Académie de Montpellier - Horribles et pathétiques monstres · de sable fin où les bateaux des...

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Méduse, Le Caravage, 1597 Professeur Mme Castan , Lycée Achille Lacroix (Narbonne) Année scolaire 2014-2015 Horribles et pathétiques monstres Travail d'écriture des hellénistes de 2nde sur les monstres de la mythologie grecque inspiré de la nouvelle de Borgès "La demeure d'Astérion"

Transcript of Académie de Montpellier - Horribles et pathétiques monstres · de sable fin où les bateaux des...

  • Méduse, Le Caravage, 1597

    Professeur Mme Castan , Lycée Achille Lacroix (Narbonne) Année scolaire 2014-2015

    Horribles et pathétiques monstres Travail d'écriture des hellénistes de 2nde sur les monstres de la mythologie grecque inspiré de la nouvelle de Borgès "La demeure d'Astérion"

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    L'Esclave des Enfers (Robin R.)

    ἀμφὶ δέ μιν κλαγγὴ νεκύων ἦν οἰωνῶν ὥς, πάντοσ᾽ ἀτυζομένων (Autour de lui, les morts faisaient vacarme comme des oiseaux,

    en fuyant effrayés de tous côtés.) Homère , Odyssée, Chant XI, 605

    Toute vie a un but, une raison pour avoir la force de lutter, c’est un fait. Mais pour un être dénué de toute ambition de vivre, destiné à une existence solitaire dans ce Néant infini peuplé par des âmes animées par le désir d’accéder au repos, l'espoir est un vague concept qui a été consumé il y a longtemps dans ce lieu qui veille à mon malheur, tapi silencieusement devant moi. J'ai longtemps pensé que le mal qui me rongeait au plus profond était la Colère, une colère légitime née de mon esprit perverti par cet isolement forcé, mais il n'en est rien ... La véritable nature de cette douleur psychologique n'est autre que la Honte, pas celle que l'on trouve dans les situations banales d'une vie quelconque, que l'on pourrait nommer ''Regrets'' ou ''Remords'' … non … c'est une souffrance bien plus méprisable et profonde. C'est la honte de vivre, d'exister, d'être né dans le but d'être exposé, les fers aux poignets. Comme il est douloureux de vivre enchaîné … vivre enchaîné … cette idée me dégoûte!

    Combien de fois ai-je rêvé de fuir ? Pas de m'échapper de ces terres, juste de fuir autre part et de me cacher des autres, de leurs regards qui pénètrent et sondent mes peurs et angoisses les plus cachées dans les tréfonds de mon âme martyrisée par cette insupportable réalité d'être moi, seulement moi, l'esclave des Enfers. J'aurais tellement voulu pouvoir m'évader de cette dure vérité et être juste « autre chose »' de mieux ou du moins doué pour cette idée abstraite en ces lieux, que les humains ont nommé « Bonheur » .

    Dans mes pires moments de solitude, il m'est déjà arrivé de vouloir m'imaginer à quoi ressembleraient les Champs Élysées ainsi que le Tartare. Mon maître ne m'a que très vaguement expliqué la fonction de ces lieux. Les champs Élysées seraient le lieu dans lequel les grandes figures de l'histoire, auraient mérité l'entrée par leurs exploits dans leurs vies passées et également le droit du repos éternel. Pour ce qui est du Tartare il s'agit d'un espace où l'on expie ses fautes, seuls les êtres infâmes finissent leur chemin ici. »

    J'en suis donc venu à me poser la question suivante : « Quant à moi, où irai-je au moment de ma mort ? », j'ignore pourquoi mais cette question est soudainement une obsession dans mon esprit, comme une chose à laquelle il fallait répondre avant ma disparition dans la mémoire de chacun.

    La tête à ma gauche … me demande si nous sommes seulement encore vivants. Puis l'autre à ma droite nous pose la question de savoir … si nous pouvons seulement mourir … mon esprit affaibli … se brise ! La seule idée de la remise en question de ma mort me fait trembler, il m'est impossible d'accepter le fait que je doive rester pour l'éternité piégé dans ce corps entaché de honte et imbibé de tristesse. Je perds le contrôle, une douleur éclate dans mon être et me ravage, emportant avec moi les deux autres têtes.

    Je pleure en silence, tout en observant l'occulte destruction de mon corps meurtri par la mélancolie et l'ennui. La Démence me guette, elle finira par m'avoir et s’appropriera mon esprit. Elle est là … tout près de moi … son souffle m'irrite et m’affole dans ce manteau de ténèbres qui m'aveugle.

    Ma seule distraction est de regarder fixement les eaux sombres du Styx, mon seul repère mais aussi la frontière qui m'empêche de partir explorer ce qu'il y a au-delà. Au final, je ne sais quasiment rien de l'endroit où je me trouve depuis ma naissance, je n'ai connu que ces chaînes à mes poignets … J'aimerais pouvoir observer ce qu'il y a derrière la porte, dans mon dos, pouvoir me lever et marcher sans poids sur la nuque. De loin, j'ai souvent pu apercevoir plusieurs sortes

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    de créatures engendrées de la même race que la mienne, celle des monstres. Dans les rares instants où la lucidité m'échappe, il m'est déjà arrivé de saliver sur ces créatures dont j'ignore encore aujourd’hui la nature, moi qui n'ai rien avalé depuis si longtemps. C'est précisément dans ces moments que je suis capable de découvrir la bête que les autres voient chez moi, les griffes sorties agrippant le sol , les trois gueules semi-ouvertes , les yeux fixes et sévères, les muscles contractés et fébriles. Je suis capable de me voir maintenant tel que je suis, perdu dans une faim qui fait ramper mon esprit.

    Dans l’obscurité des Enfers, l’homme se tenait, une lyre à la main. « Eurydice, mon amour, me croira-tu, quand je te dirai que Cerbère m'a remercié ? »

    Orphée endormant Cerbère, Henri Peinte

    (1845 -1912)

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    La bête de Lycie (Valentine Q.)

    ἣ δ᾽ ἄρ᾽ ἔην θεῖον γένος οὐδ᾽ ἀνθρώπων (…) δεινὸν ἀποπνείουσα πυρὸς μένος αἰθομένοιο

    (Elle était de race divine, non humaine (…) terrible, elle soufflait l'ardeur d'un feu flamboyant.)

    Homère, Iliade, chant VI, vers 178-183

    Je sais que beaucoup ne m’apprécient guère, qu'ils me fuient lorsque je sors la journée. Mais s'ils apprenaient à me connaître ils comprendraient que ce n'est pas de ma faute, que je suis obligée de tuer pour me nourrir. Personne ne s'approche de ma caverne, les hommes savent très bien que face à la force du lion dont je suis dotée, ils ne pourraient résister. Aujourd'hui, en chassant dans les bois voisins, j’ai senti qu'un humain était passé par là, il faut avouer que je ne suis pas pourvue d'une très bonne vision mais grâce à ma langue bifide j'arrive à me repérer et à sentir les odeurs de mes proies. Ce pauvre humain qui était malheureusement pour lui, passé par là, a succombé à mon terrible venin.

    La demeure dans laquelle je vis n'est pas très accueillante, ni confortable, mais au moins elle permet de me protéger des personnes mal intentionnées qui voudraient me voir morte. Cette caverne n'est pas banale, elle est mystérieuse, terrifiante, mais pas moi, je n’y ressens aucune peur.

    Une fois le soleil couché, lorsque je me repose enfin de ma journée, je repense à ma vie d’autrefois, à mon maître, ou plutôt mon père de cœur.. Il était si généreux avec moi mais il me considérait toujours comme une sorte d'animal domestique, alors que non, je ne suis pas qu'un vulgaire animal de compagnie sans conscience et sans opinion. Oui, je réfléchis, je comprends et j'analyse ce que les gens disent de moi. Alors comprenez que lorsque j'entends que l'on se moque de moi, je sois touchée, peinée et donc obligée de me venger, et une vengeance se doit d'être spectaculaire et mémorable !

    Je ne sais pas si mes parents seraient fiers de moi, mais à quoi bon penser à eux ? Ils m'ont abandonnée et brisé le cœur. Ah oui ! Mes parents ! Parlons un peu d'eux ! Mon père était un être monstrueux, un mélange d'homme et de fauve qui lançait des flammes avec ses yeux et qui possédait des ailes, d’ailleurs j'aurais tellement apprécié en posséder moi aussi... Ma mère, quant à elle, était une femme-serpent, elle n'était pas très belle et plutôt maléfique. Tous deux étaient fous amoureux et vivaient en Cilicie au pays des Arimes. Je n'apprécie pas tellement de prononcer leurs noms …Typhon et Echidna, fils et fille de Tartare et de Gaïa.

    J'ai ravagé beaucoup de contrée dans ma vie, mais en ce moment je m'attaque plutôt à la Lycie. Je trouve que c'est une région fort agréable et calme, trop calme, c'est pour cela que j'apprécie m'amuser là-bas et déranger quelques habitants. Seulement, je ne me sens pas vraiment en sécurité ici, moi qui n'ai habituellement peur de rien, je commence à douter, surtout que Bellérophon, un brave homme je dois le reconnaître, réside ici. Je crains Bellérophon et son cheval chimérique.

    Au soleil levant, tenant la lance du crime toujours ruisselante de plomb fondu...

    « As-tu vu, Pégase ? dit Bellérophon, je n'ai eu qu'à planter ma lance dans la gorge de la Chimère. »

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    Bellérophon tuant la Chimère avec l'aide de Pégase.

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    L'herbier d'Ééa (Charlotte A. et Laura P.)

    ἀμφὶ δέ μιν λύκοι ἦσαν ὀρέστεροι ἠδὲ λέοντες,

    τοὺς αὐτὴ κατέθελξεν, ἐπεὶ κακὰ φάρμακ᾽ ἔδωκεν. (Autour de cette demeure étaient des loups sauvages et des lions

    que la déesse avait domptés en leur donnant de funestes breuvages.) Homère, Odyssée, Chant X, v.211sqq.

    Jour des Seigles, mois des châtaignes,

    « Mon cher Herbier, cela fait bien longtemps que je ne me suis pas confiée dans tes pages. Si je ne t'ai pas écrit avant, c'est que ces derniers temps je ressassais le passé, et particulièrement les jours douloureux où j'ai quitté mon mari. Mais ça, tu le sais déjà. Je sais que certains de mon ancien royaume, où j'étais considérée sorcière, ont été contre mes décisions en matière de politique. Cependant, dans ce nouveau royaume que j'ai bâti de mes mains, forte de mon expérience, mon peuple n'a rien à me reprocher. En effet, nous vivons tous sur une île merveilleuse et couverte de forêts peuplées d'animaux magiques, tous plus beaux les uns que les autres, où poussent des plantes exotiques aux couleurs chatoyantes... Des cours d'eau étincelants me rappellent tous les jours ma resplendissante génitrice. Mon île a une architecture simple : au nord, on peut admirer une baie de sable fin où les bateaux des visiteurs ont la possibilité d'accoster. Puis, en montant les marches qui longent la falaise rouge, on arrive à la forêt de la Karpoutzia qu'il faut traverser pour rejoindre mon palais. Celui-ci est encerclé de seize serres qui contiennent des plantes précieuses. C'est ici que je passe la plupart de mon temps. » Jour des Hortensias, mois des châtaignes,

    « En vérité, j'ai en horreur les hommes qui se prétendent supérieurs et qui ne comprennent pas qu'une femme puisse s’intéresser à la politique. J'ai bien essayé de faire comprendre à mon ancien mari que j'étais plus apte que lui à gouverner, cependant j'ai dû m’exiler face à mon échec. À présent, je suis entourée de personnes qui me comprennent et on ne peut pas rêver meilleur royaume. Mais, une reine dirige toujours seule. Dans la solitude de ma serre, entourée de plantes, parfois, il m'arrive de douter. Qui ne doute point ? Des questions m'assaillent à la tombée de la nuit, quand le soleil se cache et l'eau cesse de couler. Tous mes doutes sont là, de leurs petites voix terrifiantes, à me rappeler à quel point il est difficile de me lier à des personnes différentes. On dit que la différence sépare, et cela n'a jamais été si vrai en ce qui me concerne. La solitude est encore pire depuis quelques temps. Le seul moment où mon âme se réchauffe et où un sentiment d'affection m'envahit c'est quand je joue avec mes compagnons dans les couloirs de mon palais. Ils sont si doux et la différence ne les affecte pas : du moment qu'on leur prête attention, ils nous acceptent tels que nous sommes. Mes servantes ne me verront jamais autrement que comme leur "maîtresse". Même si je les traite en égales, inconsciemment, elles mettent de la distance. Il en va de même pour les étrangers qui arrivent ici. J'essaye de changer leur point de vue, car le naturel de la vie animale est préférable à l'humanité corrompue. Mais les âmes refusent de changer. Je pensais qu'en changeant leur corps, même un petit peu, je changerais leur âme. J'avais tort. Une âme humaine ne peut se repentir, et je ne peux changer sa nature. » Jour des figues, mois des fraises,

    « Aujourd'hui, la mer a amené sur mon île de nouveaux égarés. Ils étaient dans un bateau,

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    leur maître a manqué d'attention et ils se sont retrouvés aux portes de mon domaine. Au début, cet équipage n'était là que pour un jour, car ce navire se rendait à Ithaque. Évidemment, ceux qui accostent sur mon île, sont toujours les bienvenus. Et c'est ainsi qu'ils sont devenus mes nouveaux amis. J’ai joué avec eux dans les jardins infinis de mon royaume. J'aurais aimé qu'ils restent ici, avec moi, pour toujours. Hélas, le bonheur a toujours une fin. Un inconnu s'est présenté à ma porte et je l'ai convié à entrer sans me douter qu'il me prendrait à jamais mon cœur et ma raison... » La coupe tomba au sol, déversant la potion. Ulysse brandit son glaive en direction de son hôtesse: "Du poison ? C'est une arme bien vicieuse, Circé la magicienne, fille d'Hélios ! À présent tu me dois justice; rends leur humanité à mes compagnons."

    Circé, Wright Baker, 1889

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    L’affreuse (Amandine M. et Manon G.)

    αὕτη δὲ ἐν τῷ ἕλει ἐκτραφεῖσα ἐξέβαινεν εἰς τὸ πεδίον καὶ τά τε βοσκήματα καὶ τὴν χώραν διέφθειρεν.

    (La bête vivait dans les marais, mais souvent elle s'aventurait dans la plaine

    et ravageait le bétail et la campagne.) Apollodore, Bibliothèque, livre II,5,2

    Je sais que je ne suis pas la fille la plus jolie du monde. Quand des enfants passent devant ma maison à coté du lac ils repartent en courant terrorisés.

    J'ai un ami que j'apprécie beaucoup un crabe géant avec qui je m'amuse à faire la course à la nage, le premier qui a fait le tour du lac a gagné ! Mon ami est très gentil car il me console quand quelqu'un vient me chercher des ennuis. Je sais qu’il ferait son possible pour m’aider si un jour on venait me faire du mal, mais il est tellement plus petit que moi ! Lorsque je suis toute seule dans mon palais près du marais je m’ennuie, de ma mère et de mon père … Ils m'ont quittée lorsque j'étais jeune en me léguant ce royaume où ils régnaient autrefois. Eux non plus n'étaient pas très appréciés par les habitants de la cité, à cause de leur physique terrifiant. Quant à mes frères et sœurs ils sont partis pour trouver leur destin : l’un s'est enfermé dans un lieu sombre et lugubre, l'autre dans une caverne en Lycie, quant à ma dernière sœur elle s’est jetée du haut d’un rocher quand un passant a répondu à sa question. La ville où j'ai grandi, au sud du Péloponnèse, est magnifique. Mais les habitants me détestent, les personnes différentes leur sont odieuses. Alors je sors la nuit à l’abri de leurs regards malveillants. La dernière fois que je suis allée à Argos j'ai entendu des insultes à mon propos, les gens criaient , hurlaient, de terreur, de haine à mon encontre. Je suis rentrée me cacher dans mon palais : une partie de moi pleurait, l'autre me regardait indignée, l'autre intriguée, une autre encore riait de moi.

    Ne sachant plus où j’en étais, je me mis alors à prier tous les dieux de me délivrer de ce corps horriblement monstrueux, de ces têtes douloureuses, impossibles à couper, je voulais qu'un homme m'aime, que mon sauveur arrive... Et alors je me mis à espérer qu'il soit beau, très grand, très fort, et pourquoi pas le fils d'un dieu, Zeus par exemple…

    Une nuit alors que tous les habitants près du lac de Lerne dormaient, toutes les têtes d’ Hydra furent tranchées.

    «Voilà Iolaos, l'Hydre ne nuira plus, dit Héraclès»

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    Amphore à col à figures noires, peinture de Diosphos (vers 500 av J-C)

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    La fille du roi de Colchide (Amandine H. et Stéphanie M.)

    ἦν δὲ αὕτη θυγάτηρ Αἰήτου καὶ Εἰδυίας τῆς Ὠκεανοῦ, φαρμακίς. (Elle était fille d'Æétes et d'Idyia, fille de l'Océan, et savante magicienne.)

    Apollodore, Bibliothèque , I,9,23

    Mon père est roi d’un lointain royaume, je suis princesse et prêtresse. Jeune fille, j'habitais dans un palais. Un jour j'ai vu arriver chez nous un bateau rempli de fiers héros. Dés le premier regard je suis tombée amoureuse de mon amant. Ce dernier avait un an de plus que moi. Il était beau, fort et courageux. Je l'ai aidé à affronter la bête gardienne du fameux trésor qui faisait la fierté de mon père. En échange, il m'a promis de m'épouser et de me faire voyager, de m'emmener loin de mon pays. Par la suite nous avons beaucoup voyagé. Nous avons dû fuir mon père qui voulait me punir de ma trahison. Malgré notre fuite, mon mari et moi avons été heureux. Arrivés dans son royaume de Thessalie, j’ai incité les filles du roi, sous prétexte de le rajeunir, à tuer leur père en le découpant en morceaux et en le jetant dans un chaudron d’eau bouillante.

    Après avoir été bannis de Thessalie, mon époux et moi sommes arrivés à Corinthe. Nous avons eu plusieurs enfants. Mais mon mari m'a trahie, il a décidé d'épouser une jeune fille qui fera de lui un roi. Ce mariage m'a anéantie, je suis déçue et terriblement triste. Je me suis renfermée sur moi-même, les gens ont peur de moi. Je veux me venger de cette trahison. Je sais comment faire, seulement j'hésite encore. Dois-je vraiment le commettre cet acte ? Oui ! Il faut que je lui fasse du mal, autant qu’il m’en a fait. Je suis une femme forte, je ne dois pas hésiter. Je le ferai souffrir dans sa chair et dans son sang. Je connais sa faiblesse. Ses enfants. La seule chose qui peut l'atteindre, qui puisse lui faire du mal.

    Le soleil se couchait du côté de la colline, avant que le crime soit commis. « Non ! Médée ne fait pas ça !! cria Jason, S’il te plaît ! Pas les enfants ! »

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    Amphore à figures rouges : Médée tuant son fils

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    Un cœur de pierre chamboulé (Cécilia B. et Loréna M.)

    καὶ χεῖρας χαλκᾶς, καὶ πτέρυγας χρυσᾶς, δι᾽ ὧν ἐπέτοντο. τοὺς δὲ ἰδόντας λίθους ἐποίουν.

    (et [elles avaient] des mains de bronze, et des ailes en or qui leur permettaient de voler.

    Quiconque les regardait était changé en pierre.) Apollodore, Bibliothèque, II, 2,4,2

    Tout commence, dans une contrée lointaine en Grèce. Je n'étais qu'une enfant. Mon père était quelqu’un d’irritable. Ses colères provoquaient des raz de marée dévastateurs. Quant à ma mère, habituée aux différentes humeurs de mon père depuis son plus jeune âge, elle avait une patience incroyable. Mes sœurs étaient au nombre de huit. Les plus âgées avaient les noms les plus étranges : Enyo, la belliqueuse, Pemphrèdo , la diabolique et enfin Deino l’effrayante. D'autres , connues pour leur physique de belles créatures marines, suscitaient mon envie pour leur facilité à se déplacer dans des milieux aquatiques. Enfin, j’avais deux sœurs jumelles Sthéno et Euryale, l'une célèbre pour sa force et l'autre dont l'âme erre dans le temps. Moi, j'étais la cadette de cette famille étrange où l'on me surnommait « la rusée ». Bien que les gens me voient maintenant comme une créature ignoble et monstrueuse, lors de mon adolescence je n'avais aucun défaut physique. Sans faire preuve de forfanterie déplacée, je dois l'avouer, ma beauté était égale à celle des plus belles divinités grecques. Admirée de tous et de toutes j’eus de nombreux prétendants. Mais insensible à leur charme, je restai indifférente. Cependant, seul un d'entre eux, atteignit mon cœur de pierre. J’en restai pétrifiée sous l’effet de ce bonheur intense. Mais comme dans tout bonheur se cache un malheur, les conséquences de mon plus grand amour furent fatales. Au point même de me faire changer de personnalité tout comme d'apparence.

    La Sagesse prise de jalousie utilisa ses pouvoirs pour m'enlever ce que j'avais de plus cher. Moi et mes sœurs nous nous retrouvâmes dans une grotte sombre, froide, sinueuse et hostile. Nous étions bannies de tous, isolée des bêtes sauvages, des hommes, du ciel, du soleil, du temps, de l’amour,...

    Pourtant lors de cette transformation me poussèrent des défenses, des griffes, de l'or en

    abondance dans mon dos. Le fait d'être seule avec uniquement mes sœurs comme compagnie, était comme un soulagement pour moi, cependant cet isolement me rongeait peu à peu par un manque cruel d'amour. Je garde espoir, convaincue de ma beauté et de ma perfection. Cependant je ne suis qu'une créature arrachée à la vie rêvée. Les hommes me pourchassent et j'ignore la raison de leur obsession à mon égard, je ne suis devenue qu'une quête à leurs yeux, qu'un objet à s'approprier. Des hommes se précipitent devant la porte de ma cellule, doivent affronter de nombreuses péripéties, combattre des monstres sanguinaires et terrifiants. Mais aucun d’eux jusqu’ici n’a réussi à me libérer, tous restent pétrifiés dès qu'ils me voient. Je sais qu'un jour un d'entre eux réussira, je suis persuadée qu'il viendra, qu'il me sauvera de ma malédiction qu'il sera remarquable. Je l'imagine courageux, fort, intelligent tout comme un demi-dieu. Aura-t-il une ruse pour dévier cette tragique malédiction ? Sera-t-il pétrifié comme les autres ? Laquelle de nous trois choisira-t-il ? Comment réagira-t-il si mes cheveux vénéneux s'en mêlent ? Ces serpents sinueux et sacrés siffleront-ils encore en présence de mon sauveur ?

    Le soleil matinal atteint le sommet de la grotte, où se tient Persée tenant la tête d'une des sœurs Gorgones et hurlant :

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    « Ô déesse de la sagesse, en vous remerciant de votre précieuse aide, voici l'offrande que vous attendez tant, la tête de l’ignoble Méduse. »

    Tête de Méduse, Le Bernin

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    Le géant de la caverne (Mohamed I. et Rayan P.)

    ἔνθα δ᾽ ἀνὴρ ἐνίαυε πελώριος, ὅς ῥα τὰ μῆλα οἶος ποιμαίνεσκεν ἀπόπροθεν·

    (Et là gîtait un homme gigantesque, qui paissait ses brebis seul, loin des autres ;)

    Homère, Odyssée, Chant IX, vers187

    Je sais que les gens disent du mal de moi, qu'ils me pointent du doigt, sous prétexte que je ne ressemble pas aux «êtres humains», voilà ce que donne le mélange entre le dieu de la mer Poséidon et la nymphe Thoosa . J'essaye tous les jours en vain de séduire une belle et douce nymphe nommée Galatée , qui à cause de mon physique monstrueux me rejette. Et elle n’est pas la seule d’ailleurs, tous mes frères me rejettent, je les insupporte tous. Je vis seul.

    J’habite une caverne près d’un volcan. Tous les matins je m'occupe de mes moutons, je profite de ma vie : je me nourris des fruits que je trouve, du fromage de mes brebis, je surveille mes moutons, je fais de longues marches dans la nature qui m’entoure. Je parle avec mes animaux et plus particulièrement avec mon bélier car je n‘ai personne d’autre avec qui parler .J’essaye de trouver des jeux avec mes moutons, comme percuter des arbres en courant à toute vitesse, ou courir après les autres animaux, je m’ennuie vraiment là où je vis.

    Le soleil se levait, quand, sur la falaise, on entendit une voix qui venait de la mer : «Polyphème si on te demande qui t'a transpercé l'œil, tu diras que c'est Ulysse», cria le héros aux mille ruses au cyclope.

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  • 15

    Ulysse et le cyclope, céramique du VIème avant J.C

  • 16

    L’oiseau des enfers (Mathilde R., Rose G. et Victoria B.)

    τί ἐστιν ὃ μίαν ἔχον φωνὴν τετράπουν καὶ δίπουν καὶ τρίπουν γίνεται·

    (Quel être est pourvu d'une seule voix, qui a d'abord quatre jambes,

    puis deux jambes, et trois jambes ensuite ?)

    Apollodore, Bibliothèque, 3, 5,8

    De tous abandonnée, je suis.

    Au monde, seule, je dépéris,

    Dans ma demeure de pierre

    Sur cette colline, j’espère

    Devenir normale un jour,

    Être comme eux à mon tour.

    Femme des Enfers j’étais,

    Oiseau désormais je serai.

    Avec ma famille je vivais

    Mais un dieu d’eux m’a privé.

    Toute la journée je vais

    Me cacher dans ces allées,

    Espionner les villageois

    Qui ont tous très peur de moi.

    En effet on m’a demandé

    Une devinette de leur poser .

    On leur a promis le bonheur

    Si une réponse prouve leur valeur,

    Ma mort en sera suivie

    On se réjouira à grand bruit.

    Mais gare à celui qui échoue !

    Son sang coulera dans la boue !

    Or un jour, un homme est venu,

    Mon énigme il a résolu :

    « Qui le matin a quatre pattes

    Se tient le midi sur deux pattes

    Et s’appuie sur trois le soir ? »

    Il était leur dernier espoir

    http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_03/precise.cfm?txt=964;8055;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_03/precise.cfm?txt=7952;963;964;953;957;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_03/precise.cfm?txt=8003;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_03/precise.cfm?txt=956;8055;945;957;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_03/precise.cfm?txt=7956;967;959;957;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_03/precise.cfm?txt=966;969;957;8052;957;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_03/precise.cfm?txt=964;949;964;961;8049;960;959;965;957;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_03/precise.cfm?txt=954;945;8054;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_03/precise.cfm?txt=948;8055;960;959;965;957;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_03/precise.cfm?txt=954;945;8054;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_03/precise.cfm?txt=964;961;8055;960;959;965;957;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_03/precise.cfm?txt=947;8055;957;949;964;945;953;

  • 17

    Du haut de mon rocher

    Je me suis précipitée.

    J'ai échoué dans ma mission,

    Pour les dieux je n’étais qu’un pion.

    La lune se reflétait

    Sur les rochers ensanglantés

    « Jocaste, le croiras-tu ?

    La question n’était pas absconse !

    L’homme en était la réponse.

    Le sphinx ne s’est pas défendu ! »

    Oedipe face au Sphinx, Coupe attique. Musée du Vatican, Rome.

  • 18

    Les Monstres de la falaise (Adriana R., Léo G. et Vanille R.)

    ὣς φάσαν ἱεῖσαι ὄπα κάλλιμον·

    ( Elles chantèrent ainsi, en lançant leur belle voix.), Homère, Odyssée, Chant IX.

    Pourquoi sommes-nous si effrayantes ? Nous ne voulons de mal à personne pourtant, nous avons seulement besoin de nous nourrir, comme tout le monde… Nous nous sentons si seules sur notre île, personne ne désire notre compagnie, et nous languissons chaque nouvelle rencontre possible, qui enchantera notre vie.

    Notre teint reste pâle malgré le soleil qui tape sur nos joues toute la journée pendant nos parties de chasse. C'est ce qui doit nous rendre effrayantes, peut être. Nous devons nous faire une raison, nous passerons notre vie seules, entre sœurs.

    Parfois, quand le froid se fait sentir et que la pluie perle sur nos plumes, nous chantons en regardant le ciel, et en priant les Dieux, si puissants à qui nous devons la vie. Nous aimerions les rejoindre, et ne plus jamais nous sentir seules.

    Notre chevelure danse au gré des vagues, des cheveux noirs de jais, flottant à la surface de l'eau grise des mers perdues de la Thyrrhénienne. Les terres où nous résidons sont reculées, là où les marins osent à peine engager leurs navires, là où résident leurs peurs les plus terrifiantes.

    Nos pattes déformées par les rochers et par les tempêtes agrippent les épaules des voyageurs qui s'aventurent sur notre territoire.

    Il est vrai que nous sommes des prédateurs. Et que notre soif de sang est inassouvie. Et elle le sera à jamais. Notre chant ensorcelle les hommes qui succombent à notre beauté, et sombrent avec nous au fond des eaux, comme envoûtés. Alors, nous les dévorons sans pitié.

    Un jour comme les autres, alors que le vent glacé fouettait notre visage nous vîmes au loin un bateau chargé de matelots mené par un homme dont toute la Grèce avait entendu parler : l'homme aux mille tours. Avec ses compagnons, il avait pour but de franchir nos terres pour aller vers le nord. Les hommes ramaient, épuisés, languissant le retour sur leurs terres. Plus le navire avançait, plus il était simple de distinguer de petites boules de cires soigneusement déposées dans leurs oreilles. Nous comprîmes tout de suite ce qu'ils avaient manigancé, mais notre chant serait plus puissant encore que leur stratagème !

    Nous nous envolâmes d'un coup d'aile, toutes ensembles, prêtes à assouvir notre soif de sang et de chair humaine. Le Rusé était attaché solidement au mât, le regard déterminé et avide de connaissances. Notre regard glacial pénétra dans le sien tel la foudre de Zeus, terrible. Nous encerclâmes l'embarcation et entamâmes notre chant mystique. Les vagues se soulevèrent, le vent forcit, nos voix se firent de plus en plus puissantes mais elles ne réussirent pas à atteindre les matelots. L'homme qui était attaché au mat se débattait, criant de toutes ses forces pour qu'on le détache, irrésistiblement attiré par notre chant. La souffrance se lisait sur son visage, ses muscles se contractaient, tirant sur la corde. Il se délectait de notre musique sans pour autant succomber et couler au fond des mers.

    Nous avions perdu. Notre honneur était souillé. Les Dieux se riaient de nous. Nous repartîmes dans notre repère, plus honteuses que jamais.

    Le soleil couchant rayonnait sur la grotte, paisible.

    « Le croiras-tu, Pénélope ? dit Ulysse, ce jour-là nous avons réussi à échapper aux Sirènes ! »

    http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/homere_odyss12/precise.cfm?txt=8035;962;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/homere_odyss12/precise.cfm?txt=966;8049;963;945;957;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/homere_odyss12/precise.cfm?txt=7985;949;8150;963;945;953;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/homere_odyss12/precise.cfm?txt=8004;960;945;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/homere_odyss12/precise.cfm?txt=954;8049;955;955;953;956;959;957;

  • 19

    Ulysse et les sirènes, WATERHOUSE, 1891.

  • 20

    Sommaire

    L'Esclave des Enfers (Robin R.) ........................................................................................................................................ 2

    La bête de Lycie (Valentine Q.) ....................................................................................................................................... 4

    L'herbier d'Ééa (Charlotte A. et Laura P.) ........................................................................................................................ 6

    L’affreuse (Amandine M. et Manon G.) ......................................................................................................................... 8

    La fille du roi de Colchide (Amandine H. et Stéphanie M.) ........................................................................................... 10

    Un cœur de pierre chamboulé (Cécilia B. et Loréna M.) ............................................................................................... 12

    Le géant de la caverne (Mohamed I. et Rayan P.) ......................................................................................................... 14

    L’oiseau des enfers (Mathilde R., Rose G. et Victoria B.) ............................................................................................. 16

    Les Monstres de la falaise (Adriana R., Léo G. et Vanille R.) ......................................................................................... 18