniens sont militairement plus forts[119]. Pé-riclès n'est pas prêt à faire des concessions unilatérales,estimant que « si Athènes concédait ce point, Sparte trou-verait alors de nouvelles exigences[120] ». Par conséquent,il a demandé aux Spartiates d'offrir un quid pro quo : enéchange de l'annulation du décret mégarien, Sparte doitabandonner sa pratique d'expulsion périodique des étran-gers de son territoire et reconnaître l'autonomie de ses al-liés ; une demande qui montre que l'hégémonie de Sparteest également importante[121]. Ces conditions sont reje-tées, et, aucun des deux camps n'étant prêt à faire marchearrière, les deux parties se préparent pour la guerre. Selon

Page 8: Périclès - · PDF file2 2 BIOGRAPHIE Sestoscinqansplustard[11].Samère,Agaristé,estune descendantedelapuissantefamillenobleetcontrover-séedesAlcméonides[12] etsesliensfamiliauxontjoué

8 2 BIOGRAPHIE

Athanasios G. Platias et Constantinos Koliopoulos, pro-fesseurs d'études stratégiques et de politique internatio-nale, « plutôt que de se soumettre aux demandes coerci-tives, Périclès a choisi la guerre[120] ». Une autre considé-ration qui peut influencer la position de Périclès est la pré-occupation vis-à-vis des révoltes dans l'empire qui pour-raient se propager si Athènes se montrait faible[122].

2.3.2 Première année de la guerre (431 av. J.-C.)

En 431 av. J.-C., alors que la paix est précaire,Archidamos II, roi de Sparte, envoie une nouvelle délé-gation en exigeant que les Athéniens se soumettent à sessommations. Cette députation n'est pas autorisée à en-trer dans la ville, puisqu'une résolution de Périclès pré-voit qu'aucune députation n'est la bienvenue si les Spar-tiates ont déjà entrepris des actions militaires hostiles. Lerassemblement de l'armée spartiate à Corinthe est consi-déré comme une « action hostile »[123]. Voyant sa der-nière tentative de négociation rejetée, Archidamos en-vahit l'Attique et n'y trouve aucun Athénien. Périclès,conscient que la stratégie de l'ennemi serait d'envahir etde ravager le territoire, a déjà fait évacuer toute la popu-lation de la région à l'intérieur des Longs Murs[124].

Périclès durant son oraison funèbre.

Aucune archive n'existe sur la manière exacte dont Pé-riclès a réussi à convaincre les habitants de l'Attiqued'accepter de se déplacer dans une zone urbaine den-sément peuplée. Pour la plupart, ce déplacement forcel'abandon de leurs terres ancestrales et de sanctuairesen changeant complètement leur mode de vie[125]. Parconséquent, bien qu'ils aient accepté de partir, de nom-breux résidents des régions rurales sont insatisfaits decette décision[126]. Ce dernier a également donné desconseils à ses compatriotes sur les affaires en cours etleur a assuré que, si l'ennemi ne pillait pas ses propresterres, il offrirait sa propriété à la ville. Cette promesseest motivée par sa crainte qu'Archidamos, qui était l'unde ses amis, pourrait éviter de toucher à ses terres, soitpar un geste d'amitié ou par un geste politique visant àaliéner Périclès de ses électeurs[127]. Périclès désamorce

donc d'éventuelles jalousies et contestations de la part deses concitoyens.Voyant le pillage de leurs fermes, les Athéniens sontscandalisés et ne tardent pas à exprimer indirectementleur mécontentement envers leur stratège, que beaucoupd'entre eux considèrent comme responsable de la guerre.Même si face à la pression croissante, Périclès ne cèdeni aux exigences d'une action militaire immédiate contrel'ennemi ni à la révision de sa stratégie initiale. Il a éga-lement évité la convocation de l'ecclésia, craignant quele peuple et en particulier les paysans, indignés par le ra-vage des terres, puissent imprudemment décider de défierla puissante armée spartiate[128]. Comme les réunions del'ecclésia sont appelées à la discrétion de ses présidentstournants (prytanie), Périclès n'a aucun contrôle officielsur leur programmation, mais son influence est encoresuffisamment grande pour qu'il les persuadent de fairece qu'il veut[129]. Bien que l'armée spartiate soit restéedans l'Attique, Périclès a envoyé une flotte de 100 na-vires pour piller les côtes du Péloponnèse et charge lacavalerie de garder les fermes ravagées près des LongsMurs[130]. Quand l'ennemi se retire et que le pillage prendfin, Périclès propose un décret pour thésauriser 1 000 ta-lents et tenir prêt 100 navires en cas d'attaque navale surla ville. Selon les dispositions les plus strictes du décret,même proposer une utilisation différente de l'argent oudes navires entraînerait la peine de mort. Au cours del'automne de l'année 431 av. J.-C., Périclès dirige une ex-pédition contre Mégare et quelques mois plus tard (hiver431-430 av. J.-C.), il prononce son oraison funèbre la plusfameuse, honorant les Athéniens qui sont morts pour leurcité[131].

2.3.3 Dernières opérations militaires et mort

Anaxagore et Périclès par Augustin-Louis Belle (1757–1841).

En 430 av. J.-C., l'armée spartiate pille l'Attique pourla deuxième fois, mais Périclès maintient sa stratégieinitiale[132]. Refusant d'affronter directement la phalangespartiate, il conduit de nouveau un raid naval pour pillerles côtes du Péloponnèse, en prenant cette fois 100 na-vires avec lui[133]. Selon Plutarque, juste avant le départ,

Page 9: Périclès - · PDF file2 2 BIOGRAPHIE Sestoscinqansplustard[11].Samère,Agaristé,estune descendantedelapuissantefamillenobleetcontrover-séedesAlcméonides[12] etsesliensfamiliauxontjoué

9

une éclipse solaire a effrayé les équipages, mais Périclèsa utilisé les connaissances astronomiques qu'il a acquisesauprès d'Anaxagore pour les calmer[134]. Dans l'été de lamême année, une épidémie éclate et décime la populationd'Athènes[135],[Note 8]. Elle est aggravée par « l'affluencedes gens de la campagne dans la ville : ces réfugiés étaientparticulièrement touchés »[136]. La maladie exacte estincertaine, et a été la source de beaucoup d'échangesentre historiens[Note 9]. Cette catastrophe supplémentairedéclenche une nouvelle vague de protestations publiques,et Périclès est forcé de se défendre dans un discours, dontune interprétation est présentée par Thucydide[139]. Ceciest considéré comme un discours monumental, révélant lavertu de Périclès mais aussi son amertume à l'égard de sescompatriotes pour leur ingratitude[32]. Temporairement,il réussit à dompter le ressentiment de la population et àtraverser la tempête, mais les attaques de ses adversairespolitiques finissent par porter leur fruit. Ils réussissent ain-si à le priver du mandat de stratège et à lui infliger uneamende d'un montant estimé entre 15 et 50 talents. Il au-rait été aussi déchu de ses droits civiques (atimia). Se-lon Plutarque, Cléon, nouveau venu sur la scène politiqueathénienne et promis à un grand avenir, a été l'accusateurdans ce procès[140].Néanmoins, dans l'année, en 429 av. J.-C., les Athéniensnon seulement pardonnent à Périclès, mais le réélisentcomme stratège[Note 10]. Il est réintégré dans le comman-dement de l'armée athénienne et mène toutes ses opéra-tions militaires pendant l'année 429 av. J.-C., ayant unefois de plus sous son contrôle les leviers du pouvoir[32].Cette même année, il est témoin de la mort des deux filslégitimes qu'il avait eu de sa première épouse, Xanthippeet Paralos, à la suite de l'épidémie. Son moral miné, ilfond en larmes[141]. Il meurt à l'automne de 429 av. J.-C,durant l'épidémie qui touche Athènes.Juste avant sa mort, les amis de Périclès sont réunis au-tour de son lit, en énumérant ses vertus en temps de paixet en soulignant ses neuf trophées de guerre. Bien que mo-ribond, il les entend et les interrompt, faisant remarquerqu'ils ont oublié de signaler que son plus grand et plushonorable titre pour mériter leur admiration, est qu'il n'a« fait prendre de vêtements noirs à aucun Athénien[142] »(c'est-à-dire qu'il n'avait pas eu recours à la violence poli-tique). Périclès a vécu les deux premières années et demiede la guerre du Péloponnèse et, selon Thucydide, sa morta été un désastre pour Athènes puisque ses successeurs nefurent pas de sa trempe. Toujours selon Thucydide, cesderniers préféraient encourager les mauvais penchants dela foule et ont suivi une politique opportuniste, cherchantà être populaires plutôt qu'utiles[143]. Par ces commen-taires amers, Thucydide ne se contente pas de déplorerla perte d'un homme qu'il admire, il annonce égalementl'effacement de la gloire et de la grandeur d'Athènes.

3 Évaluation historiographique

Périclès a marqué toute une époque et a inspiré des juge-ments contradictoires sur ses décisions importantes. Lefait qu'il soit à la fois homme d'État, stratège et orateurrend plus complexe l'évaluation objective de ses actions.

3.1 Le rapport à la démocratie

Un ostracon portant l'inscription ΠΕΡΙΚΛΗΣ ΞΑΝΘΙΠΠΟΥ(Περικλῆς Ξανθίππου) : « Périclès, fils de Xanthippe », Muséeépigraphique d'Athènes.

De l'Antiquité jusqu'au XXIe siècle, le stratège athéniendu Ve siècle av. J.-C. a suscité de nombreuses interro-gations et polémiques sur son rapport au pouvoir : sescontemporains, ses successeurs politiques du IVe siècle,les penseurs des révolutions anglaises, américaines etfrançaises des XVIIe et XVIIIe siècles, les intellectuelsdes XIXe et XXe siècles l'ont tantôt présenté comme lepère de la démocratie tantôt comme un démagogue po-puliste tantôt comme un monarque régnant sur des massesconsentantes[46].Certains chercheurs contemporains, à l'image de la tra-ductrice et commentatrice d'Aristophane, Sarah Ru-den, le jugent populiste, démagogue et belliciste[3]. En2012, l'érudit et romancier italien Umberto Eco dénoncel'image positive dont jouit Périclès dans les démocratiesmodernes alors qu'il n'était qu'un populiste[144]. Ils re-prennent ainsi une tradition initiée par Platon qui affir-mait « que je sache, Périclès a rendu les Athéniens pa-resseux, bavards et cupides, en initiant le système des in-demnités publiques[145] ». Plutarque mentionne d'autrescritiques envers Périclès :

« Suivant plusieurs autres, c’est Périclèsqui introduisit la coutume de faire participer lepeuple aux distributions des terres conquises,et de lui donner de l’argent pour assister aux

Page 10: Périclès - · PDF file2 2 BIOGRAPHIE Sestoscinqansplustard[11].Samère,Agaristé,estune descendantedelapuissantefamillenobleetcontrover-séedesAlcméonides[12] etsesliensfamiliauxontjoué

10 3 ÉVALUATION HISTORIOGRAPHIQUE

spectacles et pour s’acquitter de ses devoirs ci-viques ; ce qui le gâta, lui inspira le goût de ladépense, le poussa à l’insubordination, et lui fitperdre l’amour de la sagesse et du travail[146]. »

Les réformes civiques comme la mistophorie poussent lescritiques de Périclès à le considérer comme responsablede la dégénérescence progressive de la démocratie athé-nienne. Constantin Paparrigopoulos, un historien grecmoderne, a fait valoir qu'il a cherché à étendre et à stabi-liser toutes les institutions démocratiques[147]. Par consé-quent, il a adopté une législation accordant aux classes in-férieures l'accès au système politique et aux magistraturespubliques, dont elles étaient jusqu'alors écartées en raisonde leurs moyens limités ou de leur humble naissance[148].Selon Samons, Périclès a estimé qu'il était nécessaired'élever le peuple, dans lequel il voyait une source in-exploitée de puissance pour Athènes et l'élément cru-cial de sa domination militaire[149] (à titre d'exemple, lesmembres des classes inférieures formaient la presque to-talité des équipages de la flotte, épine dorsale de la puis-sance de la cité depuis l'époque de Thémistocle[150]).Cimon, quant à lui, croyait apparemment qu'il n'existaitaucun espace supplémentaire pour l'évolution démocra-tique, que la démocratie avait atteint son apogée et queles réformes de Périclès conduisaient à l'impasse dupopulisme. Selon Paparrigopoulos, l'histoire a donné rai-son à Cimon, parce qu'Athènes, après la mort de Périclès,a sombré dans l'abîme de l'agitation politique et de la dé-magogie. Paparrigopoulos soutient qu'une régression sansprécédent s’est abattue sur la ville, dont la gloire s’est éva-nouie du fait de sa politique populiste[147]. Selon un autrehistorien, Justin Daniel King, la démocratie radicale a bé-néficié aux personnes, mais a porté atteinte à l'État[151].De son côté, l'historien Donald Kagan affirme que les me-sures démocratiques mises en œuvre par Périclès ont étéla base d'une force politique presque inattaquable[152]. Eneffet, Cimon a finalement accepté la nouvelle démocratieet ne s’est pas opposé à la loi sur la citoyenneté, après sonretour d'exil en 451 av. J.-C[60].Selon Plutarque, après avoir assumé la directiond'Athènes, « il n'était plus le même homme. Ce n’étaitplus ce démagogue voguant à tous les vents popu-laires, si dévoué, si facile à céder à tous appétits dela multitude (...) Périclès tint les rênes avec une vi-gueur nouvelle[153] ». Lorsque son adversaire politiqueThucydide a été invité par le roi de Sparte ArchidamosII et interrogé sur la question de savoir lequel de lui oude Périclès est le meilleur combattant, Thucydide répondsans aucune hésitation que Périclès est le meilleur, parceque même quand il est battu, il réussit à convaincre lepublic qu'il a gagné[32]. En matière de caractère, Périclèsest irréprochable aux yeux des historiens antiques,car sa réputation n'est entachée par aucune affaire decorruption, même s’il n'a pas dédaigné s’enrichir[154].Thucydide, admirateur de Périclès, soutient qu'Athènesa « [le nom de] démocratie mais, en fait, [est] régi par

son premier citoyen[143] ». À travers ce commentaire,l'historien illustre ce qu'il perçoit des capacités de Pé-riclès à commander, convaincre et, parfois, manipuler.Bien qu'il mentionne l'amende de Périclès, il ne rapportepas les contenus des accusations, mais se concentre plu-tôt sur son intégrité[Note 11],[143]. Pour lui, Périclès « n'apas été emporté par le peuple, il a été celui qui a gui-dé le peuple[143] ». Cette appréciation est contestée parcertains historiens du XXe siècle, tels Malcolm F. Mc-Gregor et John S. Morrison qui ont suggéré qu'il a pu êtrecharismatique en public et à la fois agissant en tant quedéfenseur des propositions des conseillers ou du peuplelui-même[155],[156]. Selon King, en faisant grandir la puis-sance du peuple, les Athéniens se sont privés de chef au-toritaire. Pendant la guerre du Péloponnèse, pour gouver-ner, la dépendance de Périclès vis-à-vis du soutien popu-laire est évidente[151].Paradoxalement, si les poètes comiques athéniens dénon-çaient l'ambition et le pouvoir de Périclès, leur existenceprouve la tolérance, la liberté et la réalité de la démocratieau sein de la cité[5].Pour Vincent Azoulay, si le pouvoir de Périclès fut réel,il a été surestimé à la fois par ses contemporains commel'historien Thucydide et par les historiens modernes :il n'était qu'un stratège parmi dix élus en même tempsque lui (direction collégiale), son autorité était sans cessemise en tension par ses adversaires, sa réputation enta-chée par les caricatures et les comiques comme Aristo-phane, la peur d'être accusé de tyrannie et d'être ostracisél'obligeait à construire et appliquer un modèle de gouver-nant vertueux[46].

3.2 Réalisations militaires

Sur plus de vingt ans, Périclès a conduit de nombreusesexpéditions militaires, principalement navales. Selon Plu-tarque, il aurait élevé neuf trophées militaires[157] maisles sources antiques insistent peu sur ses capacités sur lechamp de bataille. Edmond Lévy en conclut qu'il avaitplus « la compétence d'un ministre de la guerre que d'ungénéral »[158].Toujours prudent, il ne s’est jamais engagé de son propregré dans une bataille incertaine et il n'a pas cédé aux« vaines impulsions des citoyens[159] ». Il a fondé sa poli-tique militaire sur le principe de Thémistocle selon lequella prédominance d'Athènes dépend de sa supériorité desa marine de guerre et a estimé que les Péloponnésiensétaient quasi-invincibles sur la terre ferme[160]. Périclès aégalement tenté de minimiser les avantages de Sparte enreconstruisant les Longs Murs. Selon Josiah Ober, pro-fesseur à l'université de Princeton, la stratégie de recons-truction des murs a radicalement modifié l'utilisation dela force dans les relations internationales grecques[161].Pendant la guerre du Péloponnèse, Périclès a lancéune « grande stratégie » défensive dont le but étaitl'épuisement de l'ennemi et la préservation du statu

Page 11: Périclès - · PDF file2 2 BIOGRAPHIE Sestoscinqansplustard[11].Samère,Agaristé,estune descendantedelapuissantefamillenobleetcontrover-séedesAlcméonides[12] etsesliensfamiliauxontjoué

3.3 Maîtrise de la rhétorique 11

quo[162]. Selon Platias et Koliopoulos, Athènes, le plusfort des deux adversaires, n'avait pas besoin d'affronterdirectement Sparte sur le plan militaire et a plutôt « choi-si de déjouer la stratégie spartiate[162] ». Les deux prin-cipes de base de la « Grande Stratégie de Périclès » ontété de rejeter toute conciliation mais d'éviter l'extensiondu conflit[Note 12]. Selon Donald Kagan, sa prudence s’ex-plique par le souvenir amer de la campagne d’Égypte,dont il aurait été blâmé[164]. Sa stratégie est dite d'avoirété « intrinsèquement impopulaire », mais Périclès aréussi à convaincre le peuple de le suivre[165]. C'est pourcette raison que Hans Delbrück le considère comme l'undes plus grands hommes d'État et chefs militaires del'histoire[166]. Bien que ses compatriotes se soient enga-gés dans plusieurs actions agressives peu de temps aprèssa mort[167], Platias et Koliopoulos soutiennent que, jus-qu'à l'expédition de Sicile, les Athéniens sont restés fi-dèles à la stratégie de Périclès en cherchant à préserver etnon à étendre l'empire[165]. Pour sa part, Ben X. de Wetconclut que cette stratégie aurait réussi s’il avait vécu pluslongtemps[168].Les critiques sont cependant aussi nombreux que ses par-tisans. Une critique commune est que Périclès a tou-jours été un meilleur homme politique et orateur questratège[169]. Donald Kagan considère que sa stratégie aété « une forme de pensée magique qui a échoué », Bar-ry S. Strauss et Josiah Ober ont déclaré « qu'en tant questratège, il a échoué et mérite une part du blâme pour lagrande défaite d'Athènes » et Victor Davis Hanson croitque Périclès n'avait pas élaboré une stratégie claire pourune action offensive efficace qui rende possible l'arrêt dela guerre par Thèbes ou Sparte[170],[171],[172]. Kagan in-siste sur quatre points faibles : a) en rejetant des conces-sions mineures, Périclès a conduit à la guerre, b) pas as-sez connu par l'ennemi, il manque de crédibilité, c) tropfaible, il ne peut exploiter toutes les possibilités et d) toutle plan reposait sur son chef, il fut donc totalement fragi-lisé par sa mort[173]. Kagan estime le coût de cette guerreà environ 2 000 talents par an et, que sur cette base, Pé-riclès aurait eu assez d'argent pour tenir seulement troisans. Il affirme que, comme il devait avoir connaissancede ces limites, il a probablement prévu une guerre beau-coup plus courte[174],[175]. D'autres, comme Donald W.Knight, conclurent que la stratégie était trop défensivepour réussir[176].Platias et Koliopoulos rejettent ces critiques et estimentque « les Athéniens ont perdu la guerre quand ilsont radicalement inversé la stratégie de Périclès quileur enjoignait explicitement de s’abstenir de nouvellesconquêtes[177] ». Hanson souligne que cette stratégien'était pas novatrice, mais pouvait conduire à une stagna-tion en faveur d'Athènes[174]. Enfin, une conclusion popu-laire est que ceux qui lui ont succédé ont manqué de sescapacités et de son caractère[178].

Périclès et Aspasie dans l'atelier de Phidias, toile de Louis HectorLeroux.

3.3 Maîtrise de la rhétorique

Les historiens modernes sont partagés sur la question desavoir quelle est la proportion, dans les discours de Péri-clès rapportés par Thucydide, de ce qui a été réellementprononcé par l'orateur et de ce qui est dû à la créationlittéraire de l'auteur[Note 13]. Comme Périclès n'a jamaisécrit ses discours[Note 14], les historiens ne sont pas en me-sure de répondre avec certitude à cette question. Thucy-dide a recréé trois d'entre eux de mémoire et, par consé-quent, il n'est pas sûr qu'il n'ait pas ajouté ses propresnotions et pensées[Note 15]. Bien que Périclès ait été l'unedes principales sources de son inspiration, certains histo-riens ont noté que le style littéraire passionné et idéalistedu discours rapporté par Thucydide est complètement endésaccord avec le style froid et analytique des écrits dece dernier[Note 16]. Cela pourrait toutefois être le résultatde l'incorporation de la rhétorique dans l'historiographie.Concrètement, cela veut dire que Thucydide aurait pusimplement utiliser deux styles d'écriture pour deux rai-sons différentes.Kagan estime que Périclès a adopté « un style élevéde discours, sans le vulgaire et les friponneries des ha-rangueurs de foules » et, selon Diodore de Sicile, « ilsurpassait tous ses concitoyens dans les compétences del'éloquence[189],[190] ». Selon Plutarque, il a évité les ar-tifices oratoires dans ses discours et a toujours parléd'une manière calme et tranquille[191]. Le biographe sou-ligne, toutefois, que le poète Ion de Chios pensait quele style oratoire de Périclès était « une manière pré-somptueuse et un peu arrogante de discourir, et que dansson orgueil transparaissait du dédain et du mépris pourles autres[184] ». Gorgias, dans le dialogue homonymede Platon, utilise Périclès comme un exemple d'orateurpuissant[192]. Cependant Socrate jette le discrédit sur larhétorique renommée de Périclès, affirmant ironique-ment que, depuis qu'il a été éduqué par Aspasie, forma-trice de nombreux orateurs, il serait supérieur en rhéto-rique à une personne instruite par Antiphon[193]. Il at-tribue également la paternité de l'oraison funèbre à As-pasie et fustige la vénération de ses contemporains pourPériclès[194]. Richard Claverhouse Jebb conclut :

Page 12: Périclès - · PDF file2 2 BIOGRAPHIE Sestoscinqansplustard[11].Samère,Agaristé,estune descendantedelapuissantefamillenobleetcontrover-séedesAlcméonides[12] etsesliensfamiliauxontjoué

12 4 NOTES ET RÉFÉRENCES

« unique en tant qu'homme d'État athénien,Périclès l'était également à deux égards en tantqu'orateur, d'abord parce qu'il avait un ascen-dant personnel que nul n'avait eu avant lui etensuite parce que sa pensée et sa force mo-rale lui ont valu chez les Athéniens une répu-tation d'éloquence que personne n'avait atteintauparavant[180]. »

Les auteurs anciens grecs, vivant dans son siècle commeAristophane ou postérieurs comme Diodore de Sicile,qualifient Périclès « d'olympien » et vantent ses talents :« tonnant, éclairant et passionnant la Grèce » et portantles armes de Zeus quand il discourt[195]. Selon Quintilien,il a toujours préparé assidûment ses discours et, avantd'aller à la tribune, il a toujours prié les Dieux, afin dene pas prononcer un mot inadéquat[196].

3.4 Postérité

Buste de Périclès au Palais des Arts de Marseille.

Si Périclès a été le sujet de nombreuses réflexions phi-losophiques, politiques et historiographiques, dans l'art,après la période romaine, il n'a suscité que peu d’œuvresmajeures. Absent des représentations de la Renaissance,

il faut attendre le XIXe siècle pour qu'il soit l'objet princi-pal de peintures et de sculptures, le premier tableau Péri-clès au lit de mort de son fils est réalisé par François Chif-flart et date de 1851. Personnage secondaire de quelquesromans au XXe siècle, aucun peplum, bande dessinée oujeu vidéo ne lui est consacré[197].L'héritage le plus visible de Périclès se trouve dans lesœuvres littéraires et artistiques de l'âge d'or d'Athènes,dont la plupart survivent à ce jour. L'Acropole, bien qu'enruines, est toujours un symbole de l'Athènes moderne.Paparrigopoulos écrit que ces chefs-d'œuvre sont « suffi-sants pour rendre immortel le nom de la Grèce dans notremonde[169] ».En politique, Victor Ehrenberg fait valoir qu'un élémentde base de l'héritage de Périclès est l'impérialisme athé-nien, qui nie la véritable démocratie et la liberté aux gens,sauf d'un État dominant[198]. La promotion d'un tel im-périalisme arrogant aurait ruiné Athènes[199]. Périclès etses politiques « expansionnistes » ont été au centre desarguments de promotion de la démocratie dans les paysopprimés[200]. En philosophie, il continue à inspirer lespenseurs modernes comme Gilles Deleuze qui publie en1988 Périclès et Verdi et pour qui la passivité de Périclèsest le symbole du « pathos dans la raison, le désespoir dumonde, l’éventualité du désastre »[201].D'autres analystes maintiennent qu'un humanismeathénien s’est illustré dans l'âge d'or[202]. La libertéd'expression est considérée comme l'héritage durabledécoulant de cette période[203]. Périclès est salué comme« l'idéal-type de l'homme d'État parfait dans la Grèceantique » et son oraison funèbre est aujourd'hui syno-nyme de la lutte pour la démocratie participative et lafierté civique[169],[204].

4 Notes et références

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’ar-ticle de Wikipédia en anglais intitulé « Pericles » (voir laliste des auteurs).

4.1 Notes[1] La date de naissance de Périclès est incertaine. Il ne peut

pas être né plus tard que 492-491 av. J.-C. et a été en âgede présenter Les Perses en 472 av. J.-C. Il n'est pas signalécomme ayant pris part aux batailles des guerres médiquesde 480-479 av. J.-C. et certains historiens affirment qu'ilétait peu probable qu'il soit né avant 498 av. J.-C., maiscet argument a également été rejeté[10]. À titre d'exemple,Pierre Brulé indique qu'il est né en 494 av. J.-C.[11].

[2] Plutarque dit « petite fille » de Clisthène[13], mais c'estchronologiquement improbable, et il y a consensus pourdire qu'elle serait plutôt sa « nièce[14] ».

[3] Selon Aristote, l'assassin d'Éphialtès est Aristodicus deTanagra[52]. Plutarque cite un Idoménée accusant Périclès

Page 13: Périclès - · PDF file2 2 BIOGRAPHIE Sestoscinqansplustard[11].Samère,Agaristé,estune descendantedelapuissantefamillenobleetcontrover-séedesAlcméonides[12] etsesliensfamiliauxontjoué

4.2 Références 13

de ce meurtre, mais n'est pas convaincu car il juge celaincompatible avec son caractère[53].

[4] Ce Thucydide n'est pas l'historien du même nom.

[5] Le contenu de ce décret et son éventuelle date de pro-mulgation sont discutées. Hélène Nicolet-Pierre le si-tue vers 425-421 av. J.-C. (Hélène Nicolet-Pierre, Nu-mismatique grecque, Armand Collin/VUEF, coll. « U-Histoire », 2002 (ISBN 2-200-21781-1, notice BnF no

FRBNF38924994)).

[6] D'après Plutarque, il poursuit les Samiens pour satisfaireAspasie de Milet[89].

[7] Vlachos soutient que la narration de Thucydide donnel'impression que l'alliance d'Athènes est devenue un em-pire autoritaire et oppressif, tandis que l'historien ne faitpas de commentaire sur la dureté équivalente de la do-mination spartiate. Vlachos souligne cependant que la dé-faite d'Athènes pouvait rendre l'empire spartiate beaucoupplus impitoyable, ce qui s’est effectivement produit. Parconséquent, l'affirmation de l'historien, qui laisse entendreque l'opinion publique grecque a épousé sans difficul-té les promesses de Sparte de libérer la Grèce, sembletendancieuse[111]. G. E. M. de Ste. Croix fait valoir quel'imperium d'Athènes est bien accueilli et est précieuxpour la stabilité de la démocratie dans toute la Grèce[112].Selon Fornara et Samons, « n'importe quel point de vueproposant que la popularité ou son contraire peut êtredéduite de seules considérations idéologiques étroites estsuperficiel[113] ».

[8] Cette affluence est la conséquence de la stratégie de Pé-riclès qui recommande à la population de la région de seréfugier à l'intérieur des Longs Murs[124]. Il est donc, in-volontairement, responsable de cette épidémie.

[9] Prenant en considération les symptômes, la plupart deschercheurs et des scientifiques croient, au début du XXIe

siècle, que la population a été touchée par le typhus ou unefièvre typhoïde et non le choléra, la peste bubonique ou larougeole[137],[138].

[10] Il a été stratège de 444 à 430 av. J.-C. sans interruption[95],soit quinze élections de suite.

[11] Vlachos critique l'historien de cette omission et soutientque l'admiration de Thucydide pour l'homme d'État luifait ignorer non seulement le bien-fondé des accusationscontre lui afin de se mettre en valeur[86].

[12] Selon Platias et Koliopoulos, le « mélange de politiques »de Périclès a été guidé par cinq principes : a) la balancedu pouvoir de l'ennemi, b) l'exploitation des avantagesconcurrentiels et le refus de ceux de l'ennemi, c) le dé-couragement de l'ennemi par la négation de son succèset par l'utilisation habile de représailles, d) la sape de labase de puissance internationale de l'ennemi et e) la pré-paration de l'environnement domestique de l'adversaire àvotre avantage[163].

[13] Selon Vlachos, Thucydide a dû être âgé d'environ trenteans quand Périclès a prononcé son oraison funèbre et ilétait probablement parmi les spectateurs[179].

[14] Vlachos fait remarquer qu'il ne sait pas qui a écritl'oraison, mais « ce sont les mots qui auraient été pro-noncées à la fin de 431 av. J.-C.[179] ». Selon RichardC. Jebb, les discours de Périclès rapportés par Thucy-dide rapportent fidèlement ses idées générales et il est pos-sible, en outre, qu'ils aient pu contenir des citations trans-crites « mais il est certain qu'ils ne peuvent pas être consi-dérés comme donnant la forme oratoire des paroles del'homme d'État[180] ». John F. Dobson estime que « si lalangage est celle de l'historien, quelques-unes des penséespeuvent être ceux de l'homme d'État[181] ». C. M. J. Si-cking fait valoir que « nous entendons la vraie voix de Pé-riclès », tandis qu'Ioannis T. Kakridis estime que l'oraisonfunèbre est une création presque exclusive de Thucydide,car « le vrai public ne consiste pas seulement en les Athé-niens du début de la guerre, mais aussi ceux de la géné-ration de 400 av. J.-C. qui souffrent des répercussions dela défaite[182],[183] ». Gomme, en désaccord avec Kakri-dis, insiste sur sa croyance dans la fiabilité des écrits deThucydide[137].

[15] C'est ce que Plutarque indique[184]. Néanmoins, selon laSouda, encyclopédie byzantine du IXe siècle, Périclèsserait le premier orateur à systématiquement écrire sesdiscours[185]. Cicéron parle des écrits de Périclès, mais sesremarques ne sont pas jugées crédibles[186]. Très proba-blement, d'autres écrivains utilisent son nom[187].

[16] Ioannis Kalitsounakis fait valoir qu'« aucun lecteur ne peutnégliger le rythme somptueux de l'oraison funèbre dansson ensemble et la corrélation singulière entre l'émotionimpétueuse et le style merveilleux, les qualités du dis-cours que Thucydide n'attribue à aucun autre orateurque Périclès[32] ». Selon Harvey Yunis, Thucydide a créél'héritage rhétorique confus de Périclès qui a dominédepuis[188].

4.2 Références[1] Plutarque XXXIX, 2.

[2] (en) Lukas de Blois, An Introduction to the An-cient World, Routledge, 1997, 352 p. (ISBN 978-0415127745), p. 99

[3] (en) Aristophanes (trad. Sarah Ruden), Lysistrata, HackettPublishing, 2003, 126 p. (ISBN 978-0872206038), p. 80

[4] Azoulay 2010, p. 13

[5] Azoulay 2010, p. 14

[6] Azoulay 2010, p. 16

[7] Lévy 1997, p. 226

[8] Azoulay 2010, p. 17

[9] Azoulay 2010, p. 12

[10] (en) Fornara-Samons, Athens from Cleisthenes to Pericles,p. 24-25

[11] Pierre Brulé, Périclès, p. 30

[12] Donald Kagan, Périclès, p. 42

Page 14: Périclès - · PDF file2 2 BIOGRAPHIE Sestoscinqansplustard[11].Samère,Agaristé,estune descendantedelapuissantefamillenobleetcontrover-séedesAlcméonides[12] etsesliensfamiliauxontjoué

14 4 NOTES ET RÉFÉRENCES

[13] Plutarque [lire en ligne : 353]

[14] (en) « Pericles », dans Encyclopædia Britannica, 1911, 11e

éd. (lire en ligne)

[15] Hérodote, Histoires [détail des éditions] [lire en ligne],Livre sixième - Érato

[16] Plutarque [lire en ligne : 354]

[17] (en) Victor Ehrenberg, From Solon to Socrates, p. a239

[18] Donald Kagan, Périclès, p. 233

[19] (en) Lawrence S. Cunningham et John J. Reich, CultureAnd Values, Thomson Wadsworth, 2005 (ISBN 0-534-58228-1), p. 73

[20] Mossé 1999, p. 139

[21] Pierre Brûlé, Les Femmes grecques à l'époque classique,Hachette Litterature, p. 145

[22] Pauline Schmitt-Pantel, Athènes et le Politique, Albin Mi-chel, p. 199

[23] Azoulay 2010, p. 105

[24] Jouanna 2005, p. 28

[25] Plutarque [lire en ligne 398 et 399]

[26] Azoulay 2010, p. 126

[27] Jouanna 2005, p. 94

[28] Jouanna 2005, p. 47

[29] Jouanna 2005, p. 52

[30] Jouanna 2005, p. 96

[31] Jouanna 2005, p. 105

[32] (en) « Pericles », Encyclopaedia The Helios, 1952

[33] Richard Goulet (dir.), Dictionnaire des philosophes an-tiques, t. II, CNRS Éditions, 1994 (ISBN 978-2-271-05195-0), p. 600-607

[34] Azoulay 2010, p. 111

[35] Plutarque [lire en ligne : 355]

[36] Plutarque [lire en ligne : 356]

[37] Platon, Phèdre [détail des éditions] [lire en ligne], 270a

[38] Azoulay 2010, p. 113

[39] Pierre Brulé, Périclès, p. 41

[40] Plutarque [lire en ligne 400 et 401]

[41] (en) William Smith, A History of Greece : From the Ear-liest Times to the Roman Conquest, General Books, fé-vrier 2012, 300 p. (ISBN 978-1443284936), p. 271

[42] (en) Simon Hornblower (dir.) et Antony Spawforth (dir.),« Pericles », dans Oxford Classical Dictionary, OxfordUniversity Press, 12 décembre 1996, 1704 p. (ISBN 978-0198661726)

[43] (en) Simon Hornblower, The Greek World, p. 33-34

[44] Plutarque [lire en ligne : 374]

[45] Plutarque [lire en ligne : 359]

[46] Azoulay 2010, p. 108

[47] Aristote, Constitution d'Athènes [lire en ligne] (27)

[48] Plutarque, Vies parallèles [détail des éditions] [lire enligne], Cimon

[49] (en) Loren Samons, What’s Wrong with Democracy ?, p.80

[50] Plutarque [lire en ligne : 363]

[51] Mossé 1999, p. 155

[52] Aristote, Constitution d'Athènes [lire en ligne] (25)

[53] Plutarque [lire en ligne : 364]

[54] (en) Fornara-Samons, Athens from Cleisthenes to Pericles,p. 67-73

[55] Lévy 1997, p. 215

[56] « La citoyenneté de naissance : loi de 451 » (consulté le15 mai 2012).

[57] Thucydide (I :CXI ou 1.111)

[58] (en) P. J. Rhodes, A History of the Classical Greek World,Blackwell Publishing, 2005 (ISBN 0-631-22565-X), p. 44

[59] (en) Anthony J. Podlecki, Perikles and his Circle, Rout-ledge, 22 janvier 2008, 264 p. (ISBN 978-0415067942),p. 44

[60] (en) Donald Kagan, The Outbreak of the PeloponnesianWar, p. 135-136

[61] (en) J. M. Libourel, The Athenian Disaster in Egypt, TheJohns Hopkins University Press (American Journal ofPhilology), 1971, p. 605–615

[62] (en) Hamish Aird, Pericles : The Rise and Fall of Athe-nian Democracy, Rosen Publishing Group, août 2003,112 p. (ISBN 978-0823938285), p. 52

[63] (de) Karl Julius Beloch, Griechische Geschichte, vol. 2,Berlin et Leipzig, De Gruyter, 1893 (réimpr. 1924-1927)(1re éd. 1893-1904) (lire en ligne), partie 1, p. 205

[64] (en) John Fine, The Ancient Greeks, p. 359-361

[65] (en) E. Badian, « The Peace of Callias », Journal of Hel-lenic Studies, vol. 107, 1987, p. 1–39

[66] (en) Donald Kagan, The Outbreak of the PeloponnesianWar, p. 108

[67] Plutarque [lire en ligne : 376 et 377]

[68] (en) H. T. Wade-Grey, « The Question of Tribute in 449/8B. C. », Hesperia : The Journal of the American Schoolof Classical Studies at Athens, The American School ofClassical Studies at Athens, vol. 14, no 3 passage=212-229, juillet-septembre 1945

Page 15: Périclès - · PDF file2 2 BIOGRAPHIE Sestoscinqansplustard[11].Samère,Agaristé,estune descendantedelapuissantefamillenobleetcontrover-séedesAlcméonides[12] etsesliensfamiliauxontjoué

4.2 Références 15

[69] (en) Terry Buckley, Aspects of Greek History, p. 206

[70] Thucydide (I :CXII ou 1.112)

[71] Plutarque [lire en ligne : 380]

[72] Plutarque [lire en ligne : 378]

[73] John Fine, The Ancient Greeks, p. 368-369

[74] Thucydide (II:XXI ou 2.21) et Aristophane, Les Achar-niens [détail des éditions] [lire en ligne], 832

[75] Plutarque [lire en ligne : 381]

[76] Plutarque, qui nomme cette ville « Hestiée » [lire en ligne :381 et 382]

[77] Plutarque [lire en ligne : 372]

[78] (en) Terry Buckley, Aspects of Greek History, p. 196

[79] (en) Howard Butler, The Story of Athens, Kessin-ger Publishing, 11 janvier 2005, 556 p. (ISBN 978-1417970926), p. 195

[80] (en) Donald Kagan, The Outbreak of the PeloponnesianWar, p. 98

[81] (en) Terry Buckley, Aspects of Greek History, p. 204

[82] (en) Raphæl Sealey, A History of the Greek City States,700–338 BC, University of California Press, 1976, 537 p.(ISBN 978-0520031777), p. 275

[83] Simon Hornblower, The Greek World, p. 120

[84] (en) Jeffrey M. Hurwit, The Acropolis in the Age of Per-icles, Cambridge University Press, 21 juin 2004, 330 p.(ISBN 978-0521820400), p. 87 et suivantes

[85] Azoulay 2010, p. 78

[86] (en) Angelos Vlachos, Thucydides’ Bias, p. 62

[87] Saber Mansouri (préf. Claude Mossé), La Démocratieathénienne, une affaire d'oisifs ? : Travail et participationau IVe siècle av. J.-C., Bruxelles, André Versaille éditeur,23 mars 2010, 272 p. (ISBN 978-2-87495-019-3,présentation en ligne), p. 114L'éditeur met en ligne un fichier au format PDF quicontient 56 pages extraites de l'ouvrage.

[88] Thucydide (I :CXV ou 1.115)

[89] Plutarque [lire en ligne : 384]

[90] Plutarque [lire en ligne : 386]

[91] (en) Raphæl Sealey, A History of the Greek City States,700–338 BC, University of California Press, 1976, 310 p.(ISBN 978-0520031777), p. 275

[92] (en) C.J. Tuplin, Pontus and the Outside World, 28

[93] Plutarque [lire en ligne : 366]

[94] Thucydide, 455e

[95] (en) Fornara-Samons, Athens from Cleisthenes to Pericles,p. 31

[96] d’après Théophraste

[97] d’après Héraclide du Pont

[98] d’après Idoménée de Lampsaque

[99] Gorgias de Platon (515a)

[100] Plutarque [lire en ligne : 392]

[101] Souda, Aspasie.

[102] Plutarque [lire en ligne : 393]

[103] Robert Flacelière, La vie quotidienne en Grèce au sièclede Périclès, Paris, Hachette, coll. « La vie quotidienne »,1959, 369 p., p. 14

[104] Marie Delcourt, Périclès, Paris, Gallimard, 1939, p. 77

[105] Plutarque [lire en ligne : 390, 391, 392 et 393]

[106] (de) Beloch, Die Attische Politik seit Perikles, BiblioBa-zaar, 10 juillet 2009, 378 p. (ISBN 978-1110715886), p.19–22

[107] Plutarque : Vie des Hommes illustres : Périclès (1)

[108] Thucydide (I :CXXXIX ou 1.139)

[109] (en) A. W. Gomme, An Historical Commentary onThucydides, vol. 1 : Introduction and Commentary onBook I, Oxford University Press, février 2004, 492 p.(ISBN 978-0-19-814126-6), p. 452

[110] (en) Angelos Vlachos, Remarks on Thucydides, p. 141

[111] (en) Angelos Vlachos, Thucydides’ Bias, p. 60

[112] (en) G. E. M. de Ste. Croix, « The Character of the Athe-nian Empire », Historia : Zeitschrift für Alte Geschichte,Franz Steiner Verlag, vol. 3, no 1, 1954, p. 1–41

[113] (en) Fornara-Samons, Athens from Cleisthenes to Pericles,p. 77

[114] (en) Anthony J. Podlecki, Perikles and his Circle, Rout-ledge, 22 janvier 2008, 264 p. (ISBN 978-0415067942),p. 158

[115] Thucydide (I :XXXI-LIV ou 1.31–54)

[116] (en) George Cawkwell, Thucydides and the PeloponnesianWar, Routledge, 7 novembre 1997, 176 p. (ISBN 978-0415165525), p. 33

[117] (en) Terry Buckley, Aspects of Greek History, p. 322

[118] Thucydide (I :CXXVII ou 1.127)

[119] Thucydide (I :CXL-CXLIV ou 1.140–144)

[120] (en) Koliopoulos et Platias 2010, p. 100–03

[121] (en) Angelos Vlachos, Thucydides’ Bias, p. 20

[122] (en) Victor Ehrenberg, From Solon to Socrates, p. 264

[123] Thucydide (II:XII ou 2.12)

[124] Thucydide (II:XIV ou 2.14)

Page 16: Périclès - · PDF file2 2 BIOGRAPHIE Sestoscinqansplustard[11].Samère,Agaristé,estune descendantedelapuissantefamillenobleetcontrover-séedesAlcméonides[12] etsesliensfamiliauxontjoué

16 4 NOTES ET RÉFÉRENCES

[125] (en) Josiah Ober, The Athenian Revolution, PrincetonUniversity Press, 14 décembre 1998, 224 p. (ISBN 978-0691001906), p. 72–85

[126] Thucydide (II:XVI ou 2.16)

[127] Thucydide (II:XIII ou 2.13)

[128] Thucydide (II:XXII ou 2.22)

[129] (en) Donald Kagan, The Peloponnesian War, p. 69

[130] Thucydide (II:XVIII ou 2.18) et (en) Xenophon( ?),Constitution of Athens, 2

[131] Thucydide (II:XXXV-XLVI ou 2.35–46)

[132] Thucydide (II :LV ou 2.55)

[133] Thucydide (II:LVI ou 2.56)

[134] Plutarque [lire en ligne : 397]

[135] Thucydide (II:XLVIII et II:LVI ou 2.48 et 2.56)

[136] Thucydide (II:LII ou 2.52)

[137] (en) A. W. Gomme, An Historical Commentary onThucydides, vol. 2 : The Ten Years’ War Books II-III, Ox-ford University Press, 31 décembre 1956, 448 p. (ISBN978-0198140030), p. 145–62

[138] (en) Angelos Vlachos, Remarks on Thucydides, p. 177

[139] Thucydide (II:LX-LXIV 2.60–64)

[140] Plutarque [lire en ligne : 395 et 398]

[141] Plutarque [lire en ligne : 399]

[142] Plutarque [lire en ligne : 401]

[143] Thucydide (II:LXV 2.65)

[144] (it) Umberto Eco, « Non citate più Pericle era un populi-sta », La Repubblica, 14 janvier 2012 (lire en ligne [PDF])

[145] Platon, Gorgias, 515e

[146] Plutarque [lire en ligne : 362]

[147] (en) Constantin Paparrigopoulos, History of the HellenicNation, p. Ab, 145

[148] Aristote, Constitution d'Athènes [lire en ligne] (24) et LaPolitique (1274a)

[149] (en) Loren Samons, What’s Wrong with Democracy ?, p.65

[150] (en) John Fine, The Ancient Greeks, p. 377-378

[151] [PDF] (en) Justin Daniel King, Athenian Democracy &Empire (lire en ligne), p. 24-25

[152] (en) Donald Kagan, The Outbreak of the PeloponnesianWar, p. 79

[153] Plutarque [lire en ligne : 372-373]

[154] Plutarque [lire en ligne : 373-374]

[155] (en) Malcolm Francis McGregor, « Government inAthens », dans The Athenians and Their Empire, Uni-versity of British Columbia Press, 5 janvier 1987 (ISBN9780774802697), p. 122–23

[156] (en) J. S. Morrison et A. W. Gomme, « Pericles Monar-chos », Journal of Hellenic Studies, The Society for thePromotion of Hellenic Studies, vol. 107, 1950, p. 76–77(DOI 10.2307/629294)

[157] Plutarque [lire en ligne : 401]

[158] Lévy 1997, p. 209

[159] Plutarque [lire en ligne : 377, 378, 379, 395]

[160] (en) Koliopoulos et Platias 2010, p. 105

[161] (en) Josiah Ober, « National Ideology and Strategic De-fence of the Population, from Athens to Star Wars », dansRichard Ned Lebow, Hegemonic Rivalry : From Thucy-dides to the Nuclear Age : New Approaches to Peaceand Security Series, Westview Pr., avril 1991 (ISBN 978-0813377445), p. 254

[162] (en) Koliopoulos et Platias 2010, p. 98–99.

[163] (en) Koliopoulos et Platias 2010, p. 104 et suivantes

[164] (en) Donald Kagan, The Outbreak of the PeloponnesianWar, p. 83

[165] (en) Koliopoulos et Platias 2010, p. 119–120

[166] (en) Hans Delbrück, Warfare in Antiquity : History ofthe Art of War, University of Nebraska Press, 1er février1990, 604 p. (ISBN 978-0803291997), p. 137

[167] (en) Victor Ehrenberg, From Solon to Socrates, p. 278

[168] (en) B. X. de Wet, « This So-Called Defensive Policy ofPericles », Acta classica, vol. 12, 1969, p. 103–19

[169] Constantin Paparrigopoulos, History of the Hellenic Na-tion, p. Aa, 241-242

[170] (en) Victor Davis Hanson, A War Like No Other :How the Athenians and Spartans Fought the Pelopon-nesian War, Random House, 4 octobre 2005 (ISBN 978-1400060955), p. 58

[171] (en) Donald Kagan, « Athenian Strategy in the Pelopon-nesian War », dans Williamson Murray (dir.), Alvin Bern-stein (dir.) et MacGregor Knox (dir.), The Making ofStrategy : Rulers, States, and War, Cambridge UniversityPress, 31 mai 1996, 704 p. (ISBN 978-0521566278), p.54

[172] (en) Barry S. Strauss et Josiah Ober, The Anatomy of Er-ror : Ancient Military Disasters and Their Lessons forModern Strategists, St. Martin’s Press, juillet 1992, 272p. (ISBN 978-0312076283), p. 47

[173] (en) Donald Kagan, The Archidamian War (A New His-tory of the Peloponnesian War), Cornell University Press,18 janvier 1990 (ISBN 978-0801497148), p. 28, 41

Page 17: Périclès - · PDF file2 2 BIOGRAPHIE Sestoscinqansplustard[11].Samère,Agaristé,estune descendantedelapuissantefamillenobleetcontrover-séedesAlcméonides[12] etsesliensfamiliauxontjoué

17

[174] (en) Victor Davis Hanson, A War Like No Other :How the Athenians and Spartans Fought the Pelopon-nesian War, Random House, 4 octobre 2005 (ISBN 978-1400060955), p. 74-75

[175] (en) Donald Kagan, The Peloponnesian War, p. 61–62

[176] (en) D. W. Knight, « Thucydides and the War Strategy ofPericles », Mnemosyne, 4e série, vol. 23, 1970, p. 150–60

[177] (en) Koliopoulos et Platias 2010, p. 138

[178] (en) Loren Samons, What’s Wrong with Democracy ?, p.131-132

[179] (en) Angelos Vlachos, Remarks on Thucydides, p. 170

[180] (en) Sir Richard C. Jebb, The Attic Orators from Antiphonto Isaeos, Londres, Macmillan, 1876 (lire en ligne)

[181] (en) J. F. Dobson et Anne Mahoney, The Greek Orators,Londres, Perseus. Methuen and Co., 1919

[182] (en) C. M. J. Sicking, Distant Companions : Selected Pa-pers, Brill Academic Publishers, mai 1998, 268 p. (ISBN978-9004110540), p. 133

[183] (en) I. Kakridis, Interpretative comments on the FuneralOration, 6

[184] Plutarque

[185] Souda, Périclès.

[186] (la) M. Tullius Cicero, De Oratore, Liber Secundus, A. S.Wilkins, 1902 (lire en ligne), p. 93

[187] (la) Quintilian, Institutio Oratoria, vol. III (lire en ligne),« M. FABII QVINTILIANI INSTITVTIO ORATORIA LI-BER TERTIVS », [1]

[188] (en) Harvey Yunis, Taming Democracy : Models of Polit-ical Rhetoric in Classical Athens (Rhetoric and Society),Cornell University Press, 11 janvier 1996, 336 p. (ISBN978-0801483585), p. 63

[189] (en) Donald Kagan, The Peloponnesian War

[190] Diodore de Sicile, Bibliothèque historique [détail des édi-tions] [lire en ligne], XII, 39

[191] Plutarque [lire en ligne : 401 et 402]

[192] Platon, Gorgias, 455d

[193] Platon, Ménexène [détail des éditions] [lire en ligne], 236a

[194] (en) Sara Monoson, Plato’s Democratic Entanglements,Princeton University Press, 8 mai 2000, 256 p. (ISBN978-0691043661), p. 182–186

[195] Aristophane, Les Acharniens [détail des éditions] [lire enligne], [lire en ligne 30] et Diodore de Sicile, Bibliothèquehistorique [détail des éditions] [lire en ligne], XII, 40

[196] (la) Quintilian, Institutio Oratoria, vol. XII (lire en ligne),« M. FABII QVINTILIANI INSTITVTIO ORATORIA LI-BER DVODECIMVS », p. 9

[197] Azoulay 2010, p. 234

[198] (en) Victor Ehrenberg, From Solon to Socrates, p. 332

[199] (en) Chester G. Starr, A History of the Ancient World,Oxford University Press, 28 mars 1991, 784 p. (ISBN978-0195066289), p. 306

[200] (en) Victor Davis Hanson, A War Like No Other : Howthe Athenians and Spartans Fought the PeloponnesianWar, Random House, 4 octobre 2005, 416 p. (ISBN 978-1400060955)

[201] François Ewald, « Hommage à François Chatelet », LeMagazine littéraire, septembre 1988

[202] (en) Edward J. Power, A Legacy of Learning : A His-tory of Western Education, State University of New YorkPress, 3 juillet 1991, 414 p. (ISBN 978-0791406113), p.52

[203] (en) James J. Murphy, Richard A. Katula, Michael Hopp-mann, Forbes I. Hill et Donovan J. Ochs, A Synoptic His-tory of Classical Rhetoric, Routledge, 3 mars 2003, 352p. (ISBN 978-1880393352), p. 18

[204] (en) Kevin Mattson, Creating a Democratic Public : TheStruggle for Urban Participatory Democracy During theProgressive Era, Penn State University Press, 15 décembre1997, 216 p. (ISBN 978-0-271-01723-5), p. 32

5 Annexes

5.1 Bibliographie

5.1.1 Sources primaires

• Aristote, Constitution d'Athènes [lire en ligne], IVe

siècle av. J.-C.

• Aristophane, Les Acharniens [détail des éditions] [lireen ligne], Ve siècle av. J.-C.

• Hérodote, Histoires [détail des éditions] [lire en ligne],Ve siècle av. J.-C.

• Platon, Gorgias [détail des éditions] [lire en ligne], IVe

siècle av. J.-C.

• Plutarque, Vies parallèles [détail des éditions] [lire enligne] « Vie de Périclès », IIe siècle.

• Thucydide, La Guerre du Péloponnèse [détail des édi-tions] [lire en ligne], Ve siècle av. J.-C.

5.1.2 Sources secondaires

Sur Périclès

• Vincent Azoulay, Périclès : La démocratie athé-nienne à l'épreuve du grand homme, Armand Colin,coll. « Nouvelles biographies historiques », 2010,280 p. (ISBN 978-2200244187)

Page 18: Périclès - · PDF file2 2 BIOGRAPHIE Sestoscinqansplustard[11].Samère,Agaristé,estune descendantedelapuissantefamillenobleetcontrover-séedesAlcméonides[12] etsesliensfamiliauxontjoué

18 5 ANNEXES

• Pierre Brulé, Périclès : L'apogée d'Athènes, ÉditionsGallimard, coll. « Découvertes Gallimard », 1991(réimpr. 1994), 160 p. (ISBN 978-2070532292)

• François Châtelet, Périclès et son siècle, ÉditionsComplexe, coll. « Historiques », 1999, 295 p. (ISBN978-2870273326)

• Danielle Jouanna, Aspasie de Milet : Egérie de Pé-riclès, Histoire d'une femme, histoire d'un mythe,Fayard, 2005 (ISBN 9782213619453)

• Donald Kagan, Périclès : La Naissance de la dé-mocratie, Librairie Jules Tallandier, coll. « Texto »,2011, 363 p. (ISBN 978-2847347982)

• Jean Malye, La Véritable Histoire de Périclès, BellesLettres, coll. « La véritable histoire », 2008, 177 p.(ISBN 978-2251040011)

• Claude Mossé, Périclès : L'Inventeur de la démo-cratie, Payot, coll. « Biographie », 2005 (ISBN2228899534)

Autres

• (en) Terry Buckley, Aspects of Greek History 750- 323 BC : A Source-Based Approach, Routledge,1996, 560 p. (ISBN 978-0415099585)

• (en) Donald Kagan, The Peloponnesian War, VikingAdult, 2003, 544 p. (ISBN 978-0670032112)

• (en) Victor Ehrenberg, From Solon to Socrates :Greek History and Civilization During the 6th and5th Centuries BC, Routledge, 1990, 2e éd., 528 p.(ISBN 978-0415040242)

• (en) John V. A. Fine, The Ancient Greeks : A Crit-ical History, Harvard University Press, 1983 (ISBN0-674-03314-0)

• (en) Simon Hornblower, The Greek World 479-323BC, Routledge, 2002 (ISBN 0-415-15344-1)

• (en) Donald Kagan, The Outbreak of the Pelopon-nesian War, Cornell University Press, 1989, 208 p.(ISBN 978-0801495564)

• (en) Williamson Murray, Alvin Bernstein et Mac-Gregor Knox, The Making of Strategy : Rulers,States, and War, Cambridge University Press, 1996,704 p. (ISBN 978-0521566278)

• (en) Fornara et Loren J. Samons, Athens from Cleis-thenes to Pericles, University of California Press,1991, 216 p. (ISBN 978-0520069237)

• Edmond Lévy, La Grèce au Ve siècle, Points, 1997(ISBN 9782020131285)

• Claude Mossé, Politique et société en Grèce an-cienne : Le modèle athénien, Flammarion, 1999(ISBN 9782080814388)

• (en) Loren J. Samons, What’s Wrong with Democ-racy ?, University of California Press, 2004 (ISBN0-520-23660-2)

• (en) Constantin Paparrigopoulos et Pavlos Karoli-dis, History of the Hellenic Nation, Eleftheroudakis,1925Cet ouvrage a été rédigé en grec la première foispar Constantin Paparrigopoulos et publié en sixvolumes de 1860 à 1877. Une version relue etaugmentée par Pavlos Karolidis a été publiée en1925. Plus tard, l'ouvrage a encore été augmenté etpublié en 15 volumes. National Geographic a aussipublié une version en 26 volumes.

• (en) Constantinos Koliopoulos et Athanassioss G.Platias, Thucydides on Strategy : Athenian andSpartan Grand Strategies in the Peloponesian Warand Their Relevance Today, Columbia UniversityPress, 2010 (ISBN 978-0231701334), p. 100–03

• (en) Angelos Vlachos, Remarks on Thucydides’ His-tory of the Peloponnesian War (Α΄-Δ΄), vol. I, Estia, 1992

• (en) Angelos Vlachos, Thucydides’ Bias, Estia, 1974

• Portail de la Grèce antique

• Portail de la politique

• Portail de l’histoire militaire

La version du 19 juillet 2012 de cet article a étéreconnue comme « article de qualité », c'est-à-direqu'elle répond à des critères de qualité concernant le

style, la clarté, la pertinence, la citation des sources etl'illustration.

Page 19: Périclès - · PDF file2 2 BIOGRAPHIE Sestoscinqansplustard[11].Samère,Agaristé,estune descendantedelapuissantefamillenobleetcontrover-séedesAlcméonides[12] etsesliensfamiliauxontjoué

19

6 Sources, contributeurs et licences du texte et de l’image

6.1 Texte• Périclès Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/P%C3%A9ricl%C3%A8s?oldid=129710568 Contributeurs : Hashar, Orthogaffe, Kelson,

Koyuki, Manchot, Sebjarod, Lucas thierry, Tieum, Jastrow, Phe, MedBot, Alain Schneider, Phe-bot, Durandal~frwiki, JB, Bibi Saint-Pol,Rigolithe, Ollamh, Weft, Kõan, Hégésippe Cormier, Jean-no, Escaladix, Thewayforward~frwiki, Marianika, Warriorfloyd, Ste281, NicolasRay, Marsyas, Labé, Leag, Wku2m5rr, Mmenal, Mogador, Ulfer, Pericles, Padawane, Vatekor, DocteurCosmos, Korg, Angeldream, Sté-phane33, Stanlekub, Like tears in rain, Zetud, Vazkor, David Berardan, Probot, Mandrak, Yelkrokoyade, Pok148, Ursus, Gzen92, Coyau,Calame, RobotQuistnix, FlaBot, Necrid Master, Cæruleum, EDUCA33E, YurikBot, LeonardoRob0t, Eskimbot, Zelda, Ico, Néfermaât,Naevus, Litlok, Bouette, Schiste, Loveless, Floflo, Cyberugo, Le gorille, Mutatis mutandis, Oxo, Chlewbot, Sum, Jrcourtois, Gringo leblanc, Polmars, Pautard, Mandeville, JeanPaul, Cédric Boissière, Amphisbène, Fabrice Ferrer, Gonioul, Xofc, SashatoBot, Jmax, EALES,Malta, Moumousse13, Shapsed, Grondin, Guérin Nicolas, Gemini1980, Alef Burzmali, Apollofox, ColdEel, Léon66, Thijs !bot, Asheka,Bourrichon, Shagya, En passant, Creasy, Rémih, Patroklis, Rhizome, Fm790, .anacondabot, IAlex, Sebleouf, Dfeldmann, Rmrfstar, Si-mon Villeneuve, CommonsDelinker, Wiolshit, Analphabot, Tejgad, Rei-bot, Fredeti, Salebot, Bot-Schafter, Nebula38, Walpole, LPLT,Sanjin~frwiki, Gerakibot, Critias, Idioma-bot, WarddrBOT, Priper, TXiKiBoT, Richardbl, Theoliane, BlueGinkgo, Fabrice75, Nanoxyde,Lylvic, Chicobot, AlleborgoBot, Phso2, Gz260, Xbx, Xic667, SieBot, Laddo, Binabik, DaBot~frwiki, DimDim72, Arlai, MystBot, Punx,JLM, Kyro, Wanderer999, Udufruduhu, Lepsyleon, Garfieldairlines, Vlaam, Hercule, Jean-Jacques Georges, KelBot, Konstantinos, Dum-ZiBoT, BraceRC, Anymora, Bibit, Flot2, Alphos, Timo Metzemakers, Ir4ubot, Philippe.petrinko, Wuyouyuan, Quentinv57, Superjuju10,M0tty, PLUVINAGE, Alexbot, Ribaute, Daud, Pmiize, Vaugelas, HerculeBot, WikiCleanerBot, Maurilbert, Letartean, ZetudBot, Micro-Citron, Julien1978, Bub’s wikibot, Huesca, Emilie le montagnier du 29, Elfix, Ccmpg, LinkFA-Bot, Luckas-bot, Vyk, GrouchoBot, GentilHibou, ChenzwBot, Aadri, DSisyphBot, Le sourcier de la colline, Cantons-de-l'Est, D4m1en, Xqbot, MathsPoetry, Asoamar, RibotBOT,Ytrezap, Alexandre loichon, Loreleil, JackBot, Alex-F, LeCardinal, Coyote du 57, Lomita, TobeBot, RedBot, Super Bazooka, Ltimli,Helgismidh, Frakir, EmausBot, Lt.Cmdt Hawkins, Kilith, Praxinoa, Alexises, ZéroBot, S0l0xal, IJKL, Franz53sda, Jolek, A.Schneider83,Jules78120, Bertol, Sam1375, OrlodrimBot, Le pro du 94 :), Fsojic, Jean Marcotte, Lafranchissent, Rolmarec, Mattho69, Enrevseluj,Alexyou, Potter59215, Raysilla, Tostarpadius, Razibot, Elsip, ByDruaga, Antimuonium, Housterdam, Epìdosis, Adert, Super10, Sisma-rinho, BerAnth, Un Ptyx, Nicolas Jacquart, Thibaut120094, Agatino Catarella, LRJ89, ScoopBot, I hate the NWO but I don't want to dieprotesting against it, Do not follow, Blouxxxxxxx, Sunircmieux, Gzen92Bot et Anonyme : 338

6.2 Images• Fichier:1868_Lawrence_Alma-Tadema_-_Phidias_Showing_the_Frieze_of_the_Parthenon_to_his_Friends.jpg Source :

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/3/3e/1868_Lawrence_Alma-Tadema_-_Phidias_Showing_the_Frieze_of_the_Parthenon_to_his_Friends.jpg Licence : Public domain Contributeurs : Inconnu Artiste d’origine : Lawrence Alma-Tadema

• Fichier:Acropolis.JPG Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/b/ba/Acropolis.JPG Licence : CC BY-SA 2.5 Contri-buteurs : Travail personnel Artiste d’origine : Adam L. Clevenger

• Fichier:Anaxagoras_and_Pericles.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/4/4f/Anaxagoras_and_Pericles.jpgLicence : Public domain Contributeurs : http://www.mlahanas.de/Greeks/Bios/AnaxagorasPericles.jpg Artiste d’origine : Augustin-LouisBelle (1757 – 1841)

• Fichier:Aspasie_Pio-Clementino_Inv272.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/5/50/Aspasie_Pio-Clementino_Inv272.jpg Licence : Public domain Contributeurs : Jastrow (2006) Artiste d’origine : Inconnu<ahref='//www.wikidata.org/wiki/Q4233718' title='wikidata:Q4233718'><img alt='wikidata:Q4233718' src='https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/f/ff/Wikidata-logo.svg/20px-Wikidata-logo.svg.png' width='20' height='11'srcset='https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/f/ff/Wikidata-logo.svg/30px-Wikidata-logo.svg.png 1.5x,https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/f/ff/Wikidata-logo.svg/40px-Wikidata-logo.svg.png 2x' data-file-width='1050'data-file-height='590' /></a>

• Fichier:Disambig_colour.svg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/3/3e/Disambig_colour.svg Licence : Public do-main Contributeurs : Travail personnel Artiste d’origine : Bub’s

• Fichier:Discobolus_icon.png Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/9/93/Discobolus_icon.png Licence : Public do-main Contributeurs : Image:Discus_Thrower_Copenhagen.jpg (in PD) taken by Zserghei Artiste d’origine : of this version : Eric Gaba (Sting- fr:Sting)

• Fichier:Discurso_funebre_pericles.PNG Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/f/f1/Discurso_funebre_pericles.PNG Licence : Public domain Contributeurs : www.ancientgreekbattles.net/.../Pericles.htm Artiste d’origine : Philipp Foltz

• Fichier:Fairytale_bookmark_gold.svg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/6/66/Fairytale_bookmark_gold.svgLicence : LGPL Contributeurs : File:Fairytale bookmark gold.png (LGPL) Artiste d’origine : Caihua + Lilyu for SVG

• Fichier:GR-acropolis-parthenon.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/3/36/GR-acropolis-parthenon.jpg Li-cence : CC BY-SA 3.0 Contributeurs : Travail personnel Artiste d’origine : Bgabel

• Fichier:Gtk-dialog-info.svg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/b/b4/Gtk-dialog-info.svg Licence : LGPLContributeurs : http://ftp.gnome.org/pub/GNOME/sources/gnome-themes-extras/0.9/gnome-themes-extras-0.9.0.tar.gz Artiste d’origine :David Vignoni

• Fichier:Illus0362.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/d/dd/Illus0362.jpg Licence : Public domain Contribu-teurs : ? Artiste d’origine : ?

• Fichier:Map_Peloponnesian_War_431_BC-fr.svg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/d/db/Map_Peloponnesian_War_431_BC-fr.svg Licence : CC-BY-SA-3.0 Contributeurs : Création personnelle avec Adobe Illustrator (données baséessur E. Lévy, La Grèce au Ve siècle, Paris, 1995). Artiste d’origine : Marsyas

• Fichier:Military_symbol.svg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/5/5d/Military_symbol.svg Licence : CC-BY-SA-3.0 Contributeurs : Travail personnel Artiste d’origine : Ash Crow

Page 20: Périclès - · PDF file2 2 BIOGRAPHIE Sestoscinqansplustard[11].Samère,Agaristé,estune descendantedelapuissantefamillenobleetcontrover-séedesAlcméonides[12] etsesliensfamiliauxontjoué

20 6 SOURCES, CONTRIBUTEURS ET LICENCES DU TEXTE ET DE L’IMAGE

• Fichier:Perikles_altes_Museum.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/5/5f/Perikles_altes_Museum.jpg Li-cence : Public domain Contributeurs : Gunnar Bach Pedersen (January 2007) Artiste d’origine : Copie de Crésilas

• Fichier:Perikles_ostracon.svg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/1/14/Perikles_ostracon.svg Licence : Publicdomain Contributeurs : Travail personnel Artiste d’origine : Future Perfect at Sunrise

• Fichier:Périclès_Marseille.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/1/12/P%C3%A9ricl%C3%A8s_Marseille.jpg Licence : GFDL Contributeurs : Travail personnel Artiste d’origine : Robert Valette

• Fichier:Society.svg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/5/5b/Society.svg Licence : CC-BY-SA-3.0 Contributeurs :own work based on Image:Society.png by MisterMatt originally from English Wikipedia (en:Image:Society.png) Artiste d’origine :MesserWoland

6.3 Licence du contenu• Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0