Examen séries de ourierF et analyse complexe … · D'où le résultat par 2ˇ-périodicité de la...
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Université de Cergy-Pontoise 2014-2015
L3 : Séries de Fourier et analyse complexe
Examen séries de Fourier et analyse complexe (Session1) :Mercredi 17 décembre
Durée : 3 heures.
Exercice 1 [Cours] : Enoncer et démontrer le lemme de Riemann-Lebesgue.
Voir cours.
Exercice 2 : Pour α ∈ R, α 6= 0, on considère la fonction
f(t) =
{eαt, t ∈ [0, π]−e−αt t ∈]− π, 0[
prolongée par 2π-périodicité à R.
1) La fonction f est clairement de classe C1 par morceaux car t −→ eαt est C∞ sur R.Elle n'est pas continue en les points kπ, k ∈ Z. En e�et, au point 0, on a f(0+) = 1 alorsque f(0−) = −1. De même, au point π on a : f(π−) = eαπ alors que f(π+) = −e−απ.D'où le résultat par 2π-périodicité de la fonction f .2) La fonction étant impaire sur ] − π, π[, les coe�cients an valent 0 pour tout n ≥ 0.On calcule les coe�cients bn pour n ≥ 1.
bn =2
π
∫ π
0eαt sin(nt),
=1
iπ
∫ π
0(e(α+in)t − e(α−in)t)dt,
=1
iπ
([e(α+in)t
α+ in
]π0
−
[e(α−in)t
α− in
]π0
),
=1
iπ(eαπ(−1)n − 1)
−2inα2 + n2
,
=2
π
(1− eαπ(−1)n)nα2 + n2
.
La série de Fourier est donc
S(f(t)) =
∞∑n=0
2
π
(1− eαπ(−1)n)nα2 + n2
sin(nt).
3) D'après le théorème de Dirichlet (la fonction f étant C1 par morceaux), la série deFourier converge pour tout t ∈ R vers
f(t+) + f(t−)
2=
∞∑n=0
2
π
(1− eαπ(−1)n)nα2 + n2
sin(nt).
1
En particulier, pour tout t ∈]0, π[ sur lequel la fonction f est continue, on a
eαt =∞∑n=0
2
π
(1− eαπ(−1)n)nα2 + n2
sin(nt).
On évalue cette dernière égalité au point π2 et on obtient
eαπ2 =
∞∑n=0
2
π(−1)n (1 + eαπ) (2n+ 1)
α2 + (2n+ 1)2.
D'où∞∑n=0
(−1)n(2n+ 1)
α2 + (2n+ 1)2=
πeαπ2
2(1 + eαπ).
4) On applique maintenant la formule de Bessel-Parseval. On a donc
∞∑n=0
b2n2
=1
2π
∫ π
−π|f(t)|2dt = 1
π
∫ π
0e2αtdt =
e2απ − 1
2α.
D'où∞∑n=0
(1− eαπ(−1)n)2n2
(α2 + n2)2=π(e2απ − 1)
4α.
Exercice 3 : 1) Pour tout n ∈ N, les coe�cients an = (−1)nn2(n−1)! 6= 0. On utilise le critère
de d'Alembert. On a ∣∣∣∣an+1
an
∣∣∣∣ = n2(n− 1)!
(n+ 1)2n!=
n2
(n+ 1)2n→ 0.
Donc R = +∞ et la fonction f est holomorphe sur C.2) D'après le cours, la fonction f ′ est la série obtenue en dérivant terme à terme la
série+∞∑n=0
(−z)n+1
(n+ 1)2n!. De plus, la série dérivée a le même rayon de convergence R = +∞.
Donc, pour tout z ∈ C,
f ′(z) =+∞∑n=0
−(n+ 1)(−z)n
(n+ 1)2n!=
+∞∑n=0
(−z)n
(n+ 1)!=
1
z
+∞∑n=0
(−z)n+1
(n+ 1)!=
1
z
+∞∑n=1
(−z)n
n!=e−z − 1
z.
3) a) Pour tout z ∈ C, la fonction ϕ(t) = e−tz−1t est clairement continue sur (0, 1] comme
somme et quotient de fonctions continues sur (0, 1]. Comme e−tz ∼ 1− tz lorsque t→ 0,on en déduit que limt→0 ϕ(t) = −z et donc, ϕ se prolonge par continuité en 0. Donc
l'intégrale
∫ 1
0
e−tz − 1
tdt et donc la fonction g est toujours bien dé�nie pour tout z ∈ C.
b) Pour tout z ∈ C, on dé�nit ψ(t) = f(tz) qui est clairement derivable sur R. On apour tout t ∈ [0, 1]
ψ′(t) = zf ′(tz) = ze−tz − 1
tz= ϕ(t),
d'après 2). On en déduit que pour tout z ∈ C
g(z) =
∫ 1
0ϕ(t)dt =
∫ 1
0ψ′(t)dt = ψ(1)− ψ(0) = f(z).
2
Exercice 4 : Le but de cet exercice est de calculer l'intégrale
K =
∫ +∞
−∞
cos(x)
x4 + 4dx.
1) Montrer que l'intégrale ci-dessus est bien dé�nie.
La fonction x → cos(x)x4+4
est continue sur R et∣∣∣ cos(x)x4+4
∣∣∣ ≤ 1x4+4
qui est intégrable en
±∞. Donc l'intégrale K est bien dé�nie.
2) On considère la fonction
f(z) =eiz
z4 + 4.
Pour R > 0, on note γR le chemin fermé constitué du segment [−R,R] et du demi-cercleCR = {z = Reit, 0 ≤ t ≤ π} orienté dans le sens positif.
a) Calculer les pôles de f et leur ordre.b) Montrer que pour tout R > 0 su�samment grand,∫
γR
f(z)dz =π
4e(cos(1) + sin(1)).
c) Montrer que
limR→∞
∫CR
f(z)dz = 0.
d) Calculer
limR→∞
∫γR
f(z)dz,
et en déduire la valeur de K.
a) Un court calcul montre que
f(z) =eiz
z4 + 4= f(z) =
eiz
(z − (1 + i))(z − (−1 + i))(z − (1− i))(z − (−1− i)).
On en déduit que f possède des pôles simples en 1 + i, 1− i,−1 + i,−1− i.b) Pour R assez grand, les seuls pôles de f à l'intérieur de γR sont 1 + i et −1 + i.D'après le théorème des résidus, on a donc∫
γR
f(z)dz = 2iπ (Res(f, 1 + i) +Res(f,−1 + i)) .
Comme les pôles sont simples, on a
Res(f, 1 + i) = ((z − (1 + i))f(z))|z=1+i =ei(1+i)
8i(1 + i),
et
Res(f,−1 + i) = ((z − (−1 + i))f(z))|z=−1+i =ei(−1+i)
8i(1− i).
3
Donc ∫γR
f(z)dz =π
4e
(ei
1 + i+
e−i
1− i
),
=π
8e
(ei(1− i) + e−i(1 + i)
),
=π
8e(2 cos(1) + 2 sin(1)) ,
=π
4e(cos(1) + sin(1)).
c) Quand z ∈ CR, on a∣∣eiz∣∣ = ∣∣e−=(z)∣∣ ≤ 1 et donc, pour R > 1, on obtient
|f(z)| ≤ 1
R4 − 1.
On en déduit que lorsque R→∞, on a∣∣∣∣∫CR
f(z)dz
∣∣∣∣ ≤ πR
R4 − 1→ 0.
Donc
limR→∞
∫CR
f(z)dz = 0.
d) On obtient alors
limR→∞
∫γR
f(z)dz = limR→∞
∫[−R,+R]
f(z)dz =π
4e(cos(1) + sin(1)).
En prenant la partie réelle de cette égalité, on obtient
K =
∫ +∞
−∞
cos(x)
x4 + 4dx =
π
4e(cos(1) + sin(1)).
Exercice 5 : 1) Enoncer le principe des zéros isolés.
Une fonction f holomorphe sur un domaine non identiquement numme ne possède quedes zéros isolés, c'est-à-dire que si f(z0) = 0, alors ∃r > 0 tel que ∀z ∈ ∩ D(z0, r),f(z) 6= 0.
2) Existe-t-il une fonction f holomorphe dans le disque unité D(0, 1) telle que pourtout entier n > 0, on ait
f(1
n) = f(− 1
n) =
1
n2?
Indication : On pourra introduire la fonction g(z) = f(z)− z2 et utiliser 1).
La fonction g est holomorphe dans D(0, 1). De plus, elle s'annule en les points { 1n , n ∈N} par hypothèse. Mais 1
n → 0 quand n→∞. Donc les zéros de g possèdent un pointd'accumulation 0 dans D(0, 1). On déduit du principe des zéros isolés que ∀z ∈ D(0, 1),g(z) = 0. Donc ∀z ∈ D(0, 1), f(z) = z2. En�n, on véri�e que la fonction f(z) = z2
véri�e bien
f(1
n) = f(− 1
n) =
1
n2.
Fonc f(z) = z2 est l'unique fonction holomorphe dans D(0, 1) qui satisfait à l'énoncé.
4