La fonction zêta de Riemann · 2014-06-14 · La fonction zêta de Riemann par Arnaud DHALLEWYN...

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La fonction zêta de Riemann par Arnaud DHALLEWYN (2013) Les séries de Dirichlet sont définies par : L(a,s)= n=1 a n n s avec s C, et a =(a n ) n1 une suite de nombres complexes. Un cas particulier de série de Dirichlet est la série L(1,s)= n=1 1 n s tel que s C et Re(s) > 1. C’est-à-dire la fonction zêta de Riemann : ζ (s)= n=1 1 n s convergente pour s> 1. Extension de la fonction à valeur réelle introduite par Leonhard Euler : ζ (k)= n=1 1 n k k R. Définitions formelles. Expression intégrale. La fonction zêta de Riemann s’écrit aussi sous forme intégrale, pour σ> 1 : ζ (s)= 1 Γ(s) 0 1 (ln u) s 1 1 u du soit encore : ζ (s)= 1 Γ(s) 0 +t s 1 e t 1 dt Démonstration. ζ (s)Γ(s)= n1 Γ(s) n s = n1 0 +e u u n s 1 du n 1

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La fonction zêta de Riemann

par Arnaud DHALLEWYN

(2013)

Les séries de Dirichlet sont définies par :

L(a, s) =∑

n=1

∞ann

−s

avec s∈C, et a= (an)n>1 une suite de nombres complexes.

Un cas particulier de série de Dirichlet est la série

L(1, s) =∑

n=1

∞1

ns

tel que s∈C et Re(s)> 1. C’est-à-dire la fonction zêta de Riemann :

ζ(s)=∑

n=1

∞1

ns

convergente pour s> 1. Extension de la fonction à valeur réelle introduite par Leonhard Euler :

ζ(k) =∑

n=1

∞1

nk

où k ∈R.

Définitions formelles.

Expression intégrale.

La fonction zêta de Riemann s’écrit aussi sous forme intégrale, pour σ > 1 :

ζ(s) =1

Γ(s)

0

1 (− lnu)s−1

1− udu

soit encore :

ζ(s) =1

Γ(s)

0

+∞ ts−1

et− 1dt

Démonstration.

ζ(s)Γ(s)=∑

n>1

Γ(s)

ns=∑

n>1

0

+∞e−u(

u

n

)

s−1du

n

1

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en posant u=nt, alors :∫

0

+∞e−u(

u

n

)

s−1du

n=

0

+∞e−ntts−1 dt

Puis d’après le théorème de convergence monotone, on a :

ζ(s)Γ(s)=∑

n>1

0

+∞e−ntts−1 dt=

0

+∞e−t t

1− e−tts−1 dt=

0

+∞ ts−1

et − 1dt

Citons d’autres formules intégrales :

(ζ(s))2 =1

Γ(s)

k=0

∞ ∫

0

∞ ts−1 e−(k+1)t

1− e−(k+1)tdt

Pour s∈N∗\1 :

ζ(s)=(−1)s

s(s− 2)!

0

1(

log (1− ts−1)

t

)s

dt

Pour σ > 1 :

ζ(s)=2s−1

Γ(1+ s)

0

∞tscsch2(t) dt

ζ(s)=2s−1

Γ(s+1)

0

∞ts csch2(t) dt

ζ(s) =1

2(1− 2−s)Γ(s)

0

∞ts−1 csch(t) dt

ζ(s)=1

Γ(s)

0

∞ ts−1 e−t

1− e−tdt

pour 0<σ < 1, on a la formule :

ζ(s) =− sin πsπ

0

Γ′(1+ x)

Γ(1 +x)− log x

x−s dx

log (ζ(s)) =

2

∞ π(t)

t(t2− 1)dt

formule que l’on démontrera plus tard.

Pour σ > 0 :

ζ(s) =1

(1− 21−s)Γ(s)

0

∞ ts−1

et− 1dt

ζ(s) =n1−s

s− 1− s

n

∞ t−⌊t⌋ts+1

dt+∑

k=1

n

k−s

ζ(s)=2s−1

(1− 21−s)Γ(s)

0

∞ts−1 e−t sech(t) dt

2

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Pour σ >−1 :

ζ(s) =2s−1

(1− 21−s)Γ(s+ 1)

0

∞ts sech2(t) dt

Citons aussi :

ζ(s)= 2

0

∞ sin (s tan−1 (t))

(t2 + 1)s/2(e2πt − 1)dt+

1

2+

1

s− 1

ζ(s)=2s−1

1− 21−s

0

∞ cos (s tan−1 (t))

(t2 + 1)s/2 cosh(

πt

2

) dt

Pour 0<σ< 1 :

ζ(s) =−s∫

0

∞ts−1 frac

(

1

t

)

dt

Maintenant avec une intégrale double pour σ > 3 :

ζ(s) =1

Γ(s)

0

1 ∫

0

1 (−log (tη))s−2

1− tηdtdη

Formule de Landau.

Pour tout s :

ζ(s)− 1

s− 1= 1− 1

2sζ(s+ 1)− 1− s(s+ 1)

2.3ζ(s+ 2)− 1−

Démonstration.

1− 1

2sζ(s+1)− 1− s(s+1)

2.3ζ(s+ 2)− 1−

=1− 1

s− 1

n=2

∞1

ns−1

s(s− 1)

1− 2

1

n2+

(s− 1)s(s+ 1)

1.2.31

n3+

=1− 1

s− 1

n>2

1

ns−1

(

1− 1

n

)

1−s

− 1− s− 1

n

=1− 1

s− 1

n=2

1

(n− 1)s−1 −1

ns−1 −s− 1

ns

= ζ(s)− 1

s− 1

En effet :

n=2

∞1

nσ−1

k>0

|s| (|s|+ k)

(k+1)!

1

nk+2=∑

n>2

1

(

1− 1

n

)−|s|− 1

converge ∀s.

Première intégrale de chemin.

ζ(z) =1

2 sinπzΓ(z)i

∞−i0

∞+i0 (−λ)z−1

eλ − 1dλ

Démonstration.

3

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Considérons l’intégrale

∞−i0

∞+i0 (−λ)z−1

eλ − 1dλ=(e−iπz − eiπz)

0

∞ (−t)z−1

et− 1dt=−2i sin (πz)

0

∞ tz−1

et− 1dt

et∫

0

∞ tz−1

et − 1dt= Γ(z)ζ(z)

d’où :

ζ(z) =1

2 sinπzΓ(z)i

∞−i0

∞+i0 (−λ)z−1

eλ − 1dλ

avec z 1.

Seconde intégrale de chemin.

ζ(z) =−Γ(1− z)

2iπ

∞−i0

∞+i0 (−λ)z−1

eλ − 1dλ

Démonstration.

Soit

ζ(z)=1

2 sinπzΓ(z)i

∞−i0

∞+i0 (−λ)z−1

eλ − 1dλ⇔ζ(z)=

−1

2i sinπzΓ(z)

∞−i0

∞+i0 (−λ)z−1

eλ − 1dλ

et avec la formule des compléments :

Γ(1− z)Γ(z)=π

sin (πz)

On obtient :

ζ(z)=−1

2i sinπzΓ(z)

∞−i0

∞+i0 (−λ)z−1

eλ − 1dλ

Prolongement analytique.

Théorème.

La fonction ζ(s) est prolongeable analytiquement en une fonction méromorphe sur C ayant pourseule singularité un pôle simple, en s=1, de résidu 1.

Démonstration. (Avec une intégrale sur R+)

On sait que

ζ(s) =1

Γ(s)

0

+∞ ts−1

et− 1dt⇔ζ(s)Γ(s)=

0

+∞ ts−1

et− 1dt

en décomposant :

ζ(s)Γ(s)=

0

1 ts−1

et − 1dt+

1

+∞ ts−1

et − 1dt

Où la seconde intégrale est une fonction holomorphe de s.

4

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Et ∀t tel que |t|< 2π :

t

et − 1=∑

n>0

Bntn

n!

en remplaçant dans la première intégrale et en intégrant terme à terme, on obtient :

ζ(s) =1

(s− 1)Γ(s)+

1

Γ(s)

n=1

∞ Bn

n! (n+ s− 1)+

1

Γ(s)

1

∞ ts−1

et− 1dt

la série est convergente et définie une fonction holomorphe sauf aux entiers négatifs ou nuls. En

effet lorsque s −k, le rayon de convergence de la série entière de coefficientBn

n!, n’est pas modifié

lorsque l’on divise ses coefficients par les n + s − 1. Au voisinage d’un entier négatifs, elle est lasomme d’une fonction holomorphe et du terme

Bk+1

(k+ 1)! (s+ k)

Quand s −k, comme1

Γ(s) 0, ζ(s) est par conséquent la somme d’une fonction qui tend vers

0 et du terme :

1

Γ(s)

Bk+1

(k+ 1)! (s+ k)∼

s→−ks+ k

Res(Γ,−k)Bk+1

(k+ 1)! (s+ k)=(−1)k k!

Bk+1

(k+1)!

Ainsi, on a le prolongement analytique de zêta en une fonction méromorphe sur tout C, sauf aupoint s=1.

Démonstration. (Par une intégrale de contour)

∀s∈C|Re(s)>1 :

ζ(s) =1

Γ(s)

0

+∞ ts−1

et− 1dt

On définit h(s) tel que :

h(s)=

γv

us−1

eu − 1du

pour s ∈ C tel que Re(s) > 1. On note γv = γ1,v ∪ γ2,v ∪ γ3,v. Où chaque lacet représententrespectivement la demi-droite dont les points ont pour argument 0, décrite de+∞ à v; le cercle derayon v et de centre 0, dont l’argument des points croît de 0 à 2π; et enfin la demi-droite dont lespoints ont pour argument 2π, décrite de v à +∞.

h(s) est donc holomorphe sur tout C pour 0<v < 2π et avec eu − 1 0 et on a :

h(s) =

γ1,v

us−1

eu − 1du+

γ2,v

us−1

eu − 1du+

γ3,v

us−1

eu − 1du

et :∫

γ1,v

us−1

eu − 1du=

+∞

v rs−1

er − 1dr

ainsi :

limv→0

γ1,v

us−1

eu − 1du=−

0

+∞ rs−1

er − 1dr=−ζ(s)Γ(s)

5

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de même on a∫

γ2,v

us−1

eu − 1du=O

(

vRe(s)−1)

ainsi :

limv→0

γ2,v

us−1

eu − 1du= 0

Et enfin :∫

γ3,v

us−1

eu − 1du=

v

+∞ rs−1e2iπ(s−1)

er − 1drv→ 0

e2iπ(s−1) ζ(s)Γ(s)

et du fait que h est indépendante de v on a donc :

h(s)=(

e2iπ(s−1)− 1)

ζ(s)Γ(s)

Avec les formules d’Euler on obtient :

e2iπ(s−1)− 1 =2i sin (π(s− 1))eiπ(s−1) =2i sin (πs)eiπs

alors en substituant l’expression on aura :

h(s)= 2ieiπs sin (πs)ζ(s)Γ(s)

Mais avec la formule des compléments, ∀s| 0<Re(s)< 1 :

Γ(s) sin (πs) =π

Γ(1− s)

d’où :

h(s)= 2πieiπs ζ(s)

Γ(1− s)

et finalement :

ζ(s)=e−iπsΓ(1− s)

2iπh(s) =

e−iπsΓ(1− s)

2iπ

γ

us−1

eu − 1du

ζ(s)=e−iπsΓ(1− s)

2iπ

γ

us−1

eu − 1du

cette formule est valable pour Re(s)>1, l’expression à droite reste valable pour toute valeur bornéede s, définit donc une fonction analytique, et donc d’après le théorème du prolongement analytique,celle-ci représente le prolongement analytique de ζ sauf en s=1.

Et comme h est holomorphe sur tout C, cela implique le prolongement analytique de ζ en unefonction méromorphe sur C.

Prolongement avec la formule sommatoire d’Abel

Grâce à la formule sommatoire d’Abel, on a pour Re(s)>1 :

ζ(s) =∑

n>1

n−s = s

1

∞ [u]

u1+sdu

6

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où [u] désigne la partie entière qui se décompose en u − u, où u est la partie fractionnaire.Ainsi :

ζ(s)=s

s− 1− s

1

∞ uu1+s

du

Avec 0 < u < 1, l’intégrale converge pour Re(s)>0. Et donc à partir du prolongement pourRe(s) > 0 puis avec l’équation fonctionnelle pour 0 < Re(s) < 1, on a le prolongement de ζ pourRe(s)6 0 sauf pour s= 0.

Prolongement analytique avec la fonction êta de Dirichlet

Soit la fonction η définie tel que

η(s) =∑

n>1

(−1)n−1

ns

convergente pour s∈R+, il en est de même pour Re(s)> 0, que l’on peut démontrer par le lemmed’Abel.

Si Re(s)> 1 :

ζ(s)=∑

n>1

n−s = η(s)+ 2∑

n=1

∞1

(2n)s= η(s)+

2 ζ(s)

2s⇔(1− 21−s)ζ(s) = η(s)

on peut aussi écrire

ζ(s)=η(s)

1− 21−s

Ceci réalise le prolongement analytique de ζ sur Re(s)> 0, sauf aux points :

s=1 +2ikπ

ln (2)

où k ∈Z et η(1)= ln (2). Ces points sont en fait les zéros de 1− 21−s.

En appliquant la relation fonctionnelle avec le prolongement analytique pour σ = Re(s) > 0, onobtient le prolongement analytique partout sauf en ces points. Comme :

0<1

3n− 2+

1

3n− 1− 2

3n=

1

3n2+O

(

1

n3

)

on déduit que

ζ3(s)=∑

n>1

(

1

(3n− 2)s+

1

(3n− 1)s− 2

(3n)s

)

=1 +1

2s− 2

3s+

1

4s+

1

5s− 2

6s+

1

7s+

1

8s− 2

9s+

convergente pour Re(s)=1, et on a

ζ(s)=ζ3(s)

1− 31−s

Il suffit donc de calculer la série seulement pour ces points carln3

ln 2Q, et 1−31−s ne peut s’annuler

en même temps que 1− 21−s, sauf pour s=1.

7

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De même :

η(s)=1

Γ(s)

0

+∞ xs−1

ex + 1dx

On déduit pour Re(s)>0 :

ζ(s)=1

(1− 21−s)Γ(s)

0

1 |lnu|s−1

1 + udu

Euler trouva un lien avec les nombres premiers :

Produit Eulérien.

Pour s> 1, la fonction zêta de Riemann est donnée par :

ζ(s)=∑

n=1

∞1

ns=∏

k=1

∞1

1− 1

pks

=∏

p∈P

1

1− p−s

où pk est le k-ième premier.

Démonstration.

k=1

∞1

1− 1

pks

=1

1− 1

p1s

1

1− 1

p2s

1

1− 1

p3s

=

[

k=0

∞ (

1

p1s

)

k][

k=0

∞ (

1

p2s

)

k][

k=0

∞ (

1

p3s

)

k]

=

(

1+1

p1s +

1

p12s

+1

p13s

+ )(1 +1

p2s +

1

p22s

+1

p23s

+ )=1 +

16i

1

pis +

16i6j

1

pispj

s +∑

16i6j6k

1

pispj

spks +

=1+1

2s+

1

3s+

1

4s+

1

5s+ =

n=1

∞1

ns= ζ(s)

Dérivée.

Effectuons d’abord le calcul de ζ ′(s) :

ζ ′(s)=d

ds

(

1+1

2s+

1

3s+

1

4s+ )=−

(

ln 2

2s+

ln 3

3s+

ln 4

4s+ )=−

n=1

∞lnnns

Et plus généralement on a :

ζ(k)(s) = (−1)k∑

n=2

∞(lnn)k

ns

8

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On peut citer pour n∈N :

ζ(n)(1− s)= (−1)n∑

k=1

∞ (

n

k

)(

exp

s

(

−log (2π) +iπ

2

)(

2− log (2π)

)

n−k

+ exp

s

(

−iπ2− log (2π)

)(

−iπ2− log (2π)

)

n−k)

∂k(Γ(s)ζ(s))

∂sk

et :

ζ(n)(1− z) = (−1)n∑

k=0

∞ ((

n

k

)(

exp

z

(

iz

2− log (2π)

)(

2− log (2π)

))

n−k

+ exp

z

(

−iπ2

− log (2π)

)(

−iπ2

− log (2π)

)

n−k)

∂k(Γ(z)ζ(z))

∂zk

Ainsi que :

ζ(n)(0)= (−1)nn!

(

Im(zn+1)

π(n+1)!+

1

π

k=1

n−1ak Im(zn−k)

(n− k)!

)

ak =

[

((s− 1)k)

(

Γ(s)ζ(s)− 1

s− 1

)]

et z=−log 2π− iπ

2

Théorème de Speiser (1934).

La dérivée de la fonction zêta n’a pas de zéros pour 0<σ<1

2.

Intégrations.

−∞

+∞(

3− 8√

cos (log (2)t))

ζ

(

1

2+ it

)∣

t2 +1

4

dt=πlog (2)

Pour σ > 1 :∫

ζ(s)ds= s−∑

k=2

∞k−s

log (k)

Pour σ > 0 :

−∞

+∞∣

(

1− 21−(it+σ))

ζ(σ+ it)

σ+ it

dt=π(1− 21−2σ)ζ(2σ)

σ

Formules supplémentaires.

0

∞ un du

eu − 1=n! ζ(n+ 1)

Voici la formule de Euler pour |t|< 1 :

lnΓ(1+ t) =−γt+∑

n>2

(−1)nζ(n)

ntn

9

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et donc

γ=∑

n=2

∞(−1)nζ(n)

n

publié dans commentarii Academiae scientiarum imperialis petropolitanae en 1734-1735. Legendreécrit dans Exercices de calcul intégral sur divers ordres de transcendantes et sur les quadratures :

lnΓ(1 + t)=1

2ln

πt

sin πt+

1

2ln

1− t

1 + t+(1− γ)t+

n=1

∞1− ζ(2n+ 1)

2n+ 1tn

Une autre formule intéressante :

ζ ′(s)ζ(s)

= ln (2π)+π

2cot(

πs

2

)

− Γ′(1− s)

Γ(1− s)− ζ ′(1− s)

ζ(1− s)

ζ(s)=1

1− 21−s

n=0

∞1

2n+1

k=0

n (

n

k

)

(−1)k

(k+1)s

ζ(s)=1

s− 1

n>0

1

n+ 1

k>0

(−1)k

(k+1)s−1

(

n

k

)

ζ(s)=1

s− 1

n=0

∞(

1− s

2

)

n!

k=0

n

(−1)k

(

n

k

)

(2k+1)ζ(2k+ 2)

On peut désigner la fonction zêta sous forme de série de Laurent :

ζ(s)=1

s− 1+∑

n=0

∞(−1)n

n!γn (s− 1)n

où γn est la constante de Stieltjes définit comme :

γn = limm→∞

[(

k=1

m(log k)n

k

)

− (logm)n+1

n+ 1

]

et γ0 est la constante d’Euler-Mascheroni.

Pour σ > 1 :

ζ(s)= 2s 1

2s − 1

k=0

∞(1 + 2k)−s

et

ζ(s) =1

1− 2−s

k>0

1

(2k+ 1)s

Pour σ < 1 :

ζ(s)= 2(2π)s−1Γ(1− s)

(

sin(

πs

2

)

k=1

∞cos (2πk)

k1−s+ cos

(

πs

2

)

k=1

∞sin (2πk)

k1−s

)

Pour σ > 0| s 1 :

ζ(s)=1

1− 21−s

k=1

∞(−1)k−1

ks

10

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ζ en tant que limites.

Pour σ > 0 :

ζ(s)= limn→∞

(

k=1

n

k−s n1−s − 1

1− s

)

− 1

1− s

Citons :

ζ(s) = limn→∞

1

21−s

k=1

n (

2nn− k

)

(−1)k k−s

(

2n

n

)

puis pour z < 1 :

ζ(s)= limz→1

1

21−s − 1

k=1

∞(−z)k

ks

Théorème.

lims→1

ζ(s)− 1

s− 1= γ

Démonstration.

On part de la formule

ζ(s)=1

Γ(s)

0

∞ us−1

eu − 1du

et aussi du fait que

Γ(s)= (s− 1)Γ(s− 1)

Il suit(

ζ(s)− 1

s− 1

)

Γ(s)=

0

∞ ts−1

et − 1dt−

0

∞e−t ts−2 dt=

0

∞ts−1

(

1

et − 1− 1

tet

)

dt

avec s→ 1 :

lims→1

ζ(s)− 1

s− 1=

0

∞e−t

(

1

1− e−t− 1

t

)

dt

Et Rao donna en 1956 le résultat suivant

γ=

0

∞e−x

(

1

1− e−x− 1

x

)

dx

ce qui permet de conclure.

Problème de Bâle.

En 1644, Pietro Mengoli posa la question de la valeur de la série

n=1

∞1

n2

Repris par Jacques Bernouilli dans Positiones arithmeticae de seriebus infinitis en 1689 à Bâle.En 1730 Stirling donne une valeur approchée par une méthode d’accélération de convergenc. En

1735, Euler conjecture que la série vaut ζ(2) =π2

6. Il prouva sa conjecture en 1748. Il trouve de

même une forme générale pour tout les ζ(2k) avec k ∈N.

11

Page 12: La fonction zêta de Riemann · 2014-06-14 · La fonction zêta de Riemann par Arnaud DHALLEWYN (2013) Les séries de Dirichlet sont définies par : L(a,s)= X n=1 ∞ a nn−s avec

Formule générale pour ζ(2k).

ζ(2k)=∑

n=1

∞1

n2k=

(−1)k−122k−1B2k

(2k)!π2k

avec k ∈N∗.

Démonstration.

Par l’équation d’Euler :

eiy = cos y+i sin y

on a :

cos y=eiy + e−iy

2, sin y=

eiy − e−iy

2ice qui implique :

y cot y= iyeiy + e−iy

eiy − e−iy= iy

e2iy +1

e2iy − 1

en posant z= 2iy, on obtient :

y cot y=z

2

ez + 1

ez − 1=z

2+

z

ez − 1

La fonctionz

ez − 1est définie et continue sur R, avec :

z

ez − 1=:∑

n>0

Bnzn

n!

où les Bn sont les nombres de Bernoulli.

Le membrez

2est une fonction paire, Ainsi Bn = 0 pour n> 3 impair, et B1 = −1

2correspond au

terme en z de y cot y=z

2

ez + 1

ez − 1=z

2

z

ez − 1à partir de :

(

n=0

∞Bn

zn

n!

)

(ez − 1)=

(

n=0

∞Bn

zn

n!

)(

n=1

∞zn

n!

)

= z

En comparant les coefficients de zn :

k=0

n−1 Bk

k!(n− k)!=

1 si n=10 si n 1

qui permet de calculer les valeurs de récurrences. La combinaisons de :

y cot y=z

2

ez + 1

ez − 1=z

2+

z

ez − 1et

z

ez − 1=:∑

n>0 Bnzn

n!implique :

y cot y=∑

k=0

∞B2k

(2iy)2k

(2k)!=∑

k=0

∞(−1)k22kB2k

(2k)!y2k

et en considérant :

π cotπx=1

x−∑

n=1

∞2x

n2− x2

12

Page 13: La fonction zêta de Riemann · 2014-06-14 · La fonction zêta de Riemann par Arnaud DHALLEWYN (2013) Les séries de Dirichlet sont définies par : L(a,s)= X n=1 ∞ a nn−s avec

Puis en posant y=πx et en multipliant par x, si |y |<π, nous avons :

y cot y=1− 2∑

n=1

∞y2

π2n2− y2=1− 2

n=1

∞y2

π2n2

1

1−(

y

πn

)

2

Le dernier facteur est la somme d’une série géométrique, donc :

y cot y=1− 2∑

n=1

∞∑

k=1

∞(

y

πn

)

2k= 1− 2

k=1

∞ (

1

π2k

n=1

∞1

n2k

)

y2k

Nous avons ainsi ∀k∈N∗ le coefficient [y2k] dans le développement en série entière de y cot y égale à :

[y2k] = y cot y=− 2

π2k

n=1

∞1

n2k=− 2

π2kζ(2k)

Ainsi :

ζ(2k)=∑

n=1

∞1

n2k=

(−1)k−122k−1B2k

(2k)!π2k

On peut aussi écrire ζ(2n) de plusieurs autres façons :

ζ(2n)=22n−1

(2n)!

k=0

2n1

k+1

r=0

k

(−1)rr2n

(

k

r

)

et

ζ(2n)=(−1)n 22n−2π2n

(22n − 1)(2n− 1)!E2n−1(0)

ainsi que

(−1)n+122n−3π2n

(22n − 1)(2n− 2)!

0

1

E2n−2(x) dx

Ainsi nous pouvons recalculer ζ(2) :

ζ(2)=1× 2× 1

6π2

2=π2

6

On peut aussi démontrer la formule pour ζ(2k) d’une autre façon :

Considérons la fonction ξ(s)7 π−s

2Γ(

s

2

)

ζ(s).

Soit ξ(s)7 π−s

2Γ(

s

2

)

ζ(s) avec s= 2n :

ξ(2n)7 π−2n

2 Γ

(

2n

2

)

ζ(2n)= πnΓ(n)ζ(2n)

et ξ(2n)= ξ(1− 2n)

donc :

ξ(2n)= ξ(1− 2n) =πn−1

(

1

2−n

)

ζ(1− 2n)

13

Page 14: La fonction zêta de Riemann · 2014-06-14 · La fonction zêta de Riemann par Arnaud DHALLEWYN (2013) Les séries de Dirichlet sont définies par : L(a,s)= X n=1 ∞ a nn−s avec

comme Γ(n)= (n− 1)! et ζ(1− 2n)= (−1)2n−1B2n

2n=−B2n

2net Γ(s)= (s− 1)Γ(s− 1), on obtient :

Γ

(

1

2

)

=

(

−1

2

)

Γ

(

−1

2

)

=

(

−1

2

)(

−3

2

)

Γ

(

−3

2

)

=(−1)n1 · 3 · · (2n− 1)

2nΓ

(

1

2−n

)

= (−1)n(2n)!

4nn!Γ

(

1

2−n

)

et comme :

Γ

(

1

2

)

=

0

∞e−tt

−1

2 dt=2

0

∞e−x2

dx= π√

alors :

Γ

(

1

2−n

)

= (−1)n π√ 4nn!

(2n)!

En insérant ces valeurs dans

π−nΓ(n)ζ(2n)= ξ(2n)= ξ(1− 2n)= πn−1

(

1

2−n

)

ζ(1− 2n)

on trouve :

ζ(2n)= (−1)n−1 (2π)2n

2(2n)!B2n

Bien-sûr tout les ζ(2n) Q, du fait de l’irrationalité de πn.

En ce qui concerne ζ(2), présentons quelques formules ayant la même valeur.

Calcul de∫

0

1 ln t

t− 1dt

Soit f(t)=ln tt− 1

est continue sur ]0; 1[ et donc localement intégrable sur ]0; 1[.

Quand t 0,

ln tt− 1

∼|ln t|=o

(

1

t√)

, ainsi f est intégrable au voisinage de 0. Puis quand t 1,ln tt− 1

∼ 1, ainsi f se prolonge par continuité en 1 et est donc intégrable au voisinage de 1.

Donc finalement, la fonction f est intégrable sur ]0; 1[ et l’intégrale est alors convergente vers unevaleur I telle que :

I =

0

1 ln tt− 1

dt

Soient n∈N et ∀t∈ ]0; 1[, on a :

ln tt− 1

=− ln t× 1

1− t=− ln t

(

k=1

n

tk

)

=∑

k=1

n

−tk ln t

comme f(t)=−tk ln t est intégrable sur ]0; 1[ car continue sur ]0; 1[, par intégration on obtient :

0

1 ln tt− 1

dt=∑

k=0

n

Ik

où :

Ik =−∫

0

1

tkln tdt

14

Page 15: La fonction zêta de Riemann · 2014-06-14 · La fonction zêta de Riemann par Arnaud DHALLEWYN (2013) Les séries de Dirichlet sont définies par : L(a,s)= X n=1 ∞ a nn−s avec

avec n +∞.

Maintenant soient k ∈ N et ε ∈ ]0; 1[. la fonction t −ln t est de classe C1 sur [ε; 1]. On peuteffectuer une intégration par partie qui fournit.

ε

1

−tk ln tdt=[

− tk+1

k+ 1ln t

]

ε

1

+1

k+1

ε

1

tk dt=εk+1ln εk+ 1

+1

(k+1)2(1− εk+1)

Quand ε 0, on obtient Ik =1

(k+1)2, ainsi ∀k ∈N, Ik =

1

(k+1)2.

Ainsi, il est facile de voir :

I =∑

k=0

∞Ik =

k=0

∞1

(k+ 1)2=∑

n=1

∞1

n2= ζ(2)=

π2

6

D’où :∫

0

1 ln tt− 1

dt=∑

n=1

∞1

n2= ζ(2)=

π2

6

Calcul de∫

0

∞ x

ex− 1

dx

Soit la fonction :

x

ex − 1=:∑

n>0

Bnxn

n!

définie et continue sur tout R.

Considérons :

1− e−nx

1− e−x=∑

k=0

n−1

e−kx

et soit :

J =

0

∞ x

ex − 1dx=

0

∞ xe−x

1− e−xdx=

(

k=0

n−1 ∫

0

∞xe−(k+1)xdx

)

+

0

∞ x

ex − 1e−nx dx

Comme toutes ces intégrales convergent et que :

Kn =

0

∞ x

ex − 1e−nx dx 0

quand n +∞. Il suffit de calculer :

Mk =

0

∞xe−(k+1)x dx

En intégrant par parties on trouve :

Mk =1

(k+ 1)2

en remplaçant dans la formule de J on obtient :

J =

0

∞ x

ex − 1dx=

(

k=0

n−11

(k+ 1)2

)

=∑

k=1

∞1

n2= ζ(2) =

π2

6

15

Page 16: La fonction zêta de Riemann · 2014-06-14 · La fonction zêta de Riemann par Arnaud DHALLEWYN (2013) Les séries de Dirichlet sont définies par : L(a,s)= X n=1 ∞ a nn−s avec

Présentons aussi la série :

3∑

n=1

∞1

n2(

2n

n

)= ζ(2) =π2

6

Puis :

ζ(4)=3617

n=1

∞1

n4(

2n

n

)=π4

90=

1

6

0

∞ x3

ex − 1dx

et :

2

0

π

3ln2(

2 sinx

2

)

dx=17π4

3240=

1736ζ(4)

Citons une formule issue de [14] faisant intervenir les polynômes d’Euler En(x) :

ζ(2n)=(−1)n+1 22n−3π2n

(22n − 1)(2n− 2)!

0

1

E2(n−1)(x) dx

Citons aussi :

k>1

1

k2−x2=∑

n>0

ζ(2n+2)x2n =1− πx cot (πx)

2x2=3∑

k=1

∞1

k2(

2k

k

)

(

1− x2

k2

)=∏

m=1

k−1 1− 4x2

m2

1− x2

m2

Et voici la formule de Borwein-Borwein (1995) :

1

π

0

π

2x2ln2(2 cosx) dx=

1116

ζ(4)

D’autres formules :

n=1

∞ζ(2n)

n(2n+ 1)= ln (2π)− 1 ;

n=1

∞ζ(2n)

(2n+ 1)22n= lnπ− 1 ;

n>1

ζ(2n)

n22n= ln

(

π

2

)

cas particulier de la formule plus générale :

n>1

ζ(2k, z)

k(2k+ 1)22k= (2z − 1)ln

(

z − 1

2

)

− 2z+ 1 + ln (2π)− 2lnΓ(z)

où ζ(s, a) est la fonction zêta de Hurwitz.

De plus citons la formule :

cotx=1

x− 2

n=1

∞x2n−1 ζ(2n)

π2n

Ainsi que pour n∈N∗\1 :

k=1

n−1

ζ(2k)ζ(2n− 2k) =

(

n+1

2

)

ζ(2n)

Irrationnalité

ζ(2) =∑

n=1

∞1

n2=π2

6 Q

Démonstration. (Beukers)

16

Page 17: La fonction zêta de Riemann · 2014-06-14 · La fonction zêta de Riemann par Arnaud DHALLEWYN (2013) Les séries de Dirichlet sont définies par : L(a,s)= X n=1 ∞ a nn−s avec

Critère d’irrationalité

Soit α∈R, est strictement irrationnel si et seulement si, il existe deux suites d’entiers (an)n>0 et(bn)n>0 telles que anα+ bn 0 et que anα+ bn 0.

Lemme 1.

Définissons dn = ppcm1; 2; ;n. Avec p∈P.

dn =∏

p6n

p

[

log n

log p

]

6∏

p6n

p

logn

log p =nπ(n)

avec π(n)∼ n

log n, on déduit dn< 3n(résultat dû à Hanson en 1972).

Lemme 2.

Soient r, s∈N. On introduit :

Jr,s7 ∫

0

1 ∫

0

1 xrys

1−xydxdy

Si r > s :∫

0

1 ∫

0

1 xrys

1−xydxdy ∈Q

avec (1− xy)|dr2 c’est-à-dire Jr,s∈ 1

dr2 Z.

Si r= s :

Jr,r =

0

1 ∫

0

1 xrys

1− xydxdy=

(

ζ(2)−∑

k=1

r1

k2

)

donc si r> 1 : Jr,r ∈ ζ(2)Z+1

dr2Z.

Et si r= 0, on a :

J0,0 = ζ(2)

Démonstration du lemme 2.

Considérons :

I(r, s, σ)=

0

1 ∫

0

1 xr+σys+σ

1− xydxdy

|xy |< 1 donc :

1

1−xy=∑

k=0

∞(xy)k

et donc :

0

1 ∫

0

1 xr+σys+σ

1− xydxdy=

0

1 ∫

0

1∑

xr+k+σys+k+σdxdy=∑

0

1 ∫

0

1

xr+k+σys+k+σdxdy

=∑

k=0

∞1

(k+ r+σ+1)(k+ r+ σ+ 1)

17

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car∫

0

1 ∫

0

1

xpxq dxdy=1

(p+ 1)(q+ 1)

si r > s, la somme vaut :

k=0

∞1

r− s

[

1

k+ s+ σ+ 1− 1

k+ r+ σ+ 1

]

=1

r− s

[

1

s+ 1+ σ+ +

1

r+ σ

]

Et :

d

dσI(r, s, σ) =

0

1 ∫

0

1 xr+σys+σ

1− xydxdy=

d

(

1

r− s

[

1

s+ 1+ σ+ +

1

r+ σ

])

=−1

r− s

((

1

s+ 1+ σ

)

2

+ +

(

1

r+σ

)

2)

Le premier point se déduit en considérant σ= 0.

Comme r > s et puisque (r− s)|dr et (s+ k)|dr pour =1; 2; ; r− s, on en déduit que Jr,s∈ 1

dr2Z

Si r= s

0

1 ∫

0

1 xr+σys+σ

1− xydxdy=

k=0

∞1

(k+ r+ 1)2

c’est-à-dire :

Jr,r =

0

1 ∫

0

1 xryr

1−xydxdy=

k=0

∞1

(k+ r+ 1)2=∑

k=r+1

∞1

k2

=

ζ(2) si r= 0(

ζ(2)− 1

12− − 1

r2

)

si r> 1

Démonstration du théorème

On considère :

M =

0

1 ∫

0

1 (1− y)n

1− xyPn(x) dxdy

Où les Pn(z) sont les polynômes de Legendre.

On a :

M = (An +Bnζ(2))dn−2

alors :

0< |An +Bnζ(2)|= dn2 |M |

avec An,Bn∈Z.

En intégrant n fois par parties par rapport à x :

M =(−1)

0

1 ∫

0

1 xn(1− yn)yn(1− xn)

(1− xy)n+1 dxdy 0

18

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Cherchons le maximum de la fonctiony(1− y)x(1− x)

1− xy. En posant t= xy

√:

y(1− y)x(1−x)

1− xy=t2(1− y− x+ t2)

1− t26t2(1− 2t+ t2)

1− t2=t2(1− t)

1 + t

L’étude de la dérivée donne le maximum

(

5√

− 1

2

)

5

atteint en t=5

√− 1

2. Ainsi :

y(1− y)x(1− x)

1− xy6

(

5√

− 1

2

)

5

on déduit :

0< |M |6(

5√

− 1

2

)

5n∫

0

1 ∫

0

1 1

1−xydxdy=

(

5√

− 1

2

)

5n

ζ(2)

n +∞ tel que dn< 3n (avec dn∼ en), on obtient :

0< |An +Bnζ(2)|= dn2 |M |6 dn

2

(

5√

− 1

2

)

5n

ζ(2)< 9n

(

5√

− 1

2

)

5n

ζ(2)<

(

5

6

)n

Ce dernier terme tend vers 0 quand n +∞, et donc cela garantit ζ(2) Q.

Par extension, tous les ζ(2k) sont irrationels, car ζ(2k)=p

qπr, et πr Q.

Valeurs aux entiers négatifs.

ζ(−k)= (−1)kBk+1

k+1∈Q

Démonstration.

Soit Re(s)> 1 :

Γ(s)ζ(s)=

0

∞ ts−1

et − 1dt

la continuation analytique est réalisée en écrivant :

Γ(s)ζ(s) =

0

1 ts−1

et− 1dt+

1

∞ ts−1

et− 1dt

la seconde intégrale est une fonction holomorphe de s. On décompose en série de Taylor dans lapremière. Comme on a ∀t tel que |t|< 2π :

t

et − 1=∑

n=0

∞ Bntn

n!

en remplaçant dans la première intégrale et en intégrant terme à terme, on trouve :

ζ(s) =1

(s− 1)Γ(s)+

1

Γ(s)

n=1

∞ Bn

n! (n+ s− 1)+

1

Γ(s)

1

∞ ts−1

et− 1dt

19

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La série est convergente et définit une fonction holomorphe partout sauf aux entiers négatifs ounuls, (car pour s différents de ces valeurs, le rayon de convergence de la série entière de coefficientsBn

n!n’est pas modifié lorsqu’on divise ces coefficients par les n + s − 1) et de même au voisinage

d’un entier négatifs −k, elle est la somme d’une fonction holomorphe et du terme

Bk+1

(k+ 1)! (s+ k)

Quand s −k comme1

Γ(s) 0, ζ(s) est par conséquent la somme d’une fonction qui tend vers

0 et du terme

1

Γ(s)

Bk+1

(k+ 1)! (s+ k)∼

s −ks+ k

Res(Γ,−k)Bk+1

(k+ 1)! (s+ k)=(−1)kk!

Bk+1

(k+ 1)!

Ainsi, le prolongement analytique méromorphe de ζ à tout le plan complexe n’a de pôle qu’aupoint 1, et l’on obtient la formule d’Euler :

ζ(−k)= (−1)kBk+1

k+ 1

Démonstration.

∀s tel que Re(s)> 1, on a :

(1− 21−s)ζ(s)=∑

k=1

∞(−1)k

ks

ce qui fournit un prolongement analytique de ζ au demi-plan Re(s)> 0. On peut alors sommer lasérie divergente ζ(−n) par la méthode d’Abel.

(1− 2n+1)ζ(−n)= limx→−1

k=1

knxk =

(

xd

dx

)n(x

1− x

)

x=−1

= (−1)n d

dzn

(

1

ez +1

)∣

z=0

(x=−e−z).

= (−1)n(1− 2n+1)Bn+1

n+ 1

lorsque s= 2n on déduit :

ζ(−n)= (−1)nBn+1

n+ 1

Entiers pairs négatifs

Puis pour les ζ(−2n), se déduit avec la formule précédente, c’est-à-dire en posant k=2n :

ζ(−k)= (−1)kBk+1

k+ 1

devient :

ζ(−2n)=B2k+1

2k+1= 0

20

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pour tout n> 1; et elles sont alors des racines de ζ(s) appelées zéros triviaux.

Zéros non-triviaux.

L’équation fonctionnelle de zêta et sa non-annulation pour σ > 1, implique que sur le demi-planσ 6 0 la fonction zêta de Riemann admet pour seuls zéros les points −2n. Mais il existe d’autreszéros appellés zéros non-triviaux dans la bande critique 0<σ< 1, et on peut montrer qu’il n’y enn’a pas autre part. La fonction êta de Dirichlet définie comme :

η(σ)7∑

n>1

(−1)n

nσ= (21−σ − 1)ζ(σ)

montre que les zéros non-triviaux de zêta ne sont pas réel. L’équation fonctionnelle et le fait que

ζ(k)∈R pour s∈R, impliquent qu’ils sont répartis symétriquement par rapport à la droite σ=1

2.

Les zéros de la fonction ξ sont les zéros non-triviaux de ζ. Nous définirons plus tard cette fonction.

En fait avec l’équation fonctionnelle, dont on précisera l’énoncé plus tard, on voit pourquoi les zérostriviaux sont tous de la forme −2n. En effet 2s 0 et, πs−1 0 et Γ(1 − s) 0, donc les valeursd’annulation de sin

(

πs

2

)

donne les zéros triviaux.

Généralités sur les zéros non-triviaux

Soit f une fonction méromorphe sur C ne possèdant qu’une unique singularité, se trouvant en 1. Siσ, T ∈R+

∗ , on note Nf(σ, T ) le nombre de zéros non-triviaux noté β+ iγ de f (comptés avec leurmultiplicité), avec σ6 β et 0<γ6T . Si T ′>T , on note aussi Nf(σ,T ,T

′)7 Nf(σ,T′)−Nf(σ,T ).

Dans le cas particulier de ζ, on a :

N(σ, T )7 Nζ(σ, T ) et N(T )7 N(0, T )

Théorème.

On a pour T > 2 :

N(T + 1)−N(T )≪ lnT

et :

N(T )≪T lnT

Démonstration.

Soit t∈R :

n=0

∞1

1 + (τ − γn)2≪ ln (|τ |+2)

Alors pour T < γn 6T + 1

N(T +1)−N(T )=∑

n=0

∞16

n>0

2

1 + (T − γn)2≪ lnT

Valeurs aux entiers impairs.

En revanche les ζ(2n+ 1) sont peu connus.

L’irrationnalité de ζ(3) est connus de par le théorème d’Apéry (1978). Mais l’irrationalité ou encorela transcendance des autres ζ(2n+ 1) sont inconnues, bien qu’il existe des résultats moins forts.

21

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Théorème d’Apéry

ζ(3)=∑

n=1

∞1

n3 Q

Démonstration. (Beukers)

Critère d’irrationalité

Soit α∈R, est strictement irrationnel si et seulement si, il existe deux suites d’entiers (an)n>0 et(bn)n>0 telles que anα+ bn 0 et que anα+ bn 0.

lemme 1.

Définissons dn = ppcm1; 2; ;n. Avec p∈P.

dn =∏

p6n

p

[

log n

log p

]

6∏

p6n

p

logn

log p =nπ(n)

avec π(n)∼ n

log n, on déduit dn< 3n(résultat dû à Hanson en 1972).

lemme 2.

Soient r, s∈N. On introduit :

Jr,s7 ∫

0

1 ∫

0

1 −log xy1−xy

xr ys dxdy

Si r > s :

−∫

0

1 ∫

0

1 log xy1− xy

xr ysdxdy ∈Q

avec (1− xy)|dr3 c’est-à-dire Jr,s∈ 1

dr3Z

Si r= s :

Jr,r =−∫

0

1 ∫

0

1 log xy1− xy

xr ysdxdy= 2

(

ζ(3)−∑

k=1

r1

k3

)

donc si r> 1 : Jr,r ∈ ζ(3)Z+1

dr3Z.

Et si r=0 on a :

J0,0 =2ζ(3)

démonstration du lemme 2.

Considérons :

I(r, s, σ)=

0

1 ∫

0

1 xr+σys+σ

1− xydxdy

|xy |< 1 donc :

1

1−xy=∑

k=0

∞(xy)k

22

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et donc :

0

1 ∫

0

1 xr+σys+σ

1− xydxdy=

0

1 ∫

0

1∑

xr+k+σys+k+σ dxdy=∑

0

1 ∫

0

1

xr+k+σys+k+σ dxdy

=∑

k=0

∞1

(k+ r+σ+1)(k+ r+ σ+ 1)

car∫

0

1 ∫

0

1

xpyq dxdy=1

(p+ 1)(q+ 1)

si r >s, la somme vaut :

k=0

∞1

r− s

[

1

k+ s+ σ+ 1− 1

k+ r+ σ+ 1

]

=1

r− s

[

1

s+ 1+ σ+ +

1

r+ σ

]

et :

d

dσI(r, s, σ)=

0

1 ∫

0

1 log xy1− xy

xr+σys+σdxdy=d

(

1

r− s

[

1

s+1 + σ+ +

1

r+σ

])

=−1

r− s

((

1

s+ 1+ σ

)

2

+ +

(

1

r+σ

)

2)

Le premier point se déduit en considérant σ=0.

Comme r >s et puisque (r− s)|dr et (s+ k)|dr pour k=1; 2; ; r− s, on en déduit que Jr,s∈ 1

dr3Z

Si r= s

0

1 ∫

0

1 xr+σys+σ

1−xydxdy=

k=0

∞1

(k+ r+σ+1)2

en différentiant par rapport à σ et avec σ= 0. On trouve alors :

0

1 ∫

0

1 log xy1− xy

xryrdxdy=∑

k=0

∞ −2

(k+ r+ 1)3

c’est-à-dire :

Jr,r =−∫

0

1 ∫

0

1 log xy1− xy

xr yrdxdy= 2∑

k=0

∞1

(k+ r+ 1)3= 2

k=r+1

∞1

k3

=

2ζ(3) si r= 0

2

(

ζ(3)− 1

13− − 1

r3

)

si r> 1

démonstration du théorème

On considère :

M =

0

1 ∫

0

1 −log xy1− xy

Pn(x)Pn(y)dxdy

où les Pn(z) sont les polynômes de Legendre.

23

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On a :

M = (An +Bnζ(3))dn−3

alors :

0< |An +Bnζ(3)|= dn3 |M |

avec An, Bn∈Z. On peut remarquer :

−log xy1− xy

=

0

1 1

1− (1− xy)zdz

alors :

M =

0

1 ∫

0

1 ∫

0

1 Pn(x)Pn(y)

1− (1−xy)zdxdydz

En intégrant n fois par parties par rapport à x :

M =

0

1 ∫

0

1 ∫

0

1 xn(1−xn)ynznPn(y)

(1− (1− xy)z)n+1 dxdydz=

0

1 ∫

0

1 ∫

0

1 (xyz)n(1−x)nPn(y)

(1− (1−xy)z)n+1 dxdydz

en posant :

w=1− z

1− (1− xy)z

on obtient :

M =

0

1 ∫

0

1 ∫

0

1 xn(1−w)nPn(y)

1− (1−xy)wdxdydw

Et en intégrant n fois par parties par rapport à y :

M =

0

1 ∫

0

1 ∫

0

1 xn(1− x)nyn(1− y)nwn(1−w)n

(1− (1− xy)w)n+1dxdydw

En appliquant le principe du col pour trouver le maximum de la fonctionx(1−x)y(1− y)w(1−w)

1− (1−xy)w

Pour x= y pour tout 0 6x, y, z6 1, avec t= xy√

alors x+ y> 2t, et l’on peut majorer :

x(1− x)y(1− y) = t2(1− x− y+ t2)6 t2(1− 2t+ t2) = t2(1− t2)

c’est-à-dire :

w(1−w)

1− (1−xy)w=

w(1−w)

1− (1− t2)w

en faisant varier w et en fixant t. La fonction en w a pour maximum1

(1 + t)2, en w=

1

1 + t.

On a :

x(1− x)y(1− y)w(1−w)

1− (1− xy)w6t2(1− t)2

(1+ t)2

cette dernière ne dépend que de t. En étudiant sa dérivée on vérifie facilement que :

x(1− x)y(1− y)w(1−w)

1− (1− xy)w6(

2√

− 1)

4

24

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On obtient dorénavant :

0< |M |=∫

0

1 ∫

0

1 ∫

0

1 xn(1− x)nyn(1− y)nwn(1−w)n

(1− (1−xy)w)n+1 dxdydw

6(

2√

− 1)

4n

0

1 ∫

0

1 ∫

0

1 1

1− (1− xy)wdxdydw=

(

2√

− 1)

4n

0

1 ∫

0

1 −log xy1−xy

dxdy

=2( 2− 1√

)4nζ(3)

Comme M 0, et puisque dn< 3n, nous avons :

0< |An +Bnζ(3)|= dn3 |M |6 2ζ(3)dn

3(

2√

− 1)

4n< 2ζ(3)27n(

2√

− 1)

4n<

(

4

5

)n

Ce dernier terme tend vers 0 lorsque n +∞. Et donc d’après le critère d’irrationalité :

ζ(3) Q

Théorème d’Apéry (Van Der Poorten)

critère d’irrationalité.

S’il y a un δ > 0 et une suitepn

qnde nombres rationnels tel que

pn

qnβ et

β − pn

qn

<1

qn1+δ

avec n= 1; 2;Alors β Q.

Mesure d’irrationalité.

Si

0<

β − pn

qn

<1

qn1+δ

et les qn sont de croissance monotone avec qn < qn−11+k (pour n suffisamment grand par rapport à

k > 0) puis pour tous les entiers p, q > 0 suffisamment grand par rapport à ε> 0,

β − p

q

>1

q

1+δ

δ−k+ε

par exemple, si la suite (qn) croit géométriquement nous pouvons prendre k > 0 arbitrairement

petit. Puis 1+1

δdevient un degré d’irrationalité pour β.

preuve de la mesure d’irrationalité

Voir la proposition suppose que∣

β − p

q

61

25

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et sélectionner n donc que

qn−11+δ

6 qn< qn1+δ

alors

1

qqn6

p

q− pn

qn

6

β − pn

qn

+

β − p

q

61

qn1+δ

+1

qτ<

2

d’où

1

2qτ 6 qqn< qqn−1

1+k < q1+τ(1+k)/(1+δ)

qui est telle que revendiquée

τ < (1 + δ)/(δ− k) + ε

Cet argument enst efficace dans la mesure où les exigences suffisamment grandes peuvent êtreexplicites.

Démonstration du théorème.

On part du résultat dû à Hjortnaes :

ζ(3)=5

2

n=1

∞(−1)n−1

n3(

2n

n

)

Démonstration.

On introduit :

εn,k =1

2

k!2(n− k)!

k3(n+ k)!

où k ∈N. Vérifiant :

(−1)kn(εn,k − εn−1,k)=(−1)k−1(k− 1)!2

(n2− 12) (n2− k2)

en appliquant le développement asymptotique de1

x:

k=1

Ka1 ak−1

(x+ a1) (x+ ak)=

1

x− a1 ak

x(x+ a1) (x+ aK)

avec x=n2 et ak =−k2, on obtient :

k=1

n−1(−1)k−1(k− 1)!2

(n2− 12) (n2− k2)=

1

n2− 2

(−1)n−1

n2(

2n

n

)

on en déduit :

n=1

N1

n3− 2

n=1

N(−1)n−1

n3(

2n

n

) =∑

n=1

N∑

k=1

n−1

(−1)k(εn,k − εn−1,k)=∑

k=1

N

(εN,k − εk,k)

=∑

k=1

N(−1)k

2k3(

N + k

k

)(

N

k

)+1

2

n=1

N(−1)n−1

n3(

2n

n

)

26

Page 27: La fonction zêta de Riemann · 2014-06-14 · La fonction zêta de Riemann par Arnaud DHALLEWYN (2013) Les séries de Dirichlet sont définies par : L(a,s)= X n=1 ∞ a nn−s avec

or le premier terme à droite tend vers 0 quand N +∞, d’où :

n=1

N1

n3− 2

n=1

N(−1)n−1

n3(

2n

n

) =1

2

n=1

N(−1)n−1

n3(

2n

n

) ⇔∑

n=1

N1

n3=

5

2

n=1

N(−1)n−1

n3(

2n

n

)

Maintenant introduisons pour k6n :

cn,k =∑

m=1

n1

m3+∑

m=1

k(−1)m−1

2m3(

n

m

)(

m + n

m

)

tel que cn,k ζ(3) quand n +∞.

Lemme

2cn,k

(

n+ k

k

)

∈Z+Z

23+ +

Z

n3=

Z

dn3⇔2dn

3 cn,k

(

n+ k

n

)

∈Z

Démonstration.

Nous vérifions le nombres de fois que tout premier p donné divise le dénominateur. Mais

(

n + k

k

)

(

n + m

m

)=

(

n + k

k −m

)

(

k

m

)

donc, parce que

ordp

(

n

m

)

6

[

lnnln p

]

− ordpm= ordpdn3 − ordpm

nous avons

ordp

(

m3

(

n

m

)(

n+m

m

)

/

(

n+ k

k

))

= ordp

(

m3

(

n

m

)(

k

m

)

/

(

n+ k

k−m

))

63 ordpm+

[

lnnln p

]

+

[

ln kln p

]

− 2 ordpm

ce qui donne l’assertion, parce que m6 k6 n. (Si m∈N∗ et p∈P, on note ordpm la plus grandepuissance de p qui divise m).

On a aussi pour n suffisamment grand par rapport à ε> 0,

dn 6 en(1+ε)

soit encore :

dn =∏

p6n

p[logn/log p] 6∏

p6n

n≃nn/logn =nπ(n) = en

Il se révèle que les cn,k ont un trop grand dénominateur par rapport à leur proximité avec ζ(3),nous devons alors accéléré la convergence pour appliquer le critère d’irrationalité.

27

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On définit :

dn,k(0)

= cn,k

(

n+ k

k

)

de telle sorte que

dn,k(n)(0) ζ(3) quand n +∞

puisque en considérant deux matrices triangulaires tel que k6n avec dn,k(0)

=cn,k

(

n + k

k

)

et(

n + k

k

)

,avec la propriétés que

cn,k

(

n + k

k

)

(

n + k

k

) ζ(3)

en ce sens, étant donnée toute diagonale (n, k(n)), le quotient des éléments correspondants desdeux matrices converge vers ζ(3).

Dorénavant, on applique les transformations suivantes (pour chaques matrices) :

dn,k(0) → dn,n−k

(0)= dn,k

(1)

dn,k(1) →

(

n

k

)

dn,k(1)

= dn,k(2)

dn,k(2) →

j=0

k (

k

j

)

dn(2)

= dn,k(3)

dn,k(3) →

(

n

k

)

dn,k(3)

= dn,k(4)

dn,k(4) →

j=0

k (

k

j

)

dn,j(4)

= dn,k(5)

(

n+ k

k

)

→(

2n− k

n

)

→(

n

k

)(

2n− k

n

)

→∑

k1=0

k (

k

k1

)(

n

k1

)(

2n− k1

n

)

→∑

k1=0

k (

k

k1

)(

n

k1

)(

n

k

)(

2n− k1

n

)

→∑

k2=0

k∑

k1=0

k2(

k

k2

)(

k2

k1

)(

n

k1

)(

n

k2

)(

2n− k1

n

)

28

Page 29: La fonction zêta de Riemann · 2014-06-14 · La fonction zêta de Riemann par Arnaud DHALLEWYN (2013) Les séries de Dirichlet sont définies par : L(a,s)= X n=1 ∞ a nn−s avec

On définit les nombres d’Apéry :

an = dn,n(5) et bn = cn,n

(5) =∑

k2=0

k∑

k1=0

k2(

k

k2

)(

k2

k1

)(

n

k1

)(

n

k2

)(

2n− k1

n

)

ces transformations ont conservées les propriétés :

an

bn ζ(3), bn∈N, 2dn

3an∈Z

Dorénavant on considère la récurssion :

n3un + (n− 1)3un−2 =(34n3− 51n2 + 27n− 5)un−1

avec n>2 et avec les conditions initiales a0=0, a1=6, b0=1, b1=5. De plusan

bnsont les convergents

de la fraction continue :

ζ(3)=6

5 +1 +n6

(34n3 + 51n2 + 27n+ 5)+(n+ 1)6

Démonstration. (Zagier-Cohen)

Remarquons l’égalité, valable dans C[X0, , Xn], avec n∈N :

k=0

n∑

l=0

k ((

n

k

))

2(

n

l

)(

k

l

)(

2n− l

n

)

Xl =∑

k=0

n ((

n

k

))

2((

2n− k

n

))

2

Xk

On note :

bn,k =

((

n

k

))

2((

n+ k

k

))

2

et an,k = bn,k cn,k

de cette façon :

bn =∑

k=0

n

bn,k et an =∑

k=0

n

bn,k cn,k

On pose également Q(n)=34n3+51n2+27n+5 et donc Q(n−1)=−Q(−n). Il faut donc montrerque

k=0

n

(n+ 1)3bn+1,k −Q(n)bn,k +n3bn−1,k= 0

on applique la méthode du « creative telescoping », on pose :

Bn,k = 4(2n+ 1)(k(2k+1)− (2n+ 1)2)

((

n

k

))

2((

n+ k

k

))

2

alors ( on adopte la notation(

n

k

)

=Cnk ) :

Bn,k −Bn,k−1 =(n+1)3(Cn+1k )2(Cn+1+k

k )2−Q(n)(Cnk)2(Cn+k

k )2 +n3(Cn−1k )2(Cn−1+k

k )2

29

Page 30: La fonction zêta de Riemann · 2014-06-14 · La fonction zêta de Riemann par Arnaud DHALLEWYN (2013) Les séries de Dirichlet sont définies par : L(a,s)= X n=1 ∞ a nn−s avec

Pour le vérifier, on voit que :

cn,k+1

cn,k=

(n+ k+ 1)2

(n− k)2(k+1)4et

cn+1,k

cn,k=

(

n+ k+ 1

n− k+ 1

)

et on calcule. De même, pour les an,k, on pose

An,k =Bn,k cn,k +5(2n+ 1)(−1)k−1k

n(n+1)Cn

kCn+kk

et on vérifie que :

An,k −An,k−1 = (n+ 1)3bn+1,k cn,k −Q(n)bn,k cn,k + bn−1,k + cn−1,k

On remarque que :

(n+ 1)3bn+1,k cn+1,k −Q(n)bn,k cn,k + bn−1,k + cn−1,k

=(Bn,k −Bn,k−1) cn,k +(n+1)3bn+1,k(cn+1,k − cn,k)−n3bn−1,k(cn,k − cn−1,k)

et que :

cn,k − cn−1,k =(−1)kk!2(n− k− 1)!

n2(n+ k)!

Pour ce qui est de la fraction continue, les numérateurs et dénominateurs de ses convergentspn

qnvérifient :

Un+1 +Q(n)Un =n6Un−1

avec les conditions initiales p0=1, p1=5, q0=0, q1=6. En posant un =Un

n!3, on retrouve la relation

de récurrence.

Maintenant on pose :

P (n− 1) = 34n3− 51n2 + 27n− 5

soit

n3an −P (n− 1)an−1 + (n− 1)3an−2 = 0

n3bn −P (n− 1) bn−1 +(n− 1)3 bn−2 = 0

on multiplie la première par bn−1 et la seconde par an−1, on obtient :

n3(anbn−1− an−1bn)= (n− 1)3(an−1bn−2− an−2bn−1)

en rappelant :

a1b0− a0b1 =6× 1− 0× 5 =6

ainsi :

anbn−1− an−1bn =6

n3

Vu que ζ(3)− a0

b0= ζ(3), on déduit :

ζ(3)− an

bn

=∑

k=n+1

∞6

k3bkbk−1

30

Page 31: La fonction zêta de Riemann · 2014-06-14 · La fonction zêta de Riemann par Arnaud DHALLEWYN (2013) Les séries de Dirichlet sont définies par : L(a,s)= X n=1 ∞ a nn−s avec

donc :

ζ(3)− an

bn=O(bn

−2)

nous avons :

bn − (34− 51n−1 + 27n−2− 5n−3)bn−1 + (1− 3n−1 + 3n−2−n−3)bn−2 = 0

et l’équation limite x2− 34x+ 1= 0 tirée de la relation de récurrence; qui a pour racines :

17± 12 2√

=(

1± 2√ )

4

on calcule facilement que :

bn =O(αn) avec α=(

1 + 2√ )

4

De plus H.Cohen a plus précisément calculé que :

bn =

(

1+ 2√ )

2

(

2π 2√ )

3

2

(

1 + 2√ )

4n

n3

2

(

1− 48− 15 2√

64n+O(n−2)

)

Et nous écrivons :

pn = 2dn3an, qn = 2dn

3bn

nous avons pn, qn∈Z et :

qn =O(αne3n) et ζ(3)− pn

qn=O(α−2n)=O

(

qn−(1+δ)

)

avec

δ=logα− 3

logα+ 3= 0.080529 > 0

D’où par le critère d’irrationalité, ζ(3) Q; et de plus parce que δ−1 = 12.417820 nous avons :

pour tout entiers p, q > 0 suffisamment grand par rapport à ε> 0 :

ζ(3)− p

q

> q−(θ+ε)

avec θ= 13.417820En fait Apéry[4] n’a donnée que les grandes lignes de la démonstration, elle fut complètementachevé dans les écrits de Van Der Poorten[1], Cohen[2], Reyssat[3]. Puis d’autres démonstrationssont ensuite apparues dans les écrits de Beukers, Sorokin, Nesterenko, Prévost.

Formules pour certains ζ(2n+ 1).

Une formule dû à Ramanujan :

ζ(3)=7π3

180− 2

(

n=1

∞1

n3(e2πn − 1)

)

Démonstration.

Tout d’abord :

π3 =1807

n=1

∞1

n3 tanh (nπ)

31

Page 32: La fonction zêta de Riemann · 2014-06-14 · La fonction zêta de Riemann par Arnaud DHALLEWYN (2013) Les séries de Dirichlet sont définies par : L(a,s)= X n=1 ∞ a nn−s avec

or :

1

n3 tanh (nπ)=

1

n3× enπ + e−nπ

enπ − e−nπ=

1

n3× 1+ e−2nπ

1− e−2nπ=

1

n3× (e2n − 1)+ 2

(e2n − 1)=

1

n3+

2

e2n − 1

d’où :

π3 =1807

n=1

∞1

n3 tanh (nπ)=1807ζ(3) +

1807

n=1

∞2

n3(e2nπ − 1)

finalement :

ζ(3)=7π3

180− 2

(

n=1

∞1

n3(e2πn − 1)

)

Une formule dû à Euler, présentée par Ewell (1999) :

ζ(3) =π2

7

[

1− 4∑

k=1

∞ζ(2k)

(2k+ 1)(2k+2)22k

]

Une formule dû à Plouffe :

ζ(3)= 14∑

k=1

∞1

k3 sinh (πk)− 11

2

k=1

∞1

k3(e2kπ − 1)− 7

2

k=1

∞1

k3(e2kπ − 1)

Listons d’autres formules pour ζ(3) :

ζ(3)=5

2

n=1

∞(−1)n(n− 1)!2

n(2n)!=

5

2

n=1

∞(−1)n−1

n3(

2n

n

) = 10∫

0

1

2 (arcsinh t)2

tdt

ζ(3)= 10∫

0

log ω

t2 cosh tdt où ω=1

2

(

1 + 5√ )

ζ(3)=∑

k=0

∞(−1)k205k

2 + 250k+ 7764

(k!)10

((2k+ 1)!)5=

8

7

k=0

∞1

(2k+ 1)3=

4

3

k=0

∞(−1)k

(k+ 1)3

ζ(3)=37900

π3− 2

5

n=1

∞1

n3

[

4

eπn − 1+

1

e4πn − 1

]

Maintenant pour ζ(5) :

ζ(5)= 2∑

n=1

∞(−1)k+1

k5(

2k

k

) − 5

2

k=1

∞(−1)k+1Hk−1

(2)

k3(

2k

k

) =−1611

n=1

∞[2(−1)n + 1]Hn

n4

ζ(5)=1

294π5− 72

35

n=1

∞1

n5(e2πn − 1)− 2

35

n=1

∞1

n5(e2πn +1)

ζ(5)= 12∑

n=1

∞1

n5 sinh (πn)−3920

n=1

∞1

(e2πn − 1)− 1

20

n=1

∞1

n5(e2πn +1)

ζ(5)=5

2

n=1

∞ (

1

12+

1

22+ +

1

(n− 1)2− 4

5n2

)

(−1)n

n3(

2n

n

)

32

Page 33: La fonction zêta de Riemann · 2014-06-14 · La fonction zêta de Riemann par Arnaud DHALLEWYN (2013) Les séries de Dirichlet sont définies par : L(a,s)= X n=1 ∞ a nn−s avec

Puis pour ζ(7) :

ζ(7)=19

56700π7− 2

n=1

∞1

n7(e2πn − 1)=

409π7

94500− 2

5

n=1

∞1

n7

[

4

eπn − 1+

1

e4πn − 1

]

Maintenant :

ζ(9)=125

3704778π9− 992

495

k=1

∞1

k9(e2kπ − 1)− 2

495

k=1

∞1

k9(e2kπ + 1)

ζ(11)=1453

425675250π11− 2

k=1

∞1

k11(e2kπ − 1)

ζ(13)=89

257432175π13− 16512

8255

k=1

∞1

k13(e2kπ − 1)− 2

8255

k=1

∞1

k13(e2kπ + 1)

ζ(15) =13687

390769879500π15− 2

k=1

∞1

k15(e2kπ − 1)

ζ(17) =397549

112024529867250π17− 261632

130815

k=1

∞1

k17(e2kπ − 1)− 2

130815

k=1

∞1

k17(e2kπ +1)

ζ(19)=7708537

21438612514068750π19− 2

k=1

∞1

k19(e2kπ − 1)

ζ(21)=68529640373

1881063815762259253125π21− 4196352

2098175

k=1

∞1

k21(e2kπ − 1)− 2

2098175

k=1

∞1

k21(e2kπ + 1)

En fait H.Cohen a donnée deux formules permettant de calculer pour certains ζ(2r+1) une sérieou une sommation de séries.

ζ(2r+ 1) =∑

l=0

r−1 (

2 +δ102

)

n=1

∞ B2n2r−2l

n2l+1(2n)!

où δ10 est le symbole de kronecker. Alors en effet pour r=1, on a le cn,k d’Apéry. Pour r=2 on a :

ζ(5) =5

2

n=1

∞(−1)n

n3(

2n

n

)

(

16k6n

k−2− 4

5n2

)

Il donne aussi la formule :

(1− 21−2r)ζ(2r) =∑

l=0

r−1 (

2− δ102

)

n=1

∞ B2n2r−2l (−1)n−1

n2l (2n)!

et pour r= 1, on a :

ζ(2)= 3∑

n>1

(n− 1)!2

(2n)!= 3∑

n=1

∞1

n4(

2n

n

)

et pour r= 2 :

7

8ζ(4)=

−3

2

n>1

1

n2(

2n

n

)

(

16k6n

k−2− 4

3n2

)

33

Page 34: La fonction zêta de Riemann · 2014-06-14 · La fonction zêta de Riemann par Arnaud DHALLEWYN (2013) Les séries de Dirichlet sont définies par : L(a,s)= X n=1 ∞ a nn−s avec

Citons la formule de Landau-Ramanujan (1902) :

ak =

1

2 (ln (x))k

x− 1dx

a1 =1

2ζ(2)=

π2

12et a2 =

1

4ζ(3)

Puis la célèbre formule de Ramanujan :

Soient α, β > 0 |αβ= π2 avec n∈N :

α−n

1

2ζ(2n+ 1)+

k=1

∞k2n−1

e2αk

= (−β)−n

1

2ζ(2n+ 1) +

k=1

∞k2n−1

e2βk − 1

−22n∑

k=0

n+1

(−1)k B2k

(2k)!

B2n+2−2k

(2n+ 2− 2k)!αn+1−kβk

Un autre généralisation dû à Cohen :

ζ(4m− 1)=−2∑

n=1

∞1

n4m−1(e2πn− 1)− 1

2(2π)4m−1

j=0

2m

(−1)j B2j

(2j)!

B4m−2j

(4m− 2j)!

Citons la formule

ζ ′(−2n)=(−1)nζ(2n+1)(2n)!

22n+1π2n⇔ ζ(2n+ 1) =

(−1)n 2n+1

(2n)!π2nζ ′(−2n)

voici quelques valeurs particulières :

ζ ′(−2)=−ζ(3)4π2

; ζ ′(−4)=3ζ(5)

4π4; ζ ′(−6) =

45 ζ(7)

4π6; ζ ′(−8) =

315 ζ(9)4π8

Et la formule pour n> 1 :

ζ(2n+ 1) =1

(2n)!

0

∞ t2n

et − 1dt

Maintenant donnons d’autres formules :

ζ(2n+ 1)=(−1)n 22n−1π2n+1

(22n+1− 1)(2n)!

0

1

E2n(x) tan(

πx

2

)

dx

ζ(2n+ 1) =(−1)n 22nπ2n+1

(2n+ 1)!

0

1

B2n+1(x) tan(

πx

2

)

dx

ces deux dernières formules sont invariables si l’on change la fonction tangente par la fonctioncotangente.

ζ(2n+1)= limm→∞

1

(2m+ 1)2n+1

k=1

m

cot2n+1

(

k

2m+ 1

)

ζ ′(

1

2+n

)

ζ

(

1

2+n

) =Λ(2)

2√ 2−n +O(3−n)

34

Page 35: La fonction zêta de Riemann · 2014-06-14 · La fonction zêta de Riemann par Arnaud DHALLEWYN (2013) Les séries de Dirichlet sont définies par : L(a,s)= X n=1 ∞ a nn−s avec

Citons des formules de S.Plouffe (2006) qui sont issues de [13] :

ζ(5)=694

204813π5− 6280

3251

n>1

1

n5(e4πn − 1)+

2963251

n=1

∞1

n5(e5πn− 1)− 1073

6502

n=1

∞1

n5(e10πn − 1)

+37

6502

n=1

∞1

n5(e20πn − 1)

ζ(3)=13π3 3

45+ 2∑

n=1

∞1

n3(

eπn 3√

− 1)− 9

2

n=1

∞1

n3(

e2πn 3√

− 1)+

1

2

n=1

∞1

n3(

e4πn 3√

− 1)

ζ(5)=11π5 3

5670+2∑

n=1

∞1

n5(

eπn 3√

− 1)− 33

8

n=1

∞1

n5(

e2πn 3√

− 1)+

1

8

n=1

∞1

n5(

e4πn 3√

− 1)

ζ(5)=5π5 7

3906+

6431

n=1

∞1

n5(

eπn 7√

− 1)+

13031

n=1

∞1

n5(

eπn 28√

− 1)− 4

31

n=1

∞1

n5(

eπn 112√

− 1)

ζ(3)= 28∑

n=1

∞1

n3(eπn − 1)− 37

n=1

∞1

n3(e2πn− 1)+ 7∑

n=1

∞1

n3(e4πn− 1)

ζ(5)= 24∑

n=1

∞1

n5(eπn− 1)− 259

10

n=1

∞1

n5(e2πn− 1)− 1

10

n=1

∞1

n5(e4πn − 1)

ζ(7) =30413

n=1

∞1

n7(eπn− 1)− 103

4

n=1

∞1

n7(e2πn− 1)+

1952

n=1

∞1

n7(e4πn − 1)

ζ(9)=25

861

n=1

∞1

n9(eπn − 1)− 1617613

1640

n=1

∞1

n9(e2πn − 1)+

37334440

n=1

∞1

n9(e4πn − 1)

ζ(11)=929924009

n=1

∞1

n11(eπn − 1)− 1617613

64144

n=1

∞1

n11(e2πn− 1)+

145364144

n=1

∞1

n11(e4πn − 1)

ζ(13)=71769630953

n=1

∞1

n13(eπn − 1)− 124738499

4952480

n=1

∞1

n13(e2πn − 1)+

21794952480

n=1

∞1

n13(e4πn − 1)

ζ(15)=3503872151129

n=1

∞1

n15(eπn − 1)− 243606007

9672256

n=1

∞1

n15(e2πn − 1)+

136879672256

n=1

∞1

n15(e4πn − 1)

ζ(17) =2035450888779521

n=1

∞1

n17(eπn − 1)− 801871973691

31840396160

n=1

∞1

n17(e2πn − 1)+

+2986673

95521188480

n=1

∞1

n17(e4πn − 1)

ζ(19)=7893541888340474381

n=1

∞1

n19(eπn − 1)− 168852101149

6704726272

n=1

∞1

n19(e2πn − 1)

+7708537

87161441536

n=1

∞1

n19(e4πn − 1)

35

Page 36: La fonction zêta de Riemann · 2014-06-14 · La fonction zêta de Riemann par Arnaud DHALLEWYN (2013) Les séries de Dirichlet sont définies par : L(a,s)= X n=1 ∞ a nn−s avec

ζ(9)=643

n=1

∞1

n9(eπn − 1)+

44120

n=1

∞1

n9(e2πn − 1)− 32

n=1

∞1

n9(e3πn − 1)− 4763

60

n=1

∞1

n9(e4πn− 1)

+5298

n=1

∞1

n9(e6πn − 1)− 1

8

n=1

∞1

n9(e12πn − 1)

ζ(5) =−14943983

π5 +7854344

n=1

∞1

n5(e12πn − 1)− 22765

4344

n=1

∞1

n5(e6πn − 1)+

1570543

n=1

∞1

n5(e3πn − 1)

− 614344

n=1

∞1

n5(e20πn − 1)+

17694344

n=1

∞1

n5(e10πn − 1)− 122

543

n=1

∞1

n5(e5πn − 1)

Une formule intégrale pour ζ(3) est donnée par la formule suivante :

ζ(3) =1

2

0

∞ u2 du

eu − 1

Citons la formule de Yu-Williams (1993) :

ζ(3)=−2π2∑

n>0

ζ(2n)

(2n+ 2)(2n+3)22n

ainsi que la formule de Amdeberhan :

ζ(3)=1

4

n>1

(−1)n−1

n3(

3n

n

)(

2n

n

)×(56n2− 32n+5)

(2n− 1)2

Puis :

ζ(3)=1

2

k=1

∞(−1)k−1(205k2− 160k+ 32)(k!)2

k5 (2k)!

Dans [14] on tire les formules suivantes :

ζ(2n+ 1)=(−1)n22n−1π2n+1

(22n+1− 1)(2n)!

0

1

E2n(x) tan

(

1

2πx

)

dx

=(−1)n22n−1π2n+1

(22n+1− 1)(2n)!

0

1

E2n(x) cot

(

1

2πx

)

dx=(−1)n22nπ2n+1

(2n+ 1)!

0

1

B2n+1(x) tan

(

1

2xπ

)

dx

=(−1)n+122nπ2n+1

(2n+1)!

0

1

B2n+1(x) cot

(

1

2πx

)

dx

En 1979, Gutnik dans [11] a démonté que, ∀q ∈Q, il y a au moins un des deux nombres

3ζ(3) + qζ(2), ζ(2)+ 2q log (2)

est irrationnel.

36

Page 37: La fonction zêta de Riemann · 2014-06-14 · La fonction zêta de Riemann par Arnaud DHALLEWYN (2013) Les séries de Dirichlet sont définies par : L(a,s)= X n=1 ∞ a nn−s avec

En 1981, dans [5] Beukers montre que dans les deux ensembles suivants, il y a au moins un nombreirrationnel :

π4

ζ(3);7π4 log (2)

ζ(3)− 15π2;

7π6

3240 ζ(3)− ζ(3)

ζ(3)

π2;ζ(3)

π2− π4

360; ζ(3)π2− 30ζ(5);

ζ(3)ζ(5)

π2− π6

2268

T.Rivoal démontra dans [6],[7] qu’il y a une infinité de ζ(2n+ 1) Q. Résultat dont nous allonsprésenter la démonstration.

Démonstration. (T.Rivoal)

Théorème.

Soit a≡ 1mod (2) tel que a> 3, et δ(a) la dimension du Q− espace vectoriel engendré par 1, ζ(3),ζ(5),..., ζ(a). On a alors

δ(a)>1

3log a

De plus, ∀ε> 0, ∃A(ε)∈Z tel que si a>A(ε),

δ(a) >1− ε

1+ log 2log a

que l’on écrit aussi :

dimQ (Q+Qζ(3)+ +Qζ(2n− 1)+Qζ(2n+1))>1− ε

1+ log 2log a

En conséquence, il y a une infinité de ζ(2n+ 1) Q.

Critère d’indépendance linéaire de Nesterenko.

Considérons N réels ξ1, ξ2, , ξN (N > 2) et supposons qu’il existe N suites (pl,n)n>0 tel que :

• ∀l ∈1; ;N , pl,n∈Z

• Avec 0<α1<α2< 1,

α1n+o(n)

6

l=1

N

pl,n ξl

6α2n+o(n)

• ∀l ∈1; ;N , |pl,n|6 βn+o(n) avec β > 1.

Dans ces conditions :

dimQ (Qξ1 +Qξ2 + +QξN)>log β − logα1

log β − logα1 + logα2

Résultats auxiliares.

On utilise les polylogarithmes pour |z |< 1 :

Lin(z)=∑

k=0

∞zk

(k+ 1)n

37

Page 38: La fonction zêta de Riemann · 2014-06-14 · La fonction zêta de Riemann par Arnaud DHALLEWYN (2013) Les séries de Dirichlet sont définies par : L(a,s)= X n=1 ∞ a nn−s avec

en particulier Li1(z)=− log (1−z)/z et pour n>2, Lin(1)= ζ(n). La démarche de Nikishin conduità introduire :

Nn,a,b(z)=∑

k=0

∞k(k− 1) (k− an− b+2)

(k+ 1)a(k+ 2)a (k+n)a(k+n+ 1)bz−k

avec a,b,n∈N∗ et 16b6a et z∈C tel que |z |>1 avec z 1.Ces séries fournissent des approximantsde Padé de type I des polylogarithmes; spécialisées en z= 1, elles donnent donc des combinaisonslinéaires à coefficients rationnels en les ζ impairs, les pairs et log (2).

Apéry, suggère plutôt que de prouver que chaque valeur de ζ(2n+ 1) soit irrationnel, qu’il seraitplus judicieux de les considérés toutes ensembles afin de prouver leur indépendance linéaire sur Q.Pour cela, il faut modifier la série de Nikishin de la façon suivante :

k=0

∞qn(k)

(k+1)a (k+n+ 1)az−k

où qn(k) est une fonction paire de k+n

2+1. La parité de qn assure en effet qu’une fois la fraction

rationnelle décomposée en fractions partielles, les polynômes correspondant aux dénominateursavec une puissance paire s’annulent pour z = 1 : on obtient ainsi des combinaisons linéaires àcoefficient rationnel uniquement en les ζ impairs.

La seconde idée est de paramétrer le nombre de zéros entiers de qn par un entier r et d’ajuster celui-ci de sorte que les coefficients des combinaisons linéaires aient une croissance moins importante quepour la série de Nikishin, tout en gardant une décroissance rapide de la combinaison elle-même.Pour cela on introduit :

Sn,a,r(z)=n!a−2r∑

k=0

∞k (k− rn+1)(k+n+ 2) (k+ (r+ 1)n+1)

(k+ 1)a (k+ 2)a (k+n+ 2)az−k

où n, a, r ∈Z, 1 6 r <a

2, n∈N. Les conditions sur a et r assure que Sn,a,r(z) converge ∀z ∈C tel

que |z |> 1. Pour simplifier on écrit :

Sn(z)=n!a−2r∑

k=0

∞(k− rn+1)rn(k+n+ 2)rn

(k+ 1)n+1a z−k =

k=0

∞Rn(k) z−k

où (α)k est le symbole de Pochammer :

(α)0 = 1; (α)k =α(α+ 1) (α+ k− 1) si k ∈N∗

On peut aussi remarquer que Sn(z) est une fonction hypergéométriqu généralisée :

Sn(z) = z−rn−1n!a−2r Γ(rn+1)a+1 Γ((2r+1)n+ 2)

Γ((r+ 1)n+2)a+1

×a+2Fa+1

(

rn+ 1, , rn+ 1, (2r+ 1)n+ 2 |(r+ 1)n+2, , (r+ 1)n+ 2 | z

−1

)

étudions plus précisément cette série.

On pose Dλ =1

λ!

dtλet Rn(t)=n!a−2r (t− rn+ 1)rn (t+n+ 2)rn

(t+ 1)n+1a

38

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Pour l∈ 1; ; a et j ∈0; ;n, on note :

cl,j,n =Da−l(Rn(t)(t+ j+1)a)|t=−j−1∈Q

P0,n(z)=−∑

l=1

a∑

j=1

n

cl,j,n

k=0

j−11

(k+ 1)lzj−k

et

Pl,n(z)=∑

j=0

n

cl,j,n zj

Les Pl,n(z) sont donc des polynômes à coefficients rationnels. Maintenant donnons un lemme quifournit des combinaisons linéaire à coefficients rationnels en les ζ impairs, lorsque n≡ 0mod (2).

Lemme 1.

On a

Sn(1)=P0,n(1) +∑

l=2

a

Pl,n(1) ζ(l)

de plus, si (n+1)a+ l≡ 1mod (2), alors Pl,n(1)=0 En particulier, si n≡ 0mod (2) et a>3 tel quea≡ 1mod (2), Pl,n(1) = 0 ∀l ∈ 2; ; a, avec l≡ 0mod (2). Ainsi Sn(1) est alors une combinaisonlinéaire uniquement en les ζ impairs :

Sn(1)=P0,n(1)+∑

l=1

(a−1)/2

P2l+1,n(1) ζ(2l+ 1)

ce lemme est démontré dans [7] pages 5-6.

Lemme 2.

Définissons l’intégrale :

In(z)=

[0;1]a+1

(

l=1a+1

xlr(1−xl)

(z −x1x2xa+1)2r+1

)n

dx1 dx2 dxa+1

(z − x1x2xa+1)2

qui converge a priori ∀z ∈C tel que |z |>1. La série Sn(z) admet la représentation intégrale, pour|z |> 1 :

Sn(z)=((2r+ 1)n+1)!

n!2r+1z(r+1)n+2 In(z)

ce lemme est démontré dans [7] page 7.

Lemme 3.

On a

limn→∞

|Sn(1)|1/n = ϕr,a

ϕr,a = ((r+ 1)s− r)r(r+1− rs)r+1(1− s)a−2r

39

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avec

0< ϕr,a 62r+1

ra−2r

ce lemme est démontré dans [7] pages 8-9 et pages 9-10.

Lemme 4.

∀l ∈0; ; a, on a

limn→∞

sup |Pl,n(1)|1/n 6 2a−2r (2r+ 1)2r+1

ce lemme est démontré dans [7] pages 10-11.

Lemme 5.

On pose dn = ppcm (1; 2; ;n), alors pour l∈0; ; a on a :

dna−lPl,n(z)∈Z[z]

ce lemme est démontré dans [7] pages 11-12-13.

Dès lors on applique le critère de Nesterenko pour démontrer le théorème, mais d’abord citons laproposition suivante.

Proposition.

Soient a> 3, tel que a≡ 1mod (2) et ∀z ∈Z | 1 6 r <a

2, on a :

δ(a)>(a− 2r) log 2 + (2r+ 1) log (2r+ 1)− log (ϕr,a)

a+ (a− 2r) log 2+ (2r+1) log (2r+ 1)

où s est l’unique racine dans ]0; 1[ du polynôme Q(s) = rsa+2 − (r + 1)sa+1 + (r + 1)s − r. Enparticulier :

δ(a)>

log r+a− r

a+ 1log 2

1 + log 2 +2r+ 1

a+ 1log (r+ 1)

Démonstration.

Du théorème des nombres premiers on tire que dn = en+o(n).

Notons, ∀n∈N, ln = d2na S2n(1) et pour l∈ 1; ; (a− 1)/2, pl,n = d2n

a P2l+1,2n(1). L’équation

Sn(1)=P0,n(1)+∑

l=1

(a−1)/2

P2l+1,n(1) ζ(2l+ 1)

montre que ln est une combinaison linéaire en les ζ impairs :

ln = p0,n +∑

l=1

(a−1)/2

pl,n ζ(2l+1)

Le fait que dna−lPl,n(z)∈Z[z] montre que ∀l∈0; ; (a− 1)/2 et ∀n> 0, pl,n∈Z. Ensuite

limn→∞

|Sn(1)|1/n = ϕr,a

40

Page 41: La fonction zêta de Riemann · 2014-06-14 · La fonction zêta de Riemann par Arnaud DHALLEWYN (2013) Les séries de Dirichlet sont définies par : L(a,s)= X n=1 ∞ a nn−s avec

et

dn = en+o(n)

montrent que pour κ= eaϕr,a, log |ln|= 2n log (κ) + o(n). Puis

limn→∞

sup |Pl,n(1)|1/n 6 2a−2r (2r+ 1)2r+1

et

dn = en+o(n)

impliquent que ∀l∈ [0; ; (a− 1)/2], avec τ = ea 2a−2r(2r+ 1)2r+1, log |pl,n|6 2n log (τ ) + o(n).On peut donc appliquer le critère de Nesterenko avec N = (a+1)/2, α1 =α2 = κ2 et β= τ2 :

δ(a)>log (τ)− log (κ)

log (τ )=

(a− 2r)log 2+ (2r+ 1)log(2r+ 1)− log (ϕa,r)

a+(a− 2r)log 2+ (2r+1)log (2r+1)

En utilisant la majoration du lemme 3, qui est ϕr,a 6 2r+1/ra−2r, et l’encadrement :

2r6 2r+ 16 2(r+1)

on obtient

δ(a)>

log r+a− r

a+ 1log 2

1 + log 2 +2r+ 1

a+ 1log (r+ 1)

Démonstration du théorème.

Supposons a≡ 1mod (2). Nous allons distinguer plusieurs cas :

• 3 6 a6 167<e6 : le théorème d’Apéry donne δ(3)> 2, d’où δ(a)> 2 >1

3log a.

• 1696 a6 8.103− 1<e9 : On a δ(169)> 3, d’où δ(a) > 3 >1

3log a.

• 8.103 + 1 6 a 6 105 − 1 < e12 : la proposition donne avec r = 200, δ(8.103 + 1) > 3, d’où

δ(a)> 4>1

3log a.

• 105 + 1 6 a 6 106 − 1 < e15 : la proposition donne avec r = 600, δ(105 + 1) > 4, d’où

δ(a)> 5>1

3log a.

• a> 106 + 1 : on choisit r=[

a3/2 +1]

<a

2dans la proposition, on obtient δ(a) >

3

5c(a)log a

où c(a)=1+ log (2)+2a3/5 + 3

a+ 1log(

a3/5+1)

est décroissante et c(106+1)<9

5. Donc δ(a)>

1

3loga.

Maintenant on choisit r= r(a), comme l’entier <a

2le plus proche de a(log (a))−2. On a alors

log (r)+a− r

a+ 1log (2)= (1+ o(1))log(a)

et

1+ log (2) +2r+ 1

a+ 1log (r+ 1)=1 + log (2)+ o(1)

41

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d’où

δ(a)>(1 + o(1))log(a)1 + log (2)+ o(1)

ce qui prouve le théorème.

Démonstration. (P.Colmez)

Si les µi ∈R, pour i ∈ I, on note Vect(µi, i ∈ I) le sous Q-espace vectoriel de R engendré par lesµi, et on note dimQVect(µi, i∈ I) sa dimension.

Théorème.

dimQVect(ζ(2n+1), n> 1)= +∞

Critère de Nesterenko.

µ1 et µ2 sont linéairement indépendants sur Q, s’il existe deux suites (an,i)n∈N d’entiers, et on ai=1; 2; et telles que an,1µ1 + an,2µ2 0 pour n assez grand et :

limn→∞

an,1µ1 + an,2µ2 = 0

En effet, si µ2 =c

dµ1, avec d∈N∗ et c∈Z, alors si a1, a2∈Z et a1µ1 + a2µ2 0 :

|a1µ1 + a2µ2|=∣

da1 + ca2

d

|µ1|> 1

d|µ1|

On a dans le cas générale :

Théorème (critère de Nesterenko).

Soient µ1, , µb∈R. On suppose que : ∃B> 1 et ∃A> 1 et des combinaisons linéaires :

Ln = an,1µ1 + + an,bµb

pour n∈N, à coefficient entiers, vérifiant :

•∑

16j6b

|an,j |6Bn+o(n)

|an,1 µ1 + + an,bµb |=A−n+o(n)

Alors

dimQVect(µ1, , µb)> 1+logAlogB

Résultat démontré dans [47] page 498, relatant la preuve de Fiscler-Zudulin de 2010.

Lemme 1.

Soit la série convergeant absolument∑

m>1

F (m)

42

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et on a

m=1

∞F (m) =

k=2

a

akζ(k)−∑

k=1

a∑

j>0

aj,k

(

u=1

j1

uk

)

démontré dans [47] page 499.

Choix de fonctions rationnelles.

Soient a, r ∈N, 2r6 a et r> 1. On cherche des combinaisons linéaires à coefficients entiers entre1 et les ζ(k), k6 a. Soit

Fn(X)= (n!)a−2r (X − rn)(X − rn+1) (X + (r+ 1)n)

(X(X + 1) (X +n))n+1

=(n!)a−2r (X − rn) (X − 1)(X +n+1) (X + (r+ 1)n)

(X(X + 1) (X +n))a

Soit aussi aj,k(n), pour 06 j6n, 16 k6 a et ak

(n) pour 16 k6 0.

Fn(X) =∑

j=0

n∑

k=1

aaj,k(n)

(X + j)ket ak

(n)=∑

j=0

n

aj,k(n)

Fn de degré (2r+1)n+1− (n+1)(a+ 1)= (2r− a)n− a6−a6−2 et a des pôles d’ordre a en 0;−1; ;−n. D’après le lemme 1, la série

Sn =∑

m>1

Fn(m)

converge donc absolument, et on a :

Sn = β(n) +∑

k=2

a

ak(n)ζ(k) avec β(n) =−

k=1

a∑

j=0

n

aj,k(n)

(

u=1

j1

uk

)

• Fn(1)= =Fn(m)= 0, ce qui montre que Sn ne commence qu’à m= rn+ 1, c’est-à-dire

Sn =∑

m>0

Fn(rn+m+ 1)

donc Sn est petit.

• Fn(m)> 0 si m> 1, donc Sn 0.

• Fn vérifie Fn(−n−X)= (−1)(n+1)aFn(X), ce qui fournit si 1 6 k6 a et 06 j6n :

an−j,k(n)

= (−1)k+(n+1)a aj,k(n)

Ces relations impliquent que ak(n)

= 0 si k+ (n+ 1)a≡ 1mod (2)

Pour garder que les entiers impairs, il suffit de prendre a≡ 1mod (2) et n≡ 0mod (2).

Pour appliquer le critère de Nesterenko, il s’agit d’évaluer Sn, majorer ak(n), et le ppcm de leurs

dénominateurs, car on a besoin de combinaisons linéaires à coefficients entiers.

43

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Propriétés sur dn.

dn, le ppcm de 1; 2; ;n. Si 1 6 k6 a et 0 6 j6n, alors dna−kak,j

(m)∈Z et :

∣ak,j(n)∣

∣6 (2n)n−1(n− 1)!2na(r+ 1)2(r+1)n

Corollaire.

• dnaβ(n)∈Z et dn

a−kak(n)∈Z si n∈N et k ∈ 2; ; a.

• Si δ > 2a(r+ 1)2r+2, alors∣

∣β(n)∣

∣=O(δn) et∣

∣ak(n)∣

∣=O(δn) ∀k ∈2; ; a.

Démontré dans [47] pages 501-502.

Estimation de Sn.

Une expression intégrale va nous permettre d’étudier le comportement asymptotique de Sn.

Proposition.

∃A0> 0∣

∣ limn→∞

Sn1/n

=A0

• A0 6 (2r+ 1)2r+1r2r−a

Lemme 2.

Si a, b∈N, alors :∫

0

1

xa(1− x)b dx=a!b!

(a+ b+ 1)!

Démonstration.

Il s’agit d’un cas particulier de∫

0

1

xs−1(1−x)t−1 dx=Γ(s) Γ(t)

Γ(s+ t)

on a aussi∫

0

1

xa(1− x)b dx=b

1+ a

0

1

xa+1(1− x)b−1 dx

Proposition.

Sn =((2r+ 1)n+ 1)!

(n!)2r+1

[0;1]a+1

l=1a+1

(1− xl)n dxl

(1− x1xa+1)(2r+1)n+2

démontré dans [47] pages 503-504.

Utilisation du critère de Nesterenko.

Proposition.

• ∃γ > 1 tel que dn =O(γn)

44

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• minoration de la dimension du Q-espace vectoriel engendré par les ζ(2j+1). La propositionsuivante fournit une minoration non triviale de δ(a).

Proposition.

Soit a> 3 tel que a≡ 1mod (2). Soit δ(a) la dimension du Q-espace vectoriel de R engendré par1 et les ζ(k) (k≡ 1mod (2)). 2 6 k6 a. Alors ∀r6

a

2, δ(a) minorée par

1+(1− 2r) log r− a log γ − (2r+ 1)log(2r+ 1)

a log 2γ+(2r+ 2) log (r+ 1)

démontré dans [47] page 505.

En prenant r=a

(log a)2+O(1), on voit que δ(a) est minorée par 1 +

log alog 2γ

+ o(1), en particulier

δ(a) ∞. Ce qui termine la démonstration du théorème.

T.Rivoal démontra dans [8] qu’au moins l’un des ζ(5); ζ(7); ζ(21) Q, amélioration duthéorème de 2 de [7] disant qu’il existe au moins au entier j tel que 56 j6169 pour lequel ζ(j) Q.

Puis W.Zudilin démontra dans [9],[10] qu’au moins un des nombres parmi

ζ(5); ζ(7); ζ(9); ζ(11) Q

L’équation fonctionnelle.

Bernhard Riemann démontra dans [12] que la fonction zêta de Riemann vérifie l’équationfonctionnelle préalablement conjecturé par Leonhard Euler :

∀s∈C∗\1 :

ζ(s)= 2.(2π)s−1.Γ(s− 1).sin(

πs

2

)

.ζ(1− s)

On rajoute d’autres formes de cette équation :

(2π)s.eiπs/2(

1+ eiπ(s−1))

ζ(1− s)=(

1− e2iπ(s−1))

Γ(s)ζ(s)

et

(2π)sζ(1− s) = e−iπs/2(

1− eiπ(s−1))

Γ(s)ζ(s)= 2 sinπ(1− s)

2Γ(s)ζ(s)

avec la formule de duplication :

πsζ(1− s)=1

π√ sin

π(1− s)

2.Γ(

s

2

)

Γ

(

s+ 1

2

)

ζ(s)

et avec la formule des compléments :

πsζ(1− s) = π√ Γ

(

s

2

)

Γ

(

s− 1

2

) ζ(s)

ou

π−(1−s)/2 Γ

(

1− s

2

)

ζ(1− s)= π−s/2 Γ(

s

2

)

ζ(s)

45

Page 46: La fonction zêta de Riemann · 2014-06-14 · La fonction zêta de Riemann par Arnaud DHALLEWYN (2013) Les séries de Dirichlet sont définies par : L(a,s)= X n=1 ∞ a nn−s avec

De plus Hamburger et Siegel ont montré que la seule fonctions qui satisfait l’équation fonctionnelleest la fonction zêta de Riemann. Une preuve est donnée dans [15] page 31-32.

En méttant d’un côté ζ(1− s) on a :

ζ(1− s)=π

1

2−s

Γ(

s

2

)

Γ

(

1− s

2

) ζ(s) =2

(2π)scos(

πs

2

)

Γ(s)ζ(s) =(2π)1−s

2Γ(1− s)sin(

πs

2

) ζ(s)

On peut citer aussi :

ζ(s)=1

(s− 1)Γ(

1− s

2

)

k=0

∞ Γ(

k− s

2+ 1)

k!

j=0

k

(−1)j

(

k

j

)

(2j+1)ζ(2j+ 2)

Démonstration. (Baez-Duarte (2003)).

Soit

ζ(s)=−s∫

0

∞ uu1+s

du

valable pour 0<Re(s)< 1.

On a ainsi en faisant un changement de variable dans l’intégrale, en posant u=2v :

ζ(s)=−s∫

0

∞2−s 2v

v1+sdv

on soustrait alors les deux quantités, après avoir sorti la puissance de 2. Ona ainsi :

(2s − 1)ζ(s)=−s∫

0

∞ u−2uu1+s

du

on développe la partie fractionnaire en série de Fourier :

(2s − 1)ζ(s) =−∫

0

∞u−1−s

n=1

∞sin (4nπu)− sin (2nπu)

nπdu

et grâce au théorème de convergence monotone, on obtient :

(2s − 1)ζ(s)=−s∑

n=1

∞1

0

∞u−1−s(sin (4nπu)− sin (2nπu)) du

que l’on peut calculer. On trouve ainsi pour −1<s< 0, l’égalité

n=1

∞1

0

∞u−1−s(sin (4nπu)− sin (2nπu)) du= (2s − 1)2sπs−1Γ(−s)sin

(

πs

2

)

ζ(1− s)

mais cette égalité reste valable pour 0 6 s6 1, par prolongement analytique on obtient alors :

(2s − 1)ζ(s) =−s(2s − 1)2sπs−1Γ(−s)sin(

πs

2

)

ζ(1− s)

46

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donc, on déduit immédiatement la relation pour 0< σ < 1. On l’étend immédiatement à C∗\1par prolongement analytique.

De la relation fonctionnelle, on déduit :

ζ(1− s)=2

(2π)scos(

πs

2

)

Γ(s) ζ(s)

la fonction ξ définie par :

ξ(s)7 1

2s(s− 1)π−s/2Γ

(

s

2

)

ζ(s)

vérifie l’équation fonctionnelle :

ξ(s)= ξ(1− s)

Démonstration.

Lemme

Pour t > 0 et y ∈R :∫

−∞

+∞e−πtx2−2iπxy dx=

1

t√ e

−πy2

t

Puisque∫

R

e−πx2tdx=1

t√

Dès lors, posons

Φ(x)7 e−πx2t

La transformée de Fourier de cette fonction vaut

Φ(y)=

−∞

+∞Φ(x) e−2iπxy dx=

1

t√ e

−πy2

t

or la fonction Φ est à décroissance rapide à l’infini, donc la formule sommatoire de Poissons’applique :

n∈N

Φ(n)=∑

n∈N

Φ(n)

ce qui donne :

θ(t)=∑

n∈N

Φ(n)=∑

n∈N

Φ(n)=∑

n∈N

1

t√ e

−πy2

t =1

t√ θ

(

1

t

)

Démonstration de l’équation

On suppose σ > 1. Du changement de variable t→πn2t on a :

0

∞e−πn2t ts/2 dt=n−sπ−s/2 Γ

(

s

2

)

47

Page 48: La fonction zêta de Riemann · 2014-06-14 · La fonction zêta de Riemann par Arnaud DHALLEWYN (2013) Les séries de Dirichlet sont définies par : L(a,s)= X n=1 ∞ a nn−s avec

La série

ζ(s)=∑

n>1

n−s

est absolument convergente, on déduit :

ξ(s)= π−s/2 Γ(

s

2

)

ζ(s)=∑

n=1

∞ ∫

0

∞e−πn2t ts/2 dt=

0

∞∑

n>1

e−πn2t ts/2 dt

Soit

ξ(s)=1

2

0

∞(θ(t)− 1) t

s

2−1dt

On introduit la fonction de Poisson ∀t∈R+∗ :

θ(t)7 ∑

n∈Z

e−πn2t = 1+ 2∑

n>1

e−πn2t

absolument convergente, et en vertu du lemme on a aussi l’équation fonctionnelle :

θ(t)=1

t√ θ

(

1

t

)

Maintenant l’équation

ξ(s)=1

2

0

∞(θ(t)− 1) t

s

2−1dt

s’écrit aussi :

ξ(s)=1

2

0

∞(θ(t)− 1) t

s

2−1dt=

1

2

0

1(

1

t√ θ

(

1

t

)

− 1

)

ts

2−1dt+

1

2

1

∞(θ(t)− 1) t

s

2−1dt

en posant u=1

tdans la première intégrale, on obtient :

1

2

0

1(

1

t√ θ

(

1

t

)

− 1

)

ts

2−1dt=−1

2

0

1

ts

2−1dt+

1

2

0

1

θ

(

1

t

)

ts−2

2 dt

=−1

s+

1

2

1

∞θ(u)u

− s+1

2 du=−1

s+

1

2

1

∞u−s+1

2 du+1

2

1

∞(θ(u)− 1)u

−s+1

2 du

=−1

s+

1

s− 1+

1

2

1

∞(θ(u)− 1)u

−s+1

2 du

Si maintenant on additionne cette dernière expression avec la deuxième intégrale, on obtient∀s∈C|σ > 1 :

ξ(s)=−1

s(1− s)+

1

2

1

∞ θ(t)− 1

t

(

ts

2 + t1−s

2

)

dt

qui semble être invariante par s 1− s.

La fonction θ(t)− 1 étant une fonction à décroissance rapide à l’infini, en appliquant le théorèmede Morera et le théorème de Fubini, on obtient que la fonction

1

∞ θ(t)− 1

t

(

ts

2 + t1−s

2

)

dt

48

Page 49: La fonction zêta de Riemann · 2014-06-14 · La fonction zêta de Riemann par Arnaud DHALLEWYN (2013) Les séries de Dirichlet sont définies par : L(a,s)= X n=1 ∞ a nn−s avec

est holomorphe sur C. Grâce au théorème du prolongement analytique, la formule précèdentevalable sur tout le domaine de définition de la fonction ξ. Cela permet de la prolonger en unefonction holomorphe sur C∗\1. De plus le terme de droite est invariant par s 1− s, donc ξl’est aussi, ce qui implique bien la relation annoncée.

Démonstration. (Riemann)

En partant de l’équation

ζ(z)=1

2 sinπzΓ(z)i

∞−i0

∞+i0 (−λ)z−1

eλ − 1dλ

on a :

2 sinπzΓ(z)ζ(z) = i

∞−i0

∞+i0 (−λ)z−1

eλ − 1dλ

Par le théorème des résidus :∫

|λ−2πin|=ε

(−λ)z−1

eλ − 1dλ

vaut

(−2iπ)Res

[

(λ− 2πin)

eλ − 1

]

λ=2πin

=−2πi limλ→2πin

[

(λ− 2πin)(−λ)z−1

eλ − 1

]

par la règle de l’hospital :

limλ→2iπn

(λ− 2iπn)

eλ − 1= lim

λ→2iπn

1

eλ= 1

D’où, autour de la singularité λ=2iπn, l’intégrale vaut :

(−2iπ) limλ→2iπn

(−λ)z−1 = (−2iπ)(−2iπn)z−1

de même pour la singularité λ=−2iπn, l’intégrale vaut

(−2iπ)(2iπn)z−1

L’intégrale autour du domaine de complémentarité est la somme de l’intégrale autours de toutesles singularités et est égales à

(−2iπ)∑

n>1

[(−2iπn)z−1 +(2iπn)z−1] =−i(2π)z[(−i)z−1 +(i)z−1]∑

n>1

nz−1

Ainsi :

2 sinπzΓ(z)ζ(z)= (2π)z[(−i)z−1 + iz−1]ζ(1− z)

où :

[(−i)z−1 + iz−1] = i(−i)z − i(i)z = i[

ez log(−i)− ez log(i)]

= i[

ez(−iπ/2)− ez(iπ/2)]

=2 sinπz

2

On obtient ainsi, l’équation fonctionnelle de zêta :

2 sinπzΓ(z)ζ(z)= (2π)z.2 sinπz

2ζ(1− z)

49

Page 50: La fonction zêta de Riemann · 2014-06-14 · La fonction zêta de Riemann par Arnaud DHALLEWYN (2013) Les séries de Dirichlet sont définies par : L(a,s)= X n=1 ∞ a nn−s avec

Les zéros de la fonction zêta situés dans le demi-plan des nombres complexes de partie réellestrictement négative sont les entiers pairs strictement négatifs, appelés zéros triviaux. Les autreszéros se trouvent dans la bande des nombres complexes dont la partie réelle est comprise dansl’intervalle [0;1], ces zéros sont symétriques par rapport à la droite réelle et par rapport à la droite

des nombres complexes dont la partie réelle vaut1

2. Cela résulte du fait que Γ ne possède aucun

zéro, et que ζ ne n’en possède aucun de partie imaginaire strictement supérieure à 1.

De même avec la formule des compléments et la formule de duplication on a :

π−s/2Γ(

s

2

)

ζ(s)= 2sπs

2−1

sin(

πs

2

)

Γ(

s

2

)

Γ(1− s)ζ(1− s)

=2sπs

2−1

sin(

πs

2

)

Γ(

s

2

)

[

2−sπ−1

(

1− s

2

)

Γ(

1− s

2

)

]

ζ(1− s)

=π−1−s

2

sin(

πs

2

)

πΓ(

s

2

)

Γ(

1− s

2

)

Γ

(

1− s

2

)

ζ(1− s) =π−1−s

2 Γ

(

1− s

2

)

ζ(1− s)

D’où la formule :

π−s/2Γ(

s

2

)

ζ(s)= π−1−s

2 Γ

(

1− s

2

)

ζ(1− s)

Démonstration.

Pour σ > 0 :∫

0

∞xs−1e−nxdx=

1

ns

0

∞ys−1e−y dy=

Γ(s)

ns

Si σ > 0, on a :

0

∞x

1

2s−1

e−n2πxdx=Γ(

s

2

)

nsπs

2

d’où (avec la convergence absolue) si σ > 1 :

Γ(

s

2

)

ζ(s)

πs

2

=∑

n>1

0

∞x

s

2−1e−n2πx dx=

0

∞x

s

2−1∑

n>1

e−n2πx dx

Dès lors notons :

ψ(x)=∑

n>1

e−n2πx

nous avons alors pour σ > 1 :

ζ(s)=π

s

2

Γ(

s

2

)

0

∞x

s

2−1ψ(x) dx

et pour x> 0, on sait que

n=−∞

∞e−n2πx =

1

x√

n=−∞

∞e−n2π/x

et

2ψ(x)+ 1=1

x√

(

1

x

)

+ 1

50

Page 51: La fonction zêta de Riemann · 2014-06-14 · La fonction zêta de Riemann par Arnaud DHALLEWYN (2013) Les séries de Dirichlet sont définies par : L(a,s)= X n=1 ∞ a nn−s avec

d’où

π−1

2sΓ(

s

2

)

ζ(s) =

0

1

xs

2−1ψ(x) dx+

1

∞x

s

2−1ψ(x) dx

=

0

1

x1

2s−1

1

x√ ψ

(

1

x

)

+1

2 x√ − 1

2

dx+

1

∞x

1

2s−1

ψ(x) dx

=1

s− 1− 1

s+

0

1

xs

2−3

(

1

x

)

dx+

1

∞x

s

2−1ψ(x) dx

=1

s(s− 1)+

1

∞(

x−s

2−1

2 +xs

2−1

)

ψ(x) dx

la dernière intégrale est convergente pour tout s, et donc la formule l’est aussi par prolongementanalytique. Puis le côté droit reste inchangé par s 1− s, d’où :

π−1

2sΓ(

s

2

)

ζ(s) =π−1

2+

s

2 Γ

(

1

2− s

2

)

ζ(1− s)

Démonstration.

De la forme intégrale pour σ > 1:

ζ(s)=1

Γ(s)

0

∞ xs−1

ex − 1dx

on a

ζ(s)Γ(s)=

0

1(

1

ex − 1− 1

x

)

xs−1 dx+1

s− 1+

1

∞ xs−1

ex − 1dx

pour 0<σ < 1

1

s− 1=−

1

∞ xs−1

xdx

d’où pour 0<σ < 1 :

ζ(s)Γ(s)=

0

∞ ( 1

ex − 1− 1

x

)

xs−1 dx

qui donne

ζ(s)Γ(s)=

0

1(

1

ex − 1− 1

x+

1

2

)

xs−1 dx− 1

2s+

1

∞ ( 1

ex − 1− 1

x

)

xs−1 dx

et cela par prolongement analytique pour σ >−1; mais

1

∞ 1

2xs−1 dx=− 1

2s(−1<σ< 0)

d’où pour −1<σ < 0 :

ζ(s)Γ(s)=

0

∞ ( 1

ex − 1− 1

x+

1

2

)

xs−1 dx

et

1

ex − 1=

1

x− 1

2+ 2x

n=1

∞1

4n2π2 + x2

51

Page 52: La fonction zêta de Riemann · 2014-06-14 · La fonction zêta de Riemann par Arnaud DHALLEWYN (2013) Les séries de Dirichlet sont définies par : L(a,s)= X n=1 ∞ a nn−s avec

d’où avec la convergence absolue sur −1<σ< 0 :

Γ(s)ζ(s)=

0

∞2x∑

n>1

1

4n2π2 + x2xs−1 dx=2

n>1

0

∞ xs

4n2π2 + x2dx

=2∑

n>1

(2nπ)s−1 π

2 cos1

2sπ

=πs2s−1

cos1

2sπ

ζ(1− s)

Démonstration.

Soit la formule de Kloosterman issue de [16] :

ζ(s)=eiπs

2iπ

c−i∞

c+i∞

Γ′(1+ z)

Γ(1 + z)− log z

z−s dz

pour −1 < c < 0. En transformant cette intégrale le long de l’axe réel positif, on obtient pour0<σ < 1 :

ζ(s)=sinπsπ

0

Γ′(1+ z)

Γ(1+ z)− log z

x−s dx

et d’après Whittaker et Watson, on voit que :

Γ′(x)Γ(x)

= log x− 1

2x− 2

0

∞ tdt

(t2 + x2)(e2πt− 1)

d’où

Γ′(1 +x)

Γ(1+ x)− log x=

Γ′(x)Γ(x)

+1

x− log x=

1

2x− 2

0

∞ tdt

(t2 + x2)(e2πt − 1)

=−2

0

∞ t

t2 + x2

(

1

e2πt − 1− 1

2πt

)

dt

d’où

ζ(s)=2 sinπsπ

0

∞x−s dx

0

∞ t

t2 + x2

(

1

e2πt − 1− 1

2πt

)

dt

=2 sinπsπ

0

∞ ( 1

e2πt − 1− 1

2πt

)

tdt

0

∞ x−s

t2 + x2dx

=sinπs

cos1

2πs

0

∞ ( 1

e2πt − 1− 1

2πt

)

t−s dt=2 sin1

2πs (2π)s−1

0

∞ ( 1

eu − 1− 1

u

)

u−s du

=2 sin1

2πs (2π)s−1 Γ(1− s)ζ(1− s)

Formules d’approximations et estimations dans le plan.

La plupart des résultats présentés sont dû à Hardy et Littlewood, issue de [17].

52

Page 53: La fonction zêta de Riemann · 2014-06-14 · La fonction zêta de Riemann par Arnaud DHALLEWYN (2013) Les séries de Dirichlet sont définies par : L(a,s)= X n=1 ∞ a nn−s avec

Lemme de Van Der Corput.

Soit f ∈C1([a; b]) telle que f ′(t) soit monotone sur ]a; b[. On pose :

α: = infa<t<b

f ′(t) , β7 supa<t<b

f ′(t)

alors ∀ε> 0, on a :

1<n6b

e(f(n)) =∑

α−ε<ν<β+ε

a

b

e(f(t))− ν(t) dt+Oε(ln (β −α+ 2))

Une démonstration est fournit à la page 132-133 de [18].

Théorème.

ζ(s) =∑

n6x

n−s − x1−s

1− s+O(x−σ)

uniformément pour σ >σ0> 0 avec 0<δ < 1, x> 1, 0< |t|6 (1− δ)2πx.

Lemme.

Pour σ > 0 et N ∈N, on a

ζ(s) =∑

n6N

n−s − N1−s

1− s− s

N

∞ 〈t〉ts+1 dt

Démonstration.

Pour σ > 1, on a

ζ(s)−∑

n6N

n−s =

N

∞ d⌊t⌋ts

=− N1−s

1− s−∫

N

∞ d〈t〉ts

=− N1−s

1− s− s

N

∞ 〈t〉ts+1 dt

valable pour σ > 0 par prolongement analytique.

Démonstration du théorème.

Lorsque |t|6 (1− δ)2πx, on a ∀y>x :

x<n6y

n−it =

x

y

t−it dt+O(1)

d’après le lemme de Van Der Corput appliqué à f(t)7 −(

t

)

ln t qui satisfait à |f ′(t)| 6 1 − δ

pour x6 t6 y. On peut donc écrire pour N > x :

x<n6N

n−s =

x

N dy

ys+

x

N dO(1)yσ

=N1−s − x1−s

1− s+O

(

1

)

en remplaçant dans

ζ(s) =∑

n6N

n−s − N1−s

1− s− s

N

∞ 〈t〉ts+1 dt

53

Page 54: La fonction zêta de Riemann · 2014-06-14 · La fonction zêta de Riemann par Arnaud DHALLEWYN (2013) Les séries de Dirichlet sont définies par : L(a,s)= X n=1 ∞ a nn−s avec

puis avec N +∞, on obtient le résultat annoncé.

L’équation fonctionnelle approchée.

L’équation fonctionnelle de zêta s’écrit :

ζ(s)= 2(2π)s−1Γ(1− s)sin(

πs

2

)

ζ(1− s)

qui peut aussi s’écrire :

ζ(s)= χ(s)ζ(1− s)

L’équation fonctionnelle approchée et les résultats suivant sont dû à Hardy, Littlewood et Siegel.

Soit, ∀δ > 0, dans 06 σ6 1, avec x> δ et y > δ, t= 2xπy, on a :

ζ(s)=∑

n6x

n−s + χ(s)∑

n6y

ns−1 +O(

x−σ + t1

2−σyσ−1

)

Une démonstration est présente au chapitre 4 de [15].

Dès lors fixons σ=1

2et x= y=

(

t

)1

2 , alors l’équation fonctionnelle approchée donne

ζ

(

1

2+ it

)

=∑

n6x

n−1

2−it

+ χ

(

1

2+ it

)

n6x

n−1

2+it

+O(

t−1

4

)

Ceci peut être mit sous une autre forme, nous avons :

χ

(

1

2+ it

)

χ

(

1

2− it

)

=1

donc que∣

χ

(

1

2+ it

)∣

= 1

Soit ϑ(t)=− 1

2arg χ

(

1

2+ it

)

=ϑ donc χ

(

1

2+ it

)

= e−2iϑ.

Soit

Z(t)= eiϑζ

(

1

2+ it

)

=

χ

(

1

2+ it

)

−1

(

1

2+ it

)

Avec

χ

(

1

2+ it

)

−1

2 = π−it

2

Γ

(

1

4+it

2

)

Γ

(

1

4− it

2

)

1

2

=

π−it

2 Γ

(

1

4+it

2

)

Γ

(

1

4+it

2

)∣

nous avons aussi

Z(t)=−2π1

4

ξ

(

1

2+ it

)

(

t2 +1

4

)∣

Γ

(

1

4+it

2

)∣

54

Page 55: La fonction zêta de Riemann · 2014-06-14 · La fonction zêta de Riemann par Arnaud DHALLEWYN (2013) Les séries de Dirichlet sont définies par : L(a,s)= X n=1 ∞ a nn−s avec

ainsi pour t∈R, Z(t)∈R, et :

|Z(t)|=∣

ζ

(

1

2+ it

)∣

Maintenant :

eiϑζ

(

1

2+ it

)

= eiϑ

(

n6x

n−1

2−it

+ χ

(

1

2+ it

)

n6x

n−1

2+it

+O(

t−1

4

))

avec χ

(

1

2+ it

)

= e−2iϑ, c’est-à-dire eiϑχ

(

1

2+ it

)

= e−iϑ, et donc on obtient :

Z(t)= eiϑ∑

n6x

n−1

2−it

+ e−iϑ∑

n6x

n−1

2+it

+O(

t−1

4

)

= 2∑

n6x

n−1

2 cos (ϑ− t logn) +O(

t−1

4

)

Citons aussi la formule :

Z(t)= 2∑

n=1

mcos (ϑ− t logn)

n√ + (−1)m−1

(

t

)1

4cos

t− (2m+1) 2πt√

− π

8

cos 2πt√ +O

(

t−1

4

)

une démonstration est fournit dans [15].

Estimations dans le plan.

• Sur σ > 1

ζ satisfait :

ζ(2σ)

ζ(σ)6 |ζ(σ+ it)|6 ζ(σ)

et donc ζ n’a aucun zéro sur ce demi-plan. On a aussi :

ζ3(σ)|ζ(σ+ it)|4|ζ(σ+2it)|> 1

Démonstration.

On applique le théorème de Mertens à la fonction

F (s)= log ζ(s) =−∑

p

log (1− p−s) =∑

n>2

Λ(n)

n2lnn

convergente pour σ > 1

• Sur σ=0

De la relation fonctionnelle et la formule des compléments, on tire ∀t 0 :

|ζ(it)|= t

πsh(πt)

sh

(

π |t|2

)

|ζ(1+ it)|

ainsi :

|ζ(it)|=O(

|t|√

ln2/3|t|)

55

Page 56: La fonction zêta de Riemann · 2014-06-14 · La fonction zêta de Riemann par Arnaud DHALLEWYN (2013) Les séries de Dirichlet sont définies par : L(a,s)= X n=1 ∞ a nn−s avec

Calculons ζ(0) :

ζ(0) = lims→0+

ζ(s) = lims→0+

2sπs−1sinπs

2Γ(1− s)ζ(1− s)

= lims→0+

2sπs−1

(

n=0

∞(−1)n

(2n+ 1)!

(

πs

2

)

2n+1

)

Γ(1− s)

(

1

(1− s)− 1+1− (1− s)

1

∞ x− [x]

x(1−s)+1dx

)

En effet :

sinx=∑

n=0

∞(−1)nx2n

(2n+ 1)!et ζ(s)=

1

s− 1+1− s

1

∞ x− [x]

xs+1 dx

ζ(0)= lims→0+

ζ(s)= 2sπs−1(

πs

2

)

(

n=0

∞(−1)n

(2n+ 1)!

(

πs

2

)

2n

)

Γ(1− s)

(

1

−s +1− (1− s)

1

∞ x− [x]

x2−sdx

)

= lims→0+

2sπs−1(

π

2

)

(

n=1

∞(−1)n

(2n+ 1)!

(

πs

2

)

2n

)

Γ(1− s)s

(

1

−s + 1− (1− s)

1

∞ x− [x]

x2−sdx

)

= lims→0+

2s−1πs

(

1 +∑

n=1

∞(−1)n

(2n+1)!

(

πs

2

)

2n

)

Γ(1− s)

(

−1 + s− s(1− s)

1

∞ x− [x]

x2−sdx

)

=

(

lims→0+

2s−1πsΓ(1−s)(

−1+s−s(1−s)∫

1

∞ xx2−s

dx

))

(

lims→0+

1+∑

n=1

∞(−1)n

(2n+ 1)!

(

πs

2

)

2n

)

=

(

20−1π0Γ(1− 0)

(

−1+ 0− 0(1− 0)

1

∞ xx2−0 dx

))

(

1 +∑

n=1

∞(−1)n

(2n+1)!

(

π× 0

2

)

2n)

=

(

1

2× 1×Γ(1)× (−1+ 0− 0)

)

(

1+∑

n=1

∞0

)

=− 1

2

• Sur σ < 0

De l’équation fonctionnelle, la formule de Stirling et le comportement asymptotique desin (σ+ it), on a :

|ζ(σ+ it)|≪(

t

)1

2−σ

• Sur σ=1

ζ ne converge pas sur σ=1, nous le verrons après. Le comportement de ζ(s) quand s 1.

1

ns= s

n

∞ dt

ts+1= s∑

k=n

∞ ∫

k

k+1 dt

ts+1

par sommation pour σ > 1.

ζ(s)= s∑

n>1

k>n

k

k+1 dt

ts+1 = s∑

k>1

(

n6k

k

k+1 dt

ts+1

)

= s∑

k>1

k ·∫

k

k+1 dt

ts+1

56

Page 57: La fonction zêta de Riemann · 2014-06-14 · La fonction zêta de Riemann par Arnaud DHALLEWYN (2013) Les séries de Dirichlet sont définies par : L(a,s)= X n=1 ∞ a nn−s avec

la dernière sommation est de la forme

ζ(s)= s

1

∞ [t]

ts+1 dt=s

s− 1− s

1

∞ tts+1 dt

où t= t− [t]. Quand s= 1, la dernière intégrale de

ζ(s)= s∑

n>1

k>n

k

k+1 dt

ts+1 = s∑

k>1

(

n6k

k

k+1 dt

ts+1

)

vaut∫

1

∞ tt2

dt= limN→∞

n=1

N ∫

n

n+1 t−n

t2dt= lim

N→∞

1

∞ dt

t−∑

n=1

N1

n+1= 1− γ

on obtient donc pour s 1 :

ζ(s) =1

s− 1+ γ+o(1)

en fait :

lims→1

(

ζ(s)− 1

s− 1

)

= γ

Vers 1350, Oresme montre dans ses Quaestiones super geometriam Euclidis que

ζ(1)=∑

n=1

∞1

n=∞

L’ordre de ζ dans la bande critique 0<σ< 1.

Soit pour σ > 0 :

∣Γ(

s

2

)∣

∣=

0

∞e−uu

s

2−1du

6

0

∞e−uu

σ

2−1du= Γ

(

σ

2

)

=O(eAσ log σ)

avec σ>1

2et |s− 1|>A, et :

ζ(s)= s

1

∞ [x]− x+1

2xs+1 dx+

1

s− 1+

1

2

on a :

ζ(s)=O

|s|∫

1

∞ du

u3

2

+O(1)=O(|s|)

On définit la fonction ( qui sera détaillé par la suite ) ξ où ses racines sont les zéros non triviauxde ζ :

ξ(s)7 1

2s(s− 1)π

−s

2Γ(

s

2

)

ζ(s)

donne pour σ>1

2et |s|>A :

ξ(s) =O(

eA|s| log |s|)

57

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de plus avec :

ξ(s)= ξ(1− s)

cela prends pour σ61

2aussi.

La bande critique désigne l’intervalle de valeurs de σ pour lesquelles 0 6σ6 1, mais les cas 0 et 1peuvent être étudié séparemment comme nous l’avons fait.

La fonction ζ(s) est délimitée dans tout le demi-plan σ > 1 + δ > 1.

Avec l’équation

ζ(s)=O

|s|∫

1

∞ du

u3

2

+O(1)=O(|s|)

on a ζ(s) =O(|t|) pour σ>1

2. Pour σ <

1

2on utilise l’équation fonctionnelle

ζ(s)= χ(s)ζ(1− s)

où χ(s)= 2sπs−1 sinsπ

2Γ(1− s), on fixe α6 σ6 β, comme t +∞

|χ(s)|∼(

t

)1

2−σ

Par

χ(s) =

(

t

)

σ+it−1

2 ei(

t+π

4

)

1+O(

1

4

)

D’où pour σ6−δ < 0 :

ζ(s)=O(

t1

2−σ

)

et pour σ>−δ :

ζ(s) =O(

t3

2+δ

)

Ainsi dans tout le demi-plan σ> σ0 :

ζ(s)=O(|t|k) k= k(σ0)

c’est-à-dire que ζ est une fonction d’ordre fini.

Pour σ>1

2on peut écrire que ζ(σ+ it) =O

(

|t|1/2)

et par l’équation fonctionnelle on peut écrire

pour σ61

2que ζ(σ+ it) =O(|t|1−σ).

La fonction µ et majorations de ζ

(

1

2+ it

)

.

∀σ, on définit µ(σ) comme la limite inférieure de nombres ξ tel que ζ(σ + it) = O(|t|ξ). µ(σ) estcontinue, non décroissante, jamais négative.

Soit ζ(s) délimitée pour σ> 1 + δ (δ > 0), il suit pour σ > 1

µ(σ)= 0

58

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et de l’équation fonctionnelle pour σ < 0 :

µ(σ)=1

2− σ

en résumée :

µ(σ)=

0 (σ > 1)1

2− σ (σ < 0)

Les équations sont aussi prises par continuité pour σ= 0 et σ= 1, on a ainsi pour 0<σ < 1

µ(σ)61

2− 1

en particulier µ

(

1

2

)

61

4, c’est-à-dire ∀ε> 0 :

ζ

(

1

2+ it

)

=O(

t1

4+ε

)

Les valeurs de µ(σ) sont inconnues pour chaque valeur de σ entre 0 et 1. On a alors :

µ(σ)=

1

2− σ

(

σ61

2

)

0

(

σ >1

2

)

qui est équivalent à ce que ∀ε > 0 on ait ζ

(

1

2+ it

)

=O(tε) qui est l’hypothèse de Lindelöf. Soit

l’équation fonctionnelle approchée valable pour 0<σ< 1 :

ζ(s)=∑

n6x

n−s + χ(s)∑

n6y

1

n1−s+O(x−σ)+O

(

|t|1

2−σyσ−1

)

et prenons σ=1

2et x= y=

t

, on obtient :

ζ

(

1

2+ it

)

=∑

n6t

1

n1

2+it

+O(1)∑

n6t

1

n1

2−it

+O(

t− 1

4

)

=O

n6t

1

n1/2

+O(

t− 1

4

)

=O(

t− 1

4

)

Maintenant présentons des majorations issue de la méthode de Weyl-Hardy-Littlewood et de VanDer Corput. La plupart des démonstrations des résultats suivants sont dans [15].

Théorème.

ζ

(

1

2+ it

)

=O(

t1/6 log3/2 t)

59

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Théorème.

ζ

(

1

2+ it

)

=O(

t1/6 log t)

Théorème.

ζ

(

1

2+ it

)

=O(tα logβ t)

différentes valeurs de α ont été trouvées :

163/988 Walfisz [19]27/164 Titchmarsh [20]229/1392 Phillips [21]19/116 Titchmarsh [22]15/92 Min [23]

Théorème.

ζ

(

1

2+ it

)

=O(

t27/164)

Dès lors précisons des majorations de µ

(

1

2

)

:

µ

(

1

2

)

61

6

Plus généralement :

µ

(

1

2

)

6 φ

Précisons différentes valeurs de φ qui sont aussi celles de α :

7/32 Heath-Brown [24]3/16 Heath-Brown [25]/Burgess [26]6/37 Haneke [27]/Chen [28]173/1067 Kolesnik [29]35/216 Kolesnik [30]139/858 Kolesnik [31]

Formules pour ζ

(

1

2+ it

)

.

Tout d’abord citons la formule de Gram :

ζ

(

1

2+ it

)

=Z(t) cos (θ(t))− iZ(t) sin (θ(t))

où :

θ(t)= Im log

(

Γ

(

it

2+

1

4

))

− t

2log π

Maintenant avec Z la fonction de Hardy et θ la fonction de Riemann-Siegel :

ζ

(

1

2+ it

)

=Z(t) e−iπθ(t)

60

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Levinson et Montgomery définissent la fonction J

(

1

2+ it

)

que l’on définit comme suit :

J

(

1

2+it

)7 ζ

(

1

2+ it

)

+ ζ ′(

1

2+ it

)

h′(

1

2+ it

)

h

(

1

2+ it

) +

h′(

1

2+ it

)

h

(

1

2− it

)

−1

où :

h(s)7 π−s/2Γ(

s

2

)

on a :

J

(

1

2+ it

)

=−e−2iϑ(t)

ζ ′(

1

2+ it

)

2ϑ(t)

Théorème.

Si ζ ′(

1

2+ ia

)

= 0 pour a∈R, alors ζ

(

1

2+ ia

)

= 0.

Démonstration.

Soit

ζ

(

1

2+ it

)

= e−iϑ(t)Z(t)

en différenciant on a :

iζ ′(

1

2+it

)

=−iϑ′(t)e−ϑ(t)Z(t)+ e−iϑ(t)Z ′(t)

en multipliant par −ieiϑ(t), nous avons :

eiϑ(t)ζ ′(

1

2+ it

)

=−ϑ′(t)Z(t)− iZ ′(t)

en prenant la partie réelle :

−ϑ′(t)Z(t) =Re

eiϑ(t)ζ ′(

1

2+ it

)

qui s’écrit aussi

−2ϑ′(t)Z(t)= eiϑ(t)ζ ′(

1

2+ it

)

+ e−iϑ(t)ζ ′(

1

2− it

)

ζ ′(

1

2+ it

)

= 0 pour t ∈R, avec ζ ′(

1

2− it

)

= 0, t > 0 et nous prenons ϑ′(t)Z(t) = 0, de ϑ′(t) = 0

seulement pour t= aϑ où ζ ′(

1

2+ iaϑ

) 0 nous obtenons Z(t)= 0. Alors :

ζ ′(

1

2+ it

)

=0⇒ ζ

(

1

2+ it

)

=0

61

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Soit ξn les zéros sur la droite critique, alors ∀t ±ξn :

1 + 2ϑ′(t)

ζ

(

1

2+ it

)

ζ ′(

1

2+ it

)=−e−2iϑ(t)

ζ ′(

1

2− it

)

ζ ′(

1

2+ it

)

Démonstration.

En multipliant

−2ϑ′(t)Z(t)= eiϑ(t)ζ ′(

1

2+ it

)

+ e−iϑ(t)ζ ′(

1

2− it

)

par e−iϑ(t), on a :

−2ϑ′(t)ζ

(

1

2+ it

)

= ζ ′(

1

2+ it

)

+ e−2iϑ(t)ζ ′(

1

2− it

)

de t ±ξn et si ζ ′(

1

2+ ia

)

= 0 pour a ∈R, alors ζ

(

1

2+ ia

)

= 0, on a ζ ′(

1

2+ it

) 0 donc que

nous pouvons diviser par ζ ′(

1

2+ it

)

et obtenir le résultat

Citons aussi la formule :

ϑ(t)=−∫

0

t

Reζ ′(

1

2+ ix

)

ζ

(

1

2+ ix

) dx=− t

2log π+

1

2

0

t

ReΓ′(

1

4+ix

2

)

Γ

(

1

4+ix

2

) dx

convergente ∀t∈R.

Théorème de Balazard-Saias-Yor (1999).

−∞

∞log

ζ

(

1

2+ it

)∣

dt1

4+ t2

= 0

Théorème de Hadamard-De La Valléé Poussin, et lien avec lesnombres premiers.

Nous ne décrirons pas dans les détails le théorème des nombres premiers, car ce sujet est vaste etn’est pas le but de notre étude.

Le premier lien que l’on peut faire entre la fonction ζ et les nombres premiers est le produitEulérien :

ζ(s)=∏

p∈P

1

1− p−s

convergente pour σ>1, ce qui garantit avec les propriétés des séries de Dirichlet que ζ ne s’annulepas pour σ > 1.

62

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Théorème de Césaro.

La probabilités que deux nombres choisis au hasard soient premiers entre eux est1

ζ(2)=

6

π2.

On peut généraliser ce théorème au choix de k nombres choisis au hasard de telles sorte à ce que

la probabilités qu’ils soient tous premiers entre eux est1

ζ(k).

Lorsque que C.F.Gauss s’intéressa à la répartion des nombres premiers, il définit la fonctionπ(x) comme le nombre de nombres premiers inférieurs à une grandeur donnée (ici x). On a pardéfinition :

π(x) =∑

p∈P,p6x

1

cette définition va être utile pour comprendre certaines propriétés suivantes. C.F.Gauss conjectureavec A.M.Legendre que :

π(x)∼ x

log x

C.F.Gauss reformule la propriété précédente de la façon suivante avec une meilleure précision :

π(x)∼Li(x)∼ li(x)

où Li(x) est le logarithme intégrale de x définit comme suit :

Li(x)=

2

x dt

log t=li(x)− li(2)=

0

x dt

log t−∫

0

2 dt

log t

Le théorème des nombres premiers peut être écrit différemment avec pn. En effet on a pour n→∞ :

li−1(n)∼n log n

d’où pn∼n log n

Théorème d’équivalence.

L’assertion π(x)∼ x

log xest équivalente à l’assertion ψ(x)∼ x.

Démonstration.

ψ(x) =∑

pv6x

log p

où pv 6 x⇒ v6log xlog 2

et v> 2⇒ p6 x√

, on en déduit :

p6x

log p6 ψ(x)6∑

p6x

log p+( x√

log x)/log 2 6π(x) log x+ ( x√

log x)/log 2

Par ailleurs si β < 1 et xβ 6 p, on a log p> β log x, on en déduit :

p6x

log p> β log x(π(x)− π(xβ))

63

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et comme π(xβ)6 xβ, on obtient ∀β < 1 l’encadrement :

β(π(x) log x− xβ log x)6 ψ(x)6 π(x) log x+ ( x√

log x)/log 2

on en déduit l’équivalence.

Dans [18], on trouve deux résultats sur π(x) et ψ(x) :

∃c> 0 tel que pour x→∞ :

ψ(x)= x+O(

xe−c ln x√ )

π(x)= li(x)+O(

xe−c ln x√ )

Théorème.

On a pour σ > 1 :

ln ζ(s)= s

2

∞ π(u)

u(us − 1)du

Démonstration.

Avec le produit Eulérien, c’est-à-dire :

ζ(s)=∏

p∈P

1

1− p−s

on a :

log ζ(s) = log∏

p∈P

1

1− p−s=∑

p∈P

log1

1− p−s=∑

n=2

∞log

1

1−n−s

n=1

∞log

1

1−n−s

=∑

n=2

∞π(n)− π(n− 1) log 1

1−n−s=∑

n>2

π(n) log1

1−n−s−∑

n>2

π(n− 1) log1

1−n−s

=∑

n>2

π(n) log1

1−n−s−∑

n>2

π(n) log1

1− (n+ 1)−s

=∑

n>2

π(n)(log (1− (n+1)−s)− log (1−n−s))

De plus

d

dxlog (1−x−s)=

1

1− x−s(sx−s−1)=

s

x(xs − 1)

D ’où :

log (1− x−s)=

s

x(xs − 1)dx+C

Ainsi :

log ζ(s)=∑

n>2

π(n)

n

n+1 s

x(xs − 1)dx=

n>1

n

n+1 sπ(x)

x(xs − 1)dx= s

1

∞ π(x)

x(xs − 1)dx

64

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Parlons du théorème des nombres premiers, c’est Euler en premier qui donna une preuve de cethéorème, il procède comme suit :

Avec :

∑ 1

p∼log

(

n

1

n

)

on déduit∑

p6x

1

p∼log log x

avec ∆x petit devant x de telle sorte à ce que les nombres premiers entre x et ∆x+x sont tous detaille x.

log log (x+ ∆x)− log log x∼ π(x+ ∆x−π(x))

x

et comme

(log log x)′ =1

x log x

la densité des nombres premiers autour de x est de l’ordre de1

log xet donc π(x)∼ x

log x.

Mais c’est Hadamard et De La Vallée Poussin en 1895 qui démontrèrent indépendamment lespremiers le théorème des nombres premiers rigoureusement. Plus particulièrment Hadamardmontra l’équivalence entre le théorème des nombres premiers et la non-annulation de ζ sur σ =1, comme le suggéra Landau, en effet vu que ψ(x) = x (1 + o(1)) cela prouve que le théorèmedes nombres premiers découle que ζ(1 + i t) 0. De même Erdös et Selberg donnèrent unedémonstration élémentaire du théorème des nombres premiers en 1948 dans [32] et [33].

Théorème de Landau.

Soit une série de Dirichlet avec an∈R+ et ∀n∈N∗ :

n>1

an

ns

Alors σabs(inf Re(s), L(a, s) converge absolument), l’abscisse de convergence absolue, n’a aucunvoisinage dans C sur lequel L(a, s) admet un prolongement analytique.

Démonstration de la non-annulation de ζ sur la droite σ= 1.

Soit t ∈ R∗, supposons qu’il existe ζ(1 + it) = 0. Alors ζ(1 − i t)ζ(1 +it ), et donc la fonctionζ(s+ it)ζ(s− it) possède un zéro double en s=1. Le zéro double en 1+ it et 1− it contrebalancentles pôles de ζ(s+ it) en 1− it et de ζ(s− it) en 1+ it. On en déduit que F (s) est holomorphe dans

le demi-plan σ >1

2. De plus comme ζ(2s)−1 est holomorphe au voisinage de s=

1

2, et comme F

est à coefficient positifs. En revanche ζ admet un prolongement, il découle du théorème de Landau

que σabs de F est <1

2, c’est-à-dire σabs<

1

2. On aboutit à une contradiction car d’une part on a

F

(

1

2

)

= 0 puisque ζ(2s)−1 = 0 et d’autre part F

(

1

2

)

> 0, comme somme d’une série à termes

positifs non-nuls d’où la proposition.

Le résultat obtenue par Mertens en 1858 permet d’étendre cette propriété au demi-plan σ > 1,comme le montra De La Vallée Poussin.

65

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Théorème de Mertens.

Soit une série de Dirichlet à coefficient positifs ou nuls, d’abscisse de convergence σc :

F (s)7∑

n>1

an

ns

Alors on a pour σ >σc :

3F (σ)+ 4ReF (σ+ it) +ReF (σ+2it)> 0

Démonstration.

Posons V (θ)7 3 + 4 cos φ+ 2 cos φ, pour φ∈R et :

3+ 4 cos φ+ cos 2φ= 3+ 4 cos φ+ (cos2φ− sin2φ) =3 + 4 cos φ+ (cos2φ− (1− cos2φ))

=3+ 4 cosφ+(cos2φ− 1 + cos2φ)= 2 +4 cos φ+ 2 cos2 φ= 2(1 + cos φ+ cos2φ)=2(1+ cos φ)2 > 0

Or 3F (σ)+ 4ReF (σ+ it)+ReF (σ+ 2it) vaut :

n>1

anV (t lnn)

cela implique bien que 3F (σ) +4ReF (σ+ it)+ReF (σ+ 2it)> 0

∀φ∈R :

3+ 4 cos φ+2 cos φ= 2(1+ cos φ)2 > 0

et pour σ > 1 :

ζ(s)= exp

p∈P

m=1

∞1

mpms

ainsi ∀s∈C|σ > 1 :

|ζ(s)|= exp

p∈P

m=1

∞cos (mt log t)

mpmσ

et

ζ(σ)3|ζ(σ+ it)|4|ζ(σ+ 2it)|= exp

p∈P

m=1

∞3+ 4 cos (mt log p)+ cos (2mt log p)

mpmσ

avec 3 +4 cosφ+ cos2φ= 2(1+ cos φ)2 > 0, on déduit pour σ > 1 :

ζ(σ)3|ζ(σ+ it)|4|ζ(σ+2it)|> 1

Autre démonstration de la non-annulation sur σ= 1.

On suppose ζ(1+ it)=0, avec σ 1, nous avons ζ(σ)∼ 1

σ − 1et ζ(σ+ it)=O(σ−1), donc que :

ζ(σ)3|ζ(σ+ it)|4 =O(σ− 1)

66

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ainsi comme σ 1, on obtient de ζ(σ)3|ζ(σ+ it)|4|ζ(σ+2it)|>1 que |ζ(σ+2it)| +∞, ce quiest impossible car ζ(s) est analytique autour de 1+ 2it. D’où le résultat.

Maintenant, pour t fixée, soit σ 1, alors ζ3(σ)=O(σ− 1)−3.

Théorème.

La fonction zêta de Riemann ne possède aucun zéro dans le demi-plan Re(s)= σ> 1.

Démonstration.

Raisonnons par l’absurde en supposant que ζ(1+ it0) = 0. Alors t0 0 et ζ(s) est holomorphe au

voisinage de 1+ it0. D’où ζ(σ+ it0)6σ−1 avec σ > 1, et comme d’autre part ζ(σ)≪ 1

σ− 1, on a

ζ(σ+2it0)≪ 1. En effet car ζ(s) est holomorphe partout sauf en s=1 et estun pôle simple, il suitalors :

ζ(σ)3|ζ(σ+ it0)|4|ζ(σ+ 2it0)|≪σ− 1

en contradiction avec le fait que

ζ(σ)3|ζ(σ+ it)|4|ζ(σ+2it)|> 1

lorsque σ 1+.

En 1930, Ingham donna une autre démonstration s’appuyant sur l’identité de Ramanujan :

ζ(σ)2ζ(σ+ iθ)ζ(s− iθ)

ζ(2s)=∑

n>1

|t(n, θ)|2ns

où σ > 1, θ ∈R et :

t(n, θ) =∑

d|ndiθ

Lemmes d’analyse complexe.

Formule de Jensen.

Soit F (s) une fonction holomorphe pour |s|6R, telle que F (0)=1. Pour 0<r6R, on désigne parn(r) le nombre de zéros (comptés avec multiplicité) de F dans le disque |s|6 r. Alors on a :

0

R n(r)

rdr=

1

0

ln |F (Reiϑ)| dϑ

Ce résultat est démontré dans [18] page 238.

Lemme de Borel-Carathéodory.

Soit F (s) une fonction holomorphe pour |s|6R, telle que F (0)= 0. On suppose que :

max|s|=R

ReF (s) 6A

Alors on a pour |s|<R :

|F (s)|6 2A|s|R− |s|

67

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Une démonstration est donnée dans [18] page 239.

Corollaire.

Soit F (s) une fonction holomorphe dans le disque |s|6R, telle que F (0)=1, et |F (s)|6M(|s|=R).On désigne par H la suite finie de zéros ρ de F , comptés avec leur ordre de multiplicité, dans le

disque |s|6 R

2. Pour tout s tel que |s|< R

2, on a :

F ′(s)F (s)

−∑

ρ∈H

1

s− ρ

64R lnM

(R− 2|s|)2

Une démonstration est donnée dans [18] page 239.

Distribution générale des zéros.

La fonction ζ possède une infinité de zéros complexe. ζ(s) a une infinité de zéros ρ1, ρ2, et0 6σ6 1 et (1− 21−s)ζ(s)> 0 où 0<s< 1 et ζ(s) 0. ζ(s) n’a aucun zéro réel entre l’axe 0 et 1,les zéros ρ1, ρ2, sont alors tous complexes. Une preuve est donnée dans [15] page 210.

La fonction N(T ).

Soit T > 0, on définit N(T ) comme le nombre de zéros de ζ(s) dans la région 0 6σ6 1, 06 t6T ,plus particulièrement :

N(T )7 ∑

ρ:06γ6T

1

Théorème.

On a avec la notation de Landau, pour T +∞ et T > 2 :

N(T + 1)−N(T )=O(log T )

qui s’écrit aussi avec la notation de Vinogradov :

N(T + 1)−N(T )≪ lnT

Démonstration.

Appliquons pour R= 3 la formule de Jensen à la fonction

F (s)7 ξ(s+ 2+ iT )

ξ(2 + iT )

D’une part ∀r, 5√

6 r63, le disque |s|6 r contient le rectangle de sommets −2, −2+ i, −1, −1+ i,d’où n(r)>N(T + 1)−N(T ).

D’autre part, on déduit immédiatement de ζ(s)≪ τ pour σ> 0, |τ |> 1, et :

logΓ(s)=

(

s− 1

2

)

log s− s+1

2ln (2π)+

1

12s− 1

2

0

∞ B2(t)

(t+ s)2dt

l’estimation pour |s|6 3 :

ln |F (s)|6O(lnT )

68

Page 69: La fonction zêta de Riemann · 2014-06-14 · La fonction zêta de Riemann par Arnaud DHALLEWYN (2013) Les séries de Dirichlet sont définies par : L(a,s)= X n=1 ∞ a nn−s avec

La formule de Jensen implique donc :

(N(T + 1)−N(T )) ln

(

3

5√

)

6

5√

3 n(r)

rdr≪ lnT

d’où le résultat

Théorème de Riemann-Von Mangoldt.

Conjecturé par B.Riemann dans [12], et démontré par Von Mangoldt en 1905. On a pour T∞ :

N(T ) =T

2πln

T

2π− T

2π+O(lnT )

Démonstration. (G.Tenenbaum)

On peut supposer sans perte de généralité que T n’est pas l’ordonnée d’un zéro de ξ(s). Soit R lerectangle de sommets 2± iT , −1± iT , orienté dans le sens direct. On a :

2N(T )=1

2iπ

R

ξ ′(s)ξ(s)

ds=1

2πIm∫

R

ξ ′(s)ξ(s)

ds

Comme R est symétrique par rapport aux axes σ=1

2et T =0 et que

ξ ′(s)ξ(s)

respecte cette symétrie

à cause de l’équation fonctionnelle, on déduit de ce qui précède que :

N(T )=1

πIm∫

L

ξ ′(s)ξ(s)

ds=1

π[arg ξ(s)]L

où L est la ligne brisée

[

2;2+ iT ;1

2+ iT

]

. Maintenant, par l’équation fonctionnelle de ξ(s) définit

comme :

ξ(s)7 s(s− 1)π−s/2 Γ(

s

2+ 1)

ζ(s)

nous avons : ξ(s) =2(s− 1)π−s/2Γ(

s

2+ 1)

ζ(s)

et

[arg(s− 1)]L= arg

(

iT − 1

2

)

=1

2π+O

(

1

T

)

,[

arg π−s/2]

L=−1

2T lnπ

De plus, par la formule de Stirling complexe :

[

argΓ(

s

2+1)]

L

= Im logΓ

(

iT

2+

5

4

)

= Im

(

iT

2+

3

4

)

log

(

iT

2+

5

4

)

− iT

2− 5

4+

1

2ln (2π) +O

(

1

T

)

=T

2lnT

2− T

2+

3

8π+O

(

1

T

)

Ainsi, il ne reste plus à établir que :

Im∫

L

ζ ′(s)ζ(s)

ds≪ lnT

69

Page 70: La fonction zêta de Riemann · 2014-06-14 · La fonction zêta de Riemann par Arnaud DHALLEWYN (2013) Les séries de Dirichlet sont définies par : L(a,s)= X n=1 ∞ a nn−s avec

le segment vertical de L étant située dans le demi-plan de convergence absolue, on peut intégrertermes à termes. On a :

2

2+iT ζ ′(s)ζ(s)

ds

6 2∑

n>2

Λ(n)

n2 lnn<∞

pour traiter le segment horizontal, on utilise le corollaire du lemme de Borel-Carathéodory, pourla fonction

F (s)=ζ(2 + iT + s)

ζ(2 + iT )avec R= 4 et r=

3

2

Le numérateur est de l’ordre d’une puissance de T et le dénominateur satisfait à

|ζ(2 + iT )|> 1−∑

n>2

1

n2= 2− π2

6> 0

Si H est la suite finie des zéros de ζ(s) (comptés avec multiplicités) dans le disque |s−2− iT |6 3

2,

on obtient donc pour tout s du segment horizontal

[

1

2+ iT ; 2 + iT

]

:

ζ ′(s)ζ(s)

−∑

ρ∈H

1

s− ρ≪ lnT

et comme N(T + 1)−N(T )≪ lnT , on a :

ρ∈H

1≪ lnT

et pour chaque ρ∈H , on peut écrire

Im∫

2+iT

1

2+iT ds

s− ρ

6 π

cela implique bien :

Im∫

L

ζ ′(s)ζ(s)

ds≪ lnT

et achève la démonstration

Cela implique que ζ(s) possède une infinité de zéros non-triviaux. On peut aussi écrire :

N(T ) =T

2πln

(

T

2πe

)

+O(lnT )

Et on a aussi la relation :

N(T )=O(T log T )

On peut aussi écrire :

N(T )= 1+1

πarg

(

π−i

T

2 Γ

(

1

4+ i

T

2

)

)

+1

πarg

(

ζ

(

1

2+ iT

))

la formule de Stirling complexe donne :

N(T ) =T

2πln

T

2π+

7

8+S(T ) +O

(

1

T

)

70

Page 71: La fonction zêta de Riemann · 2014-06-14 · La fonction zêta de Riemann par Arnaud DHALLEWYN (2013) Les séries de Dirichlet sont définies par : L(a,s)= X n=1 ∞ a nn−s avec

S(T )=1

πarg

(

ζ

(

1

2+ iT

))

=O(lnT )

Il s’ensuit aussi :

(N(T +1)−N(T ))∼ lnT2π

Définissons :

S(T )7 1

πarg ζ

(

1

2+ iT

)

et

L(T ) =1

2πT log T − 1+ log 2π

2πT +

7

8

on a alors le théorème suivant :

Théorème.

Pour T +∞. On a N(T )=L(T )+S(T )+O(

1

T

)

, le nombre de zéros de Ξ(s) dans le rectangle

avec pour sommets s=±T ± 3i

2est 2N(T ), donc que :

2N(T ) =1

2iπ

Ξ′(s)Ξ(s)

ds

prit autour du rectangle.

Théorème.

Pour T +∞, S(T )=O(log T ), c’est-à-dire N(T ) =1

2πT log T − 1+ log 2π

2πT +O(log T )

de même on a N(T )=T

2πln

T

2π− T

2π+S(T )+O

(

1

T

)

. Si les zéros β+ iγ de ζ(s) avec γ > 0 sont

arrangés dans une séquence ρn = βn + iγn donc que γn+1 > γn, puis comme n +∞. On a :

|ρn| ∼ γn∼ 2πn

log n

Nous avons N(T )∼ 1

2πT log T , d’où 2πN(γn ± 1)∼ (γn ± 1) log (γn ± 1)∼ γn log γn, et aussi :

N(γn− 1)6n6N(γn + 1)

d’où 2πn∼ γn log γn et aussi logn∼ log γn, et donc γn∼ 2πn

log n. Depuis βn =O(1) on a |ρn| ∼ γn.

Littlewood a montré que γn+1− γn 0. En effet |γn+1− γn|=O(

1

lnn

)

.

La fonction N(σ, T ).

On définit la fonction N(σ,T ) comme le nombre de zéros β+ iγ de ζ tel que β >σ, 0<t6T . Pourchaque T , N(σ,T ) est une fonction non-croissante de σ, et vaut 0 pour σ>1. On a en particulier :

N(σ, T ) = card ρ,Re(ρ)>σ, |Im ρ|6T , ζ(ρ) =0

71

Page 72: La fonction zêta de Riemann · 2014-06-14 · La fonction zêta de Riemann par Arnaud DHALLEWYN (2013) Les séries de Dirichlet sont définies par : L(a,s)= X n=1 ∞ a nn−s avec

Avec l’hypothèse de Riemann ( que l’on détaillera après ) on a N(σ, T )=0 pour σ >1

2. On peut

dire aussi pour1

2<σ < 1 :

N(σ, T )6N(T )<AT log T

Théorème de Bohr-Landau (1914).

Pour tout σ >1

2on a :

N(σ, T )=O(T )

Pour toute fonction continue non-négative f(t) :

1

b− a

a

b

log f(t) dt6 log

1

b− a

a

b

f(t) dt

ainsi pour1

2<σ< 1 :

0

T

log |ζ(σ+ it)| dt= 1

2

0

T

log |ζ(σ+ it)|2 dt6 T

2log

1

T

0

T

|ζ(σ+ it)|2

=O(T )

Avec

limT→∞

1

T

1

T

|ζ(σ+ it)|2 dt= ζ(2σ)

pour σ >1

2. D’où si

1

26 σ0 6 1 et T +∞ :

σ0

1

N(σ, T ) dσ=

0

T

log |ζ(σ0 + it)| dt+O(logT )

nous avons∫

0

T

log |ζ(2 + iT )| dt=Re∑

n=2

∞Λ1(n)

n2

n−iT −1

−i logn =O(1)

et∫

σ0

1

N(σ, T ) dσ=O(T )

pour σ0>1

2, d’où si σ1 =

1

2+

1

2

(

σ0− 1

2

)

, on a :

N(σ0, T )61

σ0− σ1

σ1

σ0

N(σ, T ) dσ62

σ0− 1

2

σ1

1

N(σ, T ) dσ=O(T )

Théorème de Carlson (1921).

Pour1

2<σ< 1, on a :

N(σ, T ) =O(

T 4σ(1−σ)+ε)

72

Page 73: La fonction zêta de Riemann · 2014-06-14 · La fonction zêta de Riemann par Arnaud DHALLEWYN (2013) Les séries de Dirichlet sont définies par : L(a,s)= X n=1 ∞ a nn−s avec

Théorème.

Si ζ

(

1

2+ it

)

=O(tc logω t) où ω63

2, alors on a uniformément pour

1

26 σ6 1 :

N(σ, T )=O(

T 2(1+2c)(1−σ)log5T)

Avec l’hypothèse de Lindelöf ζ

(

1

2+ it

)

=O(tε), on aurait N(σ, T )=O(

T 2(1−σ)+ε)

.

Théorème.

N(σ, T ) =O(

T3

2−σ

log5T

)

Théorème de Ingham.

N(σ, T )=O(

T 3(1−σ)/(2−σ) log5T)

la démonstration se trouve dans [34].

Théorème de Selberg.

On a uniformément pour1

26 σ6 1 :

N(σ, T ) =O

(

T1−1

4

(

σ−1

2

)

log T

)

la démonstration se trouve dans [35].

Théorème de Montgomery.

On a pour5

66σ6 1 :

N(σ, T )≪T 2(1−σ)/σ(log T )1/4

démontré dans [36].

Théorème de Huxley.

On a pour3

46σ6 1 :

N(σ, T )≪T 3(1−σ)/(3σ−1)(log T )44

on a aussi pour1

26 σ6 1 :

N(σ, T )≪T 12/5(1−σ)(log T )44

démonstration dans [39].

Théorème d’ Ivic.

N(σ, T )≪

T (3−3σ)/(7σ−4)+ε pour3

46 σ6

1013

T (9−9σ)/(8σ−2)+ε pour1013

6σ6 1

73

Page 74: La fonction zêta de Riemann · 2014-06-14 · La fonction zêta de Riemann par Arnaud DHALLEWYN (2013) Les séries de Dirichlet sont définies par : L(a,s)= X n=1 ∞ a nn−s avec

démonstrations données dans [37] et [38].

Théorème de Heath-Brown.

Pour1114

6σ6 1, on a :

N(σ, T )≪T (9−9σ)/(7σ−1)+ε

démontré dans [40].

Quelques formules.

On définit S(T ) comme suit :

S(T )7 1

πarg ζ

(

1

2+ it

)

et on a :

S(T ) =N(T )− 1− 1

πϑ(T )

Pour ϑ(t)= arg

(

π−it/2 Γ

(

1

4+it

2

))

, on a N(T ) =1 +ϑ(T )

π+S(T ).

On peut citer S(T )=O(log T ) pour T +∞ et S(T )=O(

log Tlog logT

)

.

Puis :

N(T )=T

2πlog

T

2π− T

2π+

1

8+S(T )+O

(

1

T

)

A.Selberg donna la formule suivante pour A> 0 :

|S(T )|>A(log T )1/3(log log T )−7/3

la fonction S(T ) tend vers +∞ très très lentement et change de signe une infinité de fois.

Définitions.

N−(T ) =#p= β+ iγ | ζ(p)= 0, β <1

2, 0< γ6T

N0(T )= #

p=1

2+ iγ | ζ(p)= 0, 0< γ6T

N′

(T )= #p′= β ′+ iγ ′ | ζ ′(p′)= 0, 0< γ ′6T

N−′

(T )= #p′= β ′+ iγ ′ | ζ ′(p′)= 0, β ′<1

2, 0< γ ′6T

N0′(T )= #

p′=1

2+ iγ ′ | ζ ′(p′)= 0, 0< γ ′6T

N+

(T ) =#p′= β ′+ iγ ′ | ζ ′(p′) =0, β ′>1

2, 0< γ ′6T

On note N0(T ) − N00(T ) = N0′(T ) et N00(T ) désigne le nombre de zéros de ζ ′(s) sur la droite

critique.

74

Page 75: La fonction zêta de Riemann · 2014-06-14 · La fonction zêta de Riemann par Arnaud DHALLEWYN (2013) Les séries de Dirichlet sont définies par : L(a,s)= X n=1 ∞ a nn−s avec

On peut noter alors :

N(T )=N0(T )+2N−(T )=T

2πlog

T

2π− T

2π+O(log T )

Berndt prouve en 1970 dans The number of zeros for ζ(k)(s) que pour ζ ′(s) on a :

N ′(T ) =N−′ (T )+N0

′(T )+N+′ (T ) =

T

2πlog

T

4π− T

2π+O(log T )

Levinson et Montgomery donnèrent :

N−(T ) =N−′ (T )+O(log T )

On a pour t ∞ et A=log 2

2:

N00(T ) =A

πt+N+

′ (t)−N−′ (t)+O(log2 t)

Soit N1(T ) le nombre de zéros non-réel de ζ ′(s), alors :

N1(T )=T

2πlog

T

2π− T

2π+O(log T )

Produit de Hadamard.

On a pour s 1 :

ζ(s)=ebs

2(s− 1) Γ(

s

2+ 1)

ρ

(

1− s

ρ

)

es/ρ

et pour s∈C :

ξ(s)= eas∏

ρ

(

1− s

ρ

)

es/ρ

où a=1

2ln (4π)− 1

2γ − 1 et b= ln (2π)− γ

2− 1.

On a aussi en ce qui concerne les valeurs de a et b :

ζ ′(s)ζ(s)

= b− 1

s− 1− 1

2

Γ′(

s

2+1)

Γ(

s

2+ 1) +

ρ

(

1

s− ρ+

1

ρ

)

si s 0, on a :

ζ ′(0)

ζ(0)= b+1− 1

2

Γ′(1)

Γ(1)

etζ ′(0)

ζ(0)= log (2π) et Γ′(1)=−γ.

Démonstration. (G.Tenenbaum)

Pour T > 2, on a N(T + 1)−N(T )≪ lnT , ainsi :

|γ |6T

1

|ρ|2 62

0

T dN (T )

T 2≪∑

k6T

ln (2k)

k2≪1

75

Page 76: La fonction zêta de Riemann · 2014-06-14 · La fonction zêta de Riemann par Arnaud DHALLEWYN (2013) Les séries de Dirichlet sont définies par : L(a,s)= X n=1 ∞ a nn−s avec

Cela implique la convergence du produit infini :

Ω(s)7∏

ρ

(

1− s

ρ

)

es/ρ

dont le terme générale est pour tout s, de la forme 1 + O(|e|−2). La fonction Ω(s) est donc unefonction entière de s ayant les mêmes zéros que ξ(s) et, puisque

ρ

(

1− 0

ρ

)

e0/ρ = ξ(0)= 1

On peut choisir une détermination holomorphe F (s) de log (ξ(s)/Ω(s)) prenant la valeur 0 en s=0.Pour une suite de valeurs de R +∞, d’après le lemme de Borel-Carathéodory, il découle de

max06θ62π

ReF (Reiθ)≪R(lnR)2

que F est une fonction linéaire de s, on a bien

max06θ62π

ReF (Reiθ)≪R(lnR)2

Démontrons-là pour tous les R satisfaisant à

minρ

|R− |ρ||> 1/(c lnR)

où c>0. Chaque intervalle [k;k+2] pour k>2, contient au moins un tel R. En effet, si c est assezgrand, on a :

cardρ : k6 |ρ|6 k+ 26 (N (k+ 2)−N(k− 1))<J7 ⌊c ln k⌋

D’après le principe de Dirichlet; il existe au moins un intervalle [k + 2j/J ; k + (2j + 2)/J ], pour0 6 j < J , ne contenant aucun membres |ρ|. On peut alors choisir R7 k+(2j+ 1)/J .

Considérons un nombre R satisfaisant

minρ

|R− |ρ||> 1/(c lnR)

pour |s|=R et avec la définition de Ω(s) on a :

ln |Ω(s)|=∑

ρ

ln

(

1− s

ρ

)

es/ρ

>−

|ρ|6R/2

R

|ρ| +∑

R/2<|ρ|62R

(2+ ln (2cR lnR))+∑

|ρ|>2R

R2

|ρ|2

où :

ln |(1− z)e2|>

−|z | (|z |> 2)

−2+ ln |1− z |(

1

26 |z |< 2

)

−|z |2(

|z |< 1

2

)

76

Page 77: La fonction zêta de Riemann · 2014-06-14 · La fonction zêta de Riemann par Arnaud DHALLEWYN (2013) Les séries de Dirichlet sont définies par : L(a,s)= X n=1 ∞ a nn−s avec

Comme N(T + 1)−N(T )≪ lnT , pour T > 2, on déduit de ce qui précède, la majoration :

ln (1/|Ω(s)|)≪R (lnR)2

maintenant, on a aussi par ln |ξ(s)|≪ |s| ln |s| et ln |ξ(s)|≪R lnR. Cela implique bien

max06θ62π

ReF (Reiθ)≪R(lnR)2

et termine la démonstration.

La fonction R de Riemann.

On définie la fonction R de Riemann ∀x∈R+∗ :

R(x)=∑

n=1

∞µ(n)

nLi(

x1/n)

et si l’on note :

1

ζ(x)=∑

n=1

∞µ(n)

nx

on a :

R(x)=n1−x

ζ(x)Li(

x1/n)

et on a la relation :

π(x)=R(x)−∑

ρ

R(xρ)

où ρ parcourt l’ensemble des zéros non-triviaux de ζ(s).

Région sans zéros.

On a déjà ζ(s) 0 pour σ>1, qui fournit déjà une région sans zéros. Déterminons une région plusvaste.

Théorème.

∃c> 0 | ζ(s) possède aucun zéro dans la région du plan complexe définie par l’inégalité

σ> 1− c/ln (2 + |t|)

Démonstration.

La fonction

− ζ ′(s)ζ(s)

=∑

n>1

Λ(n)

ns

est à coefficient positifs ou nuls. D’après le théorème de Mertens, on peut écrire ∀σ>1 et ∀γ ∈R:

−3 ζ ′(σ)

ζ(σ)− 4Re

ζ ′(σ+ iγ)

ζ(σ+ iγ)−Re

ζ ′(σ+ 2iγ)

ζ(σ+ 2iγ)>0

77

Page 78: La fonction zêta de Riemann · 2014-06-14 · La fonction zêta de Riemann par Arnaud DHALLEWYN (2013) Les séries de Dirichlet sont définies par : L(a,s)= X n=1 ∞ a nn−s avec

Nous parviendrons au résultat annoncé en majorant chacun des trois termes du membres de gauchelorsque γ est l’ordonnée d’un zéro ρ= β+ iγ de ζ(s).

En premier lieu on a

− ζ ′(σ)

ζ(σ)=

1

σ− 1+O(1)

Ensuite, en dérivant logarithmiquement la formule du produit de Hadamard :

ζ(s)=ebs

2(s− 1)Γ(

s

2+1)−1∏

ρ

(

1− s

ρ

)

es/ρ

où s 1 et b= ln (2π)− γ

2− 1. On a alors pour s ρ :

− ζ ′(s)ζ(s)

=−b+1

s− 1+

Γ′(

1+s

2

)

2Γ(

1 +s

2

)−∑

ρ

(

1

ρ+

1

s− ρ

)

En estimant le terme relatif à Γ par la formule de Stirling complexe et en remarquant que, pourσ > 1, Re(ρ) et Re(s− ρ) > 0. Il vient pour σ > 1 et |t|> 2 :

−Reζ ′(s)ζ(s)

6O (ln |t|)

et aussi, en tenant compte de la distribution du zéro β+ iγ :

−Reζ ′(σ+ iγ)

ζ(σ+ iγ)6O (ln |γ |)− 1

σ − β

En reportant ces estimations dans

−3 ζ ′(σ)

ζ(σ)− 4Re

ζ ′(σ+ iγ)

ζ(σ+ iγ)−Re

ζ ′(σ+ 2iγ)

ζ(σ+ 2iγ)>0

On déduit donc l’existence d’une constante positive c1 telle que l’on ait pour |γ |> 2 :

3

σ− 1− 4

σ− β>−c1 ln |γ |

d’où :

1− β>1− c1 (σ− 1) ln |γ |

(3/(σ− 1))+ c1 ln |γ |

En choisissant σ=1+(2c1 ln |γ |)−1, il suit 1− β> c2/ln |γ |, avec c2 = c1/14. Cela implique bien lerésultat annoncé, puisque la condition |t|> 2 est inutile si l’on réduit suffisamment la valeur de c

Korobov et Vinogradov ont pu établir en 1958 la majoration pour σ> 0 et t> 2 :

ζ(s)≪(

1 + tA(1−σ)3/2)

(ln t)3/2

78

Page 79: La fonction zêta de Riemann · 2014-06-14 · La fonction zêta de Riemann par Arnaud DHALLEWYN (2013) Les séries de Dirichlet sont définies par : L(a,s)= X n=1 ∞ a nn−s avec

d’où découle la meilleure région sans zéros actuellement connue pour t> 3 :

σ> 1− c (ln t)2/3 (ln2 t)−1/3

une démonstration est donnée dans [38].

La fonction ξ.

On définit

ξ(s)7 1

2s(s− 1)η(s)=

1

2s(s− 1)π−s/2 Γ

(

s

2

)

ζ(s)

où η est la fonction êta de Dirichlet. On a l’équation fonctionnelle suivante :

ξ(s)= ξ(1− s)

De même on a :

ξ(s) =1

2s(s− 1)

Γ(

s

2

)

πs/2ζ(s)=

(s− 1)Γ(

s

2+ 1)

ζ(s)

πs√

et aussi :

ξ(s) =1

2+ s(s− 1)

1

∞ψ(x)

(

x−1

2(s+1)

+ x1

2(s−1)

)

dx

Première formules de Riemann.

ξ(s)=1

2− s(1− s)

1

∞ψ(x)x

−3

4 cos

(

1

2

[

i

(

1

2− s

)]

log x

)

dx

Démonstration.

∀s 1 on a :

η(s) =1

s(s− 1)+

1

∞ψ(x)

(

x−(s+1)/2 + xs

2−1)

dx

où ψ(x) est la fonction elliptique de Poisson. Ainsi :

ξ(s)=1

2s(s− 1)

(

1

s(s− 1)+

1

∞ψ(x)

(

x−(s+1)/2 + xs

2−1)

dx

)

=1

2− s(1− s)

2

1

∞ψ(x)

(

x−(s+1)/2 +xs

2−1)

dx

=1

2− s(1− s)

2

1

∞ψ(x)x

−3

4

(

x−i

1

2

(

i

[

1

2−s

])

+xi1

2

(

i

[

1

2−s

])

)

dx

=1

2− s(1− s)

2

1

∞ψ(x) x

−3

4

(

exp

−i12

(

i

[

1

2− s

])

log x

+ exp

i1

2

(

i

[

1

2− s

])

log x

)

dx

=1

2− s(1− s)

1

∞ψ(x)x

−3

4 cos

(

i1

2

[

1

2− s

]

log x

)

dx

79

Page 80: La fonction zêta de Riemann · 2014-06-14 · La fonction zêta de Riemann par Arnaud DHALLEWYN (2013) Les séries de Dirichlet sont définies par : L(a,s)= X n=1 ∞ a nn−s avec

Seconde formule de Riemann.

ξ(s)=4

1

∞(

x3

2ψ ′(x)

)′x−1

4 cos

(

1

2

[

i

(

1

2− s

)]

log x

)

dx

Démonstration.

ξ(s)=1

2− s(1− s)

2

1

∞ψ(x)

(

x− s+1

2 + xs

2−1

)

dx

=1

2− s(1− s)

2

1

∞ψ(x) dx

x1−s

2

1− s

2

+x

s

2

s

2

=1

2−

s(1− s)

2

x1−s

2

1− s

2

+x

s

2

s

2

ψ(x)

1

+s(1− s)

2

1

x1−s

2

1− s

2

+x

s

2

s

2

dψ(x)

=1

2+

(

sx1−s

2 + (1− s)xs

2

)

ψ(x)

x=1

+

1

∞(

sx1−s

2 +(1− s)xs

2

)

ψ ′(x) dx

=1

2+ ψ(1)+

1

∞(

sx− s

2−1

+ (1− s)xs−1

2−1

)

x3

2ψ ′(x) dx

=1

2+ ψ(1) +

1

∞x

3

2 ψ ′(x) dx

(

−2x−s

2 − 2xs−1

2

)

=1

2+ ψ(1)+

[

x3

2ψ ′(x)(−2)

(

x−s

2 + xs−1

2

)]

x=1

x=∞

−∫

1

∞(−2)

(

x−s

2 + xs−1

2

)

d

(

x3

2ψ ′(x)

)

=1

2+ ψ(1)+ 4ψ ′(1) +2

1

∞x−1

4

(

x−i

1

2i

[

1

2−s

]

+ xi1

2i

[

1

2−s

]

)

d

(

x3

2ψ ′(x)

)

=1

2+ ψ(1) +4ψ ′(1)+ 2

1

∞x−1

4

(

e−i

1

2i

[

1

2−s

]

log x

+ ei1

2i

[

1

2−s

]

log x

)

d

(

x3

2ψ ′(x)

)

=1

2+ ψ(1)+ 4ψ ′(1) +4

1

∞x−1

4 cos

(

1

2i

[

1

2− s

]

log x

)

d

(

x3

2ψ ′(x)

)

Dès lors évaluons ψ ′(1); avec :

ψ(x)= ψ

(

1

x

)

x−1

2 +1

2x−1

2 − 1

2⇔2ψ(x) +1 = x

−1

2[2ψ(1/x) +1]

80

Page 81: La fonction zêta de Riemann · 2014-06-14 · La fonction zêta de Riemann par Arnaud DHALLEWYN (2013) Les séries de Dirichlet sont définies par : L(a,s)= X n=1 ∞ a nn−s avec

on a :

ψ ′(x) = ψ ′(

1

x

)(

−1

x2

)

x−1

2 + ψ

(

1

x

)

(

−1

2x−3

2

)

− 1

4x−3

2

ainsi :

ψ ′(1)= ψ ′(1)(−1)+ ψ(1)

(

−1

2

)

− 1

4

on obtient :

4ψ ′(1)+ ψ(1) +1

2=0

On obtient finalement :

ξ(s) =4

1

∞x−1

4 cos

(

1

2i

[

1

2− s

]

log x

)

d

(

x3

2ψ ′(x)

)

=4

1

∞x−1

4 cos

(

1

2i

[

1

2− s

]

log x

)

(

x3

2ψ ′(x)

)′dx

La fonction Ξ(t) = ξ

(

1

2+ it

)

.

On a formellement avec l’équation fonctionnelle de ξ :

Ξ(t)=−1

2

(

t2 +1

4

)

π− it

2− 1

4 Γ

(

1

4− it

2

)

ζ

(

1

2− it

)

Soient s=1

2+ it, alors :

ξ

(

1

2+ it

)

=1

2−(

1

4+ t2

)∫

1

∞ψ(x)x

−3

4 cos

(

1

2t log x

)

dx

=4

1

∞ d

(

x3

2ψ ′(x)

)

dxx−1

4 cos

(

1

2t log x

)

dx

Démonstration.

En substituant t= i

(

1

2− s

)

= y+ i

(

1

2− s

)

dans la première formule de Riemann, on a :

Ξ(t)= ξ

(

1

2+ it

)

=1

2−(

1

4+ t2

)∫

1

∞ψ(x) x

−3

4 cos

(

1

2t log x

)

dx

et si l’on substitue dans la seconde formule de Riemann on a :

Ξ(t)= ξ

(

1

2+ it

)

= 4

1

∞(

x3

2ψ ′(x)

)′x−1

4 cos

(

1

2t log x

)

dx

81

Page 82: La fonction zêta de Riemann · 2014-06-14 · La fonction zêta de Riemann par Arnaud DHALLEWYN (2013) Les séries de Dirichlet sont définies par : L(a,s)= X n=1 ∞ a nn−s avec

On peut citer d’autres formules :

Ξ(t)=−t2 +

1

4

2 π√ 1

2+it

Γ

(

1

4+it

2

)

ζ

(

1

2+ it

)

Ξ(t)=−1

2

(

t2 +1

4

)

π−1

4− t

2 Γ

(

1

4+it

2

)

ζ

(

1

2+ it

)

Z(t) =− 2π1/4

(

t2 +1

4

)∣

Γ

(

1

4+it

2

)∣

Ξ(t)

Ξ(s)= Ξ(−s)

ξ

(

1

2+ it

)

=

[

eRe log

(

Γ(

s

2

))

π− 1

4

(

−t2− 1

4

)

/2

]

[

exp

i Im logΓ(

s

2

)

π−it/2 ζ

(

1

2+ it

)]

Dès lors donnons une intégral faisant intervenir Ξ(t) :

Posons

Φ(x) =

0

∞f(t)Ξ(t) cosxtdt

et soit f(t) = |φ(it)|2 = φ(it)φ(−it). On écrit y= ex, on a :

Φ(x) =1

2

R

φ(it)φ(−it) Ξ(t) yit dt=1

2

R

φ(it)φ(−it)ξ(

1

2+ it

)

yit dt

=1

2i y√

1

2−i∞

1

2+i∞

φ

(

s− 1

2

)

φ

(

1

2− s

)

ξ(s)ys ds

=1

2i y√

1

2−i∞

1

2+i∞

φ

(

s− 1

2

)

φ

(

1

2− s

)

(s− 1)Γ(

1 +s

2

)

π−s

2 ζ(s)ys ds

prenons φ(s)= 1, alors cela est égale à :

1

i y√

n>1

2−i∞

2+i∞

Γ(

2+s

2

)

− 3

2Γ(

1 +s

2

)

(

y

n π√

)s

ds

=1

i y√

n>1

2

3−i∞

3+i∞Γ(ω)

(

y

n π√

)

3ω−4

dω − 3

2−i∞

2+i∞Γ(ω)

(

y

n π√

)

2ω−2

=4π

y√

n>1

(

y

n π√

)−4

e−n2π/y2− 6π

y√

n>1

(

y

n π√

)−2

e−n2π/y2

d’où :∫

0

∞Ξ(t) cos xtdt= 2π2

n>1

(

2πn4 e−9x/2− 3n2 e−5x/2)

exp (−n2πe−2x)

82

Page 83: La fonction zêta de Riemann · 2014-06-14 · La fonction zêta de Riemann par Arnaud DHALLEWYN (2013) Les séries de Dirichlet sont définies par : L(a,s)= X n=1 ∞ a nn−s avec

par contre s’il l’on prend φ(s)=1

s+1

2

, on a :

Φ(x)=− 1

2i y√

1

2−i∞

1

2+i∞ 1

sΓ(

s

2+1)

π−s/2ζ(s)ys ds

=− 1

4i y√

1

2−i∞

1

2+i∞

Γ(

s

2

)

π−s/2ζ(s)ys ds=−πy

√ ψ

(

1

y2

)

+1

2π y√

d’où :∫

0

∞ Ξ(t)

t2 +1

4

cos xtdt=π

2

ex/2− 2e−x/2 ψ(e−2x)

Factorisation de ξ.

Pour s=1

2+ it, on a :

ξ(s)=∑

n=0

∞a2n

(

s− 1

2

)

2n

a2n =4

1

∞ d

[

x3

2ψ ′(x)

]

dxx−1

4

(

1

2log x

)

2n

(2n)!dx

c’est-à-dire :

a2n =4

(2n)!

1

∞(

x3

2ψ ′(x)

)′x−1

4

(

1

2log x

)

2n

dx

Démonstration.

ξ

(

1

2+ it

)

=4

1

∞(

x3

2ψ ′(x)

)′x−1

4

(

t

2log x

)

dx

=4

1

∞(

x3

2ψ ′(x)

)′x−1

4

[

1− 1

2!

(

1

2log x

)

2

t2 +1

4!

(

1

2log x

)

4

t4− ]dx=a0− a2t

2 + a4t4−

a2n> 0 puisque :

(

x3

2ψ ′(x)

)′=

(

x3

2(

e−12πt + e−22πt + e−32πt + )′)′=

(

x3

2(−π)(

12e−12πt +22e−22πt + ))′

=3

2x

1

2(−π)(

12e−12πt + )+ x3

2π2(

14e−12πt + )=π x

√ (

12e−12πt

[

12πt− 3

2

]

+ 22e−22πt

[

22πt− 3

2

]

+ )> 0

83

Page 84: La fonction zêta de Riemann · 2014-06-14 · La fonction zêta de Riemann par Arnaud DHALLEWYN (2013) Les séries de Dirichlet sont définies par : L(a,s)= X n=1 ∞ a nn−s avec

En fait :

d

dx

(

x3

2ψ ′(x)

)

=d

dx

(

−∑

n=1

∞x

3

2n2πe−n2πx

)

=∑

n=1

∞ (

n4π2x− 3

2n2π

)

x√

e−n2πx

Zeros de ξ.

On rappel que par définition, les zéros de ξ sont les zéros non-triviaux de ζ. Si on note ρ= β+ iγ

un zéro de ξ, vu que ξ(s)= ξ(1− s), on a si ρ est un zéro, un autre zéro qui est 1− ρ.

De même nous avons définit précèdemment la fonctionN(T ), qui est en fait le nombre de zéros de ξ.

Formule pour ξ(2n).

ξ(2n) =(−1)n+1

(2n)!B2n 22n−1πn (2n2−n)(n− 1)!

Les zéros sur la droite critique.

On a d’après l’étude précédente :

Ξ(t) =4

1

∞ d

dx

x3

2 ψ ′(x)

x− 1

4 cos(

t

2log x

)

dx

ψ(x)=∑

n=1

∞e−n2πx

Gram prouva que les 15 premiers zéros non-triviaux ont bien une partie réelle valant1

2. En effet

les premiers zéros non-triviaux sont :

ρ1 =1

2+ i14, 1347 ; ρ2 =

1

2+ i21, 0220 ; ρ3 =

1

2+ i25, 0108 ; ρ4 =

1

2+ i30, 4248 ;

ρ5 =1

2+ i32.9350

En 1914, G.H.Hardy prouve dans [41] que ζ possède une infinité de zéros non-triviaux avec une

partie réelle valant1

2, c’est-à-dire qu’il a prouvé que l’équation Ξ(t)=0 a une infinité de solutions.

Démonstration. (Hardy).

Soit la formule de Cahen-Mellin, pour σ, k > 0 :

e−y =1

2iπ

k−i∞

k+i∞Γ(u)y−n du

on déduit pour k >1

2:

1 +1

k−i∞

k+i∞Γ(u)y−nζ(2u) du= 1+ 2

n>1

e−n2y

Puis avec le théorème de Cauchy avec pour chemin d’intégration la droite σ=1

4et avec des formules

de Riemann on a tout en posant s=1

2+ it :

s(s− 1)

2Γ(

s

2

)

π− s

2ζ(s)= ξ(s)= ξ

(

1

2+ it

)

= Ξ(t)

84

Page 85: La fonction zêta de Riemann · 2014-06-14 · La fonction zêta de Riemann par Arnaud DHALLEWYN (2013) Les séries de Dirichlet sont définies par : L(a,s)= X n=1 ∞ a nn−s avec

où Ξ(t)∈R pour t∈R, on obtient :

1+π

y

− 2

π

−∞

+∞ ( πy

)1

4+it Ξ(2t)

1

4+4t2

dt= 1+ 2∑

n>1

e−n2y

On pose y=πeiα où − π

2<α<

π

2et :

e−y = e−π cosα−iπ sinα = eπit = q= eiφ

on obtient :∫

0

∞ (eαt + e−αt) Ξ(2t)1

4+ 4t2

dt= π cos1

4α− 1

2πe

1

4iαF (q)

où :

F (q)= 1+ 2∑

n=1

∞qn2

Enfin en différentiant 2p fois par rapport à α, on a :

0

∞ (eαt + e−αt) Ξ(2t)1

4+4t2

dt=(−1)pπ

42pcos

1

4α−

(

d

)

2p[

1

2πe

1

4iαF (q)

]

Soit α π

2| q −1 suivant un chemin tangent au rayon φ= π. Le dernier terme de

0

∞ (eαt + e−αt) Ξ(2t)1

4+4t2

dt=(−1)pπ

42pcos

1

4α−

(

d

)

2p[

1

2πe

1

4iαF (q)

]

tend vers 0 pour tout p. Il suffit que toutes les fonctions

(

d

dy

)

2p

F (q)= 2∑

n>1

n4pqn2 0

issue des théorèmes de Bohr-Riesz sur la sommabilité des séries de Dirichlet.

La série (1−21−2s)ζ(s) est convergente pour σ> 0, régulière dans tout le plan et d’ordre fini danstout le demi-plan σ > σ0. La série est donc sommable ∀s, par les moyennes de Césaro et pour sentier négatif, elle a la somme

(1− 21−2s)ζ(2s)= 0

Quand α π

2, l’intégrale

0

∞ (eαt + e−αt) Ξ(2t)1

4+4t2

dt=(−1)pπ

42pcos

1

4α−

(

d

)

2p[

1

2πe

1

4iαF (q)

] (−1)pπ

42pcos

π

8

On suppose Ξ(2t) garde un signe pour t > T > 1, par exemple le signe positif. Alors on a :

0

∞ (eαt + e−αt) Ξ(2t)1

4+ 4t2

dt=(−1)pπ

42pcos

π

8

85

Page 86: La fonction zêta de Riemann · 2014-06-14 · La fonction zêta de Riemann par Arnaud DHALLEWYN (2013) Les séries de Dirichlet sont définies par : L(a,s)= X n=1 ∞ a nn−s avec

Soit p un nombre impair, on a pour k indépendant de p :

T

∞<−∫

0

T

<kT 2p

Mais cela est impossible. Il y a en effet d’après notre hypothèse, un nombre δ> 0 | Ξ(2t)>δ, pour

2T < t< 2T + 1

Donc pour k, k1 > 0 ne dépendant pas de p :

T

∞>

2T

2T +1

>δk1(2T )2p

Enfin grâce aux deux dernières inégalités sur les intégrales, on a :

δk122p<k

donc pour p assez grand, une contradiction.

Démonstration.

F (t)=− 1

2

(

t2 +1

4

)

π− 1

4− it

2 Γ

(

1

4+it

2

)

ζ

(

1

2+ it

)

est paire, entière et réelle si t∈R. Un zéro de zêta sur σ=1

2est un zéro réel de F , donc on cherche

à prouver que cette fonction à une infinité de zéros réels.

Soit n > 1 entier; des calculs fastidieux montrent que, si l’on suppose que F (t) garde un signeconstant, disons positifs pour t>T assez grand, alors on a :

0

∞ t2nF (t) cosh(

πt

4

)

t2 +1

4

dt=(−1)n cos

(

π

8

)

22n

Mais si n impair, le membre de droite est négatif et donc

T

∞ t2nF (t) cosh(

πt

4

)

t2 +1

4

dt<−∫

0

T t2nF (t) cosh(

πt

4

)

t2 +1

4

dt<KT 2n

avec K indépendant de n. L’hypothèse sur F implique qu’il existe un nombre positif L=L(T ) tel

que F (T )/

(

t2 +1

4

)

>L pour t∈ [2T ; 2T +1], et donc :

T

∞ t2nF (t) cosh(

πt

4

)

t2 +1

4

dt>

2T

2T +1

Lt2n dt>L(2T )2n

et ainsi on aurait :

L22n<K

86

Page 87: La fonction zêta de Riemann · 2014-06-14 · La fonction zêta de Riemann par Arnaud DHALLEWYN (2013) Les séries de Dirichlet sont définies par : L(a,s)= X n=1 ∞ a nn−s avec

Ce qui ne se peut si n est suffisament grand.

Démonstration. [15].

Nous avons :

Ξ(t)=− 1

2

(

t2 +1

4

)

π− 1

4− it

2 Γ

(

1

4+it

2

)

ζ

(

1

2+ it

)

où Ξ(t) est une fonction intégrale pair de t, et réel pour t∈R, un zéro de ζ(s) sur σ=1

2correspond

alors à un zéro réel de Ξ(t).

Posons x=−iα dans∫

0

∞ Ξ(t)

t2 +1

4

cos xtdt=π

2

(

ex

2 − 2e− x

2 ψ(e−2x)

)

nous avons :

2

π

0

∞ Ξ(t)

t2 +1

4

coshαtdt= e− iα

2 − 2eiα

2 ψ(e2iα)= 2 cosα

2− 2e

2

(

1

2+ ψ(e2iα)

)

Depuis ζ

(

1

2+ it

)

=O(tA), Ξ(t)=O(

tA e− πt

4

)

, et de l’intégrale ci-dessus qui peut-être différencié

par rapport à α un certain nombre de fois à condition que α<π

4. Ainsi :

2

π

0

∞ Ξ(t)

t2 +1

4

t2ncoshαtdt=(−1)n cos

α

222n−1 − 2

(

d

)

2n

eiα

2

(

1

2+ ψ(e2iα)

)

Nous prouvons ensuite que le dernier terme vers 0 comme α π

4∀n, l’équation

2ψ(x)+ 1=1

x√

(

1

x

)

+ 1

donne l’équation fonctionnelle

x− 1

4 − 2x1

4ψ(x) =x1

4 − 2x− 1

4 ψ

(

1

x

)

⇔ ψ(x)= x− 1

(

1

x

)

+1

2x− 1

2 − 1

2

d’où

ψ(i+ δ)=∑

n=1

∞e−n2π(i+δ) =

n=1

∞(−1)ne−n2πδ = 2ψ(4δ)− ψ(δ)

=1

δ√ ψ

(

1

)

− 1

δ√ ψ

(

1

δ

)

− 1

2

On voit facilement à partit de cela que1

2+ ψ(x) et toutes ses dérivées tendent vers 0 car x i,

le long d’un chemin dans un angle |arg(x− i)|< π

2. Nous avons ainsi prouvé que :

limα→π

4

0

∞ Ξ(t)

t2 +1

4

t2n coshαtdt=(−1)nπ cos

π

822n

87

Page 88: La fonction zêta de Riemann · 2014-06-14 · La fonction zêta de Riemann par Arnaud DHALLEWYN (2013) Les séries de Dirichlet sont définies par : L(a,s)= X n=1 ∞ a nn−s avec

Supposons maintenant que Ξ(t) est en fin de compte de même signe, disons, par exemple, positifpour t>T . Alors :

limα→π

4

0

∞ Ξ(t)

t2 +1

4

t2n coshαtdt=L

D’où :∫

T

T ′

Ξ(t)

t2 +1

4

t2n coshαtdt6L

∀α< π

4et T ′>T . D’où en faisant α π

4:

T

T ′

Ξ(t)

t2 +1

4

t2n coshπ

4tdt6L

D’où l’intégrale∫

0

∞ Ξ(t)

t2 +1

4

t2n cosh1

4πtdt

convergente. L’intégrale à la gauche de

limα→π

4

0

∞ Ξ(t)

t2 +1

4

t2n coshαtdt=(−1)nπ cos

π

822n

est alors convergente uniformément par rapport à α pour 06α6π

4, et il suit que

0

∞ Ξ(t)

t2 +1

4

t2n coshπ

4tdt=

(−1)nπ cosπ

822n

pour tout n.

Ceci, cependant, est impossible, pour un n impair donné, le côté droit est négatif, et d’où :

T

∞ Ξ(t)

t2 +1

4

t2n coshπ

4tdt <−

0

T Ξ(t)

t2 +1

4

t2n coshπ

4tdt <KT 2n

où K est indépendant de n. Mais par hypothèse il y a un nombre positif m=m(T ) tel que :

Ξ(t)

t2 +1

4

>m

pour 2T 6 t6 2T + 1. D’où :

T

∞ Ξ(t)

t2 +1

4

t2n coshπ

4tdt>

2T

2T +1

mt2n dt>m(2T )2n

d’où :

m22n<K

88

Page 89: La fonction zêta de Riemann · 2014-06-14 · La fonction zêta de Riemann par Arnaud DHALLEWYN (2013) Les séries de Dirichlet sont définies par : L(a,s)= X n=1 ∞ a nn−s avec

ce qui est faux pour n suffisamment grand. Ce qui prouve le théorème.

On sait désormais qu’il y a une infinité de solutions réelles à l’équation Ξ(t)=0, donc que la fonction

zêta possède une infinité de zéros sur σ=1

2; mais on ne sait pas s’il sont tous sur la droite critique,

il a alors été établi des proportions que nous allons présenter.

On désigne par N0(T ) le nombre de zéros de ζ

(

1

2+ it

)

pour 0<t6T . Hardy et Littlewood affirme

en 1921 dans [43] que :

∃A> 0 tel que N0(T )>AT

Une preuve est donnée dans [46] page 229-237.

En 1932, A.Selberg prouve un meilleur résultat en montrant que :

N0(T )>AT log T

Ce résultat est donné dans [15] page 278 et dans [46] page 237-246.

En 1989 dans [42], Conrey prouve pour T assez grand :

N0(T )>αN(T )

avec α= 0.40219, ainsi, plus de 1/3 des zéros non triviaux de zêta sont sur la droite critique.

En fait pour les zéros de la droite critique, on sait qu’il existe une constante C telle que ∀T > 2,on a :

N0(T )>CT lnT >CN(T )

On en connaît pas la valeur exacte de la constante C, mais Conrey a démontré en 1989 que :

limT→∞

infN0(T )

N(T )>0.4077

Autrement dit, plus de 2/5 des zéros de zêta sont sur la bande critique.

N.Levinson trouva α= 0.342 dans [45]; et J.B.Conrey α= 0.3658 dans [44].

Lien entre ζ et d’autres fonctions.

Fonction êta de Dirichlet.

η(s) = (1− 21−s)ζ(s)

Fonction de Möbius.

Pour s> 1

1

ζ(s)=∏

p

1− p−s =∏

p

(1 + µ(p)p−s + µ(p2)p−2s + )=∑

n=1

∞µ(n)

ns=L(µ, s)

89

Page 90: La fonction zêta de Riemann · 2014-06-14 · La fonction zêta de Riemann par Arnaud DHALLEWYN (2013) Les séries de Dirichlet sont définies par : L(a,s)= X n=1 ∞ a nn−s avec

Fonction indicatrice d’Euler.

Pour s> 2

ζ(s− 1)

ζ(s)=∑

n=1

∞n

ns

n=1

∞µ(n)

ns=∑

n=1

∞1

ns

d|ndµ(

n

d

)

=∑

n>1

φ(n)

ns

Fonction σ(n).

Pour s> 2

ζ(s)ζ(s− 1)=∑

n>1

σ(n)

ns

et pour s> k+1

ζ(s)ζ(s− k)=∑

n=1

∞1

ns

n=1

∞nk

ns=∑

n>1

n−s∑

d|ndk =

n=1

∞σk(n)

ns

Fonction log.

Avec

log ζ(s)=∑

p

log

(

1

1− p−s

)

puis en dérivant par rapport à s, et en remarquant qued

dslog

1

1− p−s=− log p

ps − 1, on a

− ζ ′(s)ζ(s)

=∑

p

log pps − 1

Fonction de Von Mangoldt.

Pour s> 1

−ζ ′(s)ζ(s)

=∑

n=1

∞Λ(n)

ns=L(Λ, s)

puisque

− ζ ′(s) =∑

n=1

∞log nns

il s’ensuit que

n=1

∞Λ(n)

ns=

1

ζ(s)

n>1

lognns

=∑

n=1

∞µ(n)

ns

n=1

∞log nns

et

n=1

∞lognns

= ζ(s)∑

n=1

∞Λ(n)

ns=∑

n=1

∞1

ns

n=1

∞Λ(n)

ns

Fonction dk(n).

Pour s> 1

ζk(s)=∑

n=1

∞dk(n)n−s

90

Page 91: La fonction zêta de Riemann · 2014-06-14 · La fonction zêta de Riemann par Arnaud DHALLEWYN (2013) Les séries de Dirichlet sont définies par : L(a,s)= X n=1 ∞ a nn−s avec

on a aussi la formule de Ramanujan :

ζ4(s)

ζ(2s)=∑

n=1

∞(d(n))2

ns

Fonction λ(n) de Liouville.

Pour s> 1, on a la formule de Lehman (1960)

ζ(2s)

ζ(s)=∏

p

(

1− p−s

1− p−2s

)

=∏

p

(

1 +1

ps

)−1

=∏

p

(

1− 1

ps+

1

p2s− )=

n=1

∞λ(n)

ns

Fonction ω(n).

Pour s> 1

ζ2(s)

ζ(2s)=∑

n=1

∞2ω(n)n−s

Fonction q(n).

Pour s> 1

ζ(s)

ζ(2s)=∏

p

(

1− p−2s

1− p−s

)

=∏

p

(

1 +1

ps

)

=∑

n>1

q(n)

ns=∑

n=1

∞ |µ(n)|ns

ou plus généralement

ζ(s)

ζ(sk)=∑

n=1

∞qk(n)

ns

Constante d’Euler-Mascheroni.

En 2003 Mavil donne

γ=∑

k>2

(−1)kζ(k)

k

et

1− γ=∑

n>2

ζ(n)− 1

n

plus généralement pour −1 6 x6 1, on a la formule de T.Drane (2006) :

k>2

(−x)kζ(k)

k= xγ+ ln (x!)

on a aussi

γ=− 1

2

n=1

∞Λ(k)− 1

ket ζ(s)+

ζ ′(s)ζ(s)

=−∑

k>1

Λ(k)− 1

ks

Fonction λ de Dirichlet.

λ(x)=∑

n=0

∞1

(2n+ 1)x=(1− 2−x)ζ(x)

91

Page 92: La fonction zêta de Riemann · 2014-06-14 · La fonction zêta de Riemann par Arnaud DHALLEWYN (2013) Les séries de Dirichlet sont définies par : L(a,s)= X n=1 ∞ a nn−s avec

on a aussi

ζ(u)

2u=

λ(u)

2u − 1=

η(u)

2u − 2

et en 1987, Spanier et Oldham donnent

ζ(u)+ η(u)= 2λ(u)

Fonction φa(n).

n>1

φa(n)

ns=ζ(s− a− 1)

ζ(s)

Fonction ψ(n).

− ζ ′(s− 1)

ζ(s)=∑

n=1

∞ψ(n)

ns

−ζ ′(s)sζ(s)

− 1

s− 1=

1

∞ ψ(x)− x

xs+1 dx

de telle sorte que

− ζ ′(s)ζ(s)

= s

1

∞ ψ(x)

xs+1 dx

Fonction Γ.

ζ ′(s)ζ(s)

+ζ ′(1− s)

ζ(1− s)= log x− 1

2

Γ′(

s

2

)

Γ(

s

2

) +

Γ′(

1

2− 1

2s

)

Γ

(

1

2− 1

2s

)

1

Γ(1 + z)= exp

γz−∑

k>2

(−1)kζ(k)zk

k

0

∞ un du

eu − 1=n! ζ(n+ 1)

Pour |t|< 1, on a les formules d’Euler :

lnΓ(1 + t)=−γt+∑

n=2

∞(−1)nζ(n)

ntn

Legendre écrit la formule d’Euler sous la forme :

lnΓ(1 + t)=1

2ln

πt

sin πt+

1

2ln

1− t

1 + t+(1− γ)t+

n=1

∞1− ζ(2n+ 1)

2n+ 1tn

Fonction M de Mertens.

M(u)7 ∑

n6u

µ(n)

92

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pour σ > 1. On a

n>1

µ(n)

ns= s

1

∞ M(u)

u1+sdu

HR conjecture que l’intégrale converge et que la relation est vraie pour σ>1

2avec s 1. On sait

que

M(u)=O(

u exp

−13(lnu)3/5(ln lnu)1/5)

voir Arnold Walfisz dans Weylsche Exponentialsummen in der neueren Zahlentheorie de 1963.EStimation qui dépend de la plus grande région sans zéro.

Conjectures et hypothèse de Riemann.

On a vu qu’il y a pour ζ(s) deux sortes de zéros : les zéros triviaux de la forme −2n, et les zérosnon-triviaux dont on ne connais pas très bien la répartition. En 1859, B.Riemann conjecture dans

[12] que tout les zéros non-triviaux ont une partie réelle valant1

2, c’est l’hypothèse de Riemann,

qui peut se formuler ainsi :

ξ

(

1

2+ it

)

= Ξ(t)= 0

La répartition des zéros non-triviaux est en lien direct avec la répartition des nombres premiers,cela améliorerait les majorations actuelles de π(x). En effet pour ρ= β+ iγ un zéro non-trivial etx> 1, on a la formule de Von Mangoldt :

ψ(x)= x−∑

ρ

ρ+∑

n

x−2n

2n− ζ ′(0)

ζ(0)

pour s’en convaincre d’autant plus, on voit bien que les zéros non-triviaux interviennent dans lestermes d’erreurs du théorème des nombres premiers grâce à la formule de Landau :

ψ(x) =x−∑

|γ |6T

ρ− log 2π− 1

2log (1− x−2)+O(xT−1log2(xT )+ log x)

avec T > 1 et γ ∈ [−T ;T ].

Assertions équivalentes et implications.

On désigne l’hypothèse de Riemann par HR.

On peut trouver des énoncés équivalents, ou des implications de théorèmes qui sont étroitementliés avec l’hypothèse de Riemann.

• HR⇔∃tn→∞ tel que |ζ(1+ itn)|>C ln ln tn

• HR ⇔π(x)−Li(x)=O( x√

lnx)

• HR⇔ ζ n’a pas de zéros pour σ>1

2. Puisque les zéros de ζ sont symétrique par rapport à

la droite critique.

• Théorème de Speiser : HR⇔ ζ ′(s) n’a pas de zéros non-triviaux pour σ <1

2

93

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• Théorème de Yilidirim (1996) : HR⇒ ζ ′′(s) et ζ ′′′(s) ne s’annulent pas dans 0<σ<1

2

• HR⇒|xρ|= x√

d’où :

ρ

ρ=O( x

√log2x) et π(x)=Li(x)+O( x

√log x)

• HR⇒N0(T )=N(T )∼ 1

2πT log T

• HR équivalent à ce que si η(s) =0 et 0<σ < 1, alors σ=1

2

• HR⇒ δ= 0 dans le théorème de Valiron

• HR⇒ pn+1− pn =O(

pn1/2 ln pn

)

Sous l’hypothèse que HR soit vraie, on a uniformément pour tout σ tel que1

2<σ0<σ< 1 :

ln ζ(σ+ it)=O((ln t)2−2σ+ε)

et même plus précisément si l’on suppose1

2+

1

ln ln t6 σ6 1, on a

ln ζ(σ+ it) =O(ln ln t(ln t)2−2σ)

de cela on déduit ∀σ > 1

2:

ζ(σ+ it)=O(tε)

et

1

ζ(σ+ it)=O(tε)

c’est-à-dire que l’hypothèse de Riemann implique celle de Lindelöf. Donc l’hypothèse de Lindelöfse réformule ainsi ∀ε> 0 :

ζ

(

1

2+ it

)

≪|t|ε⇔ µ

(

1

2

)

= 0

On a plusieurs améliorations de ce résultat; Tout d’abord celle de G.Kolesnik de 1982 :

ζ

(

1

2+ it

)

=O(

t1/6−1/216+ε)

=O(

t105

648+ε

)

puis celle de B.Bombieri et H.Iwaniec de 1986 :

ζ

(

1

2+ it

)

=O(

t1/6−1/28+ε)

=O(

t11

84+ε

)

Maintenant notons Θ la borne supérieure dans

[

1

2; 1

]

des parties réelles des zéros non-triviaux.

HR⇒Θ =1

2et µζ

(

1

2

)

=0 et l’hypothèse de Lindelöf ⇔µζ

(

1

2

)

=0 et Θ =1

2.

94

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Les assertions suivantes sont équivalentes avec x→∞ et ε> 0 :

• ζ n’a pas de zéros pour σ >Θ\1

• ψ(x)=x+O(xΘln2x)

• ψ(x)=x+Oε(xΘ+ε)

• π(x)=Li(x)+O(xΘ lnx)

• π(x)=Li(x)+Oε(xΘ+ε)

• M(x)=Oε(xΘ+ε)

• σconv(µ) 6Θ

Si l’on prends Θ =1

2, on obtient des énoncés équivalents à l’hypothèse de Riemann.

En 1897, Mertens conjecture que |M(x)|6 x√

, cela fut réfuté en 1985 par Odlyzko et Te Riele. Enrevanche on a l’hypothèse de Mertens généralisée : |M(x)|6A x

√pour A>1, c’est-à-dire M(x)=

O( x√

). Cette hypothèse implique l’hypothèse de Mertens affaiblie, qui implique l’hypothèse deRiemann et qui implique l’hypothèse de Lindelöf.

L’hypothèse de densité avec la fonction N(σ,T ), peut permettre d’avoir si l’hypothèse de Riemannest vraie, la majoration suivante :

pn+1− pn =Oε

(

pn

1

2+ε

)

Récapitulation des conjectures.

Nous allons énoncer des assertions et les numéroter pour mieux montrer leurs liens.

1. σconv(µ)61

2

2. ∀ε> 0, M(x)=Oε

(

x1

2+ε

)

3. ψ(x) =x+O(

x1

2 ln2x

)

et π(x)=Li(x)+O(

x1

2 lnx

)

4. L’hypothèse de Riemann

5. ζ ′′(s) et ζ ′′′(s) non nuls pour 0<σ <1

2

6. pn+1− pn =O(

pn

1

2 ln pn

)

7. ζ ′(s) n’a pas de zéros dans 0<σ<1

2

8. pn+1− pn =O(ln2 pn) (conjecture de Cramér)

9. M(x)=O( x√

) (conjecture de Mertens généralisée)

10.

1

T

1

T

|ζ(σ+ it)|2k dt≪σ,k,ε Tε

11. N(σ, T + 1)−N(σ, T )=o(lnT )

95

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12. ∀ε> 0, ζ

(

1

2+ it

)

=Oε(tε) (hypothèse de Lindelöf)

13. N(σ, T )≪ε T2(1−σ)+ε (hypothèse de densité)

14. ∀ε> 0, pn+1− pn =O(

pn

1

2+ε

)

15. pn+1− pn =O( pn√

)

16. pn+1√ − pn

√< 1 (conjecture d’Andrica, forme faible)

17. π(n2 +n)>π(n2)>π(n2−n)

18. π((n+ 1)2)− π(n2)> 0 (conjecture de Legendre, forme faible)

19. π(pn+12 )− π(pn

2)> 2

20. π(pn+12 )− π(pn

2)> 4 (conjecture de Brocard, forme faible)

1⇔ 2⇔ 3⇔ 4⇔ 7 et 4⇒ 5, 4⇒ 12⇒ 13⇒ 14, 4⇒ 6, 9⇒ 4 et 10⇒ 11⇔ 12, 17⇒ 16⇒ 15⇒ 14

et 8⇒ 6⇒ 14, 8⇒ 18⇒ 16 et 17⇒ 18⇒ 19 et 20⇒ 19

Annexe A - La fonction elliptique de Poisson.

Définition.

Pour t> δ > 0,

ψ(t)=∑

n>1

e−n2πt

L’équation fonctionnelle.

ψ(t) = ψ

(

1

t

)

t−1/2 +1

2t−1/2− 1

2

Démonstration.

Fixons u, et intégrons la fonction e−π(θ−iu)2 = e−πθ2e2iπθu eπu2

dans le sens contraire des aiguillesd’une montre, le long du rectangle de sommets −∞+ iu; −∞; +∞; ∞+ iu. Deux de ces intégralesdisparaissent :

∞+iu

e−πθ2e2iπθu eπu2

6

∞+iu∣

∣e−πθ2e2iπθu eπu2∣

∣ dθ

= |e2iπθu| e−π∞2 eπu2|u|= 0

=1 =0

et∣

−∞+iu

−∞e−πθ2

e2iπθu eπu2dθ

6

−∞+iu

−∞∣

∣e−πθ2e2iπθu eπu2∣

∣ dθ

= |e2iπθu| e−π(−∞)2eπu2 |u|=0

=1 =0

96

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Par le théorème de Cauchy :∮

e−πθ2e2iπθu eπu2

dθ= 0

=eπu2

∞+iu

−∞+iu

e−πθ2e2iπθu eπu2

dθ+eπ(0)2∫

−∞

∞e−πθ2

e2iπθ(0) dθ

Alors

eπu2

∞+iu

−∞+iu

e−πθ2e2iπθu dθ=

−∞

∞e−πθ2

dθ= 1

c’est-à-dire

e−πu2=

∞+iu

−∞+iu

e−πθ2e2iπθu dθ=

−∞

∞e−πθ2

e2iπθu dθ

Pour m∈Z, on pose u=m t√

. On obtient alors :

e−m2πt =

−∞

∞e−πθ2

e2iπθm t√dθ

on pose ω= θ t√

, ce qui donne :

e−m2πt =1

t√∫

−∞

∞e−πω2/t e2iπωm dθ

en sommant les deux côtés, on a :

1 +2∑

N=0

∞1

eN2πt=

1

t√(

N=0

∞ ∫

−∞

∞ 1

eω2π/te2iπNω dω

)

Par la formule sommatoire de Poisson, et en posant F (ω) =1

eω2π/t:

N=0

∞ ∫

−∞

∞ 1

eω2π/te2iπNω dω=

N=0

∞F (N)

Nous avons alors :

1 + 2∑

N=0

∞1

eN2πt=

1

t√(

N=0

∞1

eN2πt

)

=1

t√(

1 + 2

(

N=0

∞1

eN2πt

))

Avec N =ω, on a :

1 +2ψ(t)=1

t√(

1+ 2ψ

(

1

t

))

Annexe B - La fonction êta de Dirichlet.

On définit la fonction êta de Dirichlet pour de la façon suivante :

η(s)7∑

n=1

∞(−1)n−1

ns=

1

Γ(s)

0

∞ xs−1

ex + 1dx=(1− 21−s)ζ(s)

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et

η(s)7 π−s/2 Γ(

s

2

)

ζ(s)

tel que

η(s)= η(1− s)

Démonstration.

Soit

2 sinπsΓ(s)ζ(s) = (2π)s 2 sin(

πs

2

)

ζ(1− s)

on pose

sin(

πs

2

)

Γ(

s

2

)

Γ(

1− s

2

)

et

sin (πs)Γ(s) =π

Γ(1− s)

alors

1

Γ(1− s)ζ(s)= (2π)s 1

Γ(

s

2

)

Γ(

1− s

2

)ζ(1− s)

c’est-à-dire

π−s/2 Γ(

s

2

)

ζ(s)= π−(1−s)/2π1/2 2s Γ(1− s)ζ(1− s)

Γ(

1− s

2

)

Par le fait que Γ(s)= π−1/2 2s−1 Γ(

s

2

)

Γ

(

1+ s

2

)

, d’où :

Γ(1− s)= π1/2 2−s Γ

(

1− s

2

)

Γ(

1− s

2

)

c’est-à-dire

π1/2Γ(1− s)1

Γ(

1− s

2

)= Γ

(

1− s

2

)

alors

π−s/2 Γ(

s

2

)

ζ(s)= π−(1−s)/2 Γ

(

1− s

2

)

ζ(1− s)

qui sécrit

η(s)= η(1− s)

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