Devoir surveillé 3 de Mathématiques - · PDF file3(R) solutions de (E 2)....
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Lycée Jean PerrinClasse de TSI2 2016/2017 Vendredi 6 Janvier
Devoir surveillé no3 de Mathématiques
(Durée : 4h)
Exercice 1
On considère la fonction g : R→ R, 2π-périodique, dé�nie sur ]− π, π[ par :
g(t) =
{cos t si t ∈
[−π
2, π2
]0 si t ∈
]−π,−π
2
[∪]π2, π]
1. Représenter graphiquement la fonction g entre −3π et 3π.
2. Quelle est la parité de la fonction g ? Justi�er votre réponse.
3. La série de Fourier de g est notée Sg(t) = a0 ++∞∑n=1
(an cos(nt) + bn sin(nt)
).
(a) Donner les coe�cients bn pour tout entier n strictement positif.
(b) Calculer a0 et a1.
(c) Montrer que pour tout n ∈ N \ {0, 1}, on a :
an =1
π(n+ 1)sin
((n+ 1)π
2
)+
1
π(n− 1)sin
((n− 1)π
2
)(d) En déduire la valeur de an si n est impair et n 6= 1.
(e) Montrer que si n = 2p est un entier pair non nul, alors a2p =2(−1)p+1
π(4p2 − 1).
On s'intéresse maintenant à la convergence de la série de Fourier de g.
(a) A-t-on pour tout t ∈ R, g(t) = Sg(t) ? Justi�er précisément votre réponse.
(b) Montrer que
∀t ∈[−π
2,π
2
], cos t =
2
π+
4
π
+∞∑p=1
(−1)p+1
4p2 − 1cos(2pt)
(c) En déduire la valeur de+∞∑p=1
(−1)p+1
4p2 − 1.
4. (a) Appliquer l'identité de Parseval à la fonction g.
(b) En déduire la valeur de+∞∑p=1
1
(4p2 − 1)2.
Correction H [sf1]
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Exercice 2
Dans l'ensemble de l'exercice,M3(R) désigne l'ensemble des matrices d'ordre 3 à coe�cients réels.
1. (a) Soit (a, c) ∈ R2, on considère la matrice A à coe�cients réels dé�nie par :
A =
a+ c 0 c0 a+ 2c 0c 0 a+ c
(b) Déterminer le spectre de A.
(c) Montrer que A est diagonalisable.
(d) Déterminer une matrice D diagonale, de la forme D =
λ 0 00 µ 00 0 µ
, où (λ, µ) ∈ R2, et
une matrice inversible P deM3(R), telles que :
P−1AP = D.
(e) Soit N ∈M3(R). On veut résoudre l'équation matricielle :
AN = NA (E1)
d'inconnue N .
Montrer que N est solution de (E1) si et seulement si la matrice N ′ dé�nie par N ′ = P−1NPest solution de l'équation :
DN ′ = N ′D (E2)
(f) On suppose dans cette question et dans la suivante que c 6= 0.
Déterminer l'ensemble des matrices deM3(R) solutions de (E2).
(g) Exprimer les solutions de (E1) à l'aide des matrices P et P−1. On ne demande pas le détaildes coe�cients des matrices N solutions de (E1).
2. Soit l'ensemble F =
M(a, b, c) =
a+ c b cb a+ 2c 0c 0 a+ b+ c
; (a, b, c) ∈ R3
.
(a) Montrer que F est un sous-espace vectoriel deM3(R).
(b) Déterminer une base de F et la dimension de F .
Soit (a, b, c) ∈ R3, on va désormais étudier certaines propriétés de M(a, b, c), élément quel-conque de F .
(c) Véri�er que
111
est un vecteur propre de M(a, b, c), associé à une valeur propre que
l'on déterminera. On note λ1 cette valeur propre.
(d) Calculer le polynôme caractéristique de M(a, b, c) sous forme factorisée.
Indication : faire apparaître le coe�cient X − λ1 dans le polynôme caractéristique P (X),à l'aide d'une opération élémentaire très simple sur les lignes et les colonnes.
On pourra utiliser la relation b2 − bc+ c2 =(b− 1
2c)2
+ 34c2.
(e) À quelles conditions sur le triplet (a, b, c), la matriceM(a, b, c) admet-elle une valeur propretriple ?
Dans ce cas, la matrice M(a, b, c) est-elle diagonalisable ?
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(f) À quelles conditions portant sur le triplet (a, b, c) la matriceM(a, b, c) admet-elle une valeurpropre double non triple ?
Correction H [re1]
Exercice 3
Dans tout le problème on confond polynôme et application polynomiale de R dans R.On note, pour tout k de N, Rk[X] le sous-espace de R[X] formé des polynômes de degré inférieur ouégal à k.
On dé�nit l'ensemble E = {P ∈ R4[X] ; P (0) = P (4) = 0} et le polynôme W = X(X − 4).
Partie I : Étude d'endomorphismes
1. Montrer que E est un sous-espace vectoriel de R4[X].
Pour tout polynôme Q de R2[X], on note φ(Q) = WQ.
2. Montrer que l'application φ : Q 7→ WQ est un isomorphisme de R2[X] sur E.
3. En déduire une base et la dimension de E.
Pour tout polynôme Q de R2[X], on considère le polynôme ∆(Q) dé�ni par :
∆(Q) = Q(X + 1)−Q(X).
Ainsi, par exemple, si Q = X2 − 3X + 5, alors :
∆(Q) =((X + 1)2 − 3(X + 1) + 5
)−(X2 − 3X + 5
)= 2X − 2
4. (a) Montrer que l'application ∆ est un endomorphisme de R2[X].
(b) Déterminer, pour tout polynôme Q de R2[X], le degré de ∆(Q) en fonction du degré de Q.
(c) Déterminer le noyau et l'image de ∆.
(d) Établir ∆ ◦∆ ◦∆ = 0.
5. On dé�nit l'endomorphisme f de E suivant : f = φ ◦ ∆ ◦ φ−1, où φ−1 désigne l'applicationréciproque de φ.
(a) Montrer f ◦ f ◦ f = 0.
(b) Déterminer une base du noyau de f et une base de l'image de f .
(c) Démontrer que f admet une valeur propre et une seule et déterminer celle-ci. Donner unebase et la dimension du sous-espace propre pour f associé à cette valeur propre.
(d) Est-ce que f est diagonalisable ?
Partie II : Étude d'un produit scalaire On considère l'application 〈., .〉 de R4[X]×R4[X] dansR dé�nie par :
∀(P1, P2) ∈ R4[X]× R4[X], 〈P1, P2〉 =4∑
k=0
P1(k)P2(k).
6. Montrer que 〈., .〉 est un produit scalaire sur R4[X].
On munit dorénavant R4[X] de ce produit scalaire et de la norme associée ‖.‖.On considère les trois polynômes suivants :
L1 = (X − 2)(X − 3), L2 = (X − 1)(X − 3), L3 = (X − 1)(X − 2).
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7. Montrer que la famille (L1, L2, L3) est une base de R2[X].
8. (a) Exprimer, pour tout polynôme P de R2[X], les coordonnées de P dans la base (L1, L2, L3)en fonction de P (1), P (2), P (3).
(b) Exprimer ∆(L1),∆(L2),∆(L3) sur la base (L1, L2, L3) de R2[X] et en déduire que la ma-
trice de l'endomorphisme ∆ dans la base (L1, L2, L3) de R2[X] est
−1 −1/2 00 −1 −21 3/2 2
.
On note pour tout i de {1, 2, 3}, Mi = WLi.
9. (a) Montrer que pour tout i de {1, 2, 3}, Mi(i) est non nul.
On note alors pour tout i de {1, 2, 3}, Ni =1
Mi(i)Mi.
(b) Montrer que (N1, N2, N3) est une base orthonormée du sous-espace vectoriel E de R4[X].
10. Déterminer la matrice de l'application linéaire φ dans les bases (L1, L2, L3) de R2[X] et (N1, N2, N3)de E.
11. Déterminer la matrice de l'endomorphisme f dans la base (N1, N2, N3) de E.
12. On note, pour tout polynôme P de R4[X] : u(P ) =3∑i=1
P (i)Ni.
(a) Montrer que u est un endomorphisme de R4[X].
(b) Montrer : ∀P ∈ R4[X], ∀j ∈ {1, 2, 3}, 〈P − u(P ), Nj〉 = 0.
(c) En déduire que u est la projection orthogonale sur E.
(d) Déterminer le projeté orthogonal de Q = X2(X − 2)(X − 3) sur E.
Correction H [ep1]
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Correction de l'exercice 1 NOn considère la fonction g : R→ R, 2π-périodique, dé�nie sur ]− π, π[ par :
g(t) =
{cos t si t ∈
[−π
2, π2
]0 si t ∈
]−π,−π
2
[∪]π2, π]
1. Graphe de f sur l'intervalle [−3π, 3π] :
10 π
1
2. Pour t ∈[−π
2, π2
]: f(−t) = cos(−t) = cos t = f(t).
Pour t ∈[−π,−π
2
[∪]π2, π]: f(−t) = 0 = f(t).
donc f[−π,π] est paire, et par 2π-périodicité :
La fonction f est paire.
3. La série de Fourier de g est notée Sg(t) = a0 ++∞∑n=1
(an cos(nt) + bn sin(nt)
).
(a) Puisque f est paire, on en déduit immédiatement :
∀n ∈ N∗, bn = 0.
(b) Tout d'abord, on calcule (en utilisant la parité pour se ramener à [0, π]) :
a0 =1
2π
∫ π
−πf(t)dt =
1
π
∫ π/2
0
cos(t)dt
=1
π
[sin(t)
]π/20
=1
π
puis pour n = 1 :
a1 =1
π
∫ π
−πf(t) cos(t)dt =
2
π
∫ π
0
f(t) cos(t)dt =2
π
∫ π/2
0
cos2 tdt
=1
π
∫ π/2
0
(1 + cos(2t))dt =1
π
[t+ sin(2t)
]π/20
=1
2
a0 =1
πet a1 =
1
2
(c) Soit n ∈ N \ {0, 1}, on a :
an =1
π
∫ π
−πf(t) cos(nt)dt =
2
π
∫ π
0
f(t) cos(nt)dt =2
π
∫ π/2
0
f(t) cos t cos(nt)dt
=1
π
∫ π/2
0
[cos((n+ 1)t) + cos((n− 1)t)
]dt
=1
π
[1
n+ 1sin((n+ 1)t) +
1
n− 1sin((n− 1)t)
]π/20
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Et �nalement, on obtient :
∀n ∈ N \ {0, 1}, an =1
π(n+ 1)sin
((n+ 1)π
2
)+
1
π(n− 1)sin
((n− 1)π
2
)
(d) Si n est impair, alors n + 1 et n− 1 sont pairs, et (n + 1)/2 et (n− 1)/2 sont des entiers,d'où :
sin
((n+ 1)π
2
)= sin
((n− 1)π
2
)= 0
On conclut avec la relation trouvée à la question précédente :
∀n ∈ N \ {0, 1}, n impair, an = 0
(e) Soit n = 2p un entier pair non nul :
an = a2p =1
π(2p+ 1)sin
((2p+ 1)π
2
)+
1
π(2p− 1)sin
((2p− 1)π
2
)Ici, on a :
sin
((2p+ 1)π
2
)= sin
(pπ +
π
2
)= (−1)p sin
(π2
)= (−1)p
sin
((2p− 1)π
2
)= sin
(pπ − π
2
)= (−1)p sin
(−π
2
)= (−1)p+1
Ce qui permet d'achever le calcul :
a2p =(−1)p
π(2p+ 1)+
(−1)p+1
π(2p− 1)= (−1)p+1
[1
π(2p− 1)− 1
π(2p+ 1)
]= (−1)p+1
[2
π(2p− 1)(2p+ 1)
]En développant, on obtient le résultat :
Si n = 2p est un entier pair non nul, alors a2p =2(−1)p+1
π(4p2 − 1).
On s'intéresse maintenant à la convergence de la série de Fourier de g.
(a) La fonction g est 2π-périodique et de classe C1 par morceaux. D'après le théorème deDirichlet, la série de Fourier de g converge donc en tout point t ∈ R vers la régularisée g̃ :
∀t ∈ R, Sg(t) = g̃(t)
De plus f est continue sur ]−π, π], donc sur R (c'est évident pour t ∈]−π, π]\{−π/2, π/2, π},et c'est vrai en −π/2, π/2, π car les limites à droite et à gauche de f sont égales à la valeurde f en ces points). On en déduit que
∀t ∈ R, f̃(t) = f(t)
On conclut :∀t ∈ R, g(t) = Sg(t)
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(b) On peut donner l'expression de Sg(t) à l'aide des calculs de an et bn précédemment e�ec-tués :
Sg(t) = a0 + a1 cos t++∞∑n=2
an cos(nt)
=1
π+
1
2cos(t) +
+∞∑n=2n pair.
an cos(nt)
=1
π+
1
2cos(t) +
+∞∑p=1
a2p cos(2pt)
Sg(t) =1
π+
1
2cos(t) +
+∞∑p=1
2(−1)p+1
π(4p2 − 1)cos(2pt)
Et pour t ∈[−π
2, π2
], cette relation devient :
cos t =1
π+
1
2cos(t) +
+∞∑p=1
2(−1)p+1
π(4p2 − 1)cos(2pt) (1)
(2)
On obtient donc presque immédiatement
∀t ∈[−π
2,π
2
], cos t =
2
π+
4
π
+∞∑p=1
(−1)p+1
4p2 − 1cos(2pt)
(c) La relation étant vraie pour t = 0, on trouve :
cos 0 = 1 =2
π+
4
π
+∞∑p=1
(−1)p+1
4p2 − 1
D'où :+∞∑p=1
(−1)p+1
4p2 − 1=π
4
(1− 2
π
)+∞∑p=1
(−1)p+1
4p2 − 1=π
4− 1
2
Remarque : La relation est aussi vraie pour t = π2, et permet de trouver
+∞∑p=1
1
4p2 − 1.
4. (a) On peut appliquer l'identité de Parseval à la fonction g, puisqu'elle est 2π-périodique etcontinue (par morceaux) :
a20 +1
2
+∞∑n=0
(a2n + b2n) =1
2π
∫ π
−πf 2(t)dt =
1
π
∫ π
0
f 2(t)dt =1
π
∫ π/2
0
cos2(t)dt
a20 +1
2a21 +
1
2
+∞∑p=1
a22p =1
2π
∫ π/2
0
(1 + cos(2t))dt =1
2π
[t+ sin(2t)
]π/20
=1
4
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En simpli�ant, la relation devient :
1
π2+
1
8+
2
π2
+∞∑p=1
1
(4p2 − 1)2=
1
4
(b) En isolant la somme, on trouve la valeur :
+∞∑p=1
1
(4p2 − 1)2=π2
16− 1
2
Correction de l'exercice 2 NDans l'ensemble de l'exercice,M3(R) désigne l'ensemble des matrices d'ordre 3 à coe�cients réels.
1. (a) Soit (a, c) ∈ R2, on considère la matrice A à coe�cients réels dé�nie par :
A =
a+ c 0 c0 a+ 2c 0c 0 a+ c
(b) On calcule le polynôme caractéristique de A :
χA(x) =x− a− c 0 −c
0 x− a− 2c 0−c 0 x− a− c
=x− a− 2c 0 −cx− a− 2c x− a− 2c 0x− a− 2c 0 x− a− c
(C1 ← C1 + C2 + C3)
χA(x) =x− a− 2c 0 −c
0 x− a− 2c c0 0 x− a
(L2 ← L2 − L1
L3 ← L3 − L1
)
Donc χA(x) = (x− a− 2c)2(x− a) et
Sp(A) = {a, a+ 2c}
(c) Si c = 0, la matrice A est égale à aI3, donc diagonale (et évidemment diagonalisable).
Si c 6= 0, on remarque l'existence d'une valeur propre double dont nous allons déterminerle sous-espace caractéristique :
(A− (a+ 2c)I)
xyz
=
000
⇐⇒ −cx+ cz = 0
⇐⇒ x = z car c 6= 0.
D'où Ea+2c = Vect
1
01
,
010
.
Résumons : χA est scindé et la multiplicité de chaque valeur propre correspond à la dimen-sion du sous-espace propre associé :
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A est diagonalisable.
(d) On considère toujours ici c 6= 0 (le cas c = 0 est trivial). Il reste à déterminer Ea.
(A− aI)
xyz
=
000
⇐⇒{cx+ cz = 0
2cy = 0
⇐⇒{x = −zy = 0
.
D'où Ea =
1
0−1
. On conclut :
D =
a 0 00 a+ 2c 00 0 a+ 2c
= P−1AP avec : P =
1 0 10 1 0−1 0 1
(e) Soit N ∈M3(R). On veut résoudre l'équation matricielle :
AN = NA (E1)
d'inconnue N .
N solution de (E1) ⇐⇒ AN = NA ⇐⇒ PDP−1N = NPDP−1
On multiplie l'égalité à gauche par P−1 et à droite par P :
N solution de (E1) ⇐⇒ P−1(PDP−1N
)P = P−1
(NPDP−1
)P
⇐⇒ DP−1NP = P−1NPD
En résumé :
N est solution de (E1) ⇐⇒ DN ′ = N ′D (E2), avec N ′ = P−1NP
(f) On suppose dans cette question et dans la suivante que c 6= 0.
Soit N ′ =
x1 y1 z1x2 y2 z2x3 y3 z3
∈M3(R). On calcule simplement :
N ′D =
ax1 (a+ 2 c) y1 (a+ 2 c) z1
ax2 (a+ 2 c) y2 (a+ 2 c) z2
ax3 (a+ 2 c) y3 (a+ 2 c) z3
; DN ′ =
ax1 ay1 az1
(a+ 2 c)x2 (a+ 2 c) y2 (a+ 2 c) z2
(a+ 2 c)x3 (a+ 2 c) y3 (a+ 2 c) z3
et on constate que N ′ est solution de (E2) si et seulement si :
ay1 = (a+ 2c)y1az1 = (a+ 2c)z1ax2 = (a+ 2c)x2ax3 = (a+ 2c)x3
i.e
2cy1 = 02cz1 = 02cx2 = 02cx3 = 0
Comme c 6= 0, on en déduit que N ′ est solution de (E2) si et seulement si
y1 = z1 = x2 = x3 = 0
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L'ensemble des matrices deM3(R) solutions de (E2) est :
S(E2) =
N ′ = x1 0 0
0 y2 z20 y3 z3
avec x1, y2, z2, y3, z3 ∈ R
(g) L'ensemble des solutions de (E1) s'en déduit immédiatement (avec N = PN ′P−1) :
S(E1) =
N = P
x1 0 00 y2 z20 y3 z3
P−1 avec x1, y2, z2, y3, z3 ∈ R
2. Soit l'ensemble F =
M(a, b, c) =
a+ c b cb a+ 2c 0c 0 a+ b+ c
; (a, b, c) ∈ R3
.
(a) Notons :
J =
0 1 01 0 00 0 1
et K =
1 0 10 2 01 0 1
On constate immédiatement que F est l'ensemble des combinaisons linéaires des matricesI, J et K, c'est à dire le sous-espace vectoriel engendré par I, J et K :
F = Vect(I, J,K) est un sous-espace vectoriel deM3(R).
(b) (I, J,K) est une famille génératrice de F , et de plus :
aI + bJ + cK = 0 =⇒
a+ c b cb a+ 2c 0c 0 a+ b+ c
= 0 =⇒ b = c = 0 = a
donc cette famille est libre.
(I, J,K) est une base de F , et dimF = 3.
Soit (a, b, c) ∈ R3, on va désormais étudier certaines propriétés de M(a, b, c), élément quel-conque de F .
(c) M(a, b, c)
111
=
a+ b+ 2ca+ b+ 2ca+ b+ 2c
= (a+ b+ 2c)
111
, donc :
111
est un vecteur propre de M(a, b, c), associé à la valeur propre λ1 = a+ b+ 2c.
(d) Calculons le polynôme caractéristique de M(a, b, c) :
χM(a,b,c)(x) =x− a− c −b −c−b x− a− 2c 0−c 0 x− a− b− c
=x− a− b− 2c −b −cx− a− b− 2c x− a− 2c 0x− a− b− 2c 0 x− a− b− c
(C1 ← C1 + C2 + C3)
χM(a,b,c)(x) =x− a− b− 2c −b −c
0 x− a+ b− 2c c0 b x− a− b
(L2 ← L2 − L1
L3 ← L3 − L1
)
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Il reste à développer :
χM(a,b,c)(x) =(x− (a+ b+ 2c)
)((x− a+ b− 2c)(x− a− b)− bc
)=
(x− (a+ b+ 2c)
)(x2 − 2(a+ c)x+ a2 − b2 + 2ac+ bc
)Pour achever la factorisation, il su�t de calculer le discriminant du second facteur :
∆ = 4(a+ c)2 − 4(a2 − b2 + 2ac+ bc) = 4(b2 + c2 − bc)
= 4
[(b− 1
2c
)2
+3
4c2
]Ainsi :
χM(a,b,c) =(x− (a+ b+ 2c)
)x−a+ c−
√(b− 1
2c
)2
+3
4c2
× · · ·· · · ×
x−a+ c+
√(b− 1
2c
)2
+3
4c2
(e) La matrice M(a, b, c) admet une valeur propre triple si et seulement si les trois racines du
polynôme caractéristique sont égales, ce qui revient à la condition :
b+ c =
√(b− 1
2c
)2
+3
4c2 = −
√(b− 1
2c
)2
+3
4c2
Ceci équivaut à :{b+ c = 0(b− 1
2c)2
+ 34c2 = 0
i.e
{c = −b(b+ 1
2b)2
+ 34b2 = 3b2 = 0
En dé�nitive :
M(a, b, c) admet une valeur propre triple si et seulement si b = c = 0.
Dans ce cas, la matrice M(a, b, c) est diagonale (donc diagonalisable) car M(a, 0, 0) = aI.
(f) M(a, b, c) admet une valeur propre double non triple si on a (b, c) 6= (0, 0) et si l'une destrois conditions est véri�ée :
b+ c =√(
b− 12c)2
+ 34c2
b+ c = −√(
b− 12c)2
+ 34c2√(
b− 12c)2
+ 34c2 = −
√(b− 1
2c)2
+ 34c2
Les deux premières conditions impliquent la relation :
(b+ c)2 =
(b− 1
2c
)2
+3
4c2, c'est à dire : bc = 0, ou encore : b = 0 ou c = 0
La troisième condition équivaut à :(b− 1
2c
)2
+3
4c2 = 0, c'est à dire : c = 0 = b
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On a donc nécessairement (b = 0 et c 6= 0) ou (c = 0 et b 6= 0).
Réciproquement, avec la première condition, on a :
Sp(A) = {a+ 2c, a+ c− |c|, a+ c+ |c|) = {a, a+ 2c}
Et avec la deuxième condition, on a :
Sp(A) = {a+ b, a− |b|, a+ |b|) = {a+ b, a− b}
Et on constate qu'il y a bien une racine double non triple (dans le premier cas, on retrouvela matrice de la question 1 avec c 6= 0).
M(a, b, c) admet une valeur propre double non triple si et seulement si
{b = 0c 6= 0
ou
{c = 0b 6= 0
.
Correction de l'exercice 3 N
Partie I : Étude d'endomorphismes
1. Le polynôme nul est clairement dans E. De plus, si P,Q ∈ E et λ, µ ∈ R, on trouve :
(λP + µQ)(0) = λP (0)︸︷︷︸=0
+ µQ(0)︸︷︷︸=0
= 0
(λP + µQ)(4) = λP (4)︸︷︷︸=0
+ µQ(4)︸︷︷︸=0
= 0
Donc λP + µQ ∈ E.
E est un sous-espace vectoriel de R4[X].
2. • L'application φ est à valeur dans E, car si Q ∈ R2[X], on a φ(Q) = WQ ∈ R4[X] et de plus :
φ(Q)(0) = W (0)Q(0) = 0×Q(0) = 0 ; φ(Q)(4) = W (4)Q(4) = 0×Q(4) = 0
• L'application φ est linéaire car si P,Q ∈ R2[X] et λ, µ ∈ R, on a :
φ(λP + µQ) = W (λP + µQ) = λWP + µWQ = λφ(P ) + µφ(Q)
• L'application φ est injective, car si P ∈ R2[X] :
φ(P ) = 0 =⇒ WP = 0 =⇒W 6=0
P = 0
• En�n, l'application φ est surjective, car si Q ∈ E, on a Q(0) = Q(4) = 0, doncW = X(X−4)divise Q et :
∃P ∈ R2[X] tel que : Q = WP = φ(P )
L'application φ : Q 7→ WQ est un isomorphisme de R2[X] sur E.
3. On en déduit que dimE = dimR2[X] = 3, et qu'une base de E est formée par les images deséléments
(φ(1), φ(X), φ(X2)
)de la base canonique de R2[X] :
dimE = 3 et(X(X − 4), X2(X − 4), X3(X − 4)
)est une base de E.
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4. (a) • ∆ est linéaire car si P,Q ∈ R2[X] et λ, µ ∈ R :
∆(λP + µQ) = (λP + µQ)(X + 1) = (λP + µQ)(X)
= λP (X + 1) + µQ(X + 1) + λP (X) + µQ(X)
= λ(P (X + 1)− P (X)
)+ µ(Q(X + 1)−Q(X)
)∆(λP + µQ) = λ∆(P ) + µ∆(Q)
• ∆ est à valeurs dans R2[X] car :
∆(1) = 1− 1 = 0 ; ∆(X) = X + 1−X = 1 ; ∆(X2) = (X + 1)2 −X2 = 2X + 1
C'est à dire que les images par ∆ des éléments de la base canonique de R2[X] sont dansR2[X]. En résumé :
∆ est un endomorphisme de R2[X].
(b) D'après le calcul précédent, si Q = aX2 + bX + c on a :
∆(Q) = a∆(X2) + b∆(X) + c∆(1) = 2aX + (a+ b)
Il est ainsi clair que le degré de ∆(Q) est :
deg(∆(Q) =
{−∞ si deg(Q) 6 0deg(Q)− 1 si deg(Q) = 1 ou 2
(c) Im ∆ = Vect(∆(1),∆(X),∆(X2)
)= Vect(1, 2X + 1) = Vect(1, X), d'où :
Im ∆ = R1[X]
D'après le théorème du rang on sait que dim Ker ∆ = dimR2[X] − rg ∆ = 1, et comme1 ∈ Ker ∆, en en déduit Ker ∆ = Vect(1).
Ker ∆ = R0[X]
(d) Si Q = aX2 + bX + c, alors :
∆(Q) = 2aX + (a+ b)
∆2(Q) = ∆(2aX + (a+ b)) = 2a∆(X) + (a+ b)∆(1) = 2a
∆3(Q) = ∆(2a) = 2a∆(1) = 0
En conclusion :∆ ◦∆ ◦∆ = 0
5. On dé�nit l'endomorphisme f de E suivant : f = φ ◦ ∆ ◦ φ−1, où φ−1 désigne l'applicationréciproque de φ.
(a) Il su�t de calculer :
f ◦ f ◦ f = (φ ◦∆ ◦ φ−1) ◦ (φ ◦∆ ◦ φ−1) ◦ (φ ◦∆ ◦ φ−1)= φ ◦∆ ◦ (φ−1 ◦ φ) ◦∆ ◦ (φ−1 ◦ φ) ◦∆ ◦ φ−1
= φ ◦ (∆ ◦∆ ◦∆︸ ︷︷ ︸=0
) ◦ φ−1
On a bien ainsi établi que :f ◦ f ◦ f = 0.
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(b) Calculons les images de la base de E déterminée à la question 3 :
f(X(X − 4)
)= φ ◦∆
(φ−1(X(X − 4)
)= φ
(∆(1)
)= φ(0) = 0
f(X2(X − 4)
)= φ ◦∆
(φ−1(X2(X − 4)
)= φ
(∆(X)
)= φ(1) = X(X − 4)
f(X3(X − 4)
)= φ ◦∆
(φ−1(X3(X − 4)
)= φ
(∆(X2)
)= φ(2X + 1)
= X(X − 4)(2X + 1) = 2X2(X − 4) +X(X − 4)
D'où Im f = Vect(X(X − 4), 2X2(X − 4) +X(X − 4)
)= Vect
(X(X − 4), X2(X − 4)
)et
par le théorème du rang : Ker f = Vect(X(X − 4)) :(X(X − 4)
)est une base du noyau de f .(
X(X − 4), X2(X − 4))est une base de l'image de f .
(c) La matrice de f dans la base de E trouvée à la question 3 est :
A =
0 1 10 0 20 0 0
Il est donc immédiat que χf = x3, et on conclut :
0 est l'unique valeur propre de f .
Comme de plus le sous-espace propre E0 associé est Ker f :
dimE0 = 1, et(X(X − 4)
)est une base de E0.
(d) Puisque la dimension de ce sous-espace propre est strictement inférieur à la multiplicité dela valeur propre :
f n'est pas diagonalisable.
Partie II : Étude d'un produit scalaire On considère l'application 〈., .〉 de R4[X]×R4[X] dansR dé�nie par :
∀(P1, P2) ∈ R4[X]× R4[X], 〈P1, P2〉 =4∑
k=0
P1(k)P2(k).
6. • L'application est symétrique car ∀P1, P2 ∈ R4[X] :
〈P1, P2〉 =4∑
k=0
P1(k)P2(k) =4∑
k=0
P2(k)P1(k) = 〈P2, P1〉
• L'application est linéaire à gauche (donc bilinéaire) car ∀P1, Q1, P2 ∈ R4[X] et λ, µ ∈ R :
〈λP1 + µQ1, P2〉 =4∑
k=0
(λP1 + µQ1)(k)P2(k)
= λ
4∑k=0
P1(k)P2(k) + µ4∑
k=0
Q1(k)P2(k)
〈λP1 + µQ1, P2〉 = λ〈P1, P2〉+ µ〈Q1, P2〉
• L'application est positive car ∀P ∈ R4[X] :
(P |P ) =4∑
k=0
P (k)2 > 0
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• L'application est dé�nie positive car ∀P ∈ R4[X] :
(P |P ) = 0 =⇒4∑
k=0
P (k)2 = 0
=⇒ P (0) = P (1) = P (2) = P (3) = P (4) = 0
(P |P ) = 0 =⇒ P = 0, car P est un polynôme de degré 4 avec 5 racines distinctes.
〈., .〉 est un produit scalaire sur R4[X].
On munit dorénavant R4[X] de ce produit scalaire et de la norme associée ‖.‖.On considère les trois polynômes suivants :
L1 = (X − 2)(X − 3), L2 = (X − 1)(X − 3), L3 = (X − 1)(X − 2).
7. Soit λ1, λ2, λ3 tels que :λ1L1 + λ2L2 + λ3L3 = 0
En particulier : λ1L1(1) + λ2L2(1) + λ3L3(1) = 0 = 2λ1λ1L1(2) + λ2L2(2) + λ3L3(2) = 0 = −λ2λ1L1(3) + λ2L2(3) + λ3L3(3) = 0 = 2λ3
Donc λ1 = λ2 = λ3 = 0. La famille (L1, L2, L3) est une famille libre de 3 vecteurs de R2[X] (dedimension 3), donc :
(L1, L2, L3) est une base de R2[X].
8. (a) Soit P de R2[X] et λ1, λ2, λ3 tels que :
P = λ1L1 + λ2L2 + λ3L3
En particulier : P (1) = λ1L1(1) + λ2L2(1) + λ3L3(1) = 2λ1P (2) = λ1L1(2) + λ2L2(2) + λ3L3(2) = −λ2P (3) = λ1L1(3) + λ2L2(3) + λ3L3(3) = 2λ3
Donc λ1 =1
2P (1), λ2 = −P (2) et λ3 =
1
2P (3).
P a pour coordonnées(12P (1),−P (2), 1
2P (3)
)dans la base (L1, L2, L3).
(b) On a ensuite (en utilisant la question précédente) :
∆(L1) = L1(X + 1)− L1(X) = L3 − L1
∆(L2) = L2(X + 1)− L2(X) = X(X − 2)− L2
=
[−1
2L1 +
3
2L3
]− L2 = −1
2L1 − L2 +
3
2L3
∆(L3) = L3(X + 1)− L3(X) = X(X − 1)− L3
= [−2L2 + 3L3]− L3 = −2L2 + 2L3
Ces calculs prouvent que :
A =Mat(L1,L2,L3)∆ =
−1 −1/2 00 −1 −21 3/2 2
On note pour tout i de {1, 2, 3}, Mi = WLi.
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9. (a) Il su�t de calculer :
M1(1) = W (1)L1(1) = −3× 2 = −6
M2(2) = W (2)L2(2) = −4× (−1) = 4
M3(3) = W (3)L2(2) = −3× 2 = −6
Pour tout i de {1, 2, 3}, Mi(i) est non nul.
On note alors pour tout i de {1, 2, 3}, Ni =1
Mi(i)Mi.
(b) Il est clair que (N1, N2, N3) est une famille de vecteurs de E. De plus, pour i ∈ {1, 2, 3} :
‖Ni‖2 = 〈Ni, Ni〉 =1
Mi(i)2〈Mi,Mi〉
=1
Mi(i)2
4∑j=0
Mi(j)2︸ ︷︷ ︸
=0 si i 6=j
=1
Mi(i)2Mi(i)
2 = 1
Et pour k ∈ {1, 2, 3}, k 6= i :
〈Ni, Nk〉 =1
Mi(i)Mk(i)〈Mi,Mk〉
=1
Mi(i)Mk(i)
4∑j=0
Mi(j)Mk(j)︸ ︷︷ ︸=0
= 0
En conclusion :
(N1, N2, N3) est une base orthonormée du sous-espace vectoriel E de R4[X].
10. Remarquons que pour i ∈ {1, 2, 3} :
φ(Li) = WLi = Mi = Mi(i)Ni
On a donc immédiatement :
P =Mat(L1,L2,L3),(N1,N2,N3)φ =
M1(1) 0 00 M2(2) 00 0 M3(3)
=
−6 0 00 4 00 0 −6
11. Comme f = φ ◦∆ ◦ φ−1, on peut calculer :
Mat(N1,N2,N3)f = P × A× P−1
=
−6 0 00 4 00 0 −6
× −1 −1/2 0
0 −1 −21 3/2 2
× −1/6 0 0
0 1/4 00 0 −1/6
Mat(N1,N2,N3)f = B =
−1 3/4 0
0 −1 4/3
1 −9/4 2
12. On note, pour tout polynôme P de R4[X] : u(P ) =
3∑i=1
P (i)Ni.
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(a) • u est linéaire. En e�et, ∀P,Q ∈ R4[X] et λ, µ ∈ R :
u(λP + µQ) =3∑i=1
(λP + µQ)(i)Ni =3∑i=1
(λP (i)Ni + µQ(i)Ni)
= λ3∑i=1
P (i)Ni + µ
3∑i=1
Q(i)Ni
Il est clair par ailleurs que u est à valeurs dans R4[X] car N1, N2, N3 ∈ R4[X].
u est un endomorphisme de R4[X].
(b) Soit P ∈ R4[X] et j ∈ {1, 2, 3} :
〈P − u(P ), Nj〉 = 〈P −3∑i=1
P (i)Ni, Nj〉
= 〈P,Nj〉 −3∑i=1
P (i)(Ni |Nj)︸ ︷︷ ︸=δi,j
=4∑
k=0
P (k)Nj(k)︸ ︷︷ ︸=δj,k
− P (j)
〈P − u(P ), Nj〉 = P (j)− P (j) = 0
∀P ∈ R4[X], ∀j ∈ {1, 2, 3}, 〈P − u(P ), Nj〉 = 0
(c) La question précédente montre que P − u(P ) est orthogonal au sous-espace vectorielVect(N1, N2, N3) = E. On a donc la décomposition :
∀P ∈ R4[X], P = u(P )︸ ︷︷ ︸∈E
+ (P − u(P ))︸ ︷︷ ︸∈E⊥
Ce qui prouve que :
u est la projection orthogonale sur E.
(d) D'après la question précédente, le projeté orthogonal de Q = X2(X − 2)(X − 3) sur E estdonné par la relation :
u(Q) =3∑i=1
Q(i)Ni = Q(1)N1 = 2N1
Avec N1 =1
M1(1)M1 = −1
6X(X − 2)(X − 3)(X − 4).
u(Q) = −1
6X(X − 2)(X − 3)(X − 4)
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