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Ressource réalisée par Mme MOTTOLA, professeure au collège Clair Soleil à Marseille. Les mythes de fondation Plutarque, Vie de Romulus, II 2-3 (trad. D. Richard) II. (2) Οὐ μὴν οὐδ' οἱ Ῥωμύλον τῷ δικαιοτάτῳ τῶν λόγων ἀποφαίνοντες ἐπώνυμον τῆς πόλεως ὁμολογοῦσι περὶ τοῦ γένους αὐτοῦ. Οἱ μὲν γὰρ Αἰνείου καὶ Δεξιθέας τῆς Φόρβαντος υἱὸν ὄντα νήπιον εἰς Ἰταλίαν κομισθῆναι καὶ τὸν ἀδελφὸν αὐτοῦ Ῥῶμον· ἐν δὲ τῷ ποταμῷ πλημμύραντι τῶν ἄλλων σκαφῶν διαφθαρέντων, ἐν ᾧ δ' ἦσαν οἱ παῖδες εἰς μαλακὴν ἀποκλινθέντος ὄχθην ἀτρέμα, σωθέντας ἀπροσδοκήτως ὄνομα θεῖναι Ῥώμην. (3) Οἱ δὲ Ῥώμην, θυγατέρα τῆς Τρωάδος ἐκείνης, Λατίνῳ τῷ Τηλεμάχου γαμηθεῖσαν τεκεῖν τὸν Ῥωμύλον· οἱ δ' Αἰμυλίαν τὴν Αἰνείου καὶ Λαβινίας, Ἄρει συγγενομένην. Mais ceux même qui croient, avec bien plus de raison, que ce fut Romulus qui donna son nom à la ville, ne s’accordent pas davantage sur l’origine de ce prince. Les uns le font fils d’Énée et de Dexithéa, fille de Phorbas. Ils disent que dans son enfance il fut porté en Italie avec son frère Rémus ; que le débordement du Tibre ayant fait périr tous les autres bateaux, celui où étaient ces deux enfants, poussé doucement par les flots sur un endroit uni du rivage, fut sauvé contre toute espérance ; ce qui fit donner à ce lieu le nom de Rome. D'autres ont dit que Roma, fille de cette même Dexithéa, épousa Latinus, fils de Télémaque, dont elle eut Romulus. Quelques auteurs le font naître du commerce secret d'Émilia, fille d'Énée et de Lavinie, avec le dieu Mars.

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Les mythes de fondation

Ressource ralise par Mme MOTTOLA, professeure au collge Clair Soleil Marseille.

Plutarque, Vie de Romulus, II 2-3 (trad. D. Richard)

II. (2) ' . , ' , . (3) , , ' , .

Mais ceux mme qui croient, avec bien plus de raison, que ce fut Romulus qui donna son nom la ville, ne saccordent pas davantage sur lorigine de ce prince. Les uns le font fils dne et de Dexitha, fille de Phorbas. Ils disent que dans son enfance il fut port en Italie avec son frre Rmus ; que le dbordement du Tibre ayant fait prir tous les autres bateaux, celui o taient ces deux enfants, pouss doucement par les flots sur un endroit uni du rivage, fut sauv contre toute esprance ; ce qui fit donner ce lieu le nom de Rome. D'autres ont dit que Roma, fille de cette mme Dexitha, pousa Latinus, fils de Tlmaque, dont elle eut Romulus. Quelques auteurs le font natre du commerce secret d'milia, fille d'ne et de Lavinie, avec le dieu Mars.

La survie des jumeaux; Ovide, Fastes, v. 407 sqq

Sustinet impositos summa cavus alveus unda :

heu quantum fati parvua tabella tulit !

Alveus in limo silvis adpulsus opacis

paulatim fluvio deficiente sedet.

[...]

Venit ad expositos, mirum, lupa feta gemellos :

quis credat pueris non nocuisse feram ?

Non nocuisse parum est, prodest quoque. [...]

Constitit et cauda teneris blanditur alumnis,

et fingit lingua corpora bina sua.

Marte satos scires : timor abfuit. Ubera ducunt

nec sibi promissi lactis aluntur ope.

La corbeille maintient sa charge sur la surface des flots : qu'il est petit ce berceau pour le destin qu'il porte !

Atteignant des bois pais, et comme le fleuve se retire, la corbeille est doucement dpose sur la vase. [...]

ils se nourrissent d'un lait qui ne leur avait pas t destin.

Miracle!Une louve fconde arriva prs des jumeaux abandonns

Qui croirait que cette bte sauvage ne malmena point les enfants?

Elle fut loin de leur nuire, et mme elle les aida;

des proches avaient entrepris de perdre les nourrissons de la louve.

La bte sarrte; de la queue elle caresse les tendres nouveau-ns

Et effleure de la langue leurs deux petits corps. A lvidence,

Ils taient ns de Mars: ils navaient pas peur. Ils saisissent les mamelles et se nourrissent d'un lait qui ne leur tait pas destin.

Le site de Rome: Tite-Live, discours de Camille, V, LIV 4 (trad. M. Nisard)

Non sine causa di hominesque hunc urbi condendae locum elegerunt, saluberrimos colles, flumen opportunum, quo ex mediterraneis locis fruges devehantur, quo maritimi commeatus accipiantur, mari vicinum ad commoditates nec expositum nimia propinquitate ad pericula classium externarum, regionum Italiae medium, ad incrementum urbis natum unice locum.

Ce n'est pas sans raison que les dieux et les hommes ont choisi ce lieu pour l'emplacement de Rome: l'extrme salubrit de ses coteaux, les grands avantages d'une rivire par o descendent d'un ct les rcoltes du continent, et par o arrivent de l'autre les approvisionnements de la mer; cette mer, suffisamment proche pour les facilits du commerce, et trop loigne pour nous exposer aux insultes des flottes trangres; une position au centre de l'Italie, et qui semble se prter d'elle-mme aux accroissements de notre puissance.

La mort de Rmus: Tite-Live, Histoire romaine, I, VI-VII (trad. M. Nisard)

Palatium Romulus, Remus Aventinum ad inaugurandum templa capiunt. Priori Remo augurium venisse fertur, sex voltures ; jamque nuntiato augurio cum duplex numerus Romulo se ostendisset, utrumque regem sua multitudo consalutat : tempore illi praecepto, at hi numero avium regnum trahebant. Inde [] ad caedem vertuntur ; ibi in turba ictus Remus cecidit.

Volgatior fama est ludibrio fratris Remum novos transilvisse muros; inde ab irato Romulo, cum verbis quoque increpitans adjecisset sic deinde, quicumque alius transiliet moenia mea, interfectum. Ita solus potitus imperio Romulus ; condita urbs conditoris nomine appellata.

Romulus se retira sur le mont Palatin, Remus sur l'Aventin, pour y tracer l'enceinte augurale. Le premier augure fut, dit-on, pour Remus: c'taient six vautours; il venait de l'annoncer, lorsque Romulus en vit le double, et chacun est salu roi par les siens ; les uns tiraient leur droit de la priorit, les autres du nombre des oiseaux. Une querelle s'ensuivit, que leur colre fit dgnrer en combat sanglant ; frapp dans la mle, Remustomba mort.

Suivant la tradition la plus rpandue, Remus, par drision, avait franchi d'un saut les nouveaux remparts levs par son frre, et Romulus, transport de fureur, le tua en s'criant:

Ainsi prisse quiconque franchira mes murailles. Romulus, rest seul matre, la ville nouvelle prit le nom de son fondateur.

La fondation dAthnes: Pseudo-Apollodore, Bibliothque, III, 14, 1

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En ce temps-l, dit-on, les dieux dcidrent de sattribuer les diffrentes cits, afin que chacun deux ait son culte propre. Posidon, le premier, arriva en Attique et, dun coup de trident, il fit apparatre une mer au milieu de lAcropole, celles qui maintenant sappelle Erechthide. Aprs lui, vint Athna, qui appela Ccrops1 pour tmoigner de sa prise de possession de la cit, et elle y planta un olivier.

Thse et Athnes: Thucydide, Guerre du Ploponse, Livre II, 15

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En effet, au temps de Ccrops et des premiers rois jusqu' Thse, les habitants de l'Attique taient rpartis par bourgades, dont chacune avait son prytane et ses archontes. En dehors des priodes critiques, on ne se runissait pas pour dlibrer aux cts du roi ; chaque bourgade s'administrait et prenait des dcisions sparment. On en vit mme faire la guerre aux rois, comme il arriva aux gens d'Eleusis conduits par Eumolpos contre Erechthe. Mais quand Thse fut devenu roi, quand par son habilet il eut conquis le pouvoir, entre autres amliorations il supprima les consuls et les magistratures des bourgades ; les concentra dans la ville actuelle o il fonda un conseil et un prytane uniques et forma avec tous les citoyens une seule cit. Pour ceux qui continurent comme devant cultiver leurs terres, il les contraignit n'avoir que cette cit. Tous dpendant d'Athnes, la ville se trouva considrablement agrandie, quand Thse la transmit ses successeurs.

De Troie au Latium

Lapparition dHector Ene: Enide, II v. 270-295 avec des coupes (trad. A.-M. Boxus et J. Poucet)

In somnis, ecce, ante oculos maestissimus Hector

uisus adesse mihi, largosque effundere fletus []

Vltro flens ipse uidebar

compellare uirum et maestas expromere uoces: []

quae causa indigna serenos

foedauit uoltus? Aut cur haec uolnera cerno?

Ille nihil, nec me quaerentem uana moratur,

sed grauiter gemitus imo de pectore ducens,

Heu fuge, nate dea, teque his, ait, eripe flammis.

Hostis habet muros; ruit alto a culmine Troia.

Sat patriae Priamoque datum: si Pergama dextra

defendi possent, etiam hac defensa fuissent.

Sacra suosque tibi commendat Troia penatis:

hos cape fatorum comites, his moenia quaere

magna, pererrato statues quae denique ponto.

En songe, voici que sous mes yeux, Hector a paru se dresser

devant moi, infiniment triste, versant d'abondantes larmes; []

Je me vis, en pleurs moi aussi,

adresser le premier au hros ces paroles pleines de tristesse:

[] Quelle indignit

a dfigur le calme de ton visage ? Pourquoi ces blessures que j'aperois?

Lui ne s'attarde aucunement mes questions vaines,

mais, tirant du fond de sa poitrine un pesant soupir, dit:

Hlas, fils de desse, fuis; arrache-toi ces flammes.

L'ennemi tient nos murs; de toute sa hauteur Troie s'croule.

On a assez donn la patrie et Priam: si Pergame par un bras

pouvait tre dfendue, le mien assurment l'aurait dfendue.

Troie te confie ses objets sacrs et ses Pnates;

prends-les, qu'ils accompagnent ton destin; cherche-leur des remparts,

bien hauts, que tu dresseras finalement, aprs tes errances sur la mer.

Virgile, Enide, chant II, v. 270-295 avec des coupes

La colre de Didon: Virgile, Enide, IV, v. 305-319 (trad. A.-M. Boxus et J. Poucet)

Dissimulare etiam sperasti, perfide, tantum

posse nefas, tacitusque mea decedere terra?

Nec te noster amor, nec te data dextera quondam,

nec moritura tenet crudeli funere Dido?

Quin etiam hiberno moliris sidere classem,

et mediis properas aquilonibus ire per altum,

crudelis? Quid, si non arua aliena domosque

ignotas peteres, sed Troia antiqua maneret,

Troia per undosum peteretur classibus aequor ?

Mene fugis? Per ego has lacrimas dextramque tuam te

quando aliud mihi iam miserae nihil ipsa reliqui,

per conubia nostra, per inceptos hymenaeos,

si bene quid de te merui, fuit aut tibi quicquam

dulce meum, miserere domus labentis, et istam

oro, si quis adhuc precibus locus, exue mentem.

Perfide, tu as mme espr pouvoir dissimuler un si grand forfait et quitter ma terre sans rien dire?

Ni notre amour, ni nos serments changs nagure,

ni Didon, prte mourir d'une mort cruelle, ne te retiennent?

Bien plus, en plein hiver, tu te htes dquiper ta flotte,

et d'affronter la haute mer au milieu des aquilons, cruel?

Eh quoi? Si tu ne cherchais pas rejoindre des terres trangres et des demeu