Lysias - Plaidoyer Sur Le Meurtre D'Eratosthene (Version Grecque)

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Lysias I PLAIDOYER SUR LE MEURTRE D'ERATOSTHENE ΥΠΕΡ ΤΟΥ ΕΡΑΤΟΣΘΕΝΟΥΣ ΦΟΝΟΥ ΑΠΟΛΟΓΙΑ

Transcript of Lysias - Plaidoyer Sur Le Meurtre D'Eratosthene (Version Grecque)

LysiasI PLAIDOYER SUR LE MEURTRE D'ERATOSTHENE

SOMMAIRE DU PLAIDOYER SUR LE MEURTRE D'ERATOSTHENE. Un particulier, nomm ratosthne, s'tait introduit chez un nomm Euphilte son insu : il avait sduit sa femme, et avait avec elle un mauvais commerce. Euphilte, instruit par une servante trangre de ce qui le passait dans sa maison, Ce dispose prendre l'adultre en flagrant dlit. Il le surprend en effet, et lui donne la mort l'instant, comme il y tait autoris par la loi. Les amis du mort le citent en justice comme meurtrier, apportant pour raison qu'il l'avait attir chez lui, et qu'il l'avait arrach de l'autel des dieux Pnates vers lequel il s'tait rfugi. Dans l'exorde de son plaidoyer Euphilte tche d'intresser les juges sa cause, il se propose de prouver que c'est pour venger

le plus sanglant des outrages, et non par intrt, ni pour aucun autre motif, qu'il a donn la mort ratosthne. La narration est regarde comme un chefd'uvre par la simplicit et la vrit des dtails, par la vivacit du rcit et par le choix des circonstances les plus propres tablit ce qui doit tre prouv ensuite. Tout y est reprsent au naturel..On y voit avec quelle adresse l'pouse d'Euphilte, sduite par ratosthne, vient bout de tromper son mari ; comment le mari est enfin dsabus, comment il surprend sa femme dans le crime, et la vengeance qu'il tire du sducteur. La narration, quoique vive et rapide, est toujours grave, comme elle devait l'tre, puisqu'il s'agissait d'un attentat qui attaque l'honneur des poux et qui trouble le repos des familles. Aprs avoir expos le fait, l'accus prouve

qu'il n'est pas coupable de meurtre. 1. Il rapporte et explique les lois au sujet de l'adultre ; il montre qu'elles taient plus svres contre ceux qui rduiraient une femme, que contre ceux qui lui saisoient violence. Il conclut qu'il tait autoris donner la mort ratosthne. 2. Il rfute les objections des adversaires; il prouve, par les circonstances du fait et par des dpositions de tmoins, qu'il n'a pas attir le jeune homme chez lui ; qu'il ne l'a pas enlev de la rue ; qu'il ne l'a pas arrach de l'autel des dieux Pnates. Il fait voir qu'il n'y avait aucune inimiti entre ratosthne et lui ; qu'il n'y avait eu entre eux aucun dml quelconque ; qu'il ne le connaissait pas mme ; qu'enfin nul autre motif ne l'avait port lui ter la vie, que celui de venger l'outrage qu'il en avait reu.

Il finit par exciter les juges confirmer la vengeance qu'il a tire d'un crime contre lequel on ne peut user de trop de svrit, et par se plaindre du procs qu'il est forc de subir. On ignore absolument et il serait inutile de chercher la date prcise et l'issue de plusieurs plaidoyers de Lysias. Il parat nanmoins, comme je l'ai observ dans une note, que celui-ci fut prononc quelques annes aprs la mort de Pricls, vers l'an 425 ou 424 avant J. C.

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Notes(01) Les funrailles taient une des crmonies publiques auxquelles les femmes pouvaient assister. Nous voyons dans Thucydide que les surs, les mres et les veuves de ceux qui taient morts la guerre pouvaient suivre les funrailles que l'tat clbrait pour eux, et assister l'loge funbre qui tait prononc sur leur tombeau. (02) Les anciens taient plus expressifs et plus naturels que nous dans les tmoignages de leur douleur. Ils ne se contentaient pas de prendre des habits de couleur noire ; ils choisissaient leurs vtements les plus sales et les plus uss ; ils affectaient d'tre ngligs dans tout leur extrieur : nous voyons ici que les femmes interrompaient l'usage du fard. En effet, comment accorder l'tat de deuil avec une

attention marque de plaire. (03) Chez les Grecs, comme chez les Romains, les esclaves dont on tait mcontent taient condamns tourner la meule dans un moulin. (04) Thesmophories, ftes en l'honneur de Crs, clbres Athnes avec beaucoup d'appareil. (05) Je n'ai vu nulle part, dans le cours du plaidoyer, les preuves qu'annonce ici l'orateur; ce qui ferait croire que le discours n'est pas venu entier jusqu' nous. (06) C'est par une circonlocution peuprs semblable que Cicron termine son rcit dans le plaidoyer pour Milon. Les esclaves de Milon, dit-il aux juges, ont fait ce que chacun de vous eut voulu que les siens eussent fait en pareille circonstance.

(7) Nous voyons dans l'histoire, que Pricls avait beaucoup affaibli l'autorit du snat de l'Aropage. Aprs la mort de ce ministre, dans la vieillesse de Lysias, du temps d'Isocrate et de Dmosthne, ce snat avait recouvr au moins une partie de ses anciens privilges. Je dis une partie, car, dans son Aropagitique, Isocrate dsire que l'Aropage recouvre toute l'autorit dont il jouissait anciennement. Au reste, cet endroit du discours prouve que la cause sut plaide quelques annes aprs la mort de Pricls. Remarquons aussi que le tribunal de l'Aropage, sans tre le seul qui juget les causes pour meurtre, tait un des principaux. (8) Voici comme Dmosthne, dans le plaidoyer contre Nra, s'explique sur les courtisanes, les concubines et les pouses. Nous avons, dit-il, des courtisanes pour le plaisir, des concubines pour avoir soin de

nos personnes, et des pouses pour quel/es nous donnent des enfants, et qu'elles rglent avec fidlit l'intrieur de nos maisons.