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HERMS
TRISMGISTE
TRADUCTION COMPLTE
PRCD D'UNE
TUDE SUR L'ORIGINE DES LIVRES HERMTIQUES
PAR
LOUIS MNARD
DOCTEUR ES LETTRES
OUVRAGE COURONN PAR L'INSTITUT
(ACADMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES)
Deuxime dition
PARIS
LIBRAIRIE ACADMIQUE
DIDIER ET Ce, LIBRAIRES-DITEURS
35, QUAI DES AUGUSTINS, 35
1867
Tous droits rservs.
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I POIMANDRES
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[1,1] POIMANDRES.
[1] Je rflchissais un jour sur les tres; ma pense planait dans les hauteurs, et toutes mes sensations
corporelles taient
engourdies comme dans le lourd sommeil qui suit la satit, les excs ou la
fatigue. Il me sembla qu'un tre immense, sans limites
dtermines, m'appelait par mon nom et me disait : Que veux-tu entendre et voir, que veux-tu apprendre et connatre?
[2] Qui donc es-tu, rpondis-je? Je suis, dit-il, Poimandrs (le pasteur de
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l'homme), lintelligence souveraine(01). Je sais ce que tu dsires, et partout je suis avec toi.
[3] Je veux, rpondis-je, tre instruit sur les tres, comprendre leur nature et connatre Dieu. Reois
dans ta pense tout ce que tu veux savoir, me dit-il, je t'instruirai.
[4] A ces mots, il changea d'aspect, et aussitt tout me fut dcouvert en un moment, et je vis un spectacle indfinissable. Tout devenait une douce et agrable lumire qui charmait ma vue. Bientt
aprs descendirent des tnbres effrayantes et horribles, de forme sinueuse ; il me sembla voir ces tnbres se changer en je ne
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sais quelle nature humide et trouble, exhalant une fume comme le feu et une sorte de bruit lugubre. Puis il en sortit un cri inarticul qui
semblait la voix de la lumire.
[5] Une parole sainte descendit de la lumire sur la nature, et un feu pur
s'lana de la nature humide vers les hauteurs; il tait
subtil, pntrant et en mme temps actif. Et l'air, par sa
lgret, suivait le fluide ; de la terre et de l'eau il s'levait jusqu'au feu, d'o il paraissait suspendu. La terre et l'eau demeuraient mles, sans qu'on pt voir lune
travers l'autre, et recevaient
l'impulsion de la parole qu'on entendait sortir du fluide suprieur.
[6] As-tu compris, me dit
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Poimandrs, ce que signifie cette vision? Je vais
l'apprendre, rpondis-je. Cette lumire, dit-il, c'est moi, l'Intelligence, ton Dieu,
qui prcde la nature humide sortie des tnbres. La parole lumineuse (le Verbe) qui mane de l'Intelligence, c'est le fils de Dieu. Que veux-tu dire, rpliquai-je? Apprends-le : ce qui en toi voit et entend est le Verbe, la parole du Seigneur; l'Intelligence est le
Dieu pre. Ils ne sont pas
spars l'un de l'autre, car l'union est leur vie. Je te
remercie, rpondis-je. Comprends donc la lumire, dit-il, et connais-la.
[7] A ces mots, il me regarda longtemps en face, et je tremblais son aspect ; et, sur un signe de lui, je
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vois dans ma pense la lumire et ses puissances
innombrables, le monde indfini se produire, et le feu, maintenu par une force
trs grande, arriver son quilibre. Voil ce que je compris par la parole de Poimandrs.
[8] Comme j'tais frapp de stupeur, il me dit encore : Tu as vu dans ta pense la forme primordiale antrieure au principe indfini. Voil e que me dit Poimandrs. D'o sont venus, rpondis-je, les lments de la nature? Il me dit :
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De la volont de Dieu, qui, ayant pris la Raison (le Verbe), et y contemplant lordre et la beaut, (02) construisit le monde d'aprs ce modle, avec des lments tirs d'elle-mme et avec des germes d'mes. L'Intelligence, le Dieu mle et femelle qui est la vie el la lumire, engendre par la parole une autre intelligence cratrice, le Dieu du feu et du fluide (03), qui
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forma son tour sept ministres, enveloppant dans leurs cercles le monde sensible et le gouvernant par ce qu'on nomme la destine.
[9] L'Intelligence, le Dieu mle et femelle qui est
la vie el la lumire, engendre par la parole une autre
intelligence cratrice, le
Dieu du feu et du fluide, qui forma son tour sept
ministres, enveloppant dans leurs cercles le monde sensible et le gouvernant par ce qu'on nomme la destine.
[10] {
[10] La parole ou raison de Dieu s'lana
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bientt des lments infrieurs dans la pure cration de la nature, et s'unit la pense cratrice, car elle est de la mme essence (04). Et les lments infrieurs et sans raison furent laisss l'tat de simple matire.
[11] La pense cratrice, unie la raison, enveloppant les cercles et leur imprimant une rotation rapide, ramena ses crations sur elle-mme et les fit tourner de
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leur principe leur fin comme entre deux limites inaccessibles, car l o tout finit, tout commence ternellement. Cette circulation, par la volont de l'Intelligence, fit sortir des lments infrieurs les animaux sans parole, qui la raison n'apas t donne. L'air porta ceux qui volent, l'eau ceux qui nagent. La terre et l'eau furent spares l'une de l'autre selon la volont de l'Intelligence (motrice), et la terre fit sortir de son
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sein les animaux qu'elle contenait, quadrupdes, reptiles, btes froces et domestiques.
[12] Mais le moteur (05), pre de toutes choses, qui est la vie et la lumire, engendra l'homme semblable lui-mme et l'aima comme son propre enfant. Par sa beaut il reproduisait l'image du pre ; Dieu aimait donc en ralit sa propre forme, et il lui livra toutes ses cratures.
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[13] Mais l'homme, ayant mdit sur l'uvre de la cration, voulut crer
son tour, et il se spara du pre en entrant dans la sphre de la cration. Ayant plein pouvoir, il mdita sur les crations de ses frres, et ceux-ci s'prirent de lui, et chacun d'eux l'associa son rang. Alors, connaissant leur
essence et participant leur
nature, il voulut franchir la
limite des cercles et surmonter la puissance qui
sige sur le feu.
[14] Et ce souverain du monde et des tres mortels et privs de raison, travers lharmonie (06) et la puissante barrire des
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cercles, fit voir la nature infrieure la belle image de Dieu. Devant cette
merveilleuse beaut, o toutes les nergies des sept gouverneurs taient unies
la forme de Dieu, la nature sourit d'amour, car elle avait vu la beaut de l'homme dans l'eau et son ombre sur la terre. Et lui, apercevant
dans leau le reflet de sa propre forme, s'prit d'amour pour elle et voulut la
possder. L'nergie accompagna le dsir, et la forme prive de raison fut conue. La nature saisit son
amant et lenveloppa tout
entier, et ils s'unirent d'un mutuel amour.
[15] Et voil pourquoi, seul de tous les tres qui vivent sur la terre, l'homme
est double, mortel par le
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corps, immortel par sa
propre essence. Immortel et
souverain de toutes choses, il est soumis la destine qui rgit ce qui est mortel ;
suprieur lharmonie du monde, il est captif dans ses
liens; mle et femelle comme son pre et suprieur au sommeil, il est domin par le sommeil (07).
16] Ce discours me charme, dit alors ma pense. Et Poimandrs dit : Voil le mystre qui a t cach
jusqu' ce jour. La nature unie l'homme a produit la plus tonnante des merveilles. Il tait, je te l'ai dit, compos d'air et de feu, comme les sept princes de l'harmonie; la nature ne
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s'arrta pas et produisit sept hommes, mles et femelles,
et d'un ordre lev, rpondant aux sept gouverneurs. O
Poimandrs, m'criai-je, poursuis, ma curiosit
redouble. Fais donc silence, dit Poimandrs, car je n'ai pas achev mon premier discours. Je me tais, rpondis-je.
[17] La gnration de ces sept hommes, comme je l'ai dit, eut donc lieu de cette
manire. La terre tait femelle (08), l'eau gnratrice; le feu fournit la
chaleur, lair fournit le
souffle, et la nature produisit les corps de forme humaine. L'homme reut de la vie et de la lumire son me et son intelligence ; l'me lui vint
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de la vie, l'intelligence lui vint de la lumire. Et tous les membres du monde sensible demeurrent ainsi jusqu' la complte volution des principes et des genres.
[18] Maintenant, coute le reste du discours que tu dsires entendre. La priode tant accomplie, le lien
universel fut dnou par la volont de Dieu ; car tous les animaux, d'abord androgynes, furent diviss en mme temps que
l'homme, et il se forma des mles d'un ct, des femelles de l'autre. Aussitt Dieu dit de sa parole sainte : Croissez en accroissement et
multipliez en multitude (09), vous tous, mes ouvrages et mes cratures; et
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que celui en qui est
l'intelligence sache qu'il est
immortel et que la cause de la mort est l'amour du corps, et qu'il connaisse tous les
tres.
[19] A ces mots, sa providence unit les couples selon les lois ncessaires et
harmoniques, et tablit les gnrations. Et tous les tres
se multiplirent par genres,
et celui qui se connut lui-
mme arriva au bien parfait; mais celui qui, par une
erreur de l'amour, a aim le corps, celui-l demeure gar dans les tnbres, soumis par les sens aux
conditions de la mort.
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[20] Quelle est donc, m'criai-je, la faute si grande des ignorants, pour qu'ils soient privs de l'immortalit? Il semble, rpondit-il, que tu n'as pas compris ce que tu as
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entendu; ne t'avais-je pas dit de rflchir? Je rflchis, dis-je, et je me souviens, et je te remercie. Si tu as rflchi, dis-moi pourquoi ceux qui sont dans la mort sont dignes de la mort. C'est, rpondis-je, que notre corps procde de cette obscurit lugubre d'o est sortie la nature humide; c'est par l que le corps est
constitu dans le monde sensible, abreuvoir de la mort.
[21] Tu as compris, dit-il; mais pourquoi celui qui rflchit sur lui-mme
marche-t-il vers Dieu,
comme le dit la parole divine? Parce que, rpondis-je, c'est de vie et de lumire qu'est constitu le
pre de toutes choses, de qui est n l'homme. De
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bonnes paroles, dit-il; le Dieu et le pre de qui l'homme est n est la lumire
et la vie. Si donc tu sais que tu es sorti de la vie et de la lumire et que tu en es
form, tu marcheras vers la.
vie. Telles furent les paroles
de Poimandrs. Apprends-moi donc encore, lui dis-je, Intelligence, comment je puis entrer dans la vie. Que lhomme en qui est lintelligence, rpondit mon Dieu, se connaisse lui-
mme.
[22] Tous les hommes, dis-je, nont donc pas dintelligence? De bonnes paroles, dit-il, pense ce que tu dis. Moi, lIntelligence, jassiste les saints, les bons, les purs, les charitables, ceux qui vivent dans la pit. Ma puissance
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est pour eux un secours, et
aussitt ils connaissent
toutes choses, et ils
invoquent le pre avec
amour et lui adressent les actions de grces, les bndictions et les louanges qui lui sont dues, et avant mme dabandonner leur corps la mort, ils dtestent les sens dont ils connaissent les uvres; ou plutt, moi,
lIntelligence, je ne laisserai pas saccomplir les uvres
du corps; comme un portier je fermerai la voie aux uvres mauvaises et
honteuses en cartant les
dsirs.
[23] Mais quant aux insenss, vicieux et
mchants, envieux et avides, meurtriers et impies, je suis loin deux et je les livre au dmon vengeur qui verse
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dans leurs sens un feu pntrant, les pousse de plus en plus au mal pour aggraver
leur chtiment, et sans trve
irrite leurs passions par
dinsatiables dsirs, les torture, invisible ennemi, et ravive en eux la flamme
inextinguible.
[24] Tu mas instruit de tout, dis-je, comme je le dsirais, Intelligence; mais claire-moi encore sur la
manire dont se fait lascension. Dabord, dit Poimandrs, la dissolution du corps matriel en livre les lments aux
mtamorphoses; la forme
visible disparat, le caractre, perdant sa force, est livr au dmon, les sens retournent leurs sources
respectives et se confondent dans les nergies (du
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monde). Les passions et les dsirs rentrent dans la nature irrationnelle;
[25] ce qui reste slve ainsi travers lharmonie,
abandonnant la premire zone la puissance de crotre et de dcrotre; la seconde lindustrie du mal et la ruse (devenue) impuissante; la troisime lillusion
(dsormais) impuissante des dsirs; la quatrime la vanit du commandement qui ne peut plus tre
satisfaite; la cinquime
larrogance impie et
laudace tmraire; la sixime lattachement aux
richesses, (maintenant) sans effet; la septime le
mensonge insidieux.
[26] Et, dpouill ainsi de toutes les uvres de lharmonie (du monde), il
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arrive dans la huitime zone, ne gardant que sa puissance propre, et chante avec les
tres des hymnes en lhonneur du pre. Ceux qui sont l se rjouissent de sa prsence, et devenu semblable eux, il entend la voix mlodieuse des puissances qui sont au-
dessus de la huitime nature et qui chantent les louanges
de Dieu. Et alors ils montent en ordre vers le pre et s'abandonnent aux puissances, et devenus puissances, ils naissent en
Dieu. Tel est le bien final de ceux qui possdent la Gnose, devenir Dieu. Qu'attends-tu maintenant? tu as tout
appris, tu n'as plus qu'
montrer la route aux
hommes, afin que par toi
Dieu sauve le genre humain.
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[27] Ayant ainsi parl, Poimandrs se mla aux puissances. Et moi,
bnissant le pre de toutes choses et lui rendant grces, je me levai fortifi par lui, connaissant la nature de l'univers et la grande vision. Et je commenai prcher aux hommes la beaut de la religion et de la Gnose : peuples, hommes ns de la terre, plongs dans l'ivresse, le sommeil et l'ignorance de Dieu, secouez vos torpeurs
sensuelles, rveillez-vous de votre abrutissement!
[28] Ils m'entendirent et se rassemblrent autour de moi. Alors j'ajoutai : Pourquoi, hommes ns de la terre, vous abandonnez-vous la mort, quand il vous est permis d'obtenir l'immortalit? Revenez
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vous mmes, vous qui
marchez dans l'erreur, qui languissez dans l'ignorance; loignez-vous de la lumire tnbreuse, prenez part l'immortalit en renonant
la corruption.
[29] Et les uns, se moquant, se prcipitaient dans la route de la mort; les autres, se jetant mes pieds, me suppliaient de les instruire. Et moi, m'tant lev, je devins le guide du genre humain, lui enseignant par mes discours la voie du salut; je semai en eux les paroles de la sagesse et
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ils furent nourris de l'eau d'ambroisie (d'immortalit). Et le soir tant venu, les dernires lueurs du soleil commenant disparatre, je les invitai la prire. Et ayant accompli l'eucharistie (actions de grces), chacun regagna sa couche.
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[30] Et moi, j'crivis en moi-mme le rcit des bienfaits de Poimandrs, et possdant l'objet de mes
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vux, je me reposai plein de joie. Le sommeil du corps produisait la lucidit de l'me, mes yeux ferms
voyaient la vrit, ce silence
fcond portait dans son sein le bien suprme, les paroles prononces taient des semences de biens. Voil le bienfait que je reus de mon intelligence, c'est--dire de Poimandrs, la raison souveraine; ainsi, par une
inspiration divine, je possdai la vrit. C'est pourquoi de toute mon me et de toutes mes forces je bnis le divin pre :
[31] Saint est Dieu le pre de toutes choses. Saint est Dieu dont la volont s'accomplit par ses propres
puissances. Saint est Dieu
qui veut tre et qui est connu
de ceux qui sont lui. Tu es
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saint, toi qui as constitu les
tres par ta parole ; tu es
saint, toi dont toute la nature est l'image ; tu es saint, toi
que la nature n'a pas form.
Tu es saint et plus fort que
toute puissance, tu es saint et
plus grand que toute majest, tu es saint et au-dessus de toute louange. Reois le pur sacrifice
verbal de l'me et du cur qui monte vers toi,
inexpressible, ineffable, que le silence seul peut nommer.
[32] Ne permets pas que je m'gare, donne-moi la connaissance de notre essence, donne-moi la force, illumine de ta grce ceux qui sont dans l'ignorance, les frres de ma race, tes enfants. Je crois en toi et je te rends tmoignage, je marche dans la vie et la
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lumire. O pre, sois bni; l'homme qui t'appartient
veut partager ta saintet,
comme tu lui en as donn plein pouvoir.
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