Grec - ens-lyon.fr · Grec Série Lettres et Arts ... 6.3, τὸν μισθωσάμενον : celui...

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  • Grec Srie Lettres et Arts spcialit Lettres Classiques

    crit

    Cette anne, 93 candidats ont compos dans lpreuve de version grecque et ont t nots de 1 20 ; 56 copies ont t notes au-dessus de 10 et, parmi celles-ci, 20 copies ont t notes au-dessus de 14. Lensemble des rsultats est donc contrast et montre que le texte choisi a bien permis de dpartager les candidats des plus faibles aux meilleurs dentre eux.

    Le texte propos aux candidats tait tir des Mmorables de Xnophon et ne prsentait pas de difficults insurmontables, y compris pour des candidats ayant commenc le grec en hypokhgne. Toutes les formes nominales et verbales du texte taient relativement aises analyser, ds lors quon se montrait attentif la lettre du texte (par exemple pour identifier correctement au dbut du texte comme un futur) ; quant la syntaxe, elle ne prsentait pas de difficults majeures et la structure rptitive du texte qui mobilisait par deux fois les mmes constructions dans des contextes diffrents devait permettre de clarifier la situation. Le titre, qui tait plus une prsentation contextualisante du texte quun vritable titre, devait aussi aider les candidats comprendre les enjeux et la situation du passage propos.

    La premire phrase a en gnral t bien comprise, en dehors de certains candidats qui ont pris le futur pour un aoriste. Le premier discours propos par Socrate envisageait la justification dune carrire politique en dehors de toute formation. Les candidats ont parfois t gns par la succession des ngations ( ) : les premires ne sannulaient pas, mais se renforaient et ladverbe prenait dans ce contexte un sens ngatif : jamais je nai rien appris de personne . Il fallait ensuite comprendre que ce premier segment ngatif tait coordonn deux autres segments eux-mmes ngatifs par les deux au sens de et ne pas . Le participe avait une nuance circonstancielle pour laquelle on pouvait hsiter entre la simple circonstance temporelle et la nuance concessive ; la proposition infinitive, rgie par ce participe, a souvent t malmene, alors quune attention prcise au texte permettait dviter les difficults : les particules reliaient en effet fortement les deux infinitifs et qui ne pouvaient tre mis sur le mme plan que et qui dpendaient donc de ladjectif , attribut de ; la proposition principale commenait alors qui commandait son tour linfinitif ; renvoyait avec une petite nuance pjorative. Linfinitif substantiv ( ) a assez souvent t compris linverse de ce quil signifiait : non pas de devenir un matre pour les savants , mais davoir pour matre (attribut) quelquun parmi les savants (syntaxe lmentaire du verbe avec un datif). Le participe dans la phrase suivante navait pas une valeur circonstancielle, mais compltive de : jai pass mon temps fuir, viter ; linfinitif substantiv a souvent t mal compris, voire mal identifi : il sagissait pour le locuteur de mme viter de paratre recevoir des leons dautrui. Dans la dernire phrase de ce discours, la relative lventuel navait pas de nuance de conditionnel ou de potentiel (!), mais indiquait une gnralit : tout ce qui me viendra spontanment lesprit .

    Le potentiel daffirmation attnue se trouvait en revanche au dbut de la phrase suivante : : or, il conviendrait . Cette proposition introduisait une situation parallle pour faire comprendre labsurdit du premier raisonnement : la carrire politique tait mise en parallle avec un emploi de mdecin public. La particule avait une nuance adverbiale de aussi qui soutenait justement cette analogie. La note, qui ntait pas une traduction et ne se prsentait pas comme telle, devait permettre de comprendre la dmarche propose dans la phrase : obtenir () de la cit ( ) un emploi de mdecin ( ). La reprise de la mme argumentation applique la mdecine devait rendre la premire partie de la version plus claire : le texte sert de contexte ! Par exemple la formulation lgrement diffrente et je nai pas cherch avoir pour matre aucun de nos mdecins avec lemploi du rflchi indirect et du pronom ngatif devait permettre dclairer les choses; de la mme faon, le dveloppement de lexpression paratre avoir tudi cette profession venait utilement clairer la premire formule elliptique . La forme dimpratif pouvait peut-tre arrter les plus novices : mais le dictionnaire Bailly renvoyait clairement de o lensemble des formes de ce verbe est identifiable. La dernire phrase de ce second discours a souvent t malmene : il fallait identifier correctement le futur qui commandait linfinitif ; quant au participe , il fallait, partir du sens donn par le Bailly (qui prcisait aussi la construction avec + datif chez Xnophon) faire une tentative dsespre, courir un dernier risque , rflchir un peu au contexte pour trouver une traduction plus adapte : en faisant sur vous des expriences, des essais . Dans la dernire phrase du texte, la syntaxe lmentaire (sujet verbe complment), il fallait notamment reconnatre le temps de .

    On invitera donc les candidats se concentrer sur les fondamentaux du grec classique et pratiquer la lecture rgulire de textes faciles afin d'en mmoriser les structures : Xnophon, ce titre, est

  • agrable et relativement ais.

    preuve orale

    Srie Lettres et Arts spcialit Lettres Classiques

    Cette anne, 14 candidats ont t admissibles dans la srie Lettres Classiques. Parmi eux, 8 ont t admis. La moyenne gnrale tait de 16,28 (17 pour les admis), avec des notes s'chelonnant entre 10 et 20. On comprendra que le jury a eu le plaisir d'assister d'excellentes performances, avec des candidats proposant des traductions prcises et des commentaires construits et riches. Ils ont tir au sort galit des sujets tirs des deux uvres au programme, obtenant des notes comparables sur l'une et l'autre. Le jury a nanmoins constat que si Sophocle a pu poser des problmes de traduction (gnralement repris et corrigs par les candidats lors de l'entretien), c'est plus souvent sur Lucien que les candidats ont eu du mal proposer un commentaire tay. Peut-tre l'apparente proximit de l'criture de Lucien avec notre modernit a-t-elle empch les candidats de l'apprhender avec le recul ncessaire, tandis qu'ils se sont montrs plus l'aise avec la posie de Sophocle, malgr (ou grce ?) la distance anthropologique qui nous spare de l'univers de la tragdie grecque.

    La mthode de l'exercice a t bien matrise par les candidats. On rappellera nanmoins que la

    situation du passage, qui prcde la lecture et la traduction, n'est pas l'introduction du commentaire : il s'agit simplement de situer le texte dans l'conomie de l'uvre ; les axes de commentaire, ainsi que la composition du texte, ne seront dvelopps que dans l'introduction. Par ailleurs, l'entretien avec le jury ne prend place qu'aprs la fin du commentaire : il n'y pas de reprise de la traduction entre la traduction et le commentaire.

    Beaucoup de candidats ont su corriger pendant l'entretien les erreurs commises dans la traduction.

    On constate nanmoins un certain flou sur la traduction des pronoms et adverbes dmonstratifs ( et confondu avec , traduit comme , et inversement), ou sur la syntaxe de ( traduit celui-ci ). Les traductions d'Ajax, en particulier, ont parfois manqu de prcision pour le rendu des temps : l'indicatif, le futur n'a pas toujours t reconnu, par exemple quand il exprime la menace dans Ajax, v. 75 (Ne supporteras-tu pas en silence ? et ne va pas te montrer lche !), ou quand un futur du parfait (, Ajax v. 577) montre comment Ajax inscrit son action dans l'ternit (Le reste de mes armes restera enseveli avec moi). Les temps n'ont pas toujours t pris en compte non plus dans la traduction des participes, par exemple un aoriste marquant l'antriorit (Luc., Dial. Ht. 6.3, : celui l'a paye), un prsent marquant une habitude toujours en cours (Luc., Dial. Ht. 3.2, : dont tu sais toi aussi quoi elle ressemble puisqu'elle va aux bains avec nous). Toujours dans le domaine de la traduction, les candidats doivent s'efforcer de rendre le ton du langage employ (d'autant que la forme dialogique tait l'honneur dans les uvres au programme), et prendre garde au niveau de langue, celui des htares de Lucien n'tant pas (sauf dans des passages parodiques) celui des hros de Sophocle. Les traductions qui faisaient preuve d'un minimum d', notamment dans le choix du vocabulaire, par exemple pour rendre la navet de la jeune Corinna (Luc. Dial. Ht. 6.3-4), ou l'ironie d'Athna aux vers 91-120 d'Ajax, ont t apprcies.

    C'est la prcision de la traduction qui doit fournir les bases d'un commentaire rellement attentif la

    ralit du texte dans son dtail (coordination, syntaxe, jeu des temps ou des personnes verbales...), seul qui permette aussi une plus grande hauteur de vue. Mais ce commentaire doit galement s'appuyer sur des notions littraires spcifiques la littrature ancienne et aux genres reprsents : pour expliquer, un texte de Sophocle, il est indispensable de connatre les parties de la tragdie, et de pouvoir situer le passage dans son rapport l'action. Beaucoup de candidats ont aussi su prendre en compte la dimension scnographique de leur extrait d'Ajax, ou analyser finement les divers degrs de signification d'un discours : par exemple, le discours d'Ajax son fils Eurysaks (v.545-577) s'adresse explicitement au nourrisson, il a un effet sur les autres personnages prsents sur la scne, mais il est aussi tenu par Ajax lui-mme, par le biais d'une forte identification avec l'enfant. Le jury a apprci que le commentaire s'appuie galement sur des lments de mtriques, ce qui a rarement t le cas : les passages proposs taient en trimtes iambiques, et les candidats devaient tre capables de les scander correctement en prcisant les coupes, afin d'en tirer une analyse littraire. Pour les sujets tirs des Dialogues des Htares, les candidats ont globalement su poser les problmatiques gnriques de ce texte : ses rapports avec la Nea, avec la littrature pistolaire (Dial. Ht. 10.2-4) ont t vus, plus rarement sa filiation avec le dialogue socratique, et moins encore leur dimension de , d'exercices de rhtorique. Les outils d'analyse de la rhtorique antique ont t sous-exploits par les candidats, pour des textes qui proposaient beaucoup de rcits (par exemple 8.2-3), voire de dialogues rapports (5.3-4). Il faut nanmoins ajouter que cette anne, le jury a entendu des

  • commentaires pour la plupart solidement appuys sur le texte, et qui ne se contentaient pas de considrations gnrales sur la thmatique.

    Les rsultats obtenus cette anne doivent encourager les candidats dans leur tude du grec et des

    uvres au programme : certes, les exigences du concours sont leves (matrise et habitude de la langue, finesse d'analyse, connaissances culturelles et capacit de prise de recul), mais elles n'ont rien d'inatteignable.

    Toutes sries Traduction et commentaire d'un texte grec Le nombre de candidats ne permet pas dtablir un rapport significatif.