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Signification de nos prénoms
1. Prénoms d’origine grecque
ALEXIS
Ce prénom provient du verbe grec αλεξειν signifiant protéger ou repousser. On
pourrait donc le traduire par « le secourable ».
Curieusement, Alexis est devenu, dans plusieurs pays anglophones (dont les USA),
un prénom féminin.
Ce prénom a été très prisé dans le monde byzantin (on dénombre une douzaine
d’empereurs). Il est toujours attribué à des garçons en Grèce et en Russie.
Presque inusité en France jusqu’au milieu du XXe siècle, le prénom connut une
vogue dans les années quatre-vingt. En France, il est actuellement très prisé.
Au XIe siècle un poète français anonyme écrivit La Vie de Saint Alexis, œuvre dans
laquelle il décrivait les aventures d’un riche jeune Romain, parti vers l'Orient à la
recherche de Dieu, puis revenu incognito chez lui, déguisé en mendiant, pour finir
ses jours dans la misère sans être reconnu, excepté de Sainte Irène. Cette belle
légende eut un immense succès. Georges de La Tour, notamment, en fit un tableau
qui fut acquis par Louis XIII pour le placer dans sa chambre.
On fêta longtemps cet Alexis légendaire le 17 juillet.
ALEXANDRE (Fête 26 février)
Utilisé comme prénom dès la Renaissance, Alexandre a incontestablement une
origine grecque : Αλέξανδρος signifie « celui qui repousse le guerrier (ennemi) » ou
plus généralement « protecteur des hommes ». Étymologiquement, il est en effet
composé du verbe « ἀλέξω », « repousser, défendre » et de « ἀνδρός, génitif du nom de
« ἀνήρ », « l’homme ». Rendu célèbre grâce à Alexandre le Grand, ce prénom
également utilisé dans des prénoms composés (Pierre-Alexandre, François-
Alexandre, ...)
On trouve les variantes suivantes : Alexandra, Sandra, et Sandrine
ANDRE (Fête 30 novembre)
Comme Alexandre, André est un prénom formé sur « ἀνδρός, génitif du nom de
« ἀνήρ », « l’homme ». En grec, « ἀνδρεια » signifie « la force virile, le courage ou la
vertu ». Tout un programme !
CASSANDRE
Le prénom vient du grec kassandra, « celle (ou celui) qui aide les hommes ». On
trouve la variante Sandy.
Ronsard écrivit une Ode à Cassandre. La comédie italienne voyait en Cassandre un
vieillard ridicule, que tout le monde dupe aisément. Shakespeare fit paraître une
Cassandra dans son théâtre (Troilus et Cressida). Un roi de Macédoine, appelé lui
aussi Cassandre, épousa, en 318 avant notre ère, la sœur du grand Alexandre,
Thessalonice. Mais la première de toutes les Cassandre est évidemment celle de
l’Iliade. Homère nous dit qu’Apollon, séduit par la grâce de la jeune femme, lui
octroya, contre la promesse de se donner à lui, le don de voir dans l’avenir. Mais
Cassandre, une fois cette voyance en sa possession, se refusa à Apollon. Celui-ci,
dépité, la frappa d’un sort : elle continuerait de pouvoir prédire le futur, mais nul ne
daignerait la croire… De nos jours, jouer les Cassandre est devenu synonyme
d’oiseau de mauvais augure, qui ne prévoit que des catastrophes. On conçoit que le
prénom fasse hésiter.
Il rencontra pourtant des faveurs aux quatre coins de l’Europe, en Italie comme en
Finlande, en Grande-Bretagne comme dans les Balkans, et se fait remarquer par un
retour certain dans la France d’aujourd’hui.
CATHERINE (Fête : 29 avril)
Prénom d’origine grecque, Aikaterinê, que les premiers chrétiens romains avaient
rattaché au mot grec καθαρος « pur », d'où l'orthographe Catharina du prénom latin
correspondant. Ekatè était en outre un surnom de la déesse Artémis.
Sainte Catherine de Sienne (1347-1380), dominicaine, farouche ennemie des
mœurs corrompues et auxiliaire efficace de Grégoire XI et d’Urbain VI. Sainte
Catherine d’Alexandrie, au IVe siècle, connut le martyre dans cette ville. Catherine
est la patronne universelle des jeunes filles (les « catherinettes »), et, rien qu’à ce
titre, elle est assurée d’un renouveau perpétuel !
CHLOE
Χλόη est un prénom littéraire d’origine grecque signifiant jeune pousse ou encore la
verdoyante, herbe naissante. Il s’écrit aussi Chloë, Cloé, Chloe, Chloée, Kloé.
Dans la mythologie grecque, Chloé est un nom attribué à la déesse Déméter (ou à
son équivalent romain Cérès).
Ce prénom se trouve aussi dans la Bible (Corinthiens, I, 11) ; c’est la raison pour
laquelle l’église Orthodoxe fête Sainte Chloé de Corinthe « contemporaine des
apôtres ».
Dans les églises occidentales (dont l’église Catholique), en revanche, en l’absence
d'une Sainte reconnue, de nombreuses dates sont évoquées pour la « Sainte-
Chloé ». Les plus courantes sont le 4 juin (Sainte-Clotilde), le 5 octobre en raison de
l'étymologie du prénom (Sainte-Fleur), ou le 10 novembre. La date la plus souvent
citée est le 5 octobre.
Chloé était recommandée au XIXe siècle, mais ce prénom demeurait très peu utilisé.
Il réapparaît après 1965, avec la redécouverte de L’Ecume des jours de B. Vian,
avant de s’imposer vraiment dans les années 1980.
Chloé est un prénom très fréquent au Québec et en Grande Bretagne (en 2003,
7194 Britanniques reçurent ce prénom en faisant ainsi le prénom le plus donné). À
l'inverse, en Irlande du Nord, ce prénom a perdu de sa popularité en 2003 au profit
d’Emma. En 2010, en France, Chloé était le quatrième nom le plus donné aux
nouveau-nées.
CHRISTOPHE (Fête 25 julliet)
Prénom s’expliquant par le grec : il joint le nom du Christ χρίστος (littéralement
« l’oint ») et le verbe φέρω « porter ». Il est donc « le porteur du christ ». Ce
Χριστοφόρος fait référence à saint Christophe de Lycie, fêté le 25 juillet. Il est
naturellement le patron des voyageurs et, en corollaire, des automobilistes.
Né en Syrie ou en Palestine, très fort physiquement, il serait devenu le garde du
corps de l'empereur. Installé au bord d'un torrent, il se fait passeur, réclamant un
droit de passage aux riches mais pas aux pauvres. Selon la légende, il aurait un
jour secouru un enfant en le portant sur ses épaules pour traverser : l'enfant lui
révélera être le Christ.
On le retrouve dans de nombreux pays avec de nombreuses adaptations (allemand :
Christoph ; anglais : Christopher ; corse : Cristofanu ; espagnol : Cristobal ; italien :
Cristoforo ; letton : Kristaps ; néerlandais : Kristof ; polonais : Krzysztof ; portugais :
Cristóvão). Ce prénom classique connut un pic de popularité à la fin des années 60
(1969) mais connaît aujourd’hui une tendance à la baisse.
DENIS (Fête 9 octobre)
Ce prénom dérive de Dionusios ou Dionysos, dieu de la vigne, du vin et de son
corolaire, le délire extatique. Les Romains l’appellent Bacchus, du nom d’une de ses
épithètes.
On le retrouve dans tous les pays européens avec des variantes linguistiques (en
allemand Dennis, voire Dionysius ; en anglais, Dennis ; en breton Denez ; en croate
Denis ; en espagnol Dionisio ; en italien Dionisio ; en polonais Dionizy ; en roumain,
Dionis ; en slovaque Dionyz). Sydney ou Sidney, contraction du nom « saint-Denis »
est devenu un patronyme normand et un prénom anglais dès le XVIIIe siècle.
Selon l’INSEE, 130.216 personnes ont été prénommées Denis en France depuis
1940 ; il se hisse ainsi au 20e rang (51e rang depuis 1940) des prénoms les plus
donnés en France depuis 1963, époque où il a atteint son pic de popularité.
DIMITRI (Fête : le 26 Octobre)
Prénom d’origine grecque faisant référence à Déméter, fille de Chronos et de Rhéa,
déesse de la fertilité et des moissons dans la mythologie. Cette déesse, liée au
rythme des saisons et à la terre nourricière, fut très populaire, ce qui explique le
nombre importants de Demetrius dans l’Antiquité. Ce prénom montre
l’appartenance à cette déesse, sœur de Zeus.
Les chrétiens continuèrent à donner ce prénom à leurs enfants en référence à Saint
Dimitri de Thessalonique, martyr des Balkans du début du IVe siècle (il fut décapité
sous l’empereur Maximien en 370). Ce prénom est très populaire dans le monde
orthodoxe (Grèce, Russie et Ukraine : dans ces derniers pays il ne prend pas de
voyelle entre les deux premières lettres).
Très populaire dans l’antiquité, sa diffusion en France ne se fait qu’au cours de la
seconde moitié du XXe siècle. Le succès de ce prénom, très peu connu avant
l'émigration russe qui fit suite à la révolution bolchevique, a quelque chose de
surprenant. Il est vénéré en France, à Gap (Hautes- Alpes) depuis le Moyen Âge.
GEORGES (Fete 23 avril)
Prénom formé sur deux racines grecques γη « la terre » et le verbe
υργειν « travailler ». Γεώργιος signifie « celui qui travaille à la terre », c’est-à-dire « le
laboureur ».
Ce nom apparaît à plusieurs reprises dans la littérature classique mais n’était pas très fréquent. C’est, encore une fois, le culte d’un saint qui l’a popularisé
dans la plupart des pays d'Europe. Réservé au Proche-Orient, il fut, au XIIe siècle, adopté par les croisés qui enrichirent sa biographie d'une foule de légendes prodigieuses et firent de Georges une parfaite image du chevalier chrétien. Dès lors son nom se diffusa très rapidement et connut de nombreuses transcriptions : Georg, Görgel, Iouri, Jörg, Jürgen, Yorich, Youri,
Jorge, Giorgio ou Jordy. Il est resté utilisé dans tous les pays qui l'avaient adopté et de là s’est répandu dans l'ensemble des nations latines, slaves et anglophones. À plusieurs reprises, il y a figuré au palmarès des prénoms masculins comme ce fut le cas, en France, de la fin du XIXe siècle jusqu’en 1930. Aujourd'hui, Georges est un peu partout, à l'exception des pays slaves, dans une période de reflux. Saint Georges était un chrétien martyrisé au début du IVe siècle dans la ville de Diospolis (Lod, en Palestine). Ses légendes, pieusement retranscrites durant le Moyen Âge, le font affronter et vaincre un dragon satanique, détruire d'un signe de croix des temples païens, subir sans dommage les
pires supplices. Dès la fin du XIe siècle, il fut considéré comme le chef des milices chrétiennes. Reconnu comme le saint patron de l'Angleterre au XIIIe siècle, la Réforme protestante n’osa pas mettre fin à son culte. Au XXe siècle, Baden-Powell en fit le saint patron des scouts du monde entier. Il semble que 403500 personnes furent prénommées « Georges » en France depuis 1900. D’après l’Insee, ce prénom est classé 17e au palmarès des prénoms donnés en France depuis 1900.
HELENE (Fête : 18 août)
Prénom d’origine grecque Ἑλένη qui aurait un rapport avec le soleil, ἥλιος, et non
avec Ἑλλην (« hellène », dans le sens de « Grec »). Plus précisément, Hélène pourrait
venir du grec hêlê (éclat du soleil) ou encore hélènè une sorte de flambeau rituel, ce
qui garde le sens de la lumière.
Dans la tradition homérique, Hélène viendrait de la forme indéfinie de αίρω
(=détruire) έλον et de νης (vaisseau), ce qui signifierait "(celle pour qui) les vaisseaux
(des Anciens) ont été détruits". Homère n'utilisait vraisemblablement pas les vrais
noms des protagonistes mais ceux qui faisaient apparaître les caractéristiques des
héros.
Sainte Hélène était la mère de l’empereur Constantin. Cette chrétienne fit construire trois basiliques pour protéger les Lieux Saints et les « grottes mystiques ».
IRENE
Irène est un prénom dérivé du grec εἰρήνη signifiant « la paix ». Il a pour variantes Iréna et Irina. Il est donc naturel que dans la mythologie grecque il s’agisse d’une
divinité allégorique personnifiant la paix.
NICOLAS (Fête : 6 décembre)
Prénom d’origine grecque, Νικόλαος se divise en deux éléments : νικη « la victoire »
et λαως « le peuple ». Le tout signifie donc « peuple victorieux ».
Évêque de Myre, en Asie Mineure, au IVe siècle, saint Nicolas mourut dans une
prison de son diocèse durant la persécution de Dioclétien. Sa popularité et son
culte furent immenses dans tout le Moyen Âge européen, et de nombreuses
légendes sont venues se surimposer à sa biographie proprement dite. Ayant paraît-
il ressuscité trois enfants assassinés et mis au saloir par un infâme aubergiste, il
est devenu le patron des écoliers. Il est aussi celui des marins-pêcheurs, des
marchands, et de la Russie. Il a ensuite été assimilé au père Noël. Comme il était
encore le patron des avocats, sa crosse (son bâton) intervient jusque dans la
magistrature : ainsi, le vocable de « bâtonnier », qui désigne le chef élu de l’ordre
des avocats.
On trouve les formes dérivées suivantes : Claus, Colin, Colette, Nick, Nicole, Nils
Ce prénom connaît un succès particulier en France : il y est donné à plus d’un
enfant sur 100 depuis plus de trente ans (alors que beaucoup de prénoms
connaissent des modes plus brèves). Peu donné jusqu'à la fin des années 1950, il a
été en forte croissance au cours des années 1970 pour culminer en 1980 (une
naissance masculine sur vingt). Sa popularité a ensuite baissé tout en restant
élevée et a connu un nouveau succès autour de 1994 (un garçon sur cinquante).
Ce succès peut s’expliquer par la série de livres des aventures du Petit Nicolas de R.
Goscinny et J.J. Sempé. Le très net pic de popularité de ce prénom en 1979-1980
semble lié au succès de la chanson de S. Vartan Nicolas, en 1979 (« Nicolas,
Nicolas, ma première larme ne fut que pour toi »).
Cela est d'autant plus plausible qu'un pic relatif de popularité de ce prénom
correspond à l'année du succès de la chanson Voici les Clés de Gérard Lenorman en
1976, dont le leitmotiv est : « Et n'oublie pas (l'anniversaire, les 18 ans... etc) de
Nicolas ».
Le regain de popularité de 1994 pourrait être dû au Nicolas de la populaire série
d'AB productions Hélène et les Garçons dont Nicolas, était le principal personnage
masculin et « fiancé » d'Hélène.
PHILIPPE (Fête : 26 mai)
Prénom grec composé du verbe φιλω « aimer » et ιππος « cheval »
Ce prénom fut porté dans la Grèce antique par plusieurs rois de Macédoine (dont
Philippe II, père d’Alexandre le Grand), disposant d’une cavalerie militaire.
Il est entré dans l’usage français par la dynastie capétienne qui l’emprunta à la
culture byzantine. En effet à la suite du mariage d’Henri Ier avec Anne de Kiev, un
de leur fils, reçut ce nom et régna sous le nom de Philippe Ier
Au cours de l'histoire, Philippe fut un prénom royal porté par des empereurs
byzantins et germaniques, par des rois de France et d’Espagne.
Dans toute l’Europe, Philippe devint un prénom très fréquent et ne connut jamais
de longue éclipse. En France, le XIXe siècle ne lui avait pas été très favorable mais il
était resté très largement attribué. Dès 1940, sa diffusion augmenta de nouveau et,
vers 1950, il s'inscrivit au palmarès des prénoms masculins pour y figurer durant
plus de vingt-cinq ans ! Il atteignit même le premier rang en 1960 et conserva ce
titre pendant quatre ans. Depuis les années 1980, sa fréquence a beaucoup
diminué.
Quoique de façon marginale, Philippe a également été un prénom féminin jusqu'au
début du XVIIe siècle. On trouve ainsi Philippe de Toulouse ; Philippe de
Hainaut (épouse du roi d’Angleterre Edouard III) ; Philippe de Gueldre (duchesse de
Lorraine du XVe XVIe) ; Philippe dame de Bressuire (fille de Jacques de Beaumont
et épouse de Pierre de Laval-Montmorency) ce qui en fait un prénom épicène
SEBASTIEN (Fête : 20 janvier)
Σεβαστός signifie « vénéré », et fut choisi comme traduction du titre romain Aguste
décerné aux empereurs (d'où le nom de ville Sébastopol, qui veut dire « la ville du
tsar » et non pas « la ville de Saint-Sébastien »). Dans l’Empire byzantin, il existait
également le titre de σεϐαστοκράτωρ accordé à certains frères et fils de l'empereur.
On trouve les diminutifs suivants : Bastien, Bastin
Saint Sébastien percé de flèches au IIIe siècle est devenu le patron des archers ; il y
eut huit autres saints et bienheureux, pas nécessairement marqués par le noble art
du tir à l’arc, pour s’appeler Sébastien.
Comme prénom, Sébastien fut très prisé au Moyen Âge, et il bénéficie aujourd’hui,
depuis les années 1950, d’un retour en vogue appuyé.
SOPHIE (Fête : 25 mai)
Nom grec tiré de σοφια, « la sagesse ». En 2010, plus de 230 000 personnes étaient
prénommées Sophie en France. C’est le 22e prénom le plus attribué au siècle
dernier. L’année où il a été attribué le plus est 1971, avec un nombre de 11 212
naissances
STEPHANE (Fête : 26 décembre)
Prénom issu du substantif grec Στέφανος signifiant couronné, qui est une traduction
probable de l’hébreu Cheliel « couronne de Dieu ». La déformation de Stéphane en
Etienne est tardive (XIVe ou XVe siècle) et fut précédée par d'autres, dont Estefan,
Estèphe ou Estève. En langue française, l'usage a fait d’Étienne la traduction de la
plupart des versions étrangères ou anciennes (précédant le XIIIe siècle) de Stéphane.
On trouve les variantes suivantes : Stéphanie, Steeve, Steven, Estève, Stephan, ou
Steffen
THEODORE (Fête : 9 novembre)
Prénom d’origine grecque composé de deux éléments θεός « dieu » et δώρον
« cadeau ». Il est donc un « don de Dieu ». Mais on peut également y voir la version
grecque du prénom hébreu : מתתיהו, nom qui donne en translittération
Matt(a/i)tyahu, comme de nombreux théophoriques, il est composé d'un élément
verbal ou nominal et d'un suffixe ou d'un préfixe portant le nom du Dieu en
question. Yeho-nathan (Jonathan)=Nethan-'el(Nethanaël)=Nethan-
yahu="Dieu/Yahu a donné". Le prénom Mathieu en est le résultat. En outre, le
prénom hébreu, "דורון" (Doron), signifiant « don » (Δώρον) a été également utilisé dès
l'époque hellénistique.
DOROTHEE (Fête : 6 fevrier)
Plus usitée que Théodore comme féminin du prénom Théodore, mais on peut
signaler que Dorothée est aussi un prénom masculin (rare).
THEOPHILE (Fête : le 13 Octobre, le 20 Décembre)
Prénom formé à partir du grec θεος, le dieu, et φιλω « aimer ». Théophile peut
donc signifier à la fois « celui qui aime Dieu » ou « celui qui est aimé de Dieu ».
Ce prénom se répandit dès le début de l'ère chrétienne. C’est, en effet, à un mystérieux Théophile non identifié que saint Luc adresse son Évangile. Le prénom retrouvera une certaine faveur dans de nombreux pays à partir des
XVIe et XVIIe siècles. Depuis, il reste régulièrement attribué, notamment en
France avec le populaire Théo.
Deux saints se disputent le patronage des Théophile. Le premier est un évêque d'Antioche du IIe siècle qui, malgré les persécutions de l'époque, mit tout son talent à prêcher les intellectuels athées de son époque, les traitant de minus habens. Il était l'auteur de nombreux livres et a été proclamé docteur de l'Église. Il est fêté le 13 octobre. Le second saint Théophile était un soldat romain en garnison à Alexandrie, au IIIe siècle. Avec quatre amis, il délivra un pauvre chrétien soumis à la question devant un tribunal. Cette audace valut à Théophile une grande réputation et donna beaucoup de courage à la communauté chrétienne d'Égypte. Il est célébré le 20 décembre.
Le prénom Théophile se répandit dès le début de l'ère chrétienne. Il rencontra
différentes phases de succès, notamment aux XVIe et XVIIe siècles en Occident. En
France, Théophile est assez fréquent dès 1900, il connaît une baisse de popularité
entre les années 1940 et 1980, probablement détrôné par son diminutif Théo.
Aujourd'hui, l'attribution du prénom Théophile est constante avec 186 naissances
en 2009. Plus de 13 300 Théophile sont nés en France depuis 1900.
2. Prénoms d’origine celtique
ARTHUR (Fête : 15 novembre)
Prénom celtique composé du nom arth, « l’ours ». Le second élément latinisé dans
Artori(u)s est peut-être le mot rix, « roi » . Sa signification serait donc celle de « roi
des ours ». Cet animal était autrefois un emblème royal chez les Celtes, tout comme
le lion le sera dans les monarchies européennes. Artio était le nom de la déesse
ourse celte.
Le prénom connaît aujourd’hui un regain, peut-être à la suite de l’engouement pour
le monde celtique de ces dernières années. Le roi Arthur, personnage central du
cycle médiéval arthurien, avec son côté fantastique et magique, a sans doute joué
également un certain rôle.
BRIEUC (Fête : 1er mai)
Forme abrégée du nom celtique Brigomaglos, « le grand prince », Brieuc est la
version francisée du breton Brieg.
La diffusion de ce prénom doit beaucoup au moine gallois qui le portait (sous la
forme galloise de Briavel) au VIe siècle. Averti par un ange - et surtout apeuré par
des hordes anglo-saxonnes déferlant sur le pays de Galles - il décida d'aller
évangéliser les populations d'Armorique, de l'autre côté de la mer. Installé avec de
nombreux compagnons à l'embouchure du Gouët, il y fit un travail remarquable de
défrichement et surtout se fit connaître par son inépuisable charité envers les
pauvres. Il construisit un grand monastère autour duquel naquit la ville de Saint-
Brieuc.
Ce prénom est surtout populaire en Bretagne mais c’est diffusé dans le reste de la
France à la faveur de la mode celtique.
GWENAËL (Fête : 3 novembre)
Prénom d’origine celtique composé de deux éléments : gwenn « blanc, pur, sacré » et
haël « généreux ». Il faut signaler ici qu’une étymologie populaire associe
faussement ael à « ange » (traduction exacte en breton actuel).
On propose aussi une autre étymologie : Gwenn, « blanc, pur, sacré » et Maël,
« prince ». Associés ensemble le prénom composé devient Gwenn Vaël le breton,
comme toutes les langues ayant une tendance à la simplification le "v" est tombé...
devenant Gwenaël.
Prénom typiquement breton, il est redevenu à la mode dernièrement ; on le retrouve
du reste dans les dénominations de diverses localités bretonnes, comme Saint-
Guinel-en-Mauron dans le Morbihan, ou Saint-Guénal, Saint-Vénal, Lanvenaël.
LOGAN
Issu d'un toponyme celtique, formé sur le substantif log, « le trou », que l'on
rencontre en Écosse et en Irlande, Logan signifie donc à l’origine « la petite
caverne ».
Ce nom de lieu a d'abord engendré un patronyme, et Logan est un nom de famille
assez répandu dans les pays celtiques. Avec la vague d’émigration irlandaise vers
les Etats Unis à la fin du XIXe siècle, le prénom s’est répandu dans le monde
anglophone. Avec la vogue que nous connaissons depuis quelques années pour le
pays de l’Oncle Sam, le prénom a commencé à se répandre dans nos pays
francophones depuis 1990. Il est vrai que les séries américaines ont beaucoup aidé
à la popularisation de ce prénom.
3. Prénoms d’origine latine
ANTOINE (Fête : 13 juin)
Ce nom, porté dans l'Antiquité romaine, est devenu populaire (on pensera au
célèbre Marc Antoine) dans toute la Méditerranée et dans toute l'Europe en
référence à saint Antoine le Grand, considéré comme le Père des moines et devenu,
en Occident médiéval, le patron des charcutiers, à cause d’un épisode anecdotique
de sa vie.
Mais le plus connu des saints Antoine est sans conteste Saint Antoine de Padoue.
Issu d'une grande famille portugaise, il quitta l’avenir doré qui se présentait à lui
pour devenir franciscain. Il est le patron du Portugal et celui des fiancés.
On trouve les variantes suivantes : Anthony, Anton, Tony ou Antonin
En France, entre 1900 et 1930, 2 000 nouveau-nés recevaient chaque année le nom
d'Antoine. Entre 1940 et 1970, le prénom a connu une certaine défaveur. Mais
après 1970, il est revenu à la mode et en 1996 près de 7 000 bébés ont reçu ce
nom.
CLAUDE (Fête : 15 février)
Prénom venant d’un nom latin Claudius. Il faut rapprocher ce nom de claudus «
boîteux ». Un ancêtre boîteux donna ainsi son sobriquet à une illustre famille
romaine, qui s’en fit un nom, et non des moindres. Deux empereurs en surgirent :
Claude, malencontreux époux de Messaline puis d’Agrippine ; et Claude II, qui
guerroya contre les Barbares. Plus tard, il devint un prénom également féminin.
L’épouse de François Ier, Claude de France a donné son prénom à la reine-claude.
On trouve les variantes suivantes : Claudine, Claudy
Utilisé pour les deux sexes, Claude est donc un prénom androgyne qui supporte
vaillamment le perpétuel diminutif de « Cloclo » dont souvent il se voit familièrement
affublé. Saint Claude (XIIe siècle) fut un solitaire opiniâtre résolument contrarié
dans sa vocation : élu évêque de Besançon, il se déroba et s’enfuit ; on le retrouva
et le fixa de force à son évêché. Au bout de cinq ans, il présenta sa démission pour
aller se nicher dans un monastère du Jura… où il se vit nommé père abbé ! Chef
malgré lui, son rayonnement à la tête du monastère agrégera autour de celui-ci la
ville de Saint-Claude.
EMILE (Fête : 22 mai)
Prénom masculin venant d’un nom latin qui pourrait venir de l’adjectif aemulus
« rival » (cf. des émules). Aemilius fut le nom d’une grande famille romaine, la gens
Aemiliana, d’où sont issus le consul Paul Émile et son fils Scipion Émilien, petit-fils
adoptif de Scipion l’Africain. Le consul Émile Lépide laissa son nom à la via Emilia,
qui relie le Pô à l’Adriatique, ainsi qu’à la province du nord de l’Italie, l’Émilie.
Saint Émile et saint Caste (IIIe siècle), soumis à la torture, durent abjurer leur foi ;
libérés, ils se proclamèrent de nouveau chrétiens et furent alors brûlés vifs. Nombre
d’autres saintes et saints ont porté ces prénoms, notamment saint Émile de
Cordoue, martyrisé en Espagne au IXe siècle, et sainte Émilie, compagne de sainte
Blandine, et martyrisée avec elle.
On trouve les variantes suivantes : Emilie, Emilien
De nos jours, ces prénoms semblent un peu en perte de vitesse. Ils ont toutefois
connu une grande vogue littéraire.
FABRICE (Fête : 22 août)
Nom latin ayanr pour origine le patronyme d’une grande famille romaine, illustrée
par un consul, Caius Fabricius. Fabricius dérive lui-même, le plus probablement,
du latin faber « artisan, forgeron ».
Fabrice a donné naissance à nombre de noms de famille comme Favre, Fèvre,
Lefèvre, Lefébure, Fabry.
JULES (Fête : 12 avril)
Prénom venant d’un nom d’une illustre famille de Rome : la gens Iulia (son plus
célèbre représentant est Jules César). Ils se disaient descendre de Iule, fils d’Enée et
ancêtre de Romulus.
On trouve les dérivés : Julie, Julia, Juliette, Youli ou Julien.
« Gare au Jules », « C’est son Jules », « Tiens, voilà Julot » font partie de l’inévitable
cortège ironico-affectueux dont les Jules sont aujourd’hui accompagnés. Ce prénom
est en quelque sorte devenu grand- père.
Les IIIe et IVe Républiques sont fortement marquées par les Jules : Jules Grévy,
Jules Ferry, Jules Michelet, Jules Moch, entre autres et Jules Verne.
LEON (Fête : 10 novembre)
Ce prénom est issu du latin leo, « lion ». On trouve les variantes suivantes :
Léontine, Léo, Léonie ou Léonce
Six empereurs de Constantinople et treize papes furent des Léon, et notamment
saint Léon Ier le Grand qui sut, par la persuasion, convaincre Attila d’épargner les
habitants de Rome et de quitter l’Italie. Pasteur universel, ce grand Léon vécut au
Ve siècle. Autrefois fier et digne prénom, notre lion (Léon) est aujourd’hui un peu
passé de mode. Si Brassens l’évoquait encore affectueusement (dans sa chanson
Mon Vieux Léon), Jeanne Moreau, quant à elle, le ridiculise quasi ouvertement en
chantant « J’t’ai dans la peau Léon ».
Léonce, Léone, Léonie, Léontine semblent pour leur part vraiment tombés en
désuétude.
MARC (Fête : 25 avril)
Prénom venant du prénom fréquent en latin, Marcus, lui-même renvoyant au dieu
Mars. Cette étymologie de Marc commande d’ailleurs toute la gamme des Marcel,
Marcelle, Marcellin, Marcelline et autres Céline (diminutif de Marcelline).
Saint Marc nous a laissé un évangile ; il n’était pas du nombre des apôtres, mais
Pierre le protégeait, et il semble qu’il ait assisté à la scène du jardin de Gethsémani
où Jésus fut arrêté ; plus tard, il rencontra saint Paul et saint Barnabé, et
évangélisa en leur compagnie ; on le vit entre Rome et Alexandrie répandre sa
parole ; ses reliques furent rapportées par des Vénitiens, et Saint-Marc de Venise,
dont il est le patron, lui est consacré.
MARCEL (Fête : 16 janvier)
Le prénom Marcel vient du prénom latin Marcus, lui-même renvoyant au dieu Mars.
Cette étymologie de Marc commande d’ailleurs toute la gamme des Marcel,
Marcelle, Marcellin, Marcelline et autres Markos, Marcus ou Céline (diminutif de
Marcelline).
Saint Marcel Ier fut pape au IIIe-IVe siècle, sous le règne de Maxence, qui l’envoya
en exil. Dix-huit autres saints et bienheureux furent des Marcel.
Les Marcel se font plus rares depuis une trentaine d’années en France.
PATRICE (Fête : 17 mars)
Prénom dérivé du mot latin patricius (patricien) qui désignait à l'époque un membre
de l’aristocratie.
Il s’est répandu en référence à Patrick d’Irlande ou saint Patrick, évêque et
évangélisateur de l’île.
On trouve les variantes suivantes : Patrick, Patricia, ou Patty
Saint Patrick (385-461), patron de l’Irlande, fut enlevé d’Angleterre par des pirates
irlandais à l’âge de seize ans. Devenu berger, il trouva dans la prière le moyen de
fuir en Gaule et d’y devenir le disciple de saint Germain d’Auxerre. Il retourna en
Irlande en qualité d’évêque fougueusement évangélisateur, fondant et créant églises
et institutions religieuses ; il passa la fin de sa vie dans une retraite méditative
intense. À sa mort, son tombeau devint immédiatement un lieu de pèlerinage, et sa
faveur dure toujours : la feuille de trèfle, symbole traditionnel de l’Irlande, vient tout
droit d’une métaphore de saint Patrick, qui avait vu dans cette feuille une image de
la Trinité.
Patricia, en revanche, voit son terrain d’élection et de faveur se situer plutôt du côté
de l’Écosse et des États-Unis, où elle fut très à la mode dans les années 1960 ;
Patrice et Patricia ont gagné peu à peu la France, où Patrick continue d’avoir la
préférence.
La Saint-Patrice ou Saint-Patrick est la fête nationale irlandaise célébrée le 17 mars
en l'honneur du saint mentionné ci-dessus.
RENE (Fête : 19 octobre)
Prénom formé à partir du latin renatus, « né une seconde fois, re-né ». Ce prénom
n’est pas d’origine antique.
On trouve les variantes suivantes : Renée, Reiner ou Renate
Le thème de la « seconde naissance » occupe une part-clé de l’ésotérisme chrétien,
et le prénom René entretenait, dans les premiers siècles du christianisme, cet écho
religieux et métaphysique. Ce très vieux prénom, même s’il semble aujourd’hui
moins porté, n’a cependant jamais cessé d’être utilisé, surtout en France et en
Allemagne, où la forme de Renate et Renata continuent d’avoir cours. Le culte de
saint René, évêque d’Angers, se manifesta en Anjou, mais aussi en Campanie, où
saint René fut évêque à Sorrente – on ignore s’il s’agit du même saint…
SERGE (Fête : 7 octobre)
Prénom provenant d’un nom latin d’origine étrusque. Les Sergii était une célèbre
famille romaine. Catilina, dont Cicéron mit au jour la conjuration, était prénommé
Lucius Sergius.
Saint Serge, inséparable de son ami saint Bacchus, fut martyrisé en compagnie de
ce dernier en Syrie : grand officier de Rome, il avait opposé à ses supérieurs un
refus d’obéissance pur et simple à un ordre de persécution des chrétiens. Saint
Serge de Radonège, pour sa part, vécut au XIVe siècle parmi les paysans ; moine à
la sagesse appréciée de tous, les nobles et les princes de Russie venaient chercher
auprès de lui conseils et arbitrages dans leurs querelles et rivalités (de là sa
popularité en Russie). Quant à saint Serge Ier, qui fut pape entre 687 et 701, son
rayonnement et son action aboutirent à remettre de l’ordre dans l’Église ; il
s’intéressa à l’Angleterre et y envoya des missions, et réduisit le schisme d’Aquilée ;
le rituel catholique lui doit la célébration des fêtes mariales de l’Annonciation, de la
Dormition, de la Nativité et de la Purification, ainsi que l’apparition de l’Agnus Dei
dans la messe.
VALENTIN (Fête : 14 février)
Prénom venant du latin valens « vigoureux, plein de force » (cf. convalescence).
Il y eut quatorze saints s’appelant Valentin, et l’on ne sait trop lequel est devenu,
depuis le Moyen Âge, le saint patron des amoureux, mais c’est ainsi. Quant à sainte
Valentine, arrêtée et torturée à Césarée au IVe siècle, elle supporta l’extrême
souffrance sans défaillir ; ses bourreaux durent avoir recours au bûcher. Un
empereur du IVe siècle s’appelait Valentinien ; un Valentin doit du reste être à
l’origine du nom de la cité de Valenciennes.
VIVIANE (Fête : 2 décembre)
Prénom formé sur le verbe latin vivo, vivere qui veut dire « vivre, durer » Il est
également utilisé en toponymie, sous la forme Vivienne.
Sainte Viviane (IIIe ou IVe siècle) fut fouettée à mort à Rome. Pas de saint Vivian à
l’horizon.