La réaction d'aldolisation - Usages Numériques et...

24

Transcript of La réaction d'aldolisation - Usages Numériques et...

La réaction d'aldolisationDéfinition

Définitions stricto-senso et usage.

Aldolisation => β-aldolCrotonisation => α-énone

Exemple : aldolisation croisée

Formation de centres asymétriques (stéréosélectivité), chimiosélectivité, régiosélectivité : réaction couvrant les notions principales de la chimie organique.

ENS LYO

N

écolenormalesupérieurede lyon

O

+ O

OH O O

aldolisationcroisée

crotonisation

β-aldol α-énone

La réaction d'aldolisationComposés carbonylés

Liaison C=O : liaison σ et π Csp2 et Osp2

Spectroscopie IR : σ (C=O) ~ 1720 cm-1 (élongation)

RMN du proton :

RMN du carbone : aldéhyde δ ~ 200 ppm cétone δ ~ 205 ppm

Spectroscopie UV : n -> π* (interdite) π -> π*

ENS LYO

N

écolenormalesupérieurede lyon

O~120°

~1,2 A°C Oµ

δ δ

O

H

π

π∗

C=O

O

H δ ~ 2 ppmδ ~ 10 ppm

La réaction d'aldolisationComposés carbonylés

Acidité de proton en α :

Ceci vient de la stabilisation des bases conjuguées, les énolates, par effet mésomère attracteur de la fonction carbonyle.

Réactivité des énolates :

ENS LYO

N

écolenormalesupérieurede lyon

HH

O

HPh

O

H

O

pKa = 16,7 pKa = 18,3 pKa = 19,3

Osite dur = basique

site mou = nucléophile

La réaction d'aldolisationComposés carbonylés

Tautomérie céto-énolique : catalyse acide

catalyse basique

Halogénation en α des composés carbonylés :

Br électroattracteur : blocage de la réaction

ENS LYO

N

écolenormalesupérieurede lyon

O OH

H

OHH

OH

BO OH

BH

OOHH Br Br

δ δO

H

BrO

H

Br

OBr

-H

La réaction d'aldolisationEtude de la réaction

Etude cinétique :

Etape cinétiquement déterminante : attaque de l'ion énolate.

Mécanisme :

ENS LYO

N

écolenormalesupérieurede lyon

OO OOH

+

O

EtONa

OO

OOHO

HO OO

EtOH

-EtOH

H

EtO

EtO

-HO

La réaction d'aldolisationEtude de la réaction

L'attaque de l'énolate se fait sur l'aldéhyde plutôt que sur la cétone ? => étape importante car cinétiquement déterminante => aldéhyde plus réactif avec les nucléophiles :

=> La BV de l'aldéhyde (π*) est plus basse que celle de la cétone.

Mécanisme d'attaque : angle de Dünitz-Burgi

ENS LYO

N

écolenormalesupérieurede lyon

R1/R2 Ph/H12400

Ph/Ph1,9

Ph/Me2,0

Me/Me15,1

R1 R2

O+ NaBH4

O

k 264

O

Nu∼109°

Sélectivités de l'aldolisationGénéralités

Régiosélectivité :

formation de quel énolate ?

Stéréosélectivité :

Formation de deux couples de diastéréoisomères syn/anti composé chacun de deux énantiomères => 4 stéréoisomères.

La réaction conduit-elle à des isomères de façon préférentielle ?

ENS LYO

N

écolenormalesupérieurede lyon

O

PhO

OO * *

OH O

+

La régiosélectivité est dictée par le type de contrôle sous lequel a lieu la réaction : thermodynamique ou cinétique (de charge, orbitalaire ou/et stérique).

Parenthèse : C/O alkylation (contrôle cinétique)

DMSO : chélation spécifique de Na+ ; l'oxygène porte seul la charge, c'est donc lui qui participe à la substitution nucléophile : contrôle de charge.

CF3CH2OH : solvant polaire protique ; l'oxygène est protonné, c'est doncle carbone qui réagit (+ HSAB : mou/mou) : contrôle orbitalaire.

ONa+

Ph

Br

DMSO

CF3CH2OH

OBn

OHBn

+ NaBr

Sélectivités de l'aldolisationRégiosélectivité

ENS LYO

N

écolenormalesupérieurede lyon

Sélectivités de l'aldolisationRégiosélectivité

Formation de l'énolate :

Avec KH, il y a déprotonation en fonction des pKa et équilibration s'il y ades traces de cétone (importance de l'introduction des réactifs).

ENS LYO

N

écolenormalesupérieurede lyon

O O

+

O

pKa ~ 20

LDA / DME 1 99 contrôle cinétiqueEt3N / DMF 78 22 contrôle thermodynamique

LDA / THF (-78°C) 0 100 contrôle cinétiqueKH / THF 100 0 contrôle thermodynamique

OPh

OPh

+

OPhpKa ~ 20

pKa ~ 15

Sélectivités de l'aldolisationDiastéréosélectivité

Formation de l'énolate : E ou Z ?

ENS LYO

N

écolenormalesupérieurede lyon

OO

O+Base

E Z

Sélectivités de l'aldolisationDiastéréosélectivité

Cas des énolates de lithium : => état de transition fermé à 6 centres : modèle de Ireland

Exemples :

ENS LYO

N

écolenormalesupérieurede lyon

O

RLDA

Li

N HO

R

HLi

N HO

R

H

+

répulsion 1-3 diaxiale => Z

intéraction gauche => E

Bilan : R volumineux => Z R petit => E

O LDAO

+ O

OLDA

O+

O

Z

Z

E 3,3 : 1

E 1 : >50

Sélectivités de l'aldolisationDiastéréosélectivité

Cas sans métal chélatant : état de transition ouvert => agent complexant du lithium (TMEDA, HMPA, DMPU, etc) => autre métal (Na, K, etc)

Tout dépend alors de la conformation préférentielle du composé carbonylé.

En général éclipsé si R est volumineux :

On obtient des mélanges Z/E dans le cas des aldéhydes et cétones peu encombrées.

ENS LYO

N

écolenormalesupérieurede lyon

O

R HH

O

R

MeBase

=> Z

Sélectivités de l'aldolisationDiastéréosélectivité

Réaction entre l'énolate et le composé carbonylé :Présence d'une espèce chélatante (MgBr2, Li+, etc) => état de transition fermé : modèle de Zimmermann-Traxler

Cas d'un énolate Z :

ENS LYO

N

écolenormalesupérieurede lyon

O OLi

O

LiOO

LiO+

O

LiO

OH Ohydrolyse

position axiale défavorable

produit racémique syn

Sélectivités de l'aldolisationDiastéréosélectivité

Cas d'un énolate E :

Enolate Z => produit synEnolate E => produit anti => mécanisme diastéréospécifique

ENS LYO

N

écolenormalesupérieurede lyon

position axiale défavorable

O OLi

O

LiOO

LiO+

O

LiO

OH Ohydrolyse

produit racémique anti

Sélectivités de l'aldolisationDiastéréosélectivité

Si absence d'espèce chélatante : => état de transition ouvert : modèle de Yamamoto

Cas d'un énolate Z :

ENS LYO

N

écolenormalesupérieurede lyon

produit racémique syn

O O

OH Ohydrolyse

O

HH

O

HH+

O

H H

O O

O

intéraction gauche

Sélectivités de l'aldolisationDiastéréosélectivité

Cas d'un énolate E :

Enolate Z => produit synEnolate E => produit syn => mécanisme diastéréoconvergent

ENS LYO

N

écolenormalesupérieurede lyon

produit racémique syn

O O

OH Ohydrolyse

O

H

O

H

O

HH

O

+

O

H H

O

intéraction gauche

Sélectivités de l'aldolisationSynthèse asymétrique

Contrôle par le réactif : => utilisation de copules (unités facilement liées, puis éliminées) permettant de former des énolates chiraux.

Quelques exemples :

L'énolate ainsi formé est chiral : les deux faces de la fonction amide ou ester sont diastéréotopiques.

ENS LYO

N

écolenormalesupérieurede lyon

NO

O O

SO2

N

OO

O

oxazolidinones d'Evans sultames d'Oppolzer (-)-phényl-menthol

Sélectivités de l'aldolisationSynthèse asymétrique

Contrôle par le réactif :

ENS LYO

N

écolenormalesupérieurede lyon

NO

O O

NO

O OLi

O

BO

N

O

O

O

BO

N

O

O

Bu

Bu

O

BO

N

O

ONO

O O OH

+

O

BO

N

O

OBu

Bu

Bu

Bu

Bu

Bu

NO

O O OH

Intéraction défavorable

Produit majoritaire

LiHMDS 1. nBu2BOTf

2. PhCHO

Z car gros groupement

Sélectivités de l'aldolisationSynthèse asymétrique

Contrôle par le substrat :On considère cette fois un composé carbonylé chiral, le centre asymmétrique étant en position α : modèles de Felkin-Ahn et Cram-chélate

Felkin-Ahn :

Mode d'attaque d'un composé nucléophile :

ENS LYO

N

écolenormalesupérieurede lyon

OL

M

O

P=

L = large : groupe le plus gros (double sens stérique et électroattracteur)M = moyenP = petit

O

H

Me

Ph

O

H

NuMe

Ph

H H

Nu

O OH

Nu

Nu

hydrolyse

attaque selon l'anglede Dünitz-Bürgi

Sélectivités de l'aldolisationSynthèse asymétrique

Contrôle par le substrat :Cram-chélate

On obtient l'épimère du produit issu du modèle de Felkin-Ahn : la diastéréosélectivité est contrôlable.

Ces modèles sont d'autant plus vérifiés que le nucléophile et le groupement large sont volumineux (ou électroattracteur pour le dernier).

Le cas substrat et réactif chiraux n'est pas traité.

ENS LYO

N

écolenormalesupérieurede lyon

HMe

OPH2

POO

O

H

Nu OH

Nu

Br2Mg

HMe

OPH2O

H

Br2Mg

Nu

Nu

hydrolyse

Réactions apparentéesCondensations de Claisen et Dieckmann

La condensation entre esters est la réaction de Claisen, nommée condensation de Dieckmann dans le cas intramoléculaire (cyclisation) :

Utilisation de cette réactivité des esters au cours de la synthèse malonique.Exemple de la synthèse historique de Perkin de l'acide cyclopropanedioïque

ENS LYO

N

écolenormalesupérieurede lyon

O

O+

O

O

O

O

O

O

O

H

O

O

O

O

O

O

EtO-EtO

acétoacétate d'éthyle

addition-élimination

O

OEt

O

OEt

1. EtO2. BrCH2CH2Br

3. NaOH, D

O

OH